FP 105 – La conscience du réel [fr]

FP 105

LA CONSCIENCE DU RÉEL

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

(FP) : Une majorité de nos grands philosophes
contemporains n’ont jamais réussi à faire
une synthèse harmonieuse des systèmes dualistes,
synthèse entre l’être et le néant, Dieu
et le diable, pour Jean Paul Sartre par exemple,
et c’est dans cette impasse que se trouve
engagée toute la pensée occidentale depuis
Aristote jusqu’à nos jours.

Donc l’Homme au 20ème siècle, au stade
de conscience primitive et expérimentale
où il se trouve, est prisonnier des différents
aspects de la polarité tels que le bien et
le mal, le raisonnable, irraisonnable, la
logique et l’illogique, etc. Dans le développement
de la conscience du réel, y a-t-il, Bernard
de Montréal, une place pour une perception
synthétique du rationnel et de l’irrationnel

(BdM) : Le rationalisme c’est une conception
que l’Homme possède de l’ordre dans les
choses. Plus l’Homme devient conscient,
plus l’ordre rationaliste sur le plan mental
est changé pour un autre ordre qui englobe
à la fois les vertus de l’ordre rationnel,
mais aussi le pouvoir de l’ordre créatif
du mental supérieur. C’est une synthèse.

Tant que l’Homme fonctionne sur le plan
de l’ordre rationaliste, il bloque en lui
l’énergie créative qui crée constamment
comme une fontaine, un nouvel ordre.

Et ça, c’est dangereux parce qu’éventuellement,
l’ordre arrive à la limite de l’ordre
rationaliste. Il y a une limite, c’est-à-dire
que le rationalisme a mis de l’ordre dans
les choses, la vie continue, il y a une mutation,
il y a une transformation profonde, il y a
d’autres forces qui entrent en jeu, et l’Homme
doit être capable d’absorber ces autres
forces, afin de créer dans sa vie ou dans
la vie sociale ou individuelle une dynamique
suffisamment créative et dégénérative
pour empêcher, éventuellement, que nous
soyons emprisonnés dans l’impuissance catatonique
que crée la fossilisation de nos idées.

Dans le passé, lorsqu’une civilisation
arrivait à son sommet, lorsqu’une civilisation
était impuissante à se régénérer, elle
s’écroulait. L’ordre cartésianisme, logique,
de cette civilisation-là, ne pouvait plus
s’adapter à un nouveau temps, parce qu’il
y avait épuisement des forces créatives
de cette civilisation, les Romains ont connu
ceci, les Grecs, ainsi de suite, et nous sommes
en train, nous aussi, à la fin du 20ème
siècle, d’arriver à cette même situation,
où nous ne sommes plus capables de créer
un ordre nouveau.

Regardez dans le domaine de la politique,
aujourd’hui nous vivons dans une constante
et perpétuelle polarité entre deux systèmes
de vie, politiques, économiques, totalement
opposés. Une à tendance très libéralisante,
l’autre à tendance très dominatrice, et
là où ces deux politiques se confrontent
dans un carrefour d’ultimatum ou dans un
carrefour de situations qui ne peuvent plus
être assujetties à de l’intelligence créative,
nous avons la possibilité d’autodestruction.

Si l’Homme, ou quand l’Homme, ou quand
les gouvernements – parce que les gouvernements
sont faits par l’Homme – si l’Homme arrive
un jour à être créatif, lorsque viendra
le point dans son expérience à tous les
niveaux, que ce soit scientifique, économique,
politique, où il sentira de l’embouteillage,
il y aura suffisamment de créativité en
lui pour faire débloquer ceci ; pour créer
un ordre nouveau.

Donc le logique, ce qui est ordonné à partir
des conceptions mentales idéologiques de
l’Homme, éventuellement, étreint le cerveau
humain, empêche que l’Homme puisse dépasser
les conditions planétaires et très prématurées
de sa destruction. C’est l’Homme lui-même
qui doit créer dans le monde les forces nécessaires
à constamment renouveler son patrimoine.

Mais si l’Homme se laisse rendre prisonnier
par un ordre logique, l’ordre logique russe,
l’ordre logique américain, comment voulez-vous
que nous puissions survivre dans un temps
où les ultimatums ont dépassé le stage
du glaive et de l’épée, dans un temps
où les ultimatums sont, et font partie de
la guerre de l’espace ! Toute science, à
quelque niveau que ce soit, doit être fondée
sur l’intelligence, et il n’y a pas…
d’ailleurs l’Homme du 20ème siècle,
l’Homme de l’involution n’a pas connu
encore le cycle de l’intelligence, c’est
nouveau.

Il a connu le cycle de l’intellect, du mental
inférieur, mais il n’a pas connu le cycle
du mental supérieur, où il puise dans son
esprit, dans son intelligence, les ressources
infinies lui permettant d’ajuster constamment
la trame de son expérience matérielle. Et
toutes les sciences, toutes les activités
de l’Homme, toutes les activités politiques,
économiques de l’Homme, sont assujetties
à ce même problème. C’est pour ça aujourd’hui,
nous vivons dans un monde, étant angoissés,
parce que l’Homme sent de plus en plus qu’il
n’est plus maître chez lui. Il n’est
plus maître sur sa planète.

Et ça, ça crée une angoisse mondiale, ça
crée une angoisse qui est vécue sur le plan
individuel, ça crée une angoisse que l’on
vit quand on regarde la télévision, ainsi
de suite. Et un jour, il faut que l’Homme
dépasse ceci, mais l’Homme ne dépassera
pas ceci dans des conditions faciles. Parce
que tout ceci fait partie de l’ordre du
jour, ça fait partie des conditions de naissance,
ou de conscience expérimentale de l’Homme,
c’est pourquoi l’Homme devra, comme disent
les américains, s’élever par ses propres
forces, “by his own bootstraps” (par ses
propres moyens).

L’Homme devra s’élever par ses propres
forces, et il ne pourra plus, éventuellement,
s’assujettir à des forces extérieures
ou internes qu’il ne comprend pas, qu’il
ne contrôle pas. L’intelligence c’est
nouveau sur la Terre, nous entrons présentement
dans le cycle de l’intelligence, qui est
un cycle évolutif, qui est un cycle qui n’a
rien à faire avec la spiritualité, qui est
un cycle qui n’a rien à faire avec la matérialité,
qui est un cycle qui fusionne ou qui fait
la synthèse du spirituel, de l’interne
avec le matériel.

Il faut que l’Homme puisse intégrer l’interne
avec le matériel, donc les Hommes se sont
occupés beaucoup du matériel, aujourd’hui
les Hommes s’occupent beaucoup du spirituel
; quand je dis les Hommes, je parle d’un
certain nombre de jeunes dans le monde, mais
il faut qu’il y ait une synthèse de ceci,
parce que l’Homme peut être aussi prisonnier
du matériel qu’il peut l’être du spirituel.

Il n’y a pas d’intelligence dans le spirituel,
il y a du sentiment. il n’y pas d’intelligence
créative dans le matériel, il y a simplement
la science psychologique des concepts scientifiques
à l’ordre du jour.

L’Homme a besoin d’intelligence, c’est-à-dire
qu’il a besoin de vie dans dans le mental,
une vie qui n’est pas assise sur les fondations
“pythagoriciennes” d’une pensée qui
n’est plus suffisante pour lui. L’Homme
a besoin de réellement comprendre la nature
de ces dimensions, et d’élever son pouvoir
créatif afin qu’il puisse, individuellement
d’abord, être conscient. Ensuite, au cours
des siècles, il y aura un réajustement naturellement,
parce que ses forces créatives en lui seront
très grandes.

Donc elles créeront, au fur et à mesure
que l’humanité avance, des conditions permettant
à la civilisation qui est retardataire, de
prendre un nouvel embranchement, une nouvelle
évolution, mais c’est très important pour
l’Homme aujourd’hui de consolider sa nature,
et d’abaisser les parois qui séparent sa
réalité de son intellect, les parois qui
séparent la réalité de son intelligence
créative de son ego ; et pour qu’il puisse
abaisser ces parois, il faut qu’il prenne
conscience qu’il est beaucoup plus ce que
ce qu’il croit être.

Il faut qu’il prenne conscience que la réalité
est beaucoup plus occulte qu’il ne le croit
et que la réalité n’est pas assujettissable
à des dimensions de mesure psychologique.

Ce n’est pas l’Homme qui a formé le cosmos,
c’est l’esprit dans l’Homme coloré
qui lui a donné la civilisation, mais il
faut un jour que l’Homme ait un esprit pur,
c’est-à-dire un esprit qui est cristal,
un esprit qui n’est pas coloré par les
déformations psychologiques de sa race, de
sa nation, de sa culture, de son milieu social,
de sa civilisation ; ou des formes dans sa
civilisation qui ont aidé dans le passé
à élever la conscience primitive de l’Homme
involutif.

FP : Donc, que ce soit la civilisation occidentale
ou orientale…

BdM : Ça n’a aucune importance !

FP : Elles vont avoir à faire face toutes
les deux à un déchirement dans la vision
de leurs concepts ?

BdM : Très juste ! Parce qu’il y a des
concepts dans la civilisation occidentale
comme il y en a dans la civilisation orientale.

La civilisation orientale est beaucoup plus
spiritualisante que la civilisation occidentale,
donc elle est beaucoup plus matérialiste,
et l’Homme doit créer une nouvelle, une
troisième civilisation qui fait la synthèse
des deux, qui puise dans le matériel interne
de ce qui est intuitif et intérieur à l’Homme
; et qui puise dans ce qui est externe, mécaniste,
que nous avons créé, pour que nous puissions
bénéficier de tous les aspects de l’Hommes,
les aspects intuitifs, créatifs, sages, et
les aspects mécanistes, dynamiques et actifs.

FP : Mais ça, ça ne veut pas dire que c’est
dans la fusion de la pensée orientale et
orientale que naîtra cette troisième voie

BdM : Non, parce qu’il y a des faiblesses
dans la pensée orientale, d’ailleurs il
y a d’énormes faiblesses dans la pensée
orientale, comme il y a d’énormes faiblesses
dans la pensée occidentale. La grande faiblesse
de la pensée orientale, c’est qu’elle
fonde tout sur un absolu qui est en dehors
de l’Homme ; elle fonde tout sur un absolu
intelligent qui contrôle le cosmos ; elle
fonde tout sur une sorte de Dieu qui n’est
pas comme notre Dieu, mais qui régente.

L’Homme fait partie de la régence, l’Homme
fait partie de la hiérarchie, mais il n’a
pas de pouvoir de reconnaître qu’il fait
partie de la hiérarchie ; et lorsque l’Homme
aura le pouvoir de reconnaître qu’il fait
partie de la hiérarchie, il sera autonome
dans sa conscience. À ce moment-là, il pourra
faire sur le plan matériel et sur d’autres
plans, des choses qui conviennent à son intelligence
et à la limite de ses fonctions occultes,
cosmiques, sur la Terre. L’Homme sera dans
le pouvoir de sa conscience.

Mais d’ici à ce temps-là, il sera, soit
prisonnier d’une forme involutive d’une
conscience ascendante comme nous retrouvons
dans l’Orient, ou il sera prisonnier d’une
forme de conscience descendante comme nous
retrouvons dans le monde occidental ; donc
la séparation des Hommes se fera. Vous avez
une humanité qui va vers une étrange forme
de spiritualisation afin de se droguer le
mental, l’esprit ; et une autre partie de
l’humanité qui lancera simplement la télévision
et à la machine de course pour se droguer
aussi sur le plan mental et sur le plan émotionnel.

L’intelligence c’est une force qui est
absolue dans l’Homme, elle est absolue,
vous ne pouvez pas séparer l’intelligence,
vous ne pouvez pas discuter avec de l’intelligence,
vous ne pouvez pas vous approprier de l’intelligence,
vous ne pouvez pas vous croire intelligent,
vous ne pouvez pas penser que vous êtes intelligent,
vous ne pouvez pas assumer le rôle intelligent
qui est manifesté à travers votre parole,
quand l’Homme est dans son intelligence.

L’intelligence fait partie des forces dans
l’univers qui sont canalisées à travers
l’ego, lorsque l’ego est capable de supporter
le poids de cette énergie contre tous les
obstacles qui font partie de sa mémoire,
en tant qu’Homme appartenant à une civilisation,
une culture, une race, une religion, une métaphysique,
une psychologie ou quoi que ce soit.

FP : Donc, l’Orient va chercher un refuge
dans le temps et l’Occident dans de l’espace

BdM : L’Orient pour le moment va chercher
refuge dans la matière que produit l’Occident,
et l’Occident va chercher un refuge dans
les idées que produise l’Orient, et les
deux se cherchent. L’oriental aujourd’hui
devient de plus en plus intéressé à ce
qui se passe dans le monde occidental, et
l’occidental devient de plus en plus intéressé
à ce qui se passe dans le monde oriental
; et chacun dans la maison de l’autre.

L’Homme doit être dans sa propre maison
; l’occidental doit être aussi bien chez
lui que dans l’Orient ; l’oriental doit
être aussi bien chez lui, je veux dire, dans
lui-même, que dans le monde occidental. La
dualité, la polarité… d’ailleurs nous
sommes des êtres qui… si vous savez que
la constitution de l’Homme, la constitution
psychologique de l’Homme – et ceci peut
être très très bien expliqué par les psychologues
– est fondée sur le mécanisme de la polarité.

Et la polarité, c’est un des grands phénomènes
qui existent dans le cosmos, et c’est ce
phénomène qui permet à l’énergie d’aller
d’un côté ou de l’autre ; et les êtres
qui sont encore dans la part d’une conscience
primitive expérimentale sont prisonniers
de ce mécanisme-là. On est soit prisonniers
du bon ou du mauvais, du bien et du mal, du
charitable ou de son absence ; on est toujours
prisonniers de quelque chose, on n’est jamais
intelligents dans notre action, on n’est
jamais sans émotions dans notre mental.

Donc nous souffrons constamment de moralité,
et lorsque nous souffrons de moralité, nous
amenuisons nos forces, nous diminuons notre
pouvoir dans la vie, nous éteignons en nous
notre intelligence et nous nous assujettissons
à des forces en nous qui sont occultes ; dont
nous ne comprenons pas encore les lois de
cause et d’effet. Et nous devenons des êtres
de plus en plus perturbés ; ce qui crée
la perturbation chez l’Homme, c’est la
polarité. Si l’Homme n’avait pas de polarité,
il ne vivrait pas la perturbation

FP : Et qu’est-ce qui permet de sortir de
la polarité ?

BdM : Ce qui permet de sortir de la polarité,
c’est la réalisation éventuellement que
l’intelligence comprend à la fois le bien
et le mal, le bon et le mauvais, le pour et
le contre. L’Intelligence c’est une faculté
supramentale, ce n’est pas une faculté
mentale, c’est une faculté supramentale,
elle fait partie des hauts niveaux de la conscience
de l’Homme ; et elle seule, cette intelligence,
peut comprendre la polarité.

Un Homme qui est dans son intelligence peut
très bien comprendre la polarité qui existe
entre l’arabe et le juif, entre une secte
hindoue contre une autre, une politique communiste
contre une politique capitaliste. Un Homme
qui est dans son intelligence ne peut pas
appartenir à des factions parce qu’il n’est
pas divisible. Ce qui crée la polarité dans
l’Homme, c’est le fait qu’il est divisible,
et ce qui nourrit cette divisibilité c’est
la polarité ; donc c’est un cercle vicieux.

Donc l’Homme n’est jamais capable de sortir
de ce cercle, il n’est jamais capable d’être
lui-même et de voir qu’effectivement, il
y a de très très grandes choses qui peuvent
être construites dans un système à forme
communiste, décent, comme il y a de grandes
choses qui peuvent être construites dans
un système à forme capitaliste ou “free
enterprise” (libre entreprise) comme nous
connaissons. Autrement dit, dans chaque polarité
il y a des aspects qui sont valables et créatifs
mais ils ne sont pas universels.

Il y a dans le mal des bonnes choses comme
il y a dans le bien des bonnes choses. Je
vais vous donner un exemple du mal à l’intérieur
duquel il y a des bonnes chose ; il y a des
gens qui, par exemple, pendant des années,
vont assujettir leur vie à la boisson. Un
jour ils ont un accident, un accident ça
fait partie du mal, mais ça les renverse,
ils cessent de boire, la famille devient heureuse
; et dans l’autre côté c’est la même
chose. Et c’est l’intelligence qui peut
faire la synthèse des deux.

Nous n’avons pas, pendant l’involution,
été éduqués, au niveau de la civilisation,
en fonction de l’intelligence créative
; nous avons été éduqués au niveau de
la civilisation en fonction du pragmatisme
moral, civique, de notre société ; et ceci
a créé des remous, a créé des changements
qui ont amené l’Homme aujourd’hui à
une sorte de psychologie beaucoup plus libre
qu’auparavant. Mais à l’intérieur de
la liberté que nous possédons aujourd’hui,
il y a énormément de violence, donc nous
souffrons aussi de notre liberté parce qu’elle
est fausse, elle n’est pas réelle.

FP : Donc l’Homme n’est pas capable de
faire la synthèse, donc de polarité il goûte
à l’expérience ?

BdM : L’Homme n’est pas capable de faire
la synthèse de la polarité donc il vit d’expérience
; et un jour, l’Homme devra cesser de vivre
d’expérience. On ne peut pas perpétuellement
vivre d’expérience, il faut que l’Homme
puisse faire quelque chose dans la vie, savoir
et en connaître les lois de conséquence,
pendant cent ans, cinquante ans, deux cents
ans, trois cents ans. Mais pour que l’Homme
puisse vivre et connaître les lois de conséquence
de son action dans une vie, il faut qu’il
soit conscient ; c’est-à-dire qu’il faut
qu’il soit dans son intelligence.

C’est-à-dire qu’il faut qu’il ait résolu
le problème de la polarité, il faut qu’il
soit en dehors des limites psychologiques
de son ego ; sinon il n’y a pas de porte
de sortie, et c’est ça l’involution.

C’est pour ça que ceux qui connaîtront
la conscience supramentale – ou la prochaine
évolution – qui réaliseront comment l’Homme
est, au cours des générations qui viendront,
seront obligés de rentrer dans toute la trame
subtile de leur ego ; connaître, comprendre,
saisir, voir, et ce n’est pas facile.

Moi, je connais des gens qui sont suffisamment
avancés en conscience, qui ont une belle
conscience, qui ont conscience de leur ego
qu’ils voient, mais ils voient après ; ils
ont fait le mouvement et ensuite ils voient.

Ils ne sont pas capables de voir dans l’instantanéité,
leur mouvement ; ils font le mouvement, ils
font l’erreur, ensuite ils voient, ensuite
ils changent, donc il y a progression, c’est
bon. Mais l’Homme, demain, doit être capable
de voir instantanément, comprendre instantanément
son action, réaliser instantanément son
action.

Mais pour qu’il puisse faire ceci, vivre
ceci, il faut qu’il soit lucide, mais nous
ne sommes pas lucides, nous n’avons pas
de lucidité, nous ne savons pas que la lucidité
c’est la qualité de l’intelligence ; et
pour en arriver à une lucidité, il faut
développer du discernement, et du discernement,
ce n’est pas facile parce que déjà, notre
conscience est assujettie à des formes extraordinairement
complexes qui bloquent constamment notre créativité,
des formes qui dominent notre vie mentale,
notre vie émotionnelle.

Essayez de dire à une petite fille qui est
en amour à 18 ans, son cavalier vent de la
laisser, essayez de lui dire que lorsqu’il
y en a un de perdu, il y en a dix de retrouvés
! Pourtant elle le sait, elle le sait que
ce n’est pas la fin du monde, mais pour
elle c’est la fin du monde.

FP : D’où vient l’exaspération lorsqu’on
se conscientise, on vit une certaine forme
d’exaspération ?

BdM : L’exaspération quand on se conscientise
vient du fait qu’on devient fatigué d’être
manipulé, et c’est pour ça qu’un jour,
l’Homme devient un doberman ; on devient
tellement fatigué d’être manipulé, on
devient tellement fatigué d’être stupide,
on devient tellement fatigué de se voir impuissant
dans notre propre vie, on devient tellement
fatigué qu’on n’a pas en nous de puissance,
qu’on se sent exaspéré. Et cette exaspération
fait partie du travail qui se fait en nous
; donc elle est bonne !

FP : Est-ce que les gouvernements ne vivent
pas d’exaspération ?

BdM : Les gouvernements vivent une sorte d’exaspération
mais les gouvernements sont gérés par des
Hommes inconscients, donc l’exaspération
politique, c’est une exaspération qui relève
encore de l’impuissance de l’ego de rendre
hommage à l’Homme. Mais ceci c’est normal
; je suis sûr que beaucoup de politiciens,
en tout cas, ceux qui sont suffisamment sensibles
pour avoir de grandes visions, sentent ou
vivent l’exaspération. Mais c’est une
autre sorte d’exaspération.

Les politiciens sont exaspérés contre les
masses, sont exaspérés contre les journalistes
qui interprètent mal ce qu’ils disent ou
qui interprètent bien ce qu’ils disent
; les politiciens sont exaspérés en fonction
de l’horizontal, tandis que l’Homme conscient
est exaspéré en vertical ; et l’exaspération
en vertical, elle est très puissante, elle
est très grande, elle est profonde, elle
affecte le système nerveux, elle change le
système nerveux.

Un Homme qui se conscientise voit son système
nerveux changer au cours des années, il n’est
plus le même, il ne faut pas trop jouer avec
ses nerfs, parce qu’il a la puissance vibratoire
de réellement déchirer les voiles. Mais
d’un autre côté, il a aussi la capacité
de contenir son énergie, parce qu’il est
suffisamment conscient et lucide pour savoir
et comprendre que, lui c’est lui, sa vie
c’est sa vie ; et la vie des autres doit
être respectée parfaitement et intégralement,
ainsi de suite.

FP : On parle beaucoup en ce moment d’œcuménisme
au niveau du rassemblement des religions,
des églises, etc. – et puis d’un gouvernement
mondial au niveau des différentes patries,
des différents pays – est-ce que c’est
une utopie ?

BdM : Quand l’Homme met en marche de grandes
idées, comme l’œcuménisme, ainsi de suite,
ça fait partie du fait, ou c’est parce
qu’il sent qu’il perd la bataille. L’Église
aujourd’hui a besoin de se réunir, il y
a bien des aspects dans toute la mécanique
interne, politique, de l’Église – l’Église
a de très bonnes idées, a de très grandes
idées pour l’Homme – mais ce sont les idées
de l’Église, et les idées de l’Église
sont les idées des Hommes. Et les idées
des Hommes sont colorées par la nature inconsciente
de l’Homme.

Il y a des forces dans le cosmos qui vont
s’abattre sur la planète Terre au cours
des prochaines générations qui ne sont pas
des ordres et ce sont ces forces qui créeront
l’universalité de l’humanité. Les Hommes
ne réussiront jamais à créer à partir
de leur propre force, l’universalité du
gouvernement mondial ou l’universalité
d’une religion.

Ça, ça fait partie de toutes les contraintes
psychologiques posées sur les systèmes présentement,
qui ont besoin de réellement, d’aller chercher
dans le monde le plus d’unanimité possible.

Ça fait partie du côté créatif, pas créatif
nécessairement, mais du côté…

FP : Se serrer les coudes ?

BdM : C’est ça ! Du côté socialisant
de l’Homme ! Il y a de grandes forces socialisantes
qui se créent, c’est très bon. Mais ce
qui va créer dans le monde l’intégration
des nations, l’intégration des peuples,
des races, ce sont des forces qui font partie
du cosmos et qui, aujourd’hui, surveillent
l’évolution et la progression de l’humanité,
et qui vont venir vers l’Homme lorsque l’Homme
sera prêt. Et ces forces sont occultes, elles
font partie des mondes parallèles, elles
font partie des puissances qui ont mis l’Homme
sur la Terre.

L’Homme n’est pas venu sur la Terre comme
un champignon, il y a eu des conditions qui
ont permis que l’Homme évolue sur la Terre,
il y a eu des conditions qui ont permis une
transmutation, une mutation de l’Homme,
à un certain moment de l’histoire humaine.

Les noirs ne sont pas noirs parce qu’ils
sont en Afrique et qu’il fait chaud ; les
jaunes ne sont pas jaunes parce qu’ils mangent
du riz ; donc la caractéristique des races
va beaucoup plus loin que ça.

Et les forces, les pères de l’Homme, un
jour, viendront sur la Terre, et il y a de
temps à autre des incursions dans notre atmosphère,
de ces forces. Et ce n’est pas le temps
pour que l’Homme entre en contact officiel
avec ces intelligences parce que l’Homme
est encore trop primitif, dans sa conscience
émotionnelle. Il faut qu’il y ait une certaine
instruction dans le monde, il faut qu’il
y ait certaines données, certaines sciences
données à l’Homme d’abord, pour que
l’Homme puisse savoir, demain, ce qui se
passe quand viendront ces contacts.

FP : Alors le temps n’est pas venu encore
de lever le voile sur ça ?

BdM : Non, le temps n’est pas venu. Jean
XXIII a levé un peu le voile sur ces choses,
ce qu’il a écrit a été transposé dans
un livre par Pier Carpi ; il y a des aspects
là-dedans qu’il faut bien voir naturellement,
parce que lorsque nous lisons des faits ou
des articles ou des idées émanant de cerveaux
tels que celui de Jean XXIII, qui faisait
partie de sociétés ésotériques occultes,
il faut savoir comprendre l’occulte. On
ne peut pas prendre l’occulte ou l’ésotérique
ou le symbolisme ésotérique d’une façon
cartésienne. Tout est caché.

Les Hommes qui font des choses et qui expliquent
à l’Homme des choses qui font partie des
voiles de la grande réalisation future, cachent
ces choses, afin de ne pas trop embraser la
conscience humaine ; le pape a une très grande
portée sur l’influence dans le monde, il
a une très grande responsabilité ; un pape
ne peut pas se permettre de dire ce qu’il
veut à tous les coins de la Terre.

Donc, il y a des Hommes qui sont plus libres,
il y a des ésotériques, il y a des écrivains
ésotériques qui font des recherches dans
ce domaine-là, qui peuvent, parce qu’ils
n’ont pas la responsabilité socio-mondiale
de leurs idées ; et ces gens-là peuvent
jeter un peu de clarté sur tout le domaine
subtil et voilé des relations entre l’Homme
et les mondes parallèles dans les prochaines
générations. Et c’est ceci qui fera croître
la pâte humaine.

FP : En attendant, dans la genèse du supramental
ou de cette conscience du réel qui s’impose,
quelles vont être les étapes ou quelles
sont déjà les étapes que l’on vit aujourd’hui,
qu’on peut discerner, dans les changements,
dans les rapports ?

BdM : Les Hommes, les gens qui sont un peu
plus près d’eux-mêmes, les gens qui ont
une sorte de conscience marginale, qui sentent
depuis longtemps en eux certaines choses,
ainsi de suite, vont s’apercevoir dans les
générations ou dans les temps qui viennent,
qu’il y a effectivement des nouveaux courants
d’idées, des courants d’idées suffisamment
solides pour ne pas être éclaboussés par
le rationalisme ; des pensées suffisamment
puissantes pour étrangler le rationalisme.

Et les Hommes qui ont cette faculté de sentir
et de percevoir dans certains pays, parce
que ces courants d’idées vont se manifester
dans toutes les nations du monde, ces gens-là,
éventuellement, verront qu’il y a une relation
entre ces idées et une sorte de force mondiale,
universelle ; et éventuellement ils graviteront
petit à petit vers le centre de cette force-là,
et ils rencontreront dans ce mouvement des
gens qui ont, comme eux, l’affinité vibratoire
pour pouvoir comprendre et sentir ce qui ne
se comprend pas au niveau intellectuel.

Et ce seront ces gens-là qui seront les nouveaux
affranchis, ils devront souffrir. Vous savez
que le pape Jean XXIII disait que les fils
de la lumière souffriront de très grandes
souffrances ; et pour ne pas paraphraser ce
qu’il a bien dit, je vous assure que l’Homme
nouveau, l’Homme qui fera partie de ces
forces nouvelles en lui, sur la Terre, souffrira
de grandes souffrances.

Parce que dans le mouvement de la conscience
supramentale, l’évolution de la conscience
supramentale, il y aura naturellement chez
l’Homme une “transfixation” psychologique
de sa réalité, c’est-à-dire qu’il sera
obligé de transposer sa réalité dans une
terre nouvelle sans savoir d’a vance si
elle est bonne ; et ceci demande énormément
de courage parce que l’Homme qui se voit
obligé de “transfixer” sa réalité dans
une expérience qui est en dehors du matérialisme
cartésien, ou en dehors du mysticisme spirituel
que nous connaissons, est obligé de vivre
seul son expérience.

Et il n’est plus capable, à un certain
moment, de reculer, parce qu’il sait déjà
trop ce qu’il sait ; et sachant trop ce
qu’il sait, il est obligé d’avancer seul,
et comme disait le grand Rudolf Steiner : “Vient
un point dans la vie de l’Homme où il doit
être sa propre lumière et s’avancer lui-même
dans les espaces absolus de sa conscience”.

FP : Et il découvre son terrain au fur et
à mesure qu’il avance ?

BdM : Il découvre son terrain au fur et à
mesure qu’il avance, il comprend son terrain
au fur et à mesure qu’il avance, et il
pose le pied sur le sol au fur et à mesure
qu’il a le pied pour le poser. Il ne peut
pas poser ce pied tant que ce pied n’est
pas défait avant, donc il avance, et quand
il avance, il enlève le pied derrière, il
le pose devant, il l’enlève, le dépose
devant. L’Homme conscient, l’Homme supramental
qui monte une échelle, quand il a monté
sur une échelle, il brise celle d’en dessous,
il monte, il enlève un palier, il monte,
il enlève…
Lorsqu’il est rendu en haut sur son échelle,
il n’y a plus en dessous de lui aucune sécurité
autre que le palier sur lequel il est. Et
un jour, il sera même capable d’enlever
ce palier, à ce moment-là il sera totalement
conscient. Il sera dans le vide de son mental,
et à ce moment-là il n’aura plus besoin
de penser. La pensée c’est le dernier des
paliers que devra éliminer l’Homme de sa
conscience, mais il ne pourra pas éliminer
ceci d’une façon volontaire. Ceci s’éliminera
naturellement parce qu’il n’aura plus
besoin de penser.

FP : Quels sont les bastions ou les aspects
psychologiques qui résisteront le plus à
l’assaut des forces supramentales ?

BdM : Ce qui résistera le plus à l’assaut
des forces supramentales, ce sera l’émotion
dans le mental. L’émotion, toute émotion
dans le mental, toute émotion dans une idée,
toute émotion sera l’obstacle à son évolution.

Je vous donne un exemple. Prenons l’expérience
de l’Homme par exemple qui commence à vivre
la dépolarisation de son mental sur le plan
occulte, lorsque ces forces entrent en lui,
il s’aperçoit à un certain moment que
des pensées lui viennent.

Et les pensées qui lui viennent, il doit
être capable d’aller au-delà, donc selon
sa constitution pychologique, selon son émotivité,
sa culture, sa race, ainsi de suite ; supposons,
par exemple, qu’il est très très plongé
dans les sectes ésotériques ou les sectes
occultes, de certaines sciences, à un certain
moment il sera obligé de faire sauter la
forme. Si on lui dit par exemple, ou s’il
a été enseigné pendant des années de temps
que telle forme est absolue, il sera obligé
de la faire sauter.

Et lorsqu’il l’aura fait sauter, il aura
compris que cette forme était simplement
une forme lui permettant d’aller plus loin
dans son évolution. Donc il entrera dans
le vide de son mental ; étant dans le vide
de son mental, il aura accès à son énergie,
c’est-à-dire il sera dans son intelligence,
donc il n’aura plus besoin de se servir
à la mémoire de l’humanité ou d’être
manipulé par les forces internes occultes
qui font partie du jardinage de l’Homme,
qui font partie de l’involution.

Il sera libre, il sera un Surhomme, c’est-à-dire
un Homme qui ne sera plus affecté par les
forces planétaires. Il aura passé à travers
l’initiation solaire, il aura concrétisé
ce que l’Homme, pendant le siècle ou les
siècles auparavant, avaient toujours considéré
comme une utopie ou un idéalisme. Ça n’existe
pas de l’utopie, ça n’existe pas de l’idéalisme
; de l’idéalisme ou de l’utopie, c’est
simplement une conversion de l’impossibilité
à travers le mental de l’Homme qui n’est
pas capable de se servir du pouvoir de son
intelligence pour neutraliser l’émotion
dans son mental.

C’est une illusion l’utopie, comme l’idéalisme.

Ce sont des formes ! L’Homme doit être,
et être, c’est être ! Et être, c’est
être ! Il n’y pas de condition dans “être”,
ce n’est pas l’êtreté “sartrienne”
(Sartre), ce n’est pas l’êtreté des
philosophes qui essaient par le jeu des mots
de rentrer plus profondément dans le jeu
des mots ; afin de connaître plus profondément
la mécanique des jeux des mots ; pour être
finalement, inévitablement, emprisonné et
empoisonné par les mots jusqu’à en écrire
des briques sur le mot.

Les idées sont simplement des aspects de
l’intelligence créative à travers le mental
inférieur de l’Homme pour lui permettre
de prendre conscience qu’il est quelque
chose, mais l’Homme n’a pas besoin d’idées
pour être, il EST. Mais il se questionne
dans son êtreté, donc il a besoin d’idées
pour se convertir à une réalité beaucoup
plus près de lui-même, réalité qui est
toujours “illusive” (illusoire) parce
qu’elle n’est pas réelle.

La vie elle est simple et elle est complexe,
il faut la comprendre dans sa complexité,
il faut la vivre dans sa simplicité, et tout
ce qui est rationnel fait partie de l’aspect
complexe de la vie. L’Homme doit aller à
la conscience supramentale pour voir et connaître,
et comprendre le côté simple de la vie,
ensuite il peut apprécier le complexe. Moi,
je peux avoir beaucoup de plaisir à regarder
un livre, je ne lis pas un livre, je regarde
; quand je regarde le livre, je lis les paroles
dans le livre, je regarde avec mon esprit
ce que je lis, je ne lis pour mon esprit ce
que je vois !

Je ne suis pas intéressé à ce que je lis,
je suis intéressé à voir ce que l’autre
dit, pour voir si ce qu’il dit convient
avec ce que je sais ; si ça ne convient pas
avec ce que je sais, je mets de coté, je
ne perds pas mon temps. Mais nous n’avons
pas suffisante sécurité en nous-mêmes pour
mettre de côté le livre, nous continuons
avec ; donc nous tombons dans le même marasme
que celui qui a écrit le livre, et nous finissons
par être des Hommes qui sont de plus en plus
incapables de vivre de notre propre énergie.

Un Homme devrait être capable de voir un
livre et dire : “Ouais c’est bien ça
ce qu’il a dit, le type, c’est bien ; ah
! ça c’est conditionnel… papapa papapa
; ça c’est bien, ça c’est bien” ! Un
Homme devrait être capable d’être un juge
à son propre tribunal. Un Homme devrait être
capable de voir dans les formes utilisées
par ceux qui écrivent, par ceux qui disent,
des conditions, au moins si quelqu’un…
moi je connais énormément de personnes qui
ont écrit des livres, et je peux voir que
… wooop, la personne a dit quelque chose,
ce n’est pas final ; ce n’est pas final
ce qu’il a dit aujourd’hui, il le dira
d’une autre façon dans deux ans, mais au
moins il a dit quelque chose aujourd’hui
qui est véritable.

Il y a une différence entre le véritable
et le vrai. Il ne faut pas se méprendre,
le véritable fait partie de l’intelligence
qui a l’apparence du vrai parce que c’est
bien fait, c’est bien dit, c’est bien
traité ; mais dans l’intelligence, dans
le véritable, il n’y a pas de vrai et de
faux, l’Homme n’a pas besoin de vrai ou
de faux, l’Homme a besoin de l’intelligence
qui voit le vrai et le faux, qui met de côté
le faux, qui prend le vrai sous conditions
temporaires.

Mais nous les Hommes, nous avons tendance
à prendre le vrai et à mettre de côté
le faux, il y en a qui prennent le faux et
qui mettent de côté le vrai, d’où le
combat sur la Terre, la polarité entre les
Hommes, la division entre les Hommes. Nous
n’avons pas de synthèse dans l’intelligence.

Parce que nous n’avons par reconnu que nous
sommes les seuls à pouvoir juger ce qui est
réel. Nous sommes les Hommes… l’Homme
est le seul à pouvoir juger de ce qui est
réel, non pas les institutions.

La fonction des institutions, ce n’est pas
d’établir ce qui est réel pour l’Homme,
c’est de bien balancer le patrimoine. La
fonction du gouvernement ce n’est pas de
dire que le système capitaliste est plus
réel que le système communiste ; le système
capitaliste, sa fonction c’est de permettre
“la libre enterprise” ; le système communiste,
c’est de permettre l’organisation sociale
du patrimoine en fonction d’un devenir quelconque
espéré idéalement par les Hommes, jusqu’à
tant qu’il y ait des changements qui créent
une fusion de ces deux aspects.

Mais si nous nous méprenons dans le vrai
et le faux, que nous demeurons prisonniers
constants… d’ailleurs ce sera le combat
de l’Homme, l’Homme qui ira vers la conscience
supramentale souffrira pendant des années
du vrai et du faux. Moi, j’ai des amis qui
sont près de moi qui souffrent encore du
vrai et du faux, ils souffrent encore du vrai
et du faux ! Ils sont encore “insécures”
dans le réel. Ce n’est pas facile de vivre
le réel ! Le réel déboussole au début,
mais lorsque l’Homme est dans le réel,
ensuite il découvre le vrai Nord.

Lorsque l’Homme est dans le réel, il n’a
plus besoin de perdre son temps à discuter
les grandes théories de l’histoire ou des
grandes connaissances de l’humanité, il
est dans le réel, il voit, il dit oui…
le complexe d’Œdipe c’est bon… voilà…
t’as eu des problèmes avec ton père quand
t’étais jeune, ç’a t’a marqué…
ouais, ouais… évidemment, t’as eu des
problèmes avec ton père quand t’étais
jeune, ça t’a marqué ! Mais un Homme qui
rentre dans la conscience, quels que soient
les problèmes qu’il a eu avec son père
ou son frère quand il était jeune, ça n’a
plus d’importance.

C’est là que la psychologie un jour devra
avancer à voir les choses d’une façon
autre ; un Homme qui se conscientise… pensez-vous
que moi j’ai eu une vie facile quand j’étais
jeune ? Je n’ai pas eu une vie facile, les
Hommes tels que moi n’ont pas une vie facile,
“anyway” ! La vie devient facile quand
tu la rends facile au cours des années, avec
la Volonté, l’Intelligence créative. Si
j’avais été né dans une belle famille,
si mon père avait été médecin ou politicien,
imaginez-vous si j’avais été le petit
gars de Trudeau, ça aurait été le gouvernement
ma chance ! (rires du public).

Mais je ne serais pas Bernard de Montréal
! Parce que pour en arriver à décrocher
notre vie, notre propre profit, pour en arriver
à couler dans l’acier de notre propre souffrance,
l’épée dont on a besoin pour travailler,
il faut que nous vivions des vies auparavant
qui soient difficiles, c’est normal. Mais
si je commence à m’apitoyer parce que j’ai
eu des problèmes avec mon père, que j’ai
eu des problèmes avec ma mère, j’ai eu
des problèmes avec mes cousines, que je suis
né dans une ville au lieu d’une autre, à
ce moment-là, je me réduis à quoi ? Je
me réduis à des mémoires.

Un Homme qui se conscientise, quel que soit
son passé, peut passer à la conscience,
regardez votre vie ; un Homme qui se conscientise
qui rentre dans son intelligence, son passé
a simplement servi à conditionner son futur,
mais ce qui se produit, c’est que nous,
aujourd’hui, notre passé nous marque. Nous
ne devons pas être marqués par notre passé.

Nous devons utiliser notre passé pour ce
qu’il nous a donné de bon, c’est-à-dire
pour ce qu’il nous a permis de devenir de
plus en plus individuel, de plus en plus nous-mêmes,
de plus en plus fortunés.

Parce que plus le passé a été difficile
pour l’Homme, pour l’individu, plus il
devient pour lui, quand il se conscientise,
de l’or avec lequel il peut marchander.

Ce ne sont pas les Hommes qui ont la facilité
financière, la facilité politique, la facilité
ci et ci, qui peuvent réellement rentrer
dans les grands domaines de la conscience
cosmique ; parce qu’il y a une souffrance
profonde.

Donc le passé de l’Homme, quel que fut
le passé de l’Homme, quel que fut l’opprobre
du passé de l’Homme, le passé de l’Homme,
s’il est conscient, s’il est intelligent,
s’il a de la force intérieure, au lieu
d’être simplement un être émotivement
enveloppé dans de l’insécurité, le passé
de l’Homme quel qu’il fut, devient demain
sa force, et éventuellement le matériel
qui le mènera à sa puissance.

FP : Et quant à vous, Bernard de Montréal,
combien de temps allez-vous rester au Québec,
travailler au niveau du Québec ?

BdM : Comme étant quoi ?

FP : Combien de temps pensez-vous travailler
encore au Québec, est-ce que vous avez l’intention
d’étendre votre travail ?

BdM : Je vais étendre, je ne peux pas me
permettre de m’empêche d’étendre, mais
je vais étendre de plus en plus facilement.

Rendu au point où j’en suis dans ma vie,
je ne veux plus travailler mais je veux continuer
à œuvrer, je ne veux plus me fatiguer parce
que je n’ai plus les forces. Donc je dois
me reposer de mon initiation, mais je créerai
des conditions permettant que ce que j’ai
à dire se diffuse, dans différents pays,
dans différentes langues, sous différentes
formes.

Moi, je ne suis pas attaché au temps, cinquante
ans pour moi c’est très court, donc je
fais mon travail petit à petit, mais pas
clopin-clopant, galopin-galopant (rires du
public). (Coupure de 42 minutes 40 à 43 minutes
20)… (Reprise en cours) (…) Et ceci sera
une des grandes manifestations de l’Homme
nouveau, il sera libre mais équilibré, il
pourra vivre en équilibre avec le social,
mais il ne sera plus assujetti à la botte
de qui que ce soit.

Et la raison, c’est qu’il développera
des possibilités créatives très grandes
et de plus en plus fortes, que ce que nous
avons connu dans le passé, parce que… la
structure psychologique de son moi sera altéré.

Vous “mangez” le moral de l’Homme, et
automatiquement il ne fonctionne plus de la
même façon.

Le problème aujourd’hui dans la société
moderne, c’est que son moral est tellement
appauvri, à cause de la direction sociale
qui existe, il n’a plus de souffle, il n’a
jamais eu la capacité… de vivre sa vie
d’une autre façon, il a la crainte de changer
dans sa vie. Prenez le phénomène de la carrière,
la carrière c’est un phénomène du 20ème
siècle la carrière, quand on parle de carrière
! Et pour certains Hommes, la carrière n’est
pas rien !

FP : Il faut condamner les travaux forcés

BdM : Il y a des Hommes qui sont prisonniers
de leur carrière, vous vous imaginez quand
vous travaillez pendant vingt-cinq ans dans
une compagnie ? Vous avez 45 ans, et vous
n’avez pas suffisante intelligence créative
pour créer une nouvelle condition de vie…
(inaudible, son haché). Quand on est jeunes
on a beaucoup d’élasticité, quand on arrive
à un certain âge, on en a moins et quand
on arrive à un certain âge, il faut être
très très très présent et réellement
apprendre à conserver et à faire fructifier
ce que l’on a.. (inaudible).

FP : J’aimerais que vous nous parliez du
travail ?

BdM : Le travail, très important ! Pour l’Homme,
le travail est très important parce qu’il
lui permet temporairement pendant qu’il
travaille de ne pas être assujetti à la
pression des forces à travers son mental
dénué de lucidité… (inaudible). Plus
l’Homme se conscientise, plus le travail
est important, plus il se conscientise, plus
il est dur ; parce que quand l’Homme se
conscientise, qu’il travaille dans une boîte,
et qu’il voit de plus en plus tous les aspects
inférieurs de conscience de la boîte…
(inaudible)… de volonté, de caractère,
pour contenir la boîte, il pourra changer
de boîte et éventuellement ouvrir sa propre
boîte.

Mais s’il laisse son travail parce qu’il
trouve trop dur de travailler dans une boîte
parce que (inaudible)… il se verra énormément
déficient dans les mois à venir, dans les
années à venir, il se verra dans une situation
très difficile, et il réalisera que c’est
de sa volonté de développer une résistance
contre les vibrations inférieurs de ceux
qui travaillent avec lui dans la boîte. Il
faut être solide pour se conscientiser, d’ailleurs
s’il se conscientiserait.. (inaudible)…
ces êtres-là devront être forts, et vous
verrez quand vous les rencontrerez qu’il
y a de la force (inaudible)… ils sont solides.

Et l’Homme nouveau sera solide, il sera
comme un Gibraltar, il ne sera pas faible,
il ne sera pas emmené dans une sorte d’onctuosité
spirituo-philosophique, éthérique, il sera
absolu (inaudible)… L’Homme nouveau est
réellement un chevalier et il marquera l’histoire
parce que sa conscience chevaleresque sera
tellement (inaudible)… dans un milieu barbare,
que… (inaudible).

C’est le nouvel âge dont nous parlons et
nous le verrons (inaudible)… qui verra la
division de nos polarités et qui verra la
confrontation à tous les niveaux, les niveaux
les plus subtils, les plus obscurs de ce que
nous notons le bon et le mauvais, et l’Homme
devra être au-dessus de ça (inaudible)…
L’Homme doit prendre le contrôle de sa
destinée, et prendre le contrôle de sa destinée,
c’est être capable de voir (inaudible)…
(Arrêt transcription à partir de 48 minutes,
passages trop fracturés).

mise à jour le 16/06/2024

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