FP 042 – Personnalité réelle – Personnalité apparente [fr]

FP 042

PERSONNALITÉ RÉELLE – PERSONNALITÉ APPARENTE

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

François Payotte (FP) L’autre jour on frappe à la porte, je vais ouvrir, un monsieur
se présente comme antiquaire et il dit : Je ramasse toutes les vieilles choses qui ne
servent plus à rien dans la maison, tout ce que vous voulez jeter. Et là je me
retourne, puis je dis : Belle Maman, on vous demande à la porte (rires du public). Et
laissez-moi vous dire que son ego ne l’a pas pris !

Toute une personnalité… Belle Maman, c’est un Bélier ascendant Taureau, vous
imaginez – paquet de bête à cornes – impulsif, agressif, écorché vif, soupe au lait,
toujours en réaction, têtu, borné ! Non, mais c’est comme ça pour tous les signes
du zodiaque. Moi je suis un astrologue misanthrope, c’est-à-dire que si je
m’aventurais à faire des horoscopes, on y goûterait… À part les Poissons, ah là je
n’ai rien à dire aux poissons, eux autres… superbes !

Mais tous les autres signes du zodiaque, la question de personnalité, on n’en parle
pas, la personnalité c’est zéro, à part les Poissons ! Les Vierges, c’est critique,
c’est fatigant. Il y a toujours quelque chose à dire, c’est du mémérage et tout, là.
Ils sont perfectionnistes, analytiques. Tu ne peux pas mettre quelque chose là si
c’est là. Hypocondriaques, toujours sur les médicaments. Ils connaissent mieux, ils
en connaissent plus que le pharmacien du coin.

Puis l’auto-apitoiement, ils aiment ça qu’on les plaigne. C’est les Vierges ça ! Les
Lions, c’est le contraire, la gloriole, le panache, c’est : mets-en, dis-moi que je suis
beau, fatte-moi, etc. l’orgueil. Il y a vraiment que les Poissons. C’est normal ! (rires
du public). C’est normal, c’est normal, c’est le douzième signe, il récapitule les
onze autres. Il a fait le tour de tout le zodiaque le poisson. Il est arrivé au bout, lui. Il
en a fni avec ça. Il a compris. Il y a de la sagesse, il y a de l’intelligence, il y a de la
volonté, de l’amour. Tout !

Les femmes Poissons c’est encore plus intéressant que les hommes. Y en a-t-il
des femmes poissons ici ce soir ? Messieurs, branchez-vous là. Branchez-vous.
Parce que ça, une femme “Poisson”, c’est super ça. C’est super ! Question de
libido surtout. On n’a rien à leur apprendre à eux autres question de sex-appeal et
tout. Moi, le sexe ça va, c’est les piles qui sont à plat (rires du public). Poisson !
Je suis pas mal dilué ce soir parce que je reviens d’une exposition où j’étais toute
la journée avec une centaine de médiums, de psychiques, de clairvoyants, de
clairaudients, d’extralucides et tout ça. Grosse organisation américaine en ce
moment à Montréal, sur coupe de liesse à Ramada Inn.

Puis vous avez ça tout autour de vous, toute la journée. L’éther est bizarre dans la
place, tout le monde vous regarde et vous dévisage, et puis vous savez qu’ils vous
voient tout nu… (rires du public). On ne peut pas penser une minute. Il y en a qui
viennent te “catcher”… Il t’arrête, il te prend. Je vous conterai ça tout à l’heure
dans la deuxième partie. Je ne sais pas ce que je voulais dire avec ça !
On parle de quoi ce soir ? Personnalité réelle et apparente, ouais. C’est ça, c’est
pour ça que je parlais de tous les signes du zodiaque et de cette autosuggestion
que l’on se fait, on a donc appartenance à tel signe, donc on a telle et telle
personnalité, c’est ce qu’on va vérifer un petit peu ce soir, en compagnie de
quelqu’un qui échappe à tout cet étiquetage-là, astral, en compagnie de Bernard
de Montréal. (Applaudissements).

Il y a branché et branché, hein ? Bon, ça suft pour la musique (rires du public).
Bernard, il est déplogué aussi. Il n’a pas l’air pourtant. C’est sérieux là, notre
afaire. Ça fait que, faut-il faire un test de son ? OK. Il a juste pensé là, il n’a pas
parlé. C’est correct ! OK. La technique, moi j’en reviens pas, aujourd’hui… Fine
pointe. Michel Miller Méga vision, super. Bernard, je pense que j’ai assez dilué le
corps astral de la salle, va falloir compacter tout ça (rires du public).
On s’interroge sur l’ego, c’est peut-être une question qui est revenue des
centaines de fois, on parle tous de l’ego, c’est le bouc émissaire il faut croire,
aujourd’hui à la fn de ce vingtième siècle. Les Hébreux, eux autres, ils avaient leur
bouc qu’ils chargeaient de tous les péchés d’Israël, puis qu’ils envoyaient paître
dans le désert.

Nous autres, aujourd’hui, dans l’instruction supramentale de Bernard, on a
l’impression que le bouc émissaire, c’est devenu l’ego. Alors, pour le bénéfce des
téléspectateurs, je ne vous oublie pas vous autres, mais là c’est important, c’est
pour les téléspectateurs, il va peut-être falloir défnir le concept même de l’ego.
On m’a fait remarquer que dernièrement dans le flm EXIT, un médium expliquait
ce que c’était que l’ego et il faisait une diférence entre deux “ego”. Un ego qui
était sur le plan physique, puis un autre ego, le grand moi ou le vrai moi, quelque
part, ailleurs là. Est-ce que vous pouvez nous clarifer le concept de l’ego ? En
rapport avec la personnalité ?

BdM : Bon.

FP : Vous allez être obligé de parler de nous autres puisque vous n’en avez pas
d’ego. Avez-vous un ego ? (rires du public).

BdM : Bon. Si on parle de l’ego, sur le plan de l’involution, il faut parler de voile de
l’ego. Parce que parler simplement d’ego, ça ne veut rien dire. De l’ego, autrement
dit de la conscience égoïque, c’est une conscience qui est voilée. C’est une
conscience où l’Esprit de l’Homme n’est pas parfaitement ajusté à l’énergie de son
double. Le double c’est une énergie qui n’est pas personnifée, qui est
prépersonnelle, si vous voulez, c’est une énergie pure, c’est de l’intelligence pure.
L’Esprit de l’Homme c’est aussi une énergie mais qui a la faculté de se
personnifer, donc qui a la faculté de devenir égoïque.

Mais au cours de l’involution, à cause de l’institutionnalisation de la connaissance,
à cause de l’institutionnalisation de la mémoire, à cause de la mémoire, l’Homme
ne vit pas sur le plan de son Esprit d’une façon parfaite, parce que son Esprit n’est
pas en harmonie vibratoire parfaite avec le double. Donc il se produit chez
l’Homme une phénoménalisation psychologique qu’on appelle l’ego, une
conscience égoïque.

FP : Quelles sont les conséquences du fait que la personne n’est pas en harmonie
avec son Esprit ou avec son double au niveau de l’ego ?

BdM : L’Homme n’est pas en harmonie avec son double parce que l’Esprit,
autrement dit l’Homme, l’Esprit de l’Homme, au lieu de fonder sa nature sur le
rapport étroit avec l’énergie créative du double, fonde sa nature sur les infuences
extérieures de la société dans laquelle il vit.

Donc, l’Homme accumule graduellement au cours de son expérience ce que l’on
peut appeler des égrégores d’énergie, c’est-à-dire des formes d’énergie dans le
mental, des formes d’énergie qui créent un état émotif qui est inférieur à sa réalité,
donc qui ne constituent pas pour lui, en tant qu’être, une valeur réelle de sa
conscience, mais qui constituent pour lui, en tant qu’être, une valeur irréelle,
subjective, planétaire, conditionnée, de sa conscience.

De sorte qu’il est impossible pour l’Homme en tant qu’être, en tant qu’Esprit dans
un corps matériel, de bénéfcier d’une énergie créative, c’est-à-dire de sa
proximité avec le double d’une façon parfaite, de sorte que l’Homme en tant
qu’Esprit, vit beaucoup plus une conscience extérieure à lui-même qu’une
conscience intérieure à lui-même.

Il n’a pas d’intégralité donc il n’a pas d’identité, il ne vit que sur le plan de la
personnalité, il n’est pas une personne. Il n’est pas identique à sa réalité qui est le
produit de la fusion de l’interrelation entre l’énergie créative du double et son
Esprit, c’est-à-dire sa nature.

FP : Est-ce que ça veut dire que l’ego est le produit d’une accumulation de
mémoires ou d’expériences ?

BdM : L’ego est défnitivement le produit d’une accumulation de mémoires et
d’expériences qui n’ont pas été fltrées par la lumière de l’Homme, par son double.
Donc comme cette expérience n’a pas été fltrée, elle n’est pas ajustée, l’Homme
connaît, vit, subit des voiles sur sa conscience. Ces voiles sont de la conscience
égoïque. Ils sont de l’ego planétaire. Au lieu que l’Homme possède un ego créatif
universel, il vit, il est assujetti à un ego subjectif planétaire.

FP : Pourquoi a-t-il fallu que l’on développe un ego ?

BdM : Pour en arriver éventuellement à un stage d’évolution où l’Homme pouvant
connaître la fusion avec son énergie créative, puisse ne pas être dominé par cette
énergie, mais l’utiliser de façon qui soit identique avec ses propres possibilités. Si
l’Homme était en contact avec le double sans avoir développé d’ego, l’Homme
serait simplement une extension dans la matière du double. Donc il ne deviendrait
pas, il ne serait pas devenu un véhicule d’expérience cosmique pour le double,
pas plus que le double serait devenu pour lui un véhicule d’expérience universelle
pour la conversion de son énergie égoïque en énergie universelle.

FP : Bon. Aujourd’hui il y a deux espèces d’école de pensée qui se confrontent au
niveau de l’ego, il va y avoir les motivateurs, les gens qui donnent des cours de
développement de la personnalité, qui vont mettre l’ego en valeur. Il faut le
développer. Et vous avez beaucoup, en contrepartie, d’esprits métaphysiciens ou
d’ésotéristes qui, eux autres, veulent totalement anéantir, annihiler l’ego, ou y a-t-il
une juste mesure entre ces deux groupes ?

BdM : Les deux groupes ont un point d’appui solide en ce qui concerne leur
perception. Les motivateurs ont un point solide, dans ce sens que l’Homme doit
être capable de développer des facultés psychologiques qui lui permet de se
motiver sur le plan matériel en fonction de ses besoins, ainsi de suite. Mais la
motivation psychologique de l’Homme n’est pas une source de conscience pour
lui. Elle est simplement une source de développement de ses facultés en fonction
de sa capacité, en tant qu’être, de bien balancer son état émotif avec son état
mental.

Les métaphysiciens, par contre, les occultistes, les ésotéristes, sont dans une
autre polarité. Eux, veulent que l’Homme perde son ego, mais si l’Homme perd
son ego, à ce moment-là, il devient spiritualisé, il devient mystique, donc il ne peut
plus rien faire sur le plan matériel, il n’est plus motivable. Donc, il doit se faire une
synthèse entre la motivation psychologique de l’ego et la démystifcation de la
conscience psychologique que font les métaphysiciens et les occultistes, pour que
l’Homme en arrive fnalement à une synthèse des deux.

L’Homme, c’est un être qui doit d’abord vivre sur le plan matériel, donc comme il
doit vivre sur le plan matériel, il doit pouvoir sur le plan matériel utiliser ses facultés
extérieures et internes dans une mesure parfaite, c’est-à-dire qu’il doit, en tant
qu’ego planétaire, comprendre les illusions de son moi, donc avoir une plus
grande conscience. Et l’Homme qui est métaphysicien ou qui est métaphysique,
ou qui est occulte, doit comprendre la nature de la conscience spirituelle de l’ego,
parce que s’il ne comprend pas la nature de la conscience spirituelle de l’ego, à ce
moment-là, il perd conscience psychologique, donc il devient assujetti à des
forces astrales puissantes qui, elles éventuellement, le domineront et feront de cet
être-là, fondamentalement un être végétatif, c’est-à-dire un être qui va opter, qui
va attendre, qui va vouloir vivre des expériences d’un autre ordre, mais qu’il ne
pourra jamais intégrer.

Donc les deux écoles, ces deux écoles de pensée ont une valeur, mais leur valeur
n’est pas synthétisée. L’Homme nouveau, l’Homme conscient doit comprendre
l’importance de l’ego. Les Hommes sur la Terre doivent conserver un ego solide,
mais un ego qui n’est pas confus, un ego qui n’est pas embrouillable, si vous
voulez, un ego que l’on ne peut pas conditionner. À ce moment-là, l’Homme sur le
plan matériel peut se servir de ce qui est dans la matière et faire de cette matière
des choses qui lui sont bénéfques.

Dans l’autre mesure, les Hommes qui sont occultes, les Hommes qui cherchent
dans le domaine métaphysique de la connaissance ne doivent pas tomber ou
sombrer dans l’illusion spirituelle de leurs recherches. Parce qu’à ce moment-là, ils
sont astralisés par des forces occultes en eux, des forces qui sont extrêmement
subtiles, des forces qui peuvent facilement les manipuler, et à ce moment-là ces
Hommes perdent contact avec la matière, dirigent leur attention ou leur vision vers
des mondes invisibles, vers des mondes parallèles et perdent conscience égoïque.
L’Homme nouveau lui, n’aura plus besoin de se motiver parce qu’il aura dépassé
la conscience psychologique de l’ego. L’Homme nouveau n’aura plus besoin de
s’assujettir à une réforme spirituelle parce qu’il aura compris les lois occultes de la
pensée, donc les lois occultes de l’astral. Et à ce moment-là, il se créera chez
l’Homme une synthèse, c’est-à-dire une faculté chez lui de réaliser qu’il y a
constamment une lutte entre le double et l’Esprit.

Et cette lutte, c’est l’Homme lui-même qui éventuellement devra la gagner, c’est lui
qui deviendra victorieux, dans ce sens que c’est lui qui comprendra les jeux du
double, c’est-à-dire les jeux du mouvement de la lumière à travers l’ego et qui, en
même temps, sera sufsamment mûr pour protéger son Esprit de ce travail
constant que fait le double à son insu ou à sa connaissance, quand il est
conscient. Parce qu’un Homme qui est conscient, qui devient conscient,
efectivement commence à comprendre le jeu de la pensée.

Donc à ce moment-là, l’ego lui, son Esprit “égoïfé”, autrement dit rendu mental,
intelligent, s’aperçoit du jeu du double à travers toute la conscience humaine, et
éventuellement l’Homme en arrive à pouvoir comprendre, reconnaître les jeux de la
pensée, et éliminer de sa conscience égoïque les voiles que crée le mouvement de
l’énergie du double à travers sa pensée subjective. À ce moment-là l’Homme
possède un ego, il possède un ego qui est lumineux.

Il possède une lentille à travers laquelle la lumière passe et qui lui permet de vivre
sur le plan matériel une vie égale à lui-même, égale à ses besoins, et de vivre sur
d’autres plans selon son évolution, encore dans une mesure qui est égale à luimême, c’est-à-dire égale à sa fusion. Donc il faut… Je crois que le plus grand
danger… Il y a un danger double dans le concept de la motivation, comme il y a un
danger double dans le concept de la spiritualité.

Si nous nous occupons simplement de nous motiver humainement, nous perdons
conscience intérieure, nous nous occupons simplement des choses matérielles. Si
par contre, nous voulons nous instruire, nous voulons développer une
connaissance interne à partir des nouveaux outils qui font partie de la science
occulte, nous tombons dans la trappe, nous risquons de perdre notre conscience
égoïque, de spiritualiser notre mental, et de plus en plus, sans nous en rendre
compte, être infuencé de l’intérieur.

Donc dans les deux cas, il y a le danger de l’infuence. Si un Homme est infuencé
par la société, c’est un moindre mal. Mais si un Homme est infuencé par des
forces occultes en lui qu’il n’a pas domptées, des forces qu’il ne comprend pas,
des forces sur lesquelles il n’a pas le pouvoir absolu, à ce moment-là il ne peut
pas bénéfcier parfaitement de la relation du double et de l’Esprit. Donc il ne peut
pas bénéfcier de la fusion, donc il ne peut pas bénéfcier de son identité, il ne peut
pas avoir d’identité en lui, il ne peut pas être intégral sur le plan matériel et
universel sur le plan psychique.

F P : Comment les forces astrales utilisent concrètement l’ego à des fns
manipulatoires ?

BdM : Bon. Les forces astrales font partie du monde la mort. Donc ce sont des
plans ou des intelligences qui ont eu l’expérience matérielle, qui évoluent, elles ont
leur travail et elles ont leur fonction, et ces forces-là sont en constante relation
avec l’Homme, en général sur le plan subliminal.

C’est seulement à la fn du vingtième siècle, en relation avec les nouvelles
connaissances que l’humanité commence à avoir, que l’Homme découvrira qu’il
existe une science occulte de l’Esprit, c’est-à-dire une science occulte de la
pensée, et c’est à la fn du vingtième siècle que l’Homme commencera à connaître
les jeux de la pensée, la mécanique, la science de la pensée. Et connaissant cette
science, il verra qu’efectivement, il s’exerce en lui, sur le plan psychologique, une
infuence subliminale qui se traduit par la manifestation de certaines pensées qui
créent, en conséquence, un mouvement vibratoire dans le plexus solaire. Et cette
énergie dans le plexus solaire a tendance à émotiver le mental. Et lorsqu’il y a de
l’émotion dans le mental humain, automatiquement l’Homme est régi par les lois
astrales, il ne peut pas faire autrement.

Il se fait en lui de la confusion, il se crée en lui une incapacité d’être ce que
j’appelle “lucide”, autrement dit l’Homme n’est pas capable de voir de façon
absolue la relation intérieure entre la valeur psychologique de son moi et la valeur
intégrale et universelle de son Esprit. Donc automatiquement, il est assujetti à une
forme d’expérience spirituelle ou occulte, qu’il devra un jour complètement briser
afn de se sortir d’une sorte d’initiation, autrement dit afn d’en arriver
éventuellement à avoir le pouvoir intégral de sa pensée, à posséder sa pensée
comme nous possédons la matière.

Et lorsque l’Homme possèdera sa pensée comme il possède la matière, il sera
parfaitement intégré dans l’énergie du mental, donc il ne subira plus l’infuence du
double à travers l’astral de son mental, il ne sera plus, non plus, assiégé par les
entités dans l’astral qui se servent comme des vampires de sa pensée, à cause de
son émotivité. L’Homme sera libre. Donc il n’aura plus besoin de se terrer, si vous
voulez, dans le concept illusoire mais extrêmement essentiel de l’involution, celui
qu’on appelle le libre arbitre. Il deviendra un être libre.

Il y a une personne ce soir qui est venue à moi, et qui m’a demandé… Qui me
disait : “Qu’elle avait l’intention d’aller en vacances cette semaine, et ça lui disait
dans la tête : Ne pars pas”… Et la personne me demande : “Quelle est la diférence
entre l’intuition et le savoir”… C’est très difcile pour les gens qui se font dire dans
leur tête : “Ne va pas en vacances”. Ça, c’est de l’astralisation. Ça, ce sont des
entités sur les autres plans qui jouent constamment avec le double, avec l’ego, qui
créent toujours de la confusion.

Donc lui, l’ego, qui n’est pas conscient, qui cherche à le devenir, est pris entre ce
qu’il veut faire et ce qu’il reçoit dans le mental, et c’est la situation des Hommes à
l’échelle planétaire. Donc, je lui ai dit : “Madame, partez en vacances, point fnal”.
Donc dans le fond, elle était contente de partir en vacances. Elle était beaucoup
plus contente de partir en vacances que d’écouter l’entité dans sa tête qui lui
disait de ne pas le faire. Et si les Hommes savaient réellement ne pas succomber
à l’astralisation de leur mental, les Hommes développeraient une très grande
volonté.

Donc à partir de ce moment-là, ils n’auraient plus besoin de motivation. Et de la
même façon, ils jetteraient par la fenêtre de leur Esprit inconscient, les illusions
subtiles de l’astral, que j’appelle les pensées subjectives. Donc ils ne seraient pas
occultement manipulés, donc ils vivraient, ils connaîtraient la synthèse de
l’intérieur, de l’extérieur, ils connaîtraient la synthèse du mental qui est une source
de mensonge, comme ils connaîtraient la synthèse du mental qui est le point de
départ de leur volonté, que nous essayons de trouver à la motivation.

FP : Est-ce que ça veut dire que l’ego est constamment insécure ?

BdM : L’ego est constamment insécure parce que l’ego, sur le plan de l’évolution
cosmique de l’Homme, doit en arriver un jour à être en fusion avec le double. Donc
naturellement, l’ego étant ce qu’il est, c’est-à-dire une partie de l’Homme qui n’est
pas parfaitement ajustée à son Esprit qui, lui-même, n’est pas parfaitement ajusté
au double, parce que l’ego lui, à cause de sa nature, fait constamment interférence
entre les courants subtils du double à travers l’Esprit, donc nous avons un Homme
qui n’est pas capable de se connaître lui-même.

Donc nous avons un Homme qui soufre pendant des années de son identité,
donc qui vit et qui se rattache constamment à sa personnalité. Et nous, dans la
société, nous continuons, pour toutes sortes de raisons, de parler de la
personnalité, de la personnalité, de la personnalité ! La personnalité n’est que
l’aspect inférieur de l’Homme.

Son aspect intégral, son aspect supérieur, son aspect éventuel, c’est la personne.
Une fois que l’Homme a une personne, il n’a plus besoin de personnalité. Il a une
chose plus grande que “la partie”. Une fois que l’Homme a de la personne, qu’il
est dans sa personne, qu’il est dans son identité, la personnalité qui ne représente
que les refets subjectifs de l’ego, incapable de comprendre les manipulations
subtiles de l’astral, disparaît. Donc à ce moment-là, l’Homme il est libre.
F P : Est-ce qu’on peut faire un rapport entre personnalité et personne, et
substance et essence ?

BdM : Oui, parce que la personnalité fait partie de l’involution. Pendant l’involution,
l’Homme a développé sa personnalité, ce qui était très bon. Mais il a développé sa
personnalité en fonction des manipulations psychiques de l’ego. L’Homme a
développé sa personnalité à tous les niveaux, nous avons développé notre
personnalité en relation avec les philosophies, nous avons développé nos
personnalités en fonction des systèmes religieux, des religions, de la
métaphysique, de l’occultisme.

Autrement dit, nous avons développé nos personnalités en relation avec ce qui
existe dans le monde inférieur de l’Homme, c’est-à-dire en fonction de la mémoire
involutive de l’humanité. Mais à partir du moment où l’Homme va passer de
l’involution… C’est-à-dire de la personnalité à la personne, à ce moment-là
l’Homme n’aura plus besoin de se reconnaître, de vivre sa personnalité, parce que
la personnalité n’est pas sufsante pour un être conscient.

F P : Mais quel rôle joue respectivement l’ego, l’Esprit, et le double, dans
l’acquisition de la personne ?

BdM : Le double, dans le développement de la personne, le double travaille à la
transmutation de l’Esprit pour l’éventuelle recognition de la part de l’ego, des jeux
qui existent entre le double et l’Esprit. Donc le double étant une source de
lumière, l’Esprit étant l’essence de l’Homme, ces deux aspects travaillant
ensemble représentent l’union entre le cosmique et le planétaire. Donc lui,
l’ego qui est, si vous voulez, la conséquence de ce mouvement d’énergie,
représente la personnalité humaine.

Plus le travail se fait entre le double et l’Esprit, plus l’Homme sur le plan de l’Esprit,
autrement dit plus l’Homme sur le plan du mental, devient intelligent des
mouvements du double à travers son énergie, plus l’Homme devient conscient,
c’est-à-dire plus il se “dé-égoïfse”. Plus le coefcient psychique de son être
grandit et plus la conscience psychologique de l’ego disparaît, pour ne donner
éventuellement à l’Homme qu’une essence pure, c’est-à-dire un ego qui est
purement créatif, au lieu d’un ego réfectif. C’est ça la diférence entre la
personnalité et la personne.

Vous me demandez si j’ai un ego. Il doit y avoir en moi certainement un centre de
gravité mental qui me permet, sur le plan humain, de vivre une conscience pour le
bénéfce de mes corps, de mes principes humains. Ceci, c’est de l’égoïcité, mais
c’est de l’égoïcité qui n’est pas réfective, c’est de l’égoïcité créative. Si je vis de
l’obstacle, si je vis un obstacle dans ma vie d’homme, parlons du plan matériel, je
la détruis. Je la fais sauter. Parce qu’il appartient à l’Homme de ne pas se nuire à
lui-même. Il appartient à l’Homme d’avoir la puissance interne qui naît de sa
propre lucidité, c’est-à-dire de sa fusion, autrement dit qui est l’expression de sa
personne.

Mais ceci devient de plus en plus possible, dans la mesure où nous sommes
capables d’éliminer de notre mental l’émotion qui fait partie de la nature astrale,
animale de l’Homme. Dans la mesure où l’Homme deviendra de plus en plus
centrique, de plus en plus mental, de plus en plus conversant dans la nature de
l’Esprit, il sera très facile pour lui de voir les jeux subtils qui se font dans son ego,
jeux qui utilisent constamment l’émotion, qui trafquent constamment avec des
formes-pensées, qui font de son égoïcité, une égoïcité personnifée,
personnalisée, au lieu d’une égoïcité personnifée.

FP : Donc une conscience égoïque, c’est un petit peu comme une personnalité de
compromis bâtie sur des équivoques, qui utilise les compromis ?

BdM : Efectivement, c’est très juste d’ailleurs ce que vous dites. Une conscience
égoïque, c’est une conscience qui fonde sa dynamique sur les compromis
intérieurs et extérieurs. En général, dans la société humaine, parmi les nations,
chez les Hommes inconscients, les compromis sont le résultat de la fabulation
psychologique de la conscience de la masse en relation avec l’ego individuel.
Donc les Hommes ne sont pas capables – parce qu’ils ne sont pas lucides et n’ont
pas la personne – les Hommes ne sont pas capables de vivre leur conscience,
c’est-à-dire leur vie en fonction de leur intelligence. Ils la vivent, ils la partagent
entre l’intelligence ou les paramètres de l’intelligence de la connaissance humaine.
Et c’est sur le plan moral que nous découvrons le plus cette déformation de la
réalité humaine ; selon la race, selon la nation, selon la culture, selon les temps, les
époques, nous vivons une émotivité dans le mental qui nous rattache à la
conscience planétaire.

Donc nous ne pouvons pas, en tant qu’Homme, bénéfcier de notre êtreté, donc
nous ne sommes pas des personnes, nous sommes des numéros, c’est-à-dire des
personnalités. À partir du moment où l’Homme passera de l’involution à
l’évolution, il comprendra le jeu de ceci. Donc il commencera, petit à petit, à se
désintoxifer de ses paramètres, de ses compromis, qui font partie du pouvoir
d’infuence de la conscience sociale sur son ego.

Mais il y aura un autre danger. Là où la porte de l’inconscience, où la porte occulte
avait été fermée, maintenant elle s’ouvrira. L’Homme deviendra psychique,
l’Homme, au lieu de travailler avec les éléments ou les paramètres d’une
conscience sociale, historiquement conditionnée, maintenue par le pouvoir
temporel, l’Homme entrera en conversion avec d’autres communautés, mais cette
fois, des communautés invisibles, le monde de l’esprit, le monde des esprits, le
monde des entités qui, eux aussi, obéissent à une régimentation, de la même
façon que nous sur le plan humain nous obéissons à une régimentation historique.
Donc le pouvoir que subit l’Homme dans sa conscience involutive sur le plan
matériel, en relation avec la conscience sociale, il le vivra, cette fois, ce pouvoir,
sur le plan occulte. Et ce sera encore plus dangereux, parce que ce sera encore
plus subtil.

Nous pouvons toujours nous opposer à des opinions humaines, parce que nous
sommes franchement sur le même pied d’égalité. Si un Homme veut s’opposer à
l’opinion d’un ecclésiaste, il peut le faire. Nous sommes des Hommes, nous
portons tous du vêtement, nous allons tous aux toilettes. Donc le curé n’est pas
plus divin que l’Homme. Mais lorsque l’Homme qui porte des vêtements
commence à entrer en communication verbale avec des entités qui n’en ont pas,
qui n’ont pas de corps, qui sont simplement de l’esprit, l’Homme a tendance à
donner à ces entités, à ces mondes, un pouvoir sur lui.

Et c’est là que l’Homme, qui passera de l’involution à l’évolution, verra qu’il devient
nécessaire, éventuellement, de dépasser le niveau motivationnel psychologique de
l’ego et de dépasser le niveau occulte, psychique, ésotérique des entités, pour en
arriver fnalement à la synthèse de ces deux façons de vivre mentalement les lois
de la pensée. À ce moment-là, l’Homme sera capable de passer de l’involution à
l’évolution, c’est-à-dire de la personnalité à la personne.

Il sera lucide de plus en plus, et éventuellement l’Homme ne pourra plus recevoir
dans son mental des pensées idiotes, des pensées qui se serviront de son
émotivité pour le retarder sur le plan psychologique humain. Et il ne pourra pas
non plus recevoir des pensées qui sont extrêmement occultifées par les esprits
ou les entités, parce qu’il verra à travers le jeu du mental. Et c’est ça que donnera
à l’Homme la conscience ou la psychologie supramentale de demain. L’Homme
sera réellement un être intégral.

D’ailleurs, dans mon livre que je suis en train de travailler, le titre que je donnerai à
ce livre, c’est : “L’Homme intégral”. Autrement dit l’Homme qui a compris
parfaitement la disposition psychologique de l’ego face à la conscience planétaire,
et l’Homme qui a compris parfaitement les mécanismes subtils, occultes, de son
infrastructure psychologique sur le plan de l’Esprit, à travers le monde de sa
pensée, et qui a fnalement réussi à convertir autant l’opinion mondiale dirigée vers
lui que l’opinion occulte forcée sur lui, pour en arriver, fnalement, à la synthèse de
son ego, à la synthèse de son moi.

C’est-à-dire à la réalisation que l’Homme représente, cosmiquement parlant, à la
fois un aspect cosmique, universel, éternel qui est le double ; à la fois un aspect
universel, planétaire qui est son Esprit, dans la mesure où cet Esprit n’est pas
contaminé par la mémoire du peuple ou de la race ou de la nation, et qui n’est pas
non plus assujetti, empoisonné, et j’irais même jusqu’à dire, possédé par des
entités qui font partie de l’évolution astrale.

Le grand danger que je remarque aujourd’hui, surtout aux États-Unis, Canada
aussi, c’est qu’il se produit un phénomène dans le monde, j’appelle ça le
phénomène des “speakers”. Il y a des hommes dans le monde, des femmes, qui
ont des facultés médiumniques très avancées. Ils passent dans des états de
transe, et un personnage entre en eux, communique à travers eux dans diférentes
langues, en allemand, en français, ainsi de suite.

Et nous avons des individus sensibles qui sont à la recherche de certains points de
référence absolus, qui vont vers ces êtres, et qui se font dire telle chose, telle
chose par ces “speakers”. Et l’Homme découvrira un jour qu’une entité, qu’un
mort, quel que soit son niveau d’évolution, même si c’est un “maître-maître-
maître” sur les plans spirituels, dans la mesure où une entité est morte, elle n’est
pas dans la fusion de sa lumière. Elle peut être sur des très hauts plans astraux de
la lumière astrale, donc elle a un pouvoir, efectivement, de conditionnement de la
conscience humaine.

Mais l’Homme un jour, sera obligé, forcé, s’il va très loin dans la conscience autrement dit s’il passe réellement de la personnalité à la personne – il sera obligé
un jour de réaliser que la lucidité, l’intelligence créative, l’intelligence absolue, la
connaissance parfaite des mondes matériels et des mondes invisibles, ne peut se
faire sur une planète expérimentale en évolution, que dans la mesure où l’Homme
est capable de supporter la lumière du double à travers l’ego de l’Esprit ;
autrement dit, dans la mesure où l’Homme est capable de réellement décoder,
déchifrer, voir à travers les voiles, autant des opinions humaines qui viennent vers
lui sur le plan horizontal, que les opinions occultes, psychiques, des entités qui
viennent vers lui à partir des plans astraux.

Et aujourd’hui, à cause de ce qui se passe sur le plan cosmique, parce que nous
sommes à un stage où, efectivement, les mondes immatériels sont en train de
réaliser qu’il se passe des choses étranges sur la Terre, où l’Homme est en train
de reprendre possession de son terrain psychique, de sa réalité, de sa nature, ces
êtres-là sont en train d’ouvrir des centres d’énergie sur la Terre, dans diférentes
nations, et nous voyons de plus en plus d’individus qui sont afabulés par ces
expertises et qui tombent dans une trappe temporaire… Je l’espère !
Trappe extrêmement puissante, pourquoi ? Parce que l’ego humain, tant qu’il est
inconscient, n’a pas la puissance mentale, il n’a pas la lucidité pour contredire ou
pour aller plus loin, ou pour voir à travers les limitations même du monde de la
mort. La seule façon pour un Homme de connaître l’invisibilité des mondes, les lois
des mondes invisibles comme les lois du monde matériel, c’est en relation avec
l’énergie créative de son intelligence, donc en relation avec le double qui est
absolument éternel, qui n’a pas de personnalité, qui est prépersonnel, qui est en
dehors du temps.

Mais pour ça, il faut que l’Homme soit sur le plan psychologique de l’ego,
autrement dit sur le plan de son Esprit, capable d’absorber cette énergie. Mais
cette énergie ne peut pas pénétrer en lui, elle ne peut pas être absorbée en lui tant
que lui ne lutte pas contre sa propre déformation de l’énergie. Parce que, quand
l’Homme vit la descente de l’énergie dans son plan mental, il se crée en lui de
l’émotivité, et l’Homme, naturellement, à cause qu’il est un être involutif, vit le
doute.

C’est très difcile pour l’Homme de s’imaginer qu’il est un être qui a le droit et qui
a le pouvoir, et qui a la mission sur le plan matériel de savoir. Parce que l’Homme
a toujours vécu en dehors de ceci. L’Homme a toujours vécu en périphérie d’un
savoir, soit mondial, collectif historique, qu’on appelle le savoir des institutions,
spirituelles ou temporelles, ou il a vécu en fonction d’un savoir occulte, ce que
nous retrouvons chez les initiés.

Donc dans un cas ou dans l’autre, en relation avec la matérialité de sa conscience
ou en relation avec l’immatérialité de sa conscience, l’Homme a toujours été
incapable de se sufre parfaitement à lui-même sur le plan du savoir. Il n’a jamais
été capable d’absorber, s’assumer la responsabilité de supporter ce qu’il sait
contre les conventions historiques planétaires ou les nouvelles diversions de
l’Esprit inculquées dans son mental, infusées dans son mental par des entités qui
veulent encore maintenir sur la Terre le pouvoir astral.

FP : Et aussi d’assumer le poids de la responsabilité de ce qu’il ne sait pas ?

BdM : Voilà ! Voilà ! Assumer le poids de la responsabilité de ce qu’il ne sait pas.
Et vous dites quelque chose qui est intéressant, parce que c’est une illusion que
l’Homme ne sache pas. L’Homme sait. La seule raison pour laquelle l’Homme ne
sait pas, c’est parce qu’il n’est pas capable d’assumer la responsabilité de ce qu’il
sait. Si l’Homme était capable d’assumer la responsabilité de ce qu’il sait, il
saurait. Comme il n’est pas capable, il ne peut pas savoir.

Donc nous voyons que l’Homme en évolution, l’Homme qui passe de la
personnalité à la personne, doit en arriver, éventuellement, sur le plan égoïque, de
traverser une barrière psychologique face à la constitution psychologique de son
moi, pour en arriver, éventuellement, sur une étendue infnie, c’est-à-dire sur une
capacité intégrale de voir, de parler, de réaliser et d’entendre ce qu’il est, ce qu’il
sait, et de ne pas plier l’échine quand il arrive dans le monde et qu’il parle de
quelque chose qu’il n’a jamais parlé, de quelque chose qu’il ne sait pas tant qu’il
ne l’a pas parlé.

Et c’est ça qui fait que l’Homme involutif, aujourd’hui, vit une très grande période
de confusion. Et c’est pourquoi les Hommes qui vont vers des êtres qui exercent
une certaine médiumnité, des êtres qui sont en contact avec les plans subtils, ces
Hommes sont absolument fascinés. Et l’Homme ne peut pas se permettre d’être
fasciné. Être fasciné c’est perdre sa propre puissance. Que l’Homme puisse
apprécier, ça c’est une chose. Que l’on vienne vers moi dans la nuit, je suis
content, j’aime ça recevoir des intelligences ou des entités, parler avec elles, mais
que l’on ne vienne pas dans la nuit me parler pour m’emmerder. C’est ça la
diférence.

Autrement dit, il faut que l’Homme soit sufsamment conscient pour réaliser que
de l’intelligence, qu’elle soit incorporée dans la matière ou qu’elle soit
décorporalisée, elle demeure toujours de l’intelligence. Si elle est intelligente dans
un sens absolu, l’Homme pourra facilement converser avec elle, parce qu’il aura la
capacité intégrale de voir à travers la polarisation de la pensée ou de la parole.
Mais si elle n’est pas intelligente, et parce qu’elle vient des plans invisibles et
qu’elle s’impose à l’Homme par des truchements de canalisation psychique, à ce
moment-là l’Homme est dans une situation extrêmement dangereuse.

Et c’est ce qui se produit dans le monde aujourd’hui, et je dirais même que la
pointe de lance de mon travail dans le monde, c’est justement de démystifer ça,
autant de démystifer le pouvoir de la conscience collective sur l’Homme égoïque
planétaire, que de démystifer le pouvoir de la conscience occulte, ésotérique, sur
l’Homme sensible, métaphysique.

Et à partir de ce moment-là, nous aurons accès à des dimensions du savoir qui
font partie de l’Homme en intégration, l’Homme dans la personne, et à ce
moment-là les forces retardataires, autant sur le plan matériel que sur les plans
psychiques, se retireront et l’Homme deviendra de plus en plus libre. Mais
l’Homme aura à payer le prix, c’est-à-dire comme vous disiez, celui d’être capable
de supporter ce qu’il sait !

FP : En attendant qu’il soit permis d’ouvrir un dialogue de personne à personne,
d’où proviennent les confits perpétuels d’ego à ego ? Les guerres d’ego ? Les
afrontements de personnalité dans les rapports de patron/employé, gendre/bellemère, conjoints, etc. Pourquoi ceci ? À qui ça profte ? Et comment y mettre fn ?

BdM : Les guerres d’ego proftent toujours à l’astral, elles proftent toujours à
l’invisible, donc les guerres d’ego proftant à l’invisible “renforcissent” l’invisible. Et
l’Homme est toujours le perdant. La raison pour laquelle l’Homme vit
constamment des confits de personnalité dans son milieu, c’est parce que
l’Homme n’est pas sufsamment conscient. S’il était conscient, il serait réellement
neutre dans sa conscience humaine.

Ce qui crée, ce qui est à la base des confits entre les personnalités, c’est que les
Hommes n’ont pas de sécurité réelle. Ils sont “insécures”, donc pour parer contre
leur insécurité, ils manifestent une fausse sécurité. Donc automatiquement, un
Homme manifeste une fausse sécurité, l’autre Homme manifeste une fausse
sécurité, donc vous avez une guerre.

Si les Hommes étaient “sécures”, c’est-à-dire si les Hommes avaient conscience
qu’ils n’ont rien à prouver, qu’ils sont simplement sur le plan matériel pour
manifester créativement leur intelligence, il y aurait un échange extraordinaire entre
ces deux Hommes, et au lieu d’avoir une guerre, vous auriez réellement une paix.
Mais pour ceci, il faut que les Hommes soient conscients. Il faut qu’ils passent de
la personnalité à la personne, il faut que les Hommes en arrivent à sentir un jour
qu’ils n’ont rien à prouver dans le monde.

À partir du moment où vous n’avez rien à prouver dans le monde, vous ne créez
pas dans le monde d’angoisse. Vous ne créez pas dans le monde de
hiérarchisations de pouvoir. Vous ne laissez pas dans le monde l’impression que
vous êtes plus intelligent que le monde. Vous ne faites que manifester dans le
monde une énergie créative qui est tellement neutre que le monde, lui, s’intéresse
et dit : “Ah ! C’est intéressant, je n’avais pas vu ça comme ça”.
Mais si vous arrivez dans le monde et vous dites au monde : “Ah ! Ben c’est
comme ça, c’est comme ci, c’est comme ça, c’est comme ci, c’est comme ça,
c’est moi qui ai raison, vous n’avez pas compris”, à ce moment-là, vous frustrez le
monde. Et vous-même vous n’avez pas compris, donc vous vous imaginez ? Un
Homme qui n’a pas compris, qui dit à un autre Homme qui n’a pas compris, lequel
des deux va comprendre le mieux que les deux qui n’ont rien compris ! (rires du
public).

FP : Ça c’est le dialogue de métaphysiciens ! (rires). Je vais vous donner un
exemple que j’ai vécu récemment. Vous allez me décoder ceci. C’est l’été, il fait
très chaud. On se couche ma femme et moi, et il fait assez chaud qu’on allume le
ventilateur. On le met en route. Vers trois, quatre heures du matin, il fait assez
“frette” (froid) que là, je me lève, et puis je vais l’arrêter, le ventilateur. Le matin, on
se réveille, puis je dis à ma femme : Il a fait chaud une partie de la nuit, il a fallu que
je me lève après ça parce qu’il faisait trop froid et il a fallu que j’arrête le
ventilateur.

Et là, elle me regarde, elle dit : Comment ça ? C’est moi – elle dit – qui me suis
levée puis qui ai été éteindre le ventilateur. Et moi, je suis persuadé que c’est moi,
j’ai regardé l’heure : 3 h 45. Elle dit : La même chose pour moi ! Je me suis levée,
j’ai regardé l’heure : 3 h 45 ! C’est impossible ! Donc on commence à s’afronter, à
savoir lequel des deux a raison. Et j’ai raison et elle a raison. Mordicus, il n’y a pas
personne qui va démordre de son point de vue. C’est quoi cette game-là ?

BdM : Ça fait partie encore des “games” de la personnalité !

FP : Alors comme c’est insoluble, on en arrive à un cul-de-sac, et du coup on s’est
levés tous les deux. Ou on a une illusion ou une hallucination ! Mais en tout cas, on
s’aperçoit qu’il y a là du matériel pour de la confrontation qui est ridicule, ridicule !

BdM : D’ailleurs, c’est comme ça que ça fonctionne à travers les personnalités.
C’est toujours comme ça !

FP : Il faut bien qu’un des deux… était halluciné ! Ma femme entre parenthèses…
(rires du public). Non mais dix ans après, ça continue, qui est-ce qui s’est levé ?
C’est fort ça, hein ?

BdM : Ça, c’est simplement pour un ventilateur. Imaginez-vous pour une guerre !
(rires du public).

FP : Ça fait qu’aujourd’hui, on utilise cette expérience-là, initiatique dans un sens,
lorsqu’on voit un confit qui peut naître entre nous, de personnalité, d’ego, etc. Il
suft de dire un mot magique : ventilateur ! On vient de comprendre tout de suite
qu’il y a quelque chose qui se passe sur les autres plans pour des broutilles, pour
un prétexte, pour créer une guerre d’ego. À ce moment-là, c’est comme si on
venait de pisser sur la mèche, le pétard ne peut pas exploser. On a retenu cette
expérience-là. Mais d’où viennent ces expériences-là et dans quel but ?

BdM : Ces expériences-là font partie du travail que fait le double à travers l’Esprit
pour neutraliser l’Esprit, pour toujours neutraliser l’Esprit face à la confrontation,
face à l’illusion d’avoir raison, ainsi de suite. Ça fait partie du perfectionnement de
la relation entre le double et l’Esprit. Ça fait partie de ce que j’appelle le “tunning”
(réglage), si vous voulez, de l’ego. Ça fait partie de rendre l’ego réellement neutre,
réellement lucide, réellement translucide.

FP : Donc il enlève à la personnalité la prérogative d’être une forte personnalité ?

BdM : Voilà. Voilà.

FP : Qui veut avoir raison ?

BdM : Voilà, voilà ! Et ceci, c’est un mécanisme qui est constamment utilisé sur le
plan de l’évolution. L’Homme nouveau verra que constamment le double cherche
à enlever à la personnalité cette force qu’elle croit avoir ; pour en arriver fnalement
à transformer cette force qui est subjective, illusoire, en une force ou en une
puissance réelle, que l’Homme aura sur le plan de sa personne.

FP : Quant à vous, est-ce que vous préférez avoir un contact avec une personne
qu’on défnit comme ayant une forte personnalité ou avec une personne qu’on
défnit comme n’ayant pas de personnalité ?

BdM : Ce que j’aime c’est de rencontrer des gens qui ont de bonnes vibrations. Il
y a des gens que je connais qui ont une forte personnalité, mais s’ils ont une forte
personnalité et qu’ils ont une bonne vibration, c’est plaisant. Je connais des gens
qui ont une faible personnalité, mais qui ont de bonnes vibrations, donc ce sont
des gens plaisants. C’est la vibration pour moi qui compte. Ce n’est pas les
rapports entre moi et les gens.

Si les gens ont une bonne personnalité, c’est-à-dire une forte personnalité et qu’ils
ont une bonne vibration, c’est plaisant, donc la force de la personnalité fait partie
de la nature de l’individu. Chez l’autre, dans l’autre cas, vous avez l’individu qui n’a
pas une forte personnalité mais qui a aussi une très bonne vibration. Une des
personnes dans ma vie que je connais étroitement, qui est près de moi comme ma
sœur, elle n’a pas une forte personnalité. Mais elle a une très belle vibration ! Et
c’est la beauté de sa vibration qui fait que cette personne-là, elle est dans ma vie
comme si elle était ma sœur, donc…
Mais si nous regardons les gens en fonction de la force de la personnalité ou en
fonction de la faiblesse de la personnalité, nous perdons conscience des gens,
nous nous occupons simplement de ce qu’ils peuvent nous donner ou ne pas
nous donner. Nous aimons les gens qui ont de fortes personnalités parce qu’ils
peuvent nous donner quelque chose. Nous n’aimons pas les gens qui ont des
personnalités dites “faibles”, parce qu’ils nous donnent moins. Et ce n’est pas
comme ça qu’il faut regarder les personnalités.

Il faut regarder les personnalités sur le plan de l’Esprit, sur le plan de la
vibration. Vous avez des gens qui ont de fortes personnalités. Ah ! Ils vous
donnent quelque chose mais ils ont une bonne vibration, ça va. Mais si vous avez
une forte personnalité qui a une mauvaise vibration, il faut la mette de côté. Si
vous avez une faible personnalité qui n’a pas une bonne vibration, je la mets de
côté.

FP : Comment reconnaissez-vous une personne qui s’approche de vous avec de
l’ego ? Quelle est votre attitude face à une personne qui avance avec beaucoup
d’ego ?

BdM : Pour moi, une personne qui avance vers moi avec beaucoup d’ego,
beaucoup d’ego, c’est une personne qui manque de sensibilité vibratoire. La
lumière elle ne passe pas. C’est simplement de l’esprit…
F¨P : Retors ?

BdM : Retors ! Mais si la personne a un ego fort et que la lumière passe, je sens
simplement de la force créative. À ce moment-là, c’est intéressant. Mais si c’est
de l’ego retors, cette fausse force qui peut craquer, qu’on peut faire craquer
comme ça, ce n’est pas plaisant, je n’ai pas de plaisir. Et ça se sent, on devient
extrêmement vibrant. Que la personne parle ou qu’elle ne parle pas, on le sent. Ça
devient essentiellement vibratoire.

C’est pourquoi un Homme qui est sufsamment conscient de l’énergie, de sa
propre énergie, est obligé au cours de son évolution, de ses mouvements dans le
monde social, de mettre de côté des gens et de faire venir à lui des gens ou de
s’allier avec des gens, parce qu’il soufrirait trop. Ce serait constamment de la
soufrance.

FP : Vous disiez tout à l’heure que l’ego doit fnir par en arriver à être lumineux ou
transparent. Comment est-ce qu’une personne dans son expérience… Par quel
tour de force est-ce qu’un ego peut devenir transparent ? Quel est le prix ? Ça
coûte combien ?

BdM : Un ego devient transparent dans la mesure où un ego a un esprit évolué.
Plus l’Esprit est évolué, plus l’ego a de la transparence. Il y a des êtres qui ont un
Esprit extrêmement évolué, donc il y a de la transparence chez ces êtres. Et ce
n’est pas fni ! D’accord, l’évolution ! Mais il y a déjà de la transparence, nous
sentons cette vibration.

FP : Bon. Et la personne qui en est la plus démunie, comment est-ce que cette
opacité va voler en éclats dans sa vie ?

BdM : Elle va voler en éclats en relation avec l’expérience, en relation avec les
soufrances, en relation avec son mouvement, son expérience interne, et elle
apprendra ses illusions, donc l’ego, la cuirasse, la carapace brisera, il y aura
soufrance, pour qu’il y ait éventuellement transparence. Si l’Homme est amené…
Si l’Homme doit évoluer, comme tous les Hommes d’ailleurs doivent évoluer au
cours des siècles, efectivement, l’ego vivra quelque part le craquement, pour
devenir réellement transparent, lucide, pour que cette lumière passe, pour que l’on
puisse sentir cette sensibilité intérieure.

FP : Une personne qui a beaucoup de culture, beaucoup de connaissances
intellectuelles, un gros bagage, est-ce que ça va être pour elle une facilité ou un
handicap de rendre son ego transparent ?

BdM : Ça dépend de son niveau d’évolution d’Esprit. Une personne qui a un grand
Esprit, quelle que soit sa culture, même si elle est très très cultivée, vous sentirez
toujours la lumière à travers l’Esprit. Mais si la personne est extrêmement cultivée
parce qu’elle se cultive pour ne pas se sentir “dé-cultivée”, à ce moment-là, ben
là, vous sentirez simplement de la culture. C’est ce qu’on appelle des intellectuels,
c’est ce qu’on appelle des gens qui sont réellement constipés.

Ce sont des gens qui veulent simplement se manifester psychologiquement pour
émettre leurs opinions. Vous sentez constamment la lutte avec ces gens. Vous ne
sentez pas le plaisir de bénéfcier de ce qu’ils ont appris. Vous sentez
constamment cette lutte de vouloir prouver, de prouver ! C’est fatiguant ça ! Moi je
connais des gens qui sont très cultivés et qui ont beaucoup d’Esprit, donc vous ne
sentez plus la culture de façon psychologique. Vous la sentez simplement comme
étant une forme, un outil utilisé par leur Esprit pour se manifester créativement
d’une façon intéressante.

FP : Bien. Une personne qui n’a pas eu d’éducation, qui n’a pas de bagage
intellectuel ?

B d M : Vous pouvez avoir le même problème ! La personne qui n’a pas
d’éducation, elle va se sentir non cultivée, donc elle va se sentir toute petite !

FP : Toute recroquevillée ?

BdM : Toute recroquevillée, et ça c’est une autre illusion, c’est polarisé. Que vous
ayez beaucoup de culture ou moins de culture, vous pouvez toutes les deux être
dans dans la même situation.

FP : Mais comment est-ce qu’on peut établir un rapport égalitaire entre une très
forte personnalité et puis une personne qui n’a pas conscience de son potentiel ou
qui ne l’afrme pas, ne l’afche pas ? Comment est-ce que ces gens-là pourraient
être sur une longueur d’onde commune et connue ?

BdM : Dans la mesure où les deux ont sufsamment d’Esprit pour se respecter sur
le plan sensibilité, sur le plan vibratoire, et non pas simplement s’afronter sur le
plan psychologique de la forme-pensée qu’ils utilisent par la parole. Moi je
rencontre des fois ce qu’on appelle des intellectuels ou des gens qui sont très
versés dans les sciences, et moi j’ai toujours le même problème, on peut
difcilement croire que je puisse parler de ceci ou de cela, de ceci ou de cela, sans
avoir passé par des études sans fn.

Et je connais un psychologue à Montréal, un Homme d’ailleurs que je respecte
beaucoup, qui a une belle intelligence, belle sensibilité, et quand je l’ai rencontré
au début, il ne pouvait pas croire qu’il est possible à un Homme de parler de
n’importe quoi. Maintenant c’est facile parce que la preuve a été convaincante.
Mais dans ce temps-là, c’était difcile pour lui, et ça c’est un problème que
probablement, l’Homme de demain aura à vivre face aux scientifques. Parce que
ce n’est pas normal, pourtant c’est très normal !

L’Homme devrait pouvoir avoir accès à sa propre lumière qui est sans fn. Il devrait
pouvoir avoir accès au savoir. Mais il ne peut pas avoir accès au savoir s’il y a trop
d’égoïcité, sinon il se prendrait pour un autre et vous le sentiriez gros comme le
bras. Il deviendrait absolument enorgueilli de lui-même. Il n’y a rien de plus
oppressant, il n’y a rien de plus laid, de plus astral, qu’un Homme qui se projette
dans le monde comme étant intelligent.

Qu’un Homme se projette dans le monde en tant qu’être créatif, ça c’est une
chose, mais qu’un Homme se projette dans le monde en tant qu’être étant
intelligent, ça pue énormément de l’orgueil. Ça pue énormément de la vanité.
Naturellement, s’il a une position sociale, s’il est chef d’entreprise ou s’il est chef
d’un département, il a l’autorité qui lui permet de maintenir cette pression. Mais les
êtres autour de lui ne l’apprécieront pas. Ils vont simplement le “tofer” (endurer),
pour avoir leur salaire à la fn de la semaine !

FP : Comment est-ce que vous voyez ça dans les couples qui se sont afrontés au
niveau des personnalités pendant cinq ans, dix ans, quinze ans, puis qui
fnalement, n’en arrivent à aucune solution que celle de prendre de la distance. On
voit ça de plus en plus. Non pas une séparation, non pas un divorce, mais de
prendre de la distance.

L’un des deux va aller habiter à deux ou trois kilomètres de là, par exemple, et vont
se donner du temps, pour afronter ce qu’ils appellent leurs propres insécurités,
autrement dit ne plus fonctionner comme des béquilles mutuelles. Est-ce que vous
trouvez ça correct ?

BdM : Ça peut être un jeu. Autrement dit, dans les couples, si dans un couple,
bon… Vous prenez un couple et vous demandez aux deux partenaires si l’un aime
l’autre, et l’autre aime l’autre. Et si l’un est capable de dire : “Oui, j’aime mon mari
ou j’aime ma femme”, mais qu’ils ne sont pas capable de vivre leur vie, c’est parce
qu’ils vivent quelque part des illusions. Si l’un dit : “Non, je n’aime plus mon mari.
Je n’aime plus ma femme”, ça c’est une chose.

FP : Il reste encore à défnir de façon authentique ce que ça veut dire aimer dans
ce cas-là ?

BdM : Oui, efectivement, ça c’est une autre chose… Intéressante. Mais si l’un dit :
“Oui, je l’aime ma femme ou j’aime mon mari, mais nous ne pouvons pas vivre
ensemble pour telle raison”, c’est parce qu’ils se font astraliser. Je respecterais
dans un couple quelqu’un qui me dit : “Je n’aime pas ma femme, elle est très
gentille, bababa bababa… Mais je n’aime pas ma femme ; elle est très gentille mais
je ne l’aime pas.” Mais si on me dit : “J’aime ma femme mais je ne peux pas vivre
avec elle parce que bababa bababa… Elle a du poil sur les jambes”, à ce momentlà… Je ne peux pas…

FP : Et alors, à ce moment-là, est-ce que vous accréditez le fait que ces personnes
prennent de la distance pour vivre ou confronter leurs insécurités ?

BdM : Dans les deux cas ils le feront. Si la personne, si un partenaire dans un
couple aime sa femme ou son mari et n’est pas capable de continuer dans
l’expérience de cet amour pour des raisons de personnalité, à ce moment-là ils
vivront de l’expérience. Dans l’autre cas, si l’un n’aime pas l’autre, ils se
sépareront, encore pour des niveaux d’expérience. Et le problème dans les
couples, dans le couple, surtout dans l’ère où nous sommes aujourd’hui, c’est que
les personnalités se font astraliser à un point extraordinaire, c’est un jeu de l’astral
puissant, pour créer la soufrance, séparer…

Nous sommes dans le siècle de la solitude. La solitude, si vous allez dans certains
pays aux États-Unis, c’est extraordinaire la solitude. Plus je vois d’Américains… Je
connais un ami dernièrement qui… Cinquante ans, cinquante-cinq ans, et il est
retourné chez lui pour le divorce… Alors… Quand on est jeune, on ne soufre pas
tellement de ça, parce que quand on est jeune, on peut se créer toute sorte de
situations. Mais rendu à un certain âge, la solitude, ça peut être très pesant.
Pourquoi ? Parce qu’il y a de la personnalité qui n’est pas passée à la personne. Si
un être est capable de dire : “Oui, je l’aime ma femme”, et qu’il n’est pas capable
de vivre sa vie avec elle ou avec lui, c’est parce qu’il y a quelque part de
l’expérience à vivre.

FP : Est-ce que cette expérience ne peut pas déboucher sur de l’autonomie ?

BdM : Cette expérience peut déboucher sur de l’autonomie, mais de l’autonomie
peut être une béquille, une illusion psychologique de l’ego. Parce qu’on parle
tellement aujourd’hui d’autonomie, d’autonomie, d’autonomie ! Les gens sont
devenus tellement autonomes que nous sommes des êtres solitaires. Nous
sommes devenus des mangeurs de solitude. La solitude, ce n’est pas plaisant, ce
n’est pas grand. Comment voulez-vous qu’un être mental vive de la solitude ?
Le couple, la relation entre le mâle et la femelle, ça fait partie de la nature des
choses. Que vous ne soyez pas marié à un homme mais que vous ayez au moins
un petit chien, au moins, ça, c’est un couple ! (rires du public). Il se passe quelque
chose ! Un perroquet ! Mais que vous n’ayez rien dans la vie, seulement un
cendrier, c’est une piètre existence. Donc, si vous me dites : “Je n’ai pas de
femme, je n’ai pas de mari, mais j’ai un petit chien.” Ben, je dirai : “Vous êtes
heureux, vous êtes chanceux”.

Mais c’est quand je rencontre des êtres qui n’ont même pas de petit chien, à
ce moment-là je regarde dans leurs yeux et je vois une grande solitude. Je
vois le trou noir dans l’œil. Il n’y a plus de coloration. Il n’y a plus de vie. Il n’y
a plus d’échange et le mental ne peut pas se développer, parce qu’un Homme
ne peut pas développer son mental seul. Il faut au moins qu’il parle avec le
petit chien. (rires du public).

FP : Merci beaucoup, Bernard. (Applaudissements).

mise à jour le 16/06/2024

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