CP-226 Les pièges de la parole [fr]

CP-226 Les pièges de la parole

“Les pièges de la parole sont, certes, les plus subtils que l‘Homme en évolution connaîtra. Leur subtilité est fondée sur le principe qu’à partir du moment où l’Homme véhicule une parole plus ou moins occultée, c’est-à-dire une parole plus ou moins …” BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.


Les pièges de la parole sont, certes, les plus subtils que l‘Homme en évolution connaîtra. Leur subtilité est fondée sur le principe qu’à partir du moment où l’Homme véhicule une parole plus ou moins occultée, c’est-à-dire une parole plus ou moins vibratoire, il doit considérer que cette parole n’est pas encore perfectionnée, un peu comme l’eau qui passe par le robinet. L’eau, en effet, passe par le robinet, mais des particules y sont présentes et la contaminent et l’Homme ne réalise pas la présence de ces particules. L’Homme ne réalise pas la présence de ces particules parce qu’à partir du moment où il y a de l’eau dans son robinet, il est beaucoup plus conscient de la présence de l’eau, de la force de l’eau, que de la qualité de l’eau.

Et l’Homme nouveau devra apprendre à percevoir sa parole sur le plan de la qualité et cette qualité n’est pas égoïfiable, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être colorée par les aspects astraux de la conscience planétaire. Moins la parole est astralisable, plus elle est pure, donc plus elle est créative, plus sa puissance est transparente, pénétrante, et de moins en moins choquante. Donc pour l’Homme nouveau, la mesure de la qualité de sa parole sera vérifiable par l’intensité du choc ou des chocs qu’elle peut créer : plus l’Homme pourra parler sans avoir à créer de choc, plus sa parole sera pénétrante et plus elle agira créativement.

La raison pour laquelle l’Homme crée des chocs par la parole, c’est parce qu’il a besoin de se donner une certaine autorité qui n’est pas encore parfaitement créée en lui. Elle s’établit par le choc, mais elle n’est pas créée en lui, c’est-à-dire que l’équilibre entre le double et l’ego n’est pas parfaitement établi, et l’Homme forcément est obligé d’établir son autorité par la voie du choc, au lieu de l’établir, cette autorité, par la voie de la pénétration constante au cours des années, pénétration qui demande, ou demandera de la part de l’ego, une très grande désintoxication, une très grande dépollution de sa conscience astrale, autrement dit une très grande transparence.

La parole, parce qu’elle est dégainée de son enveloppe psychologique, parce qu’elle manifeste un autre niveau de liberté mentale, peut être à la fois créative et servir, et aussi opposément, elle peut être destructive, elle peut facilement empoisonner l’esprit et créer énormément de souffrance. C’est dans ce sens-là que la parole peut être une source d’illusion profonde et qu’elle peut être un piège pour l’Homme en évolution jusqu’à ce qu’il ait parfaitement intégré son énergie et amené cette énergie sous son contrôle.

Tant que la parole sera utilisée chez l’Homme en évolution à travers la voie des chocs, c’est que cette parole ne sera pas parfaitement contrôlée par l’ego donc, elle pourra, dans plusieurs instances, créer chez l’Homme ou chez l’être qui la reçoit une très grande souffrance. Et selon la qualité de sa pollution, autrement dit selon la qualité des voiles astraux qui demeurent encore dans la conscience égoïque, la parole pourra très facilement engendrer chez l’Homme des courants d’énergie qui seront facilement astralisables par celui qui recevra cette parole.

Donc la parole est à la fois une force générative et créative dans la mesure où elle se perfectionne, dans la mesure où l’ego devient transparent. Et cette même parole devient un piège pour l’ego et aussi un piège pour ceux qui la reçoivent dans la mesure où elle est astralisable, dans la mesure où l’ego qui la véhicule se prend pour un être qui la possède. Posséder la parole, c’est un mouvement graduel de l’esprit dans la matière en relation avec l’équilibre que l’ego peut créer par rapport à l’esprit.

La parole n’est pas simplement une chose gratuite, elle se perfectionne, elle se stabilise avec le temps et engendre de plus en plus de paix et de moins en moins de souffrance. Les pièges de la parole sont multiples et ils sont à la mesure des personnalités à travers lesquelles elle passe. Il n’y a aucune parole qui puisse être copiée, il n’y a aucune parole qui possède la même qualité vibratoire parce que toutes les personnalités de l’Homme sont des variantes de la conscience astralisée.

Mais doit venir le jour où la parole s’universalisera, doit venir le jour où la parole sera suffisamment perfectionnée pour que nous ne sentions plus, à travers sa manifestation, la personnalité de l’Homme, mais plutôt la personne de l’être. Et ceci prendra un certain temps parce que les Hommes doivent s’habituer d’abord à elle, ensuite la comprendre, la réaliser dans son mouvement, et ensuite conséquemment la prendre sous leur contrôle, c’est-à-dire contrôler l’énergie de l’esprit qui passe à travers leurs centres.

Ce n’est pas parce que l’Homme a accès à la parole, que l’Homme peut parler au-dessus de la conscience collective, qu’il est nécessairement parfaitement intégré ou qu’il a pleine conscience, parce que la parole au début peut être assimilable à des formes de connaissance, alors qu’en réalité demain, au cours de l’évolution, lors de l’intégration, elle ne sera plus assimilable à des formes de connaissance, elle sera simplement créative, c’est-à-dire qu’elle amènera à l’Homme des notions du réel totalement détachées des infrastructures psychologiques ou psycho-occultes ou psycho-ésotériques de l’involution.

Ainsi la parole sera totalement neuve, et elle sera neuve parce qu’elle sera infinie. Et c’est dans l’infinité de la parole que l’Homme découvrira s’il existe entre lui et elle des barrières : si l’Homme vit l’infinité de la parole, il n’y a plus de barrière entre lui et elle. Mais si l’Homme ne vit que des qualités supérieures de la parole, qualités qui sont temporaires, qualités qui ont été majorées à cause du fait qu’il n’est plus emprisonné dans la cloison psychologique de l’ego, à ce moment-là l’Homme devra reconnaître qu’il existe en lui encore des liens avec la personnalité et que la parole n’est pas encore parfaitement dépolluée, c’est-à-dire limpide, créative et capable de donner à l’Homme ou à l’Humanité des points de référence nouveaux fondés sur son pouvoir créatif et non pas fondés sur une qualité psycho-ésotérique ou psycho-occulte de l’ego en voie d’évolution.

La parole, chez l’être humain, est instinctive mais elle n’est pas créative. Elle est instinctive dans ce sens qu’elle fait partie de la conscience planétaire de l’Homme. Mais avant que l’Homme puisse en arriver à l’utiliser sur un plan de transparence égoïque, il lui faudra prendre conscience que la parole n’est pas nécessairement créative dans la mesure où il l’emploie, parce qu’il est forcément d’un autre niveau de conscience ; elle n’est pas nécessairement créative parce qu’il prend conscience d’autres aspects de lui-même. La parole deviendra créative chez l’Homme à partir du moment où la résistance égoïque à son mouvement perpétuel sera établie chez lui, et le mouvement perpétuel de la parole est équivalent à la présence continue de l’esprit à travers l’ego, et cette mesure de permanence de la parole assurera l’Homme contre l’astralisation de son énergie.

Tant que l’être humain n’en arrivera pas à concevoir, à percevoir, à manifester la parole de façon à ce que cette dernière soit libre de toute forme d’imbriquement égoïque, de toute forme de collusion entre les aspects planétaires de la conscience et l’Homme, cette parole demeurera à être perfectionnée, elle aura besoin d’être ajustée, donc l’Homme sera obligé d’en arriver avec le temps à en contrôler l’énergie afin d’éliminer de la parole toute forme de choc, pour ne faire passer que les éléments créatifs de sa dynamique, créative, universelle, et cosmique. Sinon, la parole cachera des aspects, amènera l’Homme à vivre des pièges, et lui, sera obligé de supporter la continuation de la parole dans l’action, et ainsi il vivra une certaine forme d’initiation. Mais tout ceci fait partie du mouvement de la parole et de son dégagement à travers l’ego en évolution.

Les pièges de la parole sont consistants avec la nature de l’Homme qui n’est pas encore habitué à la relation parfaitement équilibrée avec le double. L’être humain, pendant l’involution, a été seul, il a été seul avec lui-même. Et à partir du moment où il prend conscience d’autres niveaux de vie qui se traduisent, dans l’expérience, sur le plan mental, il a l’impression au début que sa parole est assurée, donc que son action est conséquente avec la parole. Et ce n’est pas le cas, l’action devient conséquente à la parole lorsque la parole devient conséquente à l’équilibre entre l’ego et le double, donc dans la mesure où l’ego devient transparent.

Et c’est à partir du moment où la parole et l’action deviendront conséquentes que l’Homme pourra commencer à bénéficier de la permanence, de la continuité de la relation entre la parole et l’action sur le plan matériel et qu’il pourra s’assurer, sur le plan matériel, d’une continuité de vie où il ne sentira plus la survie, où il se sentira parfaitement supporté par l’énergie de la parole amenée au niveau de l’action. Et c’est là que l’Homme découvrira les grands bénéfices de la conscience créative et qu’il pourra finalement se donner une vie libérée du système, c’est-à-dire une vie libérée des aspects de la survie reliés au système pour entrer dans une vie créativement appointée par sa conscience, donc par sa parole, donc par son action.

Mais les pièges de la parole seront d’une grande subtilité, surtout chez les Hommes qui la prendront au sérieux et qui voudront se donner, à travers la parole, un certain statut. Si l’Homme se donne un statut occulte, ésotérique à travers la parole, il la colore instantanément parce qu’il se sert d’elle pour se glorifier. Même si la glorification n’est pas très grande, n’est pas très apparente, il se sert d’elle pour se glorifier et ceci est un des grands voiles de la parole manifestée à travers l’ego planétaire.

Si nous regardons la parole en elle-même, elle ne fait pas partie des besoins égoïques de l’Homme. Elle fait partie de la conscience créative de l’Homme, elle est le produit de la relation vibratoire entre le double et l’ego, mais elle ne peut pas être assujettie à une forme quelconque de domination par l’ego. Donc si l’ego ne peut pas dominer sa parole, il ne peut que la canaliser.

Mais lorsque l’Homme se conscientise et qu’il commence à canaliser sa parole, il n’a pas conscience qu’il a tendance aussi à la dominer, c’est-à-dire à la caractériser selon les qualités, les aspects ou les défauts de sa personnalité, et c’est là que la parole devient un piège, c’est là que la parole, au lieu de servir l’intérêt de la vie, autrement dit de la conscience en évolution, sert l’intérêt égoïque à un niveau ou à un autre, même si cet intérêt égoïque peut, par ricochet, créer dans le monde ou amener dans le monde des aspects, des connaissances que la parole peut manifester.

Le but créatif de la parole, sa fonction générative, sa fonction universelle, est d’amplifier la relation des différents niveaux de vie qui existent dans le cosmos. La fonction générative de la parole sur le plan matériel de la vie n’est pas encore d‘ordre télépathique, donc elle est d’ordre vibratoire. Elle devient d’ordre psychologique dans sa créativité, mais elle n’est pas encore suffisamment puissante pour traverser l’éther astral de l’Homme, donc elle se fixe dans l’éther astral, c’est-à-dire qu’elle fait vibrer l’aspect astral de la conscience et génère dans ses plans d’énergie suffisamment de force pour créer une sorte de dislocation qui mène à une sorte de perception et, éminemment, à une sorte de conversion de l’énergie que nous appelons pour le moment la conscientisation de l’Homme.

Mais avec l’évolution, la parole deviendra pénétrante, c’est-à-dire que, libérée complètement de la personnalité, elle servira à engendrer sur le plan matériel une force invisible, une force qui pourra de par elle-même, selon sa tonalité, selon sa vibration, engendrer dans l’Homme des perceptions créatives qui lui permettront de réaliser des choses, mais des choses qui ne seront plus contestées par l’ego parce que la parole elle-même n’aura pas été amenée par l’ego.

Si la parole est amenée dans le monde par l’ego, même si cet ego est conscientisé, cette parole peut être contestée par l’ego parce que l’Homme, dans sa forme corporelle sur le plan matériel, ne peut pas engendrer une qualité absolue de sa créativité à moins d’être suffisamment conscient pour réellement apparaître dans sa transparence en relation avec l’Homme.

Donc les pièges de la parole sont nés ou naîtront de l’inhabilité de l’ego de se dégager de la valeur qu’il donne à ses mots ou à ses pensées rendues en paroles, à cause de son inhabilité en tant qu’ego d’être transparent, c’est-à-dire d’être parfaitement libre d’elle. Si l’ego est lié à sa parole, s’il se lie à sa parole, il lui donne une valeur. S’il est libre de sa parole, il ne lui donne aucune valeur. C’est à ce moment-là que la parole devient transparente et qu’elle sert créativement à l’évolution de l’Homme, à l’évolution de l’Humanité à long terme.

La “désinstinctualisation” de la parole demandera que l’Homme ait une très grande conscience du double, c’est-à-dire de la présence de l’esprit en lui. Cette présence de l’esprit se manifestera chez l’Homme selon son évolution, selon sa capacité de supporter la présence de cette énergie sur le plan mental. Mais plus l’Homme évoluera, plus il prendra conscience de la différence entre une parole émanant parfaitement de l’esprit et une parole colorée plus ou moins par le côté astral de l’ego. C’est alors que les pièges de la parole disparaîtront et que cette dernière deviendra parfaitement libre de l’Homme et parfaitement transparente.

Tant que l’Homme n’aura pas saisi la différence entre la parole instinctuelle et la parole créative, il y aura des dangers qu’il crée, à travers cette parole nouvelle, des chocs qui créeront dans le monde de la souffrance. Pour que la parole se “désinstinctualise”, il faut que l’être devienne très calme intérieurement, très balancé émotivement, et de plus en plus mental, c’est-à-dire de plus en plus capable de vivre dans le vide parfait de sa conscience supérieure. C’est dans la mesure où il sera capable de vivre ainsi que l’Homme se libérera des pièges de la parole, et qu’il parviendra finalement à pouvoir l’utiliser dans tous les contextes, à tous les azimuts, sans jamais avoir à s’inquiéter de ses conséquences.

La parole est en elle-même une puissante énergie que l’Homme ne comprend pas encore. Elle fait partie des mystères de l’esprit, elle est contiguë à la descente de l’énergie sur le plan matériel, et c’est avec le temps que l’Homme en découvrira la grandeur, la puissance, la permanence, la continuité, la fonction créative et générative, des pièges qui y sont rattachés, sont formulés par un rythme psychologique qui fait partie de la personnalité ; rythme qui sera graduellement rompu avec l’évolution de la conscience, rythme qui avec le temps, disparaîtra et permettra à l’Homme de voir jusqu’à quel point sa parole ancienne était instinctuelle, alors que sa parole nouvelle est instantanément créative, c’est-à-dire parfaitement dégagée des aspects astraux de sa conscience planétaire.

Une des grandes qualités de la parole manifestée par l’ego transparent, c’est “l’habilité” (capacité) qu’il a de créer dans le monde des liens fondés sur un amour profond et réel entre lui et les Hommes. Non pas un amour glorifiant, mais un amour réel, c’est-à-dire un équilibre parfait entre l’Homme et l’Homme. Si par la parole l’ego crée un amour glorifiant, à ce moment-là c’est un signe que la parole est issue de la bouche d’un être qui se prend pour un maître, au lieu de la bouche d’un être qui ne se prend pour rien d’autre que la manifestation réelle d’une conscience créative qui, en retour, fait de lui un être réel.

Si les pièges de la parole sont reliés à son aspect instinctif, c’est parce que l’Homme n’est pas habitué à la laisser couler en lui sans vouloir la manipuler. L’Homme qui se conscientise perd un peu l’impression qu’il la manipule, parce que ça force des gens à prendre de la précédence sur l’inactivité créative qu’elle possédait avant la conscientisation. Mais de toutes façons, l’Homme qui se conscientise continue à vouloir la posséder, à vouloir en revendiquer les valeurs, et c’est là que les pièges entrent en jeu et que l’aspect instinctif de la parole continue à se manifester à travers l’ego pour engendrer des chocs qui ne font pas partie de la qualité essentielle et créative d’elle-même.

Que l’Homme crée des chocs par la parole, il faut que ces chocs soient issus de la parole libérée de son instinct. À ce moment-là les chocs sont créatifs et servent à l’évolution de l’Homme. Mais si l’Homme crée des chocs par la parole parce que pour une raison ou une autre, il la colore, parce qu’il est piégé par elle, à ce moment-là la souffrance se mélange, s’entremêle avec la créativité et la parole perd de son action évolutive, elle perd de sa force de pénétration, et souvent l’Homme qui la reçoit se fermera à elle, au lieu de s’ouvrir à elle. Peut-être ne se fermera-t-il pas à elle tout de suite, parce que la parole possèdera quand même une certaine nouveauté, mais avec le temps, il se fermera à elle parce que pour que la parole soit permanente, pour qu’elle soit pénétrante, pour qu’elle soit totalement créative, il faut que l’être à long terme en bénéficie et qu’en regardant derrière, il voit qu’elle fut toujours parfaite, juste, et transparente.

L’évolution de la parole fera partie de l’évolution de la conscience, et l’Homme saura un jour reconnaître en lui-même la qualité de sa parole, une qualité qui ne sera pas le produit d’une infatuation avec lui-même, mais une qualité qui sera le produit de l’action instantanée, révélateur de la parole.

La parole créative révèle constamment à “l’ego canal” et transparent des aspects de la vie qui servent à l’amener vers une plus grande harmonie. L’harmonie que cette parole révèle à l’Homme ne peut être fondée sur un apport opaque de l’ego, cette harmonie ne peut être que la construction graduelle de la parole en relation avec les évènements qu’elle clarifie, dont elle instruit l’Homme, dans la mesure où lui est capable de se servir de la parole parfaitement. Et se servir de la parole parfaitement veut dire être capable d’entrer en action parfaite, c’est-à-dire en action qui est le produit de la vision que donne la parole à l’Homme. Si l’Homme, par contre, n’utilise la parole que pour se glorifier, celle-ci cesse d’être rayonnante ; elle devient simplement pulsative et empêche l’être de percer dans la vie et d’agrandir son champ d’action.

Un être qui jouit d’une parole transparente, naturellement agrandit son champ d’action parce que les ego qui seront pénétrés par cette parole, eux-mêmes en viendront à reconnaître l’intelligence de la parole. Et il se créera entre ces Hommes, entre ces êtres, une plus grande fraternité, une plus grande alliance, une plus grande facilité d’interchanger leur dynamique, “d’interallier” leurs fonctions sociales et d’interlocuter parfaitement leurs intentions personnelles. Mais si la parole est piégée et que l’ego ne voit pas les pièges, à ce moment-là elle aura la fonction de restreindre l’ego dans ses relations sociales, elle aura pour fonction de créer autour de lui un cercle de fer qui ne pourra pas être étendu à l’extérieur et qui empêchera d’autres personnes de bénéficier de cette conscience en évolution.

Les pièges de la parole seront subtils, ils seront proportionnels aux sombres côtés de la personnalité, aux “aspects-failles” de la personnalité. Et si l’Homme n’est pas capable de regarder ses aspects, ses failles, objectivement et de travailler à les défaire, de travailler à en transmuter les aspects, la parole deviendra occulte. Elle possédera une certaine autorité, mais cette autorité ne sera pas créative. Ce sera encore une autorité de domination, et l’Homme nouveau ne sera pas un être qui domine, ce sera un être qui échange parfaitement.

Donc la qualité de la parole qui cesse d’être instinctive, qui n’est plus piégée, est celle qui permet à l’Homme de facilement échanger avec d’autres Hommes, afin de permettre que le courant vibratoire et créatif et évolutif de cette parole engendre d’autres courants, et que la parole se répande dans le monde au cours des générations futures. Si la parole, par contre, est colorée, qu’elle est piégée, elle s’enfermera dans un socle dur, dans un socle opaque, dans un socle qui créera autour de lui-même une certaine pulsation dont s’abreuvera l’ego, mais qui retardera le processus purement vibratoire de cette énergie qui ne peut appartenir qu’à un ego rendu transparent par le développement de la maturité et l’assainissement de la conscience.

C’est avec l’expérience que l’Homme découvrira jusqu’à quel point sa parole peut être un piège, c’est avec l’expérience qu’il verra les pièges, et c’est avec la volonté créative de l’ego transparent qu’il contrôlera l’énergie de la parole pour l’amener au niveau de l’Homme, pour l’amener dans le cadre du bénéfice de l’Homme et non pas pour l’amener dans le cadre d’une glorification personnelle. Et ce n’est que l’Homme lui-même qui sait ou qui peut mesurer jusqu’à quel point la parole le glorifie, ce n’est que l’Homme lui-même qui peut sentir une sorte de pulsation intérieure qui flatte l’ego, ce n’est que l’Homme lui-même qui peut amener une correction à une parole qui demeure pour lui un piège, un piège évolué, un piège subtil, un piège faisant partie de l’initiation solaire, mais tout de même un piège.

La transparence de l’ego sera essentielle à la perpétuité de la parole dans le monde, à l’établissement de la parole comme la fondation même de la nouvelle révélation de l’Homme à l’Homme. Mais si l’Homme fait l’erreur de se prendre pour celui qui révèle, s’il fait l’erreur de se prendre pour celui qui a ou manifeste l’autorité ou le savoir ou la connaissance, à ce moment-là la parole perdra de son feu et, avec le temps, elle s’éteindra parce que les Hommes de l’avenir n’accourront plus vers les Hommes, ils percevront simplement qu’il existe dans le monde des centres d’énergie. Et ce sont vers ces centres d’énergie qu’ils seront amenés à se diriger, mais non pas dans la direction d’individus ou de personnalités, mais simplement dans la direction de centres de forces d’où émanera un feu, d’où émanera une science, d’où émanera un confort réel et absolu pour l’Homme en évolution de conscience et prêt à passer de l’involution à l’évolution.

Si la parole est encore instinctuelle parmi ceux qui s’acheminent vers une plus grande conscience, elle ne pourra pas traverser les frontières, elle ne pourra pas traverser les villes, les provinces, elle demeurera totalement locale, périphérique et centrée sur elle-même. Mais si devenue libre de l’instinct, si rendue créative par elle-même et créative dans l’action, elle débouchera dans le monde, dans tous les ports, dans tous les centres et dans toutes les nations, mais dans un mouvement qui ne fera pas partie de l’égoïcité ou de l’égocentricité de l’Homme, mais dans un mouvement qui fait partie de son éternité, dans un mouvement qui fait partie de sa réalité cosmique, dans un mouvement qui fait partie de l’union entre la lumière et l’Homme.

L’Homme en tant qu’ego n’a pas à s’inquiéter de la direction que prend la parole, de l’ampleur qu’elle prend, il n’a qu’à la canaliser, il n’a qu’à être conscient des pièges qui font partie d’elle, parce qu’il est tout de même le fils de l’involution, il est tout de même celui qui a perdu la vue et qui un jour pourra la reconquérir.

Mais la vue ne se reconquiert pas facilement, elle ne se reconquiert pas parce que nous avons des talents, elle ne se reconquiert pas parce que nous avons des facilités, la vue fait partie de la transposition de l’esprit dans la matière, elle fait partie de la réorganisation psychique du moi, elle fait partie du dévoilement réel et profond de ce que fut la personnalité pour laisser naître dans le monde la personne, c’est-à-dire la statuaire réelle et profonde de la lumière à travers la forme, le véhicule au lieu de la toile du tableau qui s’effrite avec les années, qui s’effrite avec le temps parce que les huiles qui y ont été déposées sont impermanentes, alors que la statuaire de l’Homme, formée du marbre le plus solide, formée de la matière la plus pure, dépassera le temps de l’involution de la conscience et se propagera avec l’avenir de l’Humanité, l’évolution de la conscience, le dédoublement éthérique de l’Homme, vers des temps et des espaces, des conditions et des façons qui feront de la parole une puissance créative générée par l’Homme ultimement nouveau, c’est-à-dire parfaitement détaché de ce qu’il fût dans son ancienneté.

Donc les pièges de la parole font partie de l’inconscience de l’involution et aucun Homme n’a le pouvoir de réaliser les pièges tant qu’il ne les a pas réalisés. Et ce n’est qu’au seuil de la réalisation qu’il voit. Et ainsi va l’acheminement de la parole dans le monde, ainsi croît la conscience supramentale dans le monde, ainsi se manifestera dans le monde, avec les générations, les âges, les siècles, ce que nous appelons aujourd’hui l’esprit.

mise à jour le 20/06/2024

Retour en haut