DM-074 Supporter sa parole [fr]

DM-074 Supporter sa parole

“BdM : Je voudrais vous demander une question dans la salle, c’est une question, c’est une référence pour l’avenir, est-ce que la salle préfère des conférences occultes ou des conférences psychologiques comme on parle aujourd’hui ? C’est quoi, qu’est-ce que c’est la préférence de la salle ? Occultes ! OK. …”

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.


Bernard de Montréal (BdM) : Je voudrais vous demander une question dans la salle, c’est une question, c’est une référence pour l’avenir, est-ce que la salle préfère des conférences occultes ou des conférences psychologiques comme on parle aujourd’hui ? C’est quoi, qu’est-ce que c’est la préférence de la salle ? Occultes ! OK. Puis les conférences psychologiques là ? C’est à peu près 50/50. Ce qu’on devrait faire, c’est peut-être alterner parce que la psychologie de tous les jours c’est très important.

La psychologie occulte c’est important aussi, parce que c’est la fondation des mécanismes de la conscience humaine. Par contre, le problème avec la psychologie avancée ou la psychologie occulte, c’est que… Avant que l’Homme puisse intégrer toutes ces notions-là dans la vie de tous les jours, ça peut prendre un certain nombre d’années. Puis souvent, l’Homme peut rester accroché là-dedans. Puis la vie aujourd’hui est tellement difficile qu’on a besoin réellement de comprendre ce qui se passe sur le terrain des vaches avant d’aller… Mais c’est à peu près 50/50. Ce que je pourrais faire, c’est qu’au cours des conversations, c’est facile de passer d’un plan à un autre, puis de donner satisfaction à tous.

Daniel Ménard (DM) : Bernard, en deuxième partie, le sujet c’est : “Supporter sa parole”. Vous avez à un certain moment donné, vous avez indiqué que les personnes avaient besoin, quand il y avait à se mettre en vibration pour communiquer de l’information à une personne qui est en situation problématique, il fallait qu’elles soient capables de supporter cette vibration, donc supporter leur science, leur conscience. Est-ce que c’est vraiment difficile de supporter une situation où on est mis en vibration et qu’on a à livrer une sience quelconque ?

BdM : Ce n’est pas tellement que c’est difficile, mais ça demande un certain degré de centricité, c’est avec le temps qu’on en arrive à savoir ou à réaliser que ce que l’on dit, c’est ça. C’est un ajustement du corps mental, puis comme on fonctionne beaucoup au niveau de la personnalité, comme on est très divisé dans notre conscience par rapport au principe de la vérité ou de l’erreur, l’ego cherche toujours à être dans la vérité, puis il cherche à s’éloigner de l’erreur, ainsi de suite.

Puis dans la mesure où l’Homme va réellement accéder au plan mental, il va se désouder, il va se libérer de cette tension psychique qui existe ou qui sous-tend la vérité puis l’erreur. Puis un jour, l’Homme découvrira que ce que nous appelons aujourd’hui la vérité, c’est une facette de la réalité, donc étant simplement une facette de la réalité, il y a en elle de l’erreur. C’est impossible sur une planète expériementale que la vérité soit absolue.

Si la vérité est absolue, on n’emploierait pas le terme “vérité”, on dirait que telle chose est réelle. Donc, à l’erreur ou au faux est opposé le vrai, les deux étant soutenus, mis en synthèse par la réalité. Et la réalité, ça fait partie de la conscience mentale supérieure, cette conscience-là est capable de traiter avec le vrai et le faux. Mais à ce moment-là, l’ego n’est plus perturbé par la tension psychique que crée la recherche de la vérité ou l’éloignement par rapport au faux.

Et quand un Homme est dans une conscience mentale suffisamment intégrée, à ce moment-là quand il parle, la tension psychique du vrai ou du faux ne vient plus à son attention, il n’est plus impliqué là-dedans, donc à ce moment-là il devient très libre de parler, parler, parler, donc il devient très très créatif. Puis à ce moment-là, il peut soumettre au jugement de l’Homme ou à la conscience de l’Homme des aspects qui sont absolus en soi, et que lui est capable de facilement recevoir sur le plan mental, parce qu’il n’est plus bousculé ou tiraillé par le vrai et le faux.

Donc au fur et à mesure où l’Homme va développer une certaine centricité, ou au fur et à mesure où il va s’habituer à supporter sa parole, à parler créativement, il va s’éloigner de la polarisation du vrai et du faux, il va rentrer dans la réalité de sa conscience mentale. Et c’est là que l’Homme va amener sur le plan matériel une science neuve, c’est-à-dire une science qui n’est pas reliée à la mémoire de l’Humanité, qui n’est pas reliée aux conventions humaines, et qui permet de jeter une nouvelle lumière sur l’évolution de la conscience ou les lois de la conscience.

DM : Bernard, l’impression qu’on a de supporter, c’est souvent lié à une impression d’effort, on l’impression que c’est un effort “supporter quelque chose”, mais la façon que vous parlez, l’effort semblait revenir juste au fait d’éliminer le vrai et le faux, parce que…

BdM : C’est parce qu’on voit l’effort comme une souffrance. Quand on s’habitue à supporter une vibration qui vient du plan mental, donc qui est totalement libre du vrai ou du faux, en tant qu’ego, c’est difficile, parce qu’on a tendance à toujours vouloir vérifier ce qu’on dit. Puis quand on cherche à vérifier ce que l’on dit, on perd de l’énergie.

DM : Ah ! C’est ce qui fait l’effet d’effort.

BdM : Et ça, c’est ce qui crée la tension, c’est ça qui crée la souffrance, tandis qu’un Homme qui est dans le mental, qui parle et qui n’est pas impliqué dans le vrai ou le faux, à ce moment-là il ne perd pas d’énergie, donc il apprend au fur et à mesure où il parle. Puis éventuellement, il en arrive à avoir une maîtrise de la vibration à un point où le mot est très juste, puis là, il peut entrer dans des domaines de la vie mentale ou de la vie à n’importe quel niveau, et réellement occultifier la science de l’Esprit qui est ce que nous appelons la connaissance.

La connaissance sur la Terre ce n’est pas la science de l’Esprit, ça fait partie de la science de l’Homme basée sur l’expérience de l’Homme, basée sur l’analyse, sur la réflexion, sur la mémoire de l’Homme. Alors que la science de l’Esprit, c’est une énergie qui fait partie du rapport étroit entre le mental supérieur de l’Homme et ses plans de lumière. Une fois que l’Homme s’habitue à cette science-là qui est totalement libre, totalement au-dessus de la polarité du vrai et du faux, il n’y a plus de limite.

L’Homme peut apprendre n’importe quoi, l’Homme peut saisir n’importe quoi, l’Homme peut parler n’importe quoi, ainsi de suite. Et ça, ça va jusque dans la science, mais si l’Homme n’a pas cette vibration, il ne peut pas parler dans la science. Comment voulez-vous inviter un Homme à parler dans la science ou de la science, même de la matière, s’il n’est pas régi par cette vibration ! Il va toujours être polarisé par le vrai et le faux, il va se demander si sa définition de telle chose ou telle chose est vraie ou fausse. Et tant que l’Homme se pose la question du vrai ou du faux par rapport à la connaissance, il ne peut pas rentrer dans cette vibration qui est totalement créatrice. Donc il est piégé par la mémoire, il est piégé par sa personnalité et il ne peut pas sortir du connu, donc il ne peut pas avoir une conscience occulte.

On parle de conscience occulte parce qu’on est obligé de faire une différenciation entre la conscience des plans, du plan mental et la conscience du plan de l’âme, ou du plan de l’expérience ou du plan de la réflexion. Mais la conscience occulte ou la science occulte, c’est la science qui sous-tend toutes les autres sciences qui sont moins occultes, c’est-à-dire différenciées, partagées entre le vrai et le faux, ce qu’on appelle la connaissance.

Éventuellement, la connaissance ça n’intéresse plus l’Homme, parce que c’est trop subjectif, c’est trop conditionné à l’historique, à l’Histoire, à l’Humanité, à la mémoire de l’Humanité. Donc il va venir un point où l’Homme va réellement pouvoir rentrer dans la science, la science de quoi ? Ben, la science de n’importe quoi, la science des royaumes, la science du plan animal, la science des plantes, la science de l’Homme, la science de la matière, la science invisible, la science des autres gouvernements, la science des autres planètes, la science, ainsi de suite. Et c’est à ce moment-là qu’on passe du plan de la connaissance, qui est techniquement réfléchi, au plan du savoir qui est universel, qui est instantané et qui appartient à tous les Hommes.

DM : Bernard, une personne qui supporte sa parole dans le sens de la vibration dont vous parlez, est-ce qu’elle doit également supporter la conséquence ou l’action de cette même parole ?

BdM : Une personne qui supporte sa parole, qui est dans la conscience de sa parole, automatiquement, a la conscience de sa parole, autrement dit un être qui aurait conscience de sa parole ne pourrait pas vivre une vie qui irait à l’encontre de sa parole. Par contre, un être qui n’est pas dans la conscience de sa parole, qui a simplement la conscience de parler des choses, exprimer des idées, pourrait facilement se laisser astraliser et démontrer dans son expérience, que sa vie n’est pas conforme à sa parole.

D’ailleurs, c’est pour ça que l’Homme ne vit pas une vie conforme à sa parole, comme les Américains disent : “Put your money where your mouth is” (joins l’acte à la parole)… Pourquoi dans l’expérience on voit ou on réalise que l’Homme dit une chose, il vit une autre chose ? Parce que la parole de l’Homme n’est pas une parole consciente, ça ne fait pas partie du plan mental, ça fait partie de l’expérience de l’âme, ça fait partie de sa mémoire, ça fait partie de sa personnalité, ça fait partie de ses attitudes.

Donc cette parole qui est inconsciente, automatiquement est assujettie aux lois de l’inconscience, et le comportement de la parole dans l’action est aussi assujettie aux lois de l’inconscience. C’est pour ça qu’on ne peut pas sentir de continuité. Un Homme qui a de la parole, si on l’entend parler quand il a vingt ans, à quatre-vingts ans il devrait y avoir une consistance dans ce qu’il dit, autant dans la parole que dans l’action. Et ça, ça viendra avec l’évolution de la conscience supramentale sur la Terre, mais ça, ça sera parce que l’Homme sera sortie de l’expérience. Quand un Homme ne vit plus d’expérience, sa parole, son action est la même. Quand un Homme vit d’expérience, la parole est un poids, et l’expérience de l’autre.

DM : Est-ce que vous voulez dire, à ce moment-là, qu’une personne qui parle à travers son expérience a tendance à s’exprimer temporairement ou… ?

BdM : Il s’exprime temporairement, il s’exprime temporellement et il s’exprime par rapport au plan de l’âme, il s’exprime toujours par rapport à la mémoire, par rapport à l’expérience, par rapport au besoin aussi de l’âme de se vérifier dans l’expérience, c’est pour ça que l’Homme n’a pas d’identité. Si l’Homme avait de l’identité, il y aurait de la continuité dans son être, il y aurait de la continuité dans sa parole, il y aurait de la continuité dans l’action qui est la matérialisation de la parole dans la matière.

Donc on ne serait plus affligé dans notre expérience personnelle à la vérification de ce que l’on dit ou à la vérification de ce que l’on est, on serait dans l’action ce que l’on parle. Ça, ça fait partie de l’évolution de la conscience mentale supérieure, ça fait partie de l’identité, développement de la centricité, et ça fait partie aussi du pouvoir de l’Homme, de la capacité chez l’Homme de supporter ce qu’il sait. Et ce n’est pas facile de supporter ce que l’on sait parce que, comme je disais tout à l’heure, on a toujours tendance à chercher dans ce que l’on dit une valeur qui est la vérité ou le faux.

DM : Est-ce que c’est bon pour l’individu qui est dans l’expérience de s’explorer à l’intérieur de la parole ?

BdM : Non, il ne faut pas qu’il s’explore à l’intérieur de la parole, il faut qu’il explore simplement la parole, et en explorant la parole il va se découvrir. Si vous vous explorez à l’intérieur de la parole, vous allez tomber dans des états de recherche intérieure qui peuvent vous amener à la névrose, qui peuvent vous amener à une sorte de fébrilité psychique, vous allez vivre sur les nerfs, vous ne pourrez pas relaxer, vous allez en arriver à analyser tout, regarder tout, verifier tout… “Suis-je correct, pas correct, correct, pas correct…” La parole, quand elle est créatrice, c’est un Feu qui permet à l’Homme sur le plan mental et sur le plan matériel d’étudier à travers elle son action dans le monde. La parole est toujours créatrice quand elle est mentale. Quand elle n’est pas mentale, elle n’est pas créatrice. Elle peut être soufflée par le plan astral, elle peut être souffée par des entités, elle peut être colorée par l’ego, elle n’a pas de lumière, elle est simplement un reflet très très sombre de cette lumière-là. C’est pour ça que la parole chez l’être humain n’est pas pour lui une mesure de ce qu’il est, elle est simplement un désir chez lui d’être quelque chose.

DM : À ce moment-là, où est-ce qu’on peut supporter sa parole, si on ne peut pas s’explorer…

BdM : Il faut que vous vous habituiez à ne pas toujours la tester, à la vérifier par rapport au vrai ou au faux de l’involution. Moi, quand je vous parle ou que je parle en conférence ou qu’on me demande des questions, n’importe quelle question concernant la vie sur le plan matériel ou sur les autres plans, je ne perds jamais de l’énergie à vérifier intérieurement si j’ai raison ou si je n’ai pas raison.

DM : Mais votre puissance d’affirmation, ce n’est pas par rapport à vous que je pose la question, une personne qui affirme, dans quelle mesure cette personne-là est capable de supporter son affirmation, partant du principe qu’elle n’est pas fusionnée ?

BdM : Il ne s’agit pas d’affirmer, il s’agit d’établir. Affirmer et établir, ce n’est pas la même chose. Quand vous établissez queque chose par la parole, vous créez une fondation de connaissance ou de savoir qui, au fur et à mesure où vous allez parler, va s’étendre. La base de la fondation va s’étendre, va s’étendre et va s’étendre. Et éventuellement, cette base-là devient tellement forte, tellement large, qu’elle est capable de soutenir presque toutes les questions que l’Homme peut se demander face aux mystères de la vie.

Tandis que si vous affirmez par la parole, à ce moment-là, vous vous donnez individuellement la prérogative d’avoir raison, vous vous donnez un statut, vous vous donnez une image, vous donnez à votre parole une importance. Donc dans l’affirmation il y a une tendance chez l’ego à se saisir de lui-même, alors que dans l’établissement, quand vous établissez… D’abord, pour établir quelque chose, il faut avoir la certitude, et la certitude est basée sur la capacité de supporter la vibration. La certitude, quand vous établissez une fondation, que ce soit par rapport au monde visible ou au monde invisible, ce n’est pas basé sur la vérité ou le faux !

S’il fallait que l’Homme conscient parle et qu’il établisse une fondation par rapport au principe d’une certitude fondée sur le vrai ou le faux, l’Homme serait totalement en émoi par rapport à ce qu’il dit, toujours en émoi. Il serait toujours presque bouleversé par l’incertitude derrière la certitude. La certitude c’est le résultat, c’est la résultante de la capacité de l’Homme, chez l’Homme, de supporter cette intelligence mentale là, et c’est elle, l’intelligence mentale, qui établit au fur et à mesure où elle se développe, au fur et à mesure où elle devient palpable ou qu’elle sera sur le plan matériel, c’est elle qui crée cette grande base là qui devient, avec le temps, tellement solide que l’Homme y découvre tous les repères dont il a besoin.

Moi je me rappelle des choses que j’ai dit en 78, en 69, en 75, je les ai dites ces choses, dans des modes différents, dans une dynamique différente, le langage a certainement changé au cours des années, mais la vibration, l’idée maîtresse, la conscience créatrice est toujours demeurée la même. C’est le fil d’Ariane, donc il y a eu des temps où j’ai parlé de certaines choses d’une certaine façon, pour un certain public. Dans un autre temps, je vais parler de certaines choses d’un autre point de vue pour le même public, mais il y a toujours une continuité dans le processus créatif.

Mais si je regardais ce que j’ai dit à la fine loupe de la vérité, du vrai ou du faux, ben, à ce moment-là je me découragerais, parce que je remettrais constamment en question ce que j’ai dit. Alors que sur le plan vibratoire, puisque la parole elle est vibratoire, c’est un courant intérieur qui connecte avec tous les différents aspects… La parole elle a le droit de parler, elle se donne le droit de parler comme elle veut, quand elle est vibratoire. Donc si tu parles à un enfant de sept ans, tu expliques le monde de l’âme à un enfant de sept ans, la parole ne va pas parler comme si tu expliques le monde de l’âme à un initié ou à quelqu’un qui vient des Indes. Tu as plus de facilité de comprendre les aspects occultes de ce monde-là. Mais ça va toujours être la même vibration ; cet enfant-là, un jour, s’il vient en contact avec la mémoire de cette parole-là, il va y avoir une continuité.

Donc la parole elle a une continuité, parce qu’elle n’est pas affligée par le besoin de l’ego de toujours reconnaître dans ce qu’il dit, le vrai et le faux. C’est pour ça que la parole ne s’affirme pas, elle établit. C’est pour ça que la parole, elle est absolue, elle est absolue, non pas dans le sens que ce qu’elle dit est invariable, mais ce qu’elle dit est consistant avec les différents niveaux de variablité nécessaires, selon la capacité de l’Homme de comprendre.

On peut parler de Dieu, on peut parler des gouvernements invisibles, on peut parler des hiérarchies de lumière, on peut parler des hiérarchies sataniques, on peut parler du monde de l’âme, on peut parler du monde de la mort. Mais ça, ce sont des mondes qui sont tellement vastes qu’au fur et à mesure où l’Homme devient plus sensible à sa propre vibration, c’est plus facile pour la parole de parler dans un certain registre, parce qu’à ce moment-là, l’Homme ne s’occupe plus de savoir à un certain moment, si la parole elle est vraie ou si elle est fausse. Il s’occupe simplement de la vibration.

Et quand un Homme travaille avec la parole sur le plan vibratoire et que l’Homme écoute la parole sur le plan vibratoire, la polarité du vrai et du faux disparaît, et c’est à ce moment-là qu’on découvre des choses sur le plan occulte qui sont inestimables, comme ce qui s’est produit, par exemple, quand on est allés à Québec ! Bon, ben, c’est là que la parole est absolue. Quand la parole devient absolue, il faut que l’Homme soit capable d’en supporter la vibration. Il est là le test de cette certitude, parce que ce n’est pas facile… C’est bien beau de dire : “Bon, ben, l’Homme est créatif, puis l’Homme peut parler de n’importe quoi”, mais ce n’est pas instantanément qu’on s’habitue à supporter cette parole-là.

Moi, ça m’a pris des années, puis des années, puis des années, puis des années pour en arriver, à ne pas avoir à aller intérieurement puis dire : “Est-ce que c’est vrai ça… Est-ce que c’est vrai ça”… Ça m’a pris des années, puis au début c’est très difficile parce qu’en 69, quand j’ai vécu la fusion, le contact avec ce plan mental là, c’était très très difficile pour l’ego, parce que d’abord l’ego est noyé dans une infinité, puis cette infinité peut toujours lui répondre, l’infinité a toujours des réponses. C’est comme parler avec un “computer”.

Ça fait que c’est avec les années que l’ego s’habitue à parler avec le “computer”, c’est avec les années que l’ego s’habitue à réaliser cette infinité puis cette qualité absolue du “computer”, si vous voulez. Puis avec le temps, il se tasse, puis il se calme. Puis finalement il n’en pose plus de questions sur le vrai et le faux, là à ce moment-là il a appris à supporter sa parole ! Là, il est prêt dans le monde à établir. Là, il établit quand il parle puis quand il crée, que ce soit directement par la parole ouverte ou que ce soit par la parole fermée comme la télépathie. Il continue à établir la fondation, et l’Homme conscient, l’Homme nouveau créera une grande, grande, grande, grande fondation, dans un temps très, très, très rapide, parce qu’une fois que l’Homme rentrera dans la parole consciente, autrement dit dans le mental supérieur, il n’y a plus de limite à la connaissance… Il n’y a plus de limite à la connaissance parce que…

DM : Puis l’action qui suit aussi ?

BdM : Puis l’action qui suit dans la mesure où elle est en relation avec sa vie là, sur le plan matériel, ou en relation avec sa vie sur le plan éthérique, ça fait qu’il n’y a plus de fin !

DM : Bernard, les gens se posent souvent la question entre eux autres dans les discussions, ils regardent souvent le côté “engagement” de la personne qui parle, si une personne parle, c’est comme s’ils voulaient vérifier, je parle pour celle qui écoute, la personne veut vérifier dans la parole de l’autre son engagement, sa promesse à long terme. La façon dont je vous entends parler du phénomène de supporter sa parole, vous ne semblez pas indiquer qu’un individu supporte la forme de sa parole. Il a l’air de supporter la vibration.

Est-ce que c’est possible à ce moment-là, qu’on puisse, mettons, sur une échelle de deux ans ou cinq ans, est-ce que c’est possible qu’un être humain puisse s’exprimer sur deux formes totalement opposées l’une à l’autre, et avoir la consistance dans la vibration, dans les deux oppositions ? Est-ce qu’il est possible de pouvoir défendre une cause, d’avoir une certaine vibration, puis de défendre quasiment une cause adverse et d’avoir la même vibration ?

BdM : Oui. Ça, ça fait partie de la parole, la parole est capable de défendre deux causes en même temps, parce que la parole est capable de traiter avec le vrai et le faux. Donc, par exemple, je ne veux pas le faire en public parce qu’il y a des choses que je ne peux pas dire en public, mais si je discutais, par exemple, l’évolution des races sur la Terre, bon, les races ont un cycle d’évolution, les races ont une fonction, les races ont un rôle planétaire et cosmique.

Il y a des races qui sont appelées au cours de l’évolution à disparaître. Il y a des races qui ont fini leur rôle évolutif. Il y a des races aujourd’hui qui sont en train de disparaître. Donc sur le plan de la parole, la parole pourrait prendre une race et expliquer la fonction de cette race-là dans le passé, expliquer que cette race-là dans le passé était nécessaire, et que dans l’avenir elle ne sera plus nécessaire. Et la parole est capable de respecter cette race-là qui est en voie d’extinction, et en même temps expliquer que les âmes doivent se réincarner dans d’autres races, parce qu’elle est insuffisante à supporter le karma mondial de sa mémoire.

Mais si je disais ça en public, si je prenais une race en particulier et je disais : “Bon, ben, cette race-là est en voie d’extinction”, je me ferais tirer, parce qu’il n’y a personne sur la Terre qui est prêt à accepter que sa race soit en voie d’extinction. Donc pour cette personne-là, il verrait cette parole-là comme étant péjorative par rapport à sa race, alors qu’elle ne fait qu’expliquer le cyclisme historique de sa fonction planétaire. On regarde toujours la race sur le plan matériel comme étant quelque chose à laquelle on appartient, alors qu’en fait la race n’est simplement que le véhicule à travers lequel on s’incarne.

Nous, quand nous regardons la race, nous regardons une affiliation entre notre propre personnalité et ses vertus globales, alors qu’en fait, la race n’est simplement qu’un mouvement historique, une fonction historique à l’intérieur de laquelle des corps s’incarnent, se développent par procréation, pour recevoir l’âme ou pour éventuellement recevoir l’Esprit en fusion au cours de l’évolution.

Donc il n’y a rien de péjoratif de dire : “Bon, ben, telle race doit disparaître à l’intérieur de tant de siècles, ou que telle race maintenant est en voie de disparition, ou que telle race est en voie de reformulation de son impuissance temporairement, et que si elle va trop loin dans la reformulation de son impuissance, elle doit être éteinte, éliminée par d’autres races qui lui sont cosmiquement supérieures, mais non pas planétairement supérieures, ainsi de suite”.

Ça fait que la parole est capable de traiter avec ça, la parole qui est basée sur la vibration, mais la parole qui est basée sur la forme, le vrai ou le faux, n’est pas capable, donc elle va faire des erreurs, et à ce moment-là celui qui va parler va parler comme on dirait “out of joint” (désarticulé), autrement dit il va parler en dehors d’un contexte réel, et là naturellement, il va devenir très péjoratif parce qu’on ne pourra pas le comprendre. Et la parole doit être comprise ! Quand tu parles à l’Homme ou que tu parles en public, tu as toujours une grande responsabilité quand tu parles. Donc tu dois être capable de réellement contrôler la vibration de ta parole, sans ça tu peux dire des choses qui sont abominables, qui vont frapper l’Homme ou les races, ou les nations, et qui vont créer des égrégores très très négatifs.

DM : Bon, la personne qui est péjorative, elle ne supportera pas sa parole ?

BdM : La parole d’une personne qui est péjorative n’a pas à supporter sa parole, parce que ça fait partie de son expérience d’âme, alors que la personne qui est créatrice doit supporter sa parole, parce que ça fait partie de son lien avec l’Esprit. Donc on pourrait dire techniquement qu’il n’y a aucun Homme sur la Terre qui est responsable de sa parole. Psychologiquement, socialement, politiquement parlant, religieusement parlant, oui, les Hommes sont responsables de leurs paroles, parce que les Hommes ont une responsabilité par rapport à la société, et d’ailleurs, il y a des lois dans la société qui font en sorte que l’Homme est responsable de sa parole.

On sait aujourd’hui, par exemple, que dans le monde occidental, un Homme qui écrirait des livres sur la haine ou qui entretiendrait la haine, les concepts de la haine dans le monde, il pourrait être amené en Cour par des lois de certaines nations, parce qu’il est maintenu responsable de sa parole, donc sur le plan politique, il l’est, mais sur le plan cosmique, sur le plan planétaire, sur le plan karmique, il n’est pas responsable, ça fait partie de son ignorance de parler comme ça. Donc la société, comme elle évolue, ben, elle va le rendre responsable de sa parole. Mais il y a beaucoup de choses qu’on fait aujourd’hui dans le monde, dans le monde occidental surtout, dans les mondes très très avancés industriellement, comme les États-Unis, où l’Homme, l’individu, n’est plus responsable, n’est réellement pas responsable de son acte !

Les gens, par exemple, qui vont faire de la pornograhie écrite, ne sont pas responsables de leurs paroles ou de l’image qu’ils créent. Ils ont une certaine responsabilité, mais les lois sont très très “lousses” (amples) et on accepte un certain degré de pornographie malgré qu’au cours des années, ça change puis ça change, puis les gouvernements prennent ça sous contrôle. Mais l’Homme, dans le fond, il n’est pas responsable. S’il était responsible de sa parole, il n’en ferait pas de pornographie. Donc être responsable de sa parole, ça veut dire… Ou être responsable de ses actes, ça veut dire avoir un lien avec son Esprit.

Quand tu as un lien avec ton Esprit, tu as une responsabilité par rapport à ta parole, mais cette responsabilité n’est plus psychologique, dans ce sens que tu n’as plus besoin de t’inquiéter où elle va te mener ta parole. Elle te mène toujours dans la direction où elle doit aller, c’est-à-dire vers la lumière. Elle doit ouvrir les centres de lumière chez l’Homme. Tandis que l’Homme, quand il est inconscient, sa parole n’ayant pas cette faculté-là, d’ouvrir les centres psychiques de l’Homme, l’amener vers une plus grande conscience, à ce moment-là la parole de l’Homme n’est pas responsable d’elle-même. Donc l’Homme n’est pas responsable de sa parole, donc il vit le karma lié à sa parole.

DM : Bon, on parle de karma lié à sa parole, il me vient Rushdie avec les versets sataniques !

BdM : Bon, si on prend Rushdie, c’est un exemple. Si Rushdie avait été dans la parole, la parole n’aurait pas pu écrire le livre qu’il a écrit, parce que tu ne peux pas écrire un livre qui s’intitule ou qui caractérise l’Islam comme il l’a fait, dans un temps où toute une nation fondamentaliste est en voie de révolution et de réétablissement de son statut universel sur la Terre. C’est absolument aberrant, donc il a vécu le karma de sa parole, il a été obligé d’être totalement protégé par le gouvernement britannique. S’il avait été responsable de sa parole, il n’aurait pas écrit ceci.À ce moment-là il aurait pu écrire dans un autre mode, dans un autre rythme, et son livre aurait bien passé… (Coupure nregistrement…) (Reprise en cours) (…) La vie humaine… Si Rushdie avait appelé à ne pas vivre d’éléments comparatifs par rapport à son livre, à ce moment-là il aurait écrit dans un autre registre, et sa parole aurait été créative, il aurait supporté sa parole, mais il ne supporte pas sa parole, il ne fait que la canaliser.

DM : Faites donc la nuance !

BdM : Canaliser sa parole, c’est parler sans intelligence, sans contrôle. Un Homme qui canalise… C’est pour ça que les gens, par exemple, qui sont en contact avec l’astral, les gens qui font du channeling, ça c’est la canalisation de la parole à un niveau occulte. C’est la même chose, l’Homme quand il est inconscient, il canalise sa parole et quand il canalise sa parole, à ce moment-là il n’en a pas le contrôle, parce qu’il n’est pas capable de la supporter en dehors du vrai et du faux. Et la polarité du vrai et du faux, c’est ce qui l’attire.

Il y a des Hommes qui ont une vibration d’âme qui fait en sorte que la tension du vrai et du faux, ça les mesmérise. Je vous donne un exemple. Geraldo aux États-Unis, des gens par exemple qui vont créer des grands contrastes par la parole, puis qui vont créer des grands égrégores dans la masse… Eux, ça les met en vibration, ça met la vibration du public !

Mais éventuellement ce qui se passe, et ça se passe présentement aux États-Unis, ça va se passer au Canada, ça va se passer en Europe, il va venir un temps où vous allez ouvrir la télévision, puis la parole va être tellement polarisée, il va y avoir tellement de tension entre le vrai et le faux, le vrai et le faux, le vrai et le faux, et ça, ça va se manifester aussi par rapport aux religions, les religions qui vont devenir très très…

DM : Antagonistes ?

BdM : Très très axées sur la tension du vrai, du faux, comme on retrouve par exemple chez les Évangélistes que, la première chose qu’on va savoir, c’est que l’Homme, le spectateur qui regarde la télévision va vivre beaucoup de tension psychique. Ils ont fait des études aux États-Unis pendant une vingtaine d’années, et ils ont réalisé que contrairement à ce qu’ils avaient pensé, que la télévision au lieu de relaxer l’Homme le met en tension psychique, elle le met sur les nerfs. Ce n’est plus de la relaxation, la télévision.

Donc on vit trop le contraste du vrai puis du faux, le bon puis le pas bon, le beau puis le pas beau, puis là c’est rendu que c’est quasiment rien que du pas bon, puis là, on a la mémoire que c’était bon dans le temps, puis les gens qui ont un certain âge, qui ont cinquante, soixante ans, c’est rendu qu’ils restent dans leur maison, ils ont peur de sortir. Puis les jeunes vivent l’ambiguïté de leur conscience là-dedans, puis ce qui va les amener à dire : “Mais où est-ce qu’on s’en va”… Pourquoi ? Parce que les Hommes qui sont dans le public ne supportent pas la parole, n’ont pas la responsabilité créatrice de leur parole, ils ont simplement la responsabilité psychologique, civique de leur parole juste aux limites… Juste aux limites !

Ceux qui sont capables d’écouter les programmes américains, vous voyez qu’il y a des gens à la télévision, ils sont juste le “borderline”… Plus que ça, ils se font taper une poursuite judiciaire pour cinq millions. Ils sont juste “borderline” tellement qu’ils sont obligés d’avoir des avocats pour voir s’ils peuvent dire ça en public, s’ils peuvent dire ça sur les ondes.

Ça fait que c’est rendu grave, puis le public va payer pour ça, parce que ça fait partie de l’involution, ça fait partie des fausses libertés, ça fait partie de l’effondrement de la responsabilité psychologique de l’ego pour la mise en marché de notions ou d’idées, ou d’idéologies, qui font partie du “free for all” des libertés démocratiques modernes. On va payer le prix pour ça ! Ça, c’est définitif qu’on va payer le prix pour ça. Définitif !

DM : Bernard, est-ce que vous diriez que les personnes qui canalisent plutôt que supporter, est-ce que c’est des gens qui créent des liens karmiques ?

BdM : Quand vous canalisez, vous créez des liens karmiques, non seulement des liens karmiques, vous créez des égrégores, vous créez des égrégores ! Quand vous êtes dans le public, moi des fois dans mes conférences je fais des farces pour relaxer un petit peu, mais quand tu es dans le public, tu es dans les arts ou que tu rentres dans la maison des gens par le biais de la télévision, tout ce que tu dis, ça crée des égrégores, puis tu regardes l’évolution des arts, par exemple, au Québec, surtout dans le domaine de l’humour, ce n’est plus de l’humour ! Là, ça devient des platitudes humoristiques !

DM : Ça manque d’esthétique !

BdM : Il n’y a plus d’esthétique, ça fait que ça, ça “rempironne”, puis ça “rempironne”, puis ça va où, puis ça va où, puis ça va où ! Jusqu’où ça va, il y a des gens qui se demandent jusqu’où ça va, jusqu’où ça peut aller l’astral !

DM : L’effet de dégradation est terrible !

BdM : L’effet de dégradation est terrible, donc on vit dans ce temps-là, puis c’est très très pénible, puis nous autres… Ceux qui sont jeunes sont capables de supporter ça, parce qu’ils ont plus de résistance, mais les gens, nos pères, nos parents, la vieille génération, ceux qui ont cinquante, soixante ans, ainsi de suite, sont totalement bouleversés par ça. Ils ne savent plus où se mettre la tête !

Ça fait que la jeunesse a une grande responsabilité, la jeunesse qui devient, elle, qui rentre dans les arts, qui rentre dans la télévision, qui rentre dans la communication publique, qui devient le porte-parole de la nouvelle génération, cette jeunesse-là a la responsabilité de réellement nettoyer son acte de créer des choses ou des formes qui, au moins, vont créer des égrégores, mais des égrégores qui sont plus ascendants que ce que l’on trouve aujourd’hui, parce que la société va payer le prix. Là, on est rendu là !

DM : Est-ce qu’il est possible pour un individu de développer sa parole pour la supporter dans le sens que vous l’entendez, plutôt que la canaliser simplement ?

BdM : L’Homme va apprendre à canaliser sa parole au fur et à mesure où il va réaliser ce qu’elle crée. Puis ça, ça demande un certain niveau de conscience.

DM : Mais est-ce qu’il y a une façon de le faire ?

BdM : Ça fait partie de la recherche intérieure, ça fait partie d’un développement intérieure, ça fait partie d’une sensibilité. L’Homme doit apprendre à se développer toujours vers un point, parce que ce point-là, il est universel, puis ça touche à tous les aspects de sa vie : l’esthétique, la beauté. Que ce soit la beauté dans le vêtement, la beauté, la propreté, ça fait partie de la beauté, c’est très vaste la beauté, il faudrait peut-être qu’on en fasse une conférence un jour, qu’est-ce que c’est de la beauté.

Donc la beauté ça fait partie de la vibration de l’Esprit. Quand ça passe à travers l’Homme, à ce moment-là que ce soit dans son vêtement, que ce soit dans sa maison, que ce soit dans l’ordre, que ça soit dans son travail, que ça soit dans n’importe quelle expression de son être, la beauté c’est l’harmonisation des formes et des plans de vie. Quand l’Homme sort de la beauté, puis on le voit à travers les modes, quand la beauté commence à se diluer, à se fracturer, à ce moment-là on entre dans une période tribale, dans une période qui est plus rébarbative à la civilisation. Et à ce moment-là,on vit des contrecoups de ceci, et à ce moment-là s’ajoutent à ceci d’autres égrégores, dont la violence, ainsi de suite.

Donc on peut dire qu’à la fin du vingtième siècle, il y a des secteurs de la société qui s’en vont réellement vers le laid, alors que d’autres secteurs de la société s’en vont vers des formes froides de beauté, dont par exemple dans l’architecture, la grande architecture, les gratte-ciels, mais ces gratte-ciels ont une autre fonction au niveau de la beauté sociale. Leur fonction à long terme, c’est d’isoler les individus qui ne sont pas capables de s’adapter à un système, les exclure complètement pour laisser à l’extérieur de ces grands mondes là, vitrés, des individus qui vivront une concience tribale.

Et ils ont fait des études aux États-Unis, et ils se sont aperçus que, quand dans une ville ils créent des secteurs extrêmement lustrés, extrêmement vitrés, extrêmement propres, ils s’aperçoivent que les gens qui vivent dans les ordures ou des gens qui vivent dans des niveaux de conscience vitale très très basse, ont tendance à s’isoler et sortir de là. Et ça, dans la société, ça fait partie d’ailleurs de l’injonction dynamique de la société.

On va voir que dans l’avenir les sociétés vont développer cette sorte de froideur plastique alimentée un peu par des plantes, par un peu de soleil qui rentre dans des vitrines, et que les gens qui ne seront pas capables de s’adapter à une convention sociale progressive, vont se retrouver dans des banlieux, des ghettos, puis ça, ça va faire une séparation de deux mondes, ainsi de suite. Puis on voit souvent dans les films de science fiction, c’est ce qui se produit en Californie avec les ghettos de Los Angeles puis ce qui se passe près de Beverly Hills.

Donc ça va très loin l’élément de la beauté, puis on est rendu à un point où les gens qui sont dans le public… Je parle des artistes, parce qu’on est une société de consommation, on écoute la radio tous les jours, il y a des gens qui ne sont pas capables de vivre sans la radio, parce que la radio c’est devenu un remplacement, une compensation pour le vide intérieur… Donc on se laisse constamment rabattre les oreilles par cette musique-là, puis par ces shows-là, puis on est fasciné par ça, parce que ces gens-là font des fortunes, surtout comme aux États-Unis. Puis la royauté n’existe plus sur la Terre, la royauté est en train de s’éteindre, vous savez ce qui se passe en Angleterre, le château même de Windsor a brûlé, c’est un signe…

Donc à ce moment-là, ce qui va se produire, c’est que c’est les stars qui font des millions, puis des millions, puis des millions, qui vont devenir la nouvelle royauté ! Et les gens du peuple, les gens qui vont avoir une conscience tribale vont regarder ces êtres-là, et ces êtres-là vont devenir les rois et les reines du vingt-et-unième siècle ! Donc ça va très loin, ça va très loin !

DM : Ça veut donc dire que les personnes qui véhiculent par la parole, la chanson étant une forme de parole, sont quasiment les personnes qui définissent les prochains critères de la civilisation ?

BdM : Ils définissent les prochains critères de la civilisation et ils établissent les prochains paramètres de la civilisation au vingt-et-unième siècle.

DM : OK. Si l’esthétique est à ce moment-là très important, les gens qui font, exemple, de la chanson, disposent de capitaux phénoménaux pour rendre esthétique leur musique, même si le contenu est discutable, où est-ce qu’elle se situe exactement l’esthétique dans la parole ?

BdM : L’esthétique dans la parole se situe toujours dans les égrégore qu’elle crée, autrement dit même si vous dites : “Bon, ben, cette musique rock là c’est au boutte”, même “au boutte”, ce n’est pas esthétique, vous n’êtes même pas capables de dire si elle est très belle cette musique rock là. Ça, c’est dur de dire : “Ça, c’est une très belle musique rock”… Mais c’est plus facile de dire : “Cette musique-là est super ou elle est au boutte”… Regardez les mots, regardez les mots que vous utilisez quand vous définissez le principe d’esthétique par rapport à une forme ! Vous allez voir que ça ne vient pas facilement à votre Esprit de dire : “Que cette musique rock là, elle est très belle”. Le mot qui va sortir de votre Esprit, c’est : “Cette musique rock là est au boutte, ou elle est pétée”, ou quelque chose de même là (rires du public).

DM : À ce moment-là l’esthétique… Bernard, où est-ce qu’on voit de l’esthétique dans la parole ?

BdM : L’esthétique dans la parole ou dans l’expression, elle est mesurée selon les égrégores qu’elle crée, donc si vous avez du rock, et que ce rock-là crée de la violence, il n’y a pas d’esthétique dans le rock, il y a simplement de l’impression. Il ne faut pas faire l’erreur de prendre l’impression pour de l’esthétisme. Être impressionné par de la musique, c’est une chose, ça ne veut pas dire que la musique elle est esthétique. Elle vous impressionne. “Chier à terre”, ça impressionne, mais ce n’est pas esthétique ! (rires du public). Vous comprenez ce que je veux dire ! Là, vous allez dire : “Il est au boutte le gars, il a chié à terre, il a baissé ses culottes”… Il est libre ! Vous comprenez ?

DM : On le sent ! (rires du public).

BdM : Puis aujourd’hui, on a tendance à prendre l’impression, beaucoup d’impressions, beaucoup d’égrégore astral pour de l’esthétisme, parce que nos sens ont été vitrifiés, nos sens ont été abrutis, ont été abrutis ! Les gens qui sont dans la musique, les gens qui sont dans la peinture, les gens qui sont dans les arts, les gens qui sont réellement dans les hautes sphères de ces expressions-là, qu sont très près de ceci, dans le sens esthétique du terme ont, eux, la sensibilité de l’esthétisme de la forme.

Alors que d’autres qui sont simplement dans l’astral de l’impression, ne sont pas dans l’esthétisme de la forme ! Ils sont simplement dans l’impression de la forme, et aujourd’hui ce que l’on vit, ce que l’on reçoit en tant que consommateur dans le monde, c’est beaucoup plus de l’impression que de l’esthétisme. Et pour un petit peu renforcer ce que je dis, par exemple, si vous prenez Zeffirelli aux États-Unis qui a fait des opéras à New York, à Broadway avec des gros décors, puis des décors monstres, on l’a critiqué de se servir des décors, de faire beaucoup de décors, mais de s’éloigner de la substance musicale de Verdi, par exemple, ou de Puccini.

Puis ils ont raison, parce que le bonhomme de la rue, le petit Montréalais qui s’en va à New York, le New Yorkais qui s’en va voir l’opéra, qui n’a pas la sensiblité esthétique de la forme, à ce moment-là, si on lui pète des décors il va être impressionné par le décor. Mais si on lui faisait simplement du Puccini sans décor, il trouverait peut-être ça “plate” (ennnuyeux), parce que ses sens ont perdu de leur acuité. Même… comment il s’appelle, celui qui a fait E.T., comment il s’appelle… ? Spielberg, il a dit : “Dans l’industrie du cinéma américain, c’est tout l’effet, on est rendu dans le maniaque de l’effet spécial, on doit retourner aux Romains, on doit retourner à l’écriture, il n’y a plus d’écriture, on fait des scripts vite, vite, vite… Puis tout est basé sur les effets, ainsi de suite”.

Donc on est encore amené à des niveaux de perception totalement astrale, et ces niveaux de perception astrale rapportent beaucoup d’argent, puis là ça fait encore plus d’effets spéciaux. Ça fait que la première chose que tu sais, des écrivains qui ont réellement la plume, qui sont capables d’écrire des beaux textes, qui sont réellement dans l’esthétisme de la littérature, ne peuvent plus porter à l’écran des œuvres, parce qu’aujourd’hui on est bien plus intéressé à l’impression qu’à l’esthétisme. C’est une grosse différence entre l’impression et l’esthétisme, et vous verrez un jour que ce n’est pas facile, parce qu’on a tendance à concevoir que l’impression c’est esthétique si elle crée en nous une vibration, si elle crée en nous une réponse, et ça, c’est l’illusion astrale de la civilisation moderne.

Et c’est pour ça qu’on est en train de s’en aller vers une déchéance auditive, une déchéance visuelle, à un point tel où on n’a plus de sens de ce qui est réel, autrement dit proche de l’esthétisme et de ce qui est totalement façonné par des marchands de la mort, des marchands de l’exploitation, les marchands de la rue, les marchands de l’âme, les marchands de l’astral.

DM : Comment qu’on peut se rééduquer à l’esthétique ?

BdM : Il faut qu’on le fasse seul, seul, très seul, tout seul ! (rires du public). Tout seul, ça veut dire quoi ? Ça veut dire apprendre à respecter votre vibration, parce que quand vous écoutez une musique et que vous respectez votre vibration, votre vibration peut vous éloigner de la musique, puis d’autres gens vont dire : “Ah ! Ben, tu devrais écouter ça”… Puis toi, tu vas y aller parce que tout le monde t’amène là.

Tu ne peux pas développer ton esthétisme, autrement dit tu ne peux pas te rapprocher des lois vibratoires de l’Esprit si tu n’es pas capable de te tenir seul face à ce que tu reçois, si tu n’es pas capable de vibrer seul par rapport à ce que tu reçois, et si tu n’es pas capable de juger seul ce que tu reçois. Si tu es obligé de vivre par rapport à l’approbation des masses, par rapport à l’approbation des médias, t’es fini parce que tout est astralisé.

Mais vivre la solitude par rapport à ceci, ce n’est pas facile, c’est une initiation astrale, c’est une initiation éventuellement mentale, c’est-à-dire que ça mène éventuellement l’Homme à l’isolation de son être par rapport à tous les “Hommes morts” qui évoluent sur la Terre ou qui involuent sur la Terre. Tu ne peux pas vivre ton Esprit et à la fois te faire vampiriser, l’Homme doit être capable de supporter, ça revient encore à supporter sa vibration.

Combien de fois dans la vie on a une vibration qui nous isole d’un certain mouvement, puis on a une autre tendance qui nous amène dans le mouvement, puis il y a une différence entre une vibration puis une tendance. Une tendance c’est astral. Une vibration c’est rigide, c’est fort, une vibration ça ne se discute plus. Une tendance ça se discute. Une vibration ça ne se discute pas !

DM : Oui, c’est vrai !

BdM : C’est vibratoire, ça fait partie de ton mental. Une tendance ça se discute. Si vous commencez à discuter des tendances, ben, vous allez discuter des tendances toute votre vie. Mais si vous avez une vibration, si vous êtes vibratoires par rapport à telle chose, telle chose, telle chose, que ce soit le linge, l’architecture, ce que vous mangez, ce que vous vivez, ça fait partie de votre être, à ce moment-là vous respectez la loi de l’esthétisme, c’est-à-dire la loi de l’harmonie entre le plan mental puis le plan matériel.

DM : Quand une personne est impressionnée, est-ce que c’est automatiquement lié à de la collectivité ?

BdM : Quand une personne est impressionnée, elle est automatiquement liée au pouvoir de la collectivité sur ses centres, sur ses sens, sur son corps astral, sur son corps mental inférieur, donc automatiquement elle lui enlève de l’identité.

DM : De l’impression, ça enlève de l’identité ?

BdM : De l’impression, ça enlève de l’identité. Ce que l’impression va faire dans le monde, elle doit nourrir le corps astral, mais elle ne doit pas l’affaisser. Je vous donne un exemple. Vous allez voir un film de Bruce Lee, ça vous crée une impression, je parle surtout aux hommes. Quand tu sors d’un film de Bruce Lee, puis que tu sors du théâtre, tu es déjà dans un état d’impression assez avancé pour que, si quelqu’un “t’achale”, tu vas lui “sacrer” une claque, comme Bruce Lee fait !

Ça va disparaître après deux, trois heures là, parce que la vibration va partir. Mais quand un gars va voir un film de Bruce Lee, “checke-toi”, parle-lui pas trop mal parce qu’il va t’en taper une, parce qu’il vient d’être impressionné par cette énergie-là. Donc si l’Homme était conscient, puis qu’il allait voir un film de Bruce Lee, tu peux voir n’importe quoi, ce n’est pas ce que tu vois qui est le problème, c’est comment tu interprètes vibratoirement ce que tu vois.

Tu vas voir un film de Bruce Lee, c’est intéressant, il y a de l’action, il y a de la compétence, ainsi de suite. Bon ! Mais quand tu sors du théâtre, puis que quelqu’un t’approche puis qu’il t’insulte, ben, il faut que tu aies assez de contrôle sur ton énergie astrale, parce que tu as assez de contrôle sur ton énergie mentale, pour avoir la même conduite par rapport à lui que tu aurais eue si tu étais allé voir du théâtre, autrement dit tu t’éloignes des cons, t’sé !

Ça fait qu’on est constamment impressionné, constamment impressionné, puis constamment impressionné, puis aujourd’hui, on est rendu à un point dans la civilisation moderne où c’est devenu un âge très très avancé d’impressionner. Tout est basé sur l’impression, “l’advertising” (publicité) c’est basé sur l’impression, la mode c’est basé sur l’impression, les automobiles, le “design” des automobiles, tout est impression. Et l’Homme aujourd’hui est assujetti à tellement d’impressions qu’il se regarde, puis il est obligé d’aller, de se nourrir de ça, puis sans ça il sent qu’il ne vit pas, il a peur de ne pas vivre, pourquoi ? Parce qu’il n’a pas d’identité.

DM: Est-ce qu’une personne qui parle doit faire attention à ne pas impressionner ?

BdM : Avec le temps. Vous ne pouvez pas ne pas impressionner ou vous ne pouvez pas ne pas chercher à impressionner quand vous parlez, parce que l’ego est encore en place, il n’y a pas de transparence dans l’ego, vous avez encore besoin de vous confirmer dans votre intelligence, vous avez encore besoin d’être bien reçu, vous avez encore besoin de l’approbation des autres, vous avez encore besoin d’être perçus comme étant intelligents. Mais avec le temps, ça, cette habitude-là qui fait partie de l’involution, ça va disparaître, puis éventuellement l’Homme n’aura plus à vivre ça, puis à ce moment-là il n’en souffrira plus de ça !

DM : Quand une personne parle et qu’elle est dans une certaine vibration, comme exemple, si vous, vous parlez puis vous faites un travail qui ne veut pas être impressionnant, mais qu’une personne est impressionnée, est-ce que les gens s’auto-impressionnent ?

BdM : Les gens s’auto-impressionnent, puis ça ce n’est pas bon, parce que si l’Homme s’auto-impressionne, à ce moment-là il perd de l’identité. Quand vous vous laissez impressionner par quelqu’un, vous perdez de votre identité. Quand vous vous laissez impressionner par quelqu’un qui vous parle, un ami, vous perdez de l’identité. Quand on est en communication avec l’Homme ou que l’Homme nous parle, ainsi de suite, on doit vivre cette communication-là dans le sens d’aller chercher ce qui est utile pour nous, mais on ne doit pas aller chercher de l’impression qui nous diminue.

DM : Comment on peut enlever de l’impression dans une interface, parce que les gens naturellement se comparent ?

BdM : En apprenant, puis ça, ce n’est pas facile, en apprenant à réaliser qu’on est tous intelligent. Puis ça, ce n’est pas facile parce qu’on nous a dit pendant des siècles qu’on est stupide. Prendre conscience qu’on l’est, intelligent, ben, on n’est pas habitué à l’être, c’est une chose, mais de là à ne pas être capable en tant qu’individu, en rapport avec d’autres personnes, de réaliser qu’on est intelligent, c’est un “a priori” ça, c’est un “a priori”.

Un Homme doit être capable d’établir cet “a priori-là” qu’il est intelligent. Avec le temps, il va s’habituer de plus en plus à être intelligent. Mais si l’Homme n’est pas capable de partir de cet “a priori” qu’il est intelligent, qu’il a une certaine lumière puis c’est rien que les autres qui l’ont, la lumière, à ce moment-là il est foutu. Là, il va se laisser impressionner, et c’est dans ce sens-là, et c’est pour ça que des gens comme moi deviennent dangereux pour ces gens-là ! Non pas parce que ces personnes-là sont dangereuses en elles-mêmes, mais parce que les Hommes font de ces personnes-là des personnages, donc vous entrez dans le culte de la personnalité, ainsi de suite.

DM : Bon, c’est bien beau dire : a priori on est intelligent, mais une personne qui ne se voit pas intelligente, comment on l’emmène à…

BdM : Il faut qu’elle s’emmène à l’être, il faut qu’elle s’amène à supporter ce qu’elle est… Il faut qu’elle s’amène à supporter ce qu’elle est !

DM : Donc il faut que ça passe en premier par elle-même ?

BdM : Il faut que ça passe par elle-même. Personne ne pourra jamais vous convaincre que vous êtes intelligents, parce que c’est infini l’intelligence, donc elle va vous convaincre que vous êtes intelligents à un niveau, puis après ça, vous allez rentrer dans une autre vibration, puis là vous allez sentir des lacunes. C’est par vous-mêmes, c’est vous-mêmes qui devez établir, une fois pour toutes, que vous l’êtes. Après ça, une fois que vous l’aurez bien établi que vous l’êtes, vous vous donnerez la chance de parler.

Il y a des gens qui vont dire : “Ah ! Ben mois je ne suis pas intelligent, je ne peux pas parler au monde”. Ça, c’est une illusion, donnez-vous la chance de parler au monde, donnez-vous la chance de parler avec des gens, puis vous allez voir que ça sort, une fois que vous ouvrez la barrière, les chevaux vont sortir ! Ouvrez la barrière ! (rires du public). Puis après ça, vous allez voir que… Whop… Il y a un cheval qui sort, deux chevaux qui sortent, puis finalement vous allez voir que vous êtes des bons cow-boys. Mais si vous ne vous donnez pas la chance d’ouvrir la barrière, ben, à ce moment-là vous ne pourrez jamais avoir la mesure de votre capacité de tirer le gun !

DM : Bon. Y a-t-il des situations privilégiées qui permettent à une personne d’ouvrir la fameuse barrière ? Est-ce qu’il y a des situations où on peut vivre l’impression d’être intelligent ? Je prends un exemple, une personne qui ne se sent pas intelligente, qui va expliquer à quelqu’un qui est moins intelligent qu’elle quelque chose, et de lui faire comprendre, est-ce que c’est un moyen pour cette personne-là de se savoir intelligente ou ça la cale plus ?

BdM : Un moyen de faire reconnaître à une personne qu’elle est intelligente, c’est de lui dire qu’elle l’est quand elle vous dit quelque chose d’intelligent, au lieu de toujours la questionner puis essayer d’avoir sur elle une ascendance.

DM : C’est de lui reconnaître ?

BdM : C’est de lui reconnaître. Si elle a un petit peu d’intelligence, ben, reconnaissez-lui ce petit peu-là sans dire que c’est un petit peu d’intelligence (rires du public). Dire : “Oui, c’est intelligent ça, c’est intelligent ça”, ça fait que là, elle va prendre confiance puis elle va s’habituer à l’être. On n’est pas habitué à l’être, parce qu’on s’est fait dire qu’on ne l’était pas ! C’est rien que rendu à l’Université quand on a des doctorats, qu’on établit qu’on l’est parce qu’on nous donne un papier !

DM : Mais il n’y a pas de danger de rendre la personne dépendante d’une forme d’approbation… Ou une personne qui n’est pas intelligente…

BdM : Ce n’est pas de l’approbation, c’est de la reconnaissance.

DM : Mais pour une personne qui n’est pas intelligente, c’est difficile de…

BdM : Ça n’existe pas une personne qui n’est pas intelligente. Il y a des gens qui sont intelligents un petit peu, il y a des gens qui sont intelligents un petit peu plus, mais tout le monde a un petit peu de lumière. Un Homme qui n’a pas de lumière, ça n’existe pas. La preuve c’est qu’on pense, donc il y a de l’intelligence, seulement c’est très astralisé. Ça fait que si quelqu’un vous dit quelque chose qui a de l’allure, ben, tu lui dis : “C’est ça, t’as raison”, bon ! C’est intelligent ça. Je vous donne un exemple stupide. Quand est-ce qu’un Homme va arriver puis il va voir un bel Homme, il va dire : “Maudit, que t’es beau” !

DM : C’est assez rare !

BdM : C’est rare, hein ! “Maudit, que t’es beau” ! (rires du public).

DM : Une femme, on peut le faire !

BdM : Bon, ben, c’est la même chose au niveau de l’intelligence ! C’est rare qu’on va dire : “Ouais, c’est intelligent ça, c’est intéressant ça” !

DM : C’est quoi le mécanisme qui fait que les gens censurent ça ?

BdM : On n’a pas de générosité. Ça prend de la générosité pour dire à quelqu’un qu’il est intelligent. Ah ! C’est facile de dire à quelqu’un qu’il est intelligent quand il a beaucoup de ça, mais ce n’est pas lui qui en a besoin, c’est l’autre qui en a besoin, là ça prend beaucoup de générosité pour dire à quelqu’un : “C’est intelligent, c’est intéressant ça”… Parce que tout le monde en a des flashs. Il y en a, ça dure un quart de seconde, mais c’est un flash ! (rires du public). Donc on veut rien que des flashs qui durent deux heures ! Mais ça, ça fait partie de la générosité dont je parlais tout à l’heure, et les Hommes n’ont pas suffisamment de générosité.

Puis savez-vous pourquoi est-ce qu’ils n’en ont pas ? Parce qu’ils sont trop occupés, ils ont trop de probème dans leur propre intelligence, parce qu’il ne savent pas, puis ils ne réalisent pas, eux autres, qu’ils en ont de l’intelligence. Parce qu’il y a quelqu’un aussi qui ne leur a pas dit qu’ils en avaient. C’est bon pour tout le monde ça, c’est une pilule pour tout le monde de se faire dire : “Ouais, t’es intelligent”. Ça fait que quand le monde s’habituera, surtout les gens conscients en évolution s’habitueront à se faire dire : “Ouais, c’est intelligent ça”, à ce moment-là, la personne apprendra à prendre confiance. Parce que notre confiance a été détruite.

DM : Oui, c’est vrai !

BdM : Je prends rien que l’exemple du type… Comment il s’appelle le type qui était à l’hôtel à Montréal… Bonaventure… Il y a une exposition de lui, il y a un type que je connais qui est là, puis il n’est pas allé à l’école, il n’était pas bon à l’école, puis il n’avait pas des bonnes notes quand il était à l’école, il a vécu pendant des années, il a questionné son intelligence en tant qu’artiste, pendant des années ! Il en a souffert pendant des années.

Là, il vient de faire une exposition de joaillerie au Salon… Puis il y a quelque chose d’absolument remarquable. Là, il rentre dans son intelligence créatrice, là il est bien ! Il commence à savoir qu’il est intelligent comme artiste ! Il a souffert pendant des années de temps. Pourquoi est-ce que voilà cinq ans, quinze ans, on ne lui disait pas qu’il était intelligent ! Puis il y en a combien de gens comme ça qui n’ont pas de diplôme, qui ne sont pas allés à l’Université, qui cherchent une identité créatrice, parce que l’Homme, il faut que… FIN. Coupure.

mise à jour le 22/06/2024

Retour en haut