CP-217 Besoin d’avoir une image de soi
“Il existe un phénomène chez l’Homme, un phénomène assez particulier parce qu’il fait partie de sa personnalité et, dans un même temps, il coïncide avec des aspects de lui-même qui n’ont aucune relation avec sa réalité. Ce phénomène c’est l’image que …” BdM
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
Il existe un phénomène chez l’Homme, un phénomène assez particulier parce qu’il fait partie de sa personnalité et, dans un même temps, il coïncide avec des aspects de lui-même qui n’ont aucune relation avec sa réalité. Ce phénomène c’est l’image que nous avons de soi-même.
L’Homme a une image de lui-même parce qu’il pense en fonction de ce qu’il croit être, donc il agit par rapport à ce qu’il pense et il devient, graduellement au cours des années, une manifestation concrète d’une façon de penser, qui ne coïncide aucunement avec son être réel. Il y a des cas où l’Homme, à cause de l’image qu’il a de lui-même, devient prisonnier de cette image et il n’est plus capable, au cours des années, de s’en défaire parce que l’image est devenue, non pas simplement une projection de lui-même, mais elle est devenue une mémoire, c’est-à-dire une façon accumulative de rechercher constamment dans le passé une façon d’être, une manière d’agir qui coïncide avec son état émotif et son état mental. Et même si cet Homme est très intelligent, il deviendra prisonnier de l’image qu’il a de lui-même, parce que cette image deviendra trop forte pour qu’il puisse finalement la briser.
Il ne faut pas oublier que l’image que l’on se fait de soi est toujours une image qui est à la mesure de notre impotence, qui est à la mesure de nos illusions, qui est à la mesure de nos projections. Donc l’image, même si elle est bonne, même si elle semble être bonne, n’est jamais réelle, elle ne peut jamais l’être. Et l’Homme nouveau devra se débarrasser de cette tendance à se créer une image de lui-même ou à vivre par rapport à une image de soi-même parce qu’éventuellement, cette image pourra l’étouffer.
Et c’est justement ce que fait l’image de soi, elle nous étouffe parce qu’elle n’est pas réelle, donc elle n’a pas de vie, donc elle est incapable, sur le plan psychique, de libérer dans l’Homme les énergies nécessaires, les forces nécessaires pour établir un pont entre lui-même dans sa matérialité et lui-même dans son état pur.
L’image que l’on fait de soi souvent nous glorifie. Elle nous glorifie parce qu’elle a tendance à nous assurer une certaine réflexion positive à partir des autres. Et cette image, si elle n’est pas contenue, si elle n’est pas contrôlée, si elle n’est pas éventuellement fracassée, devient un piège. Elle devient un piège pour l’Homme, elle devient aussi un piège pour son esprit. Et c’est plutôt le piège de l’esprit qui est dangereux, parce que l’Homme dépend de son esprit, dans ce sens que plus l’Homme a de l’esprit, moins il est susceptible de nourrir une vie qui ne convient pas à sa réalité. Mais si l’esprit de l’Homme est piégé, si sa source est piégée à cause d’une image que lui s’est fait de lui-même, à ce moment-là l’Homme se trouve dans des draps très dangereux, dangereux dans ce sens qu’il peut en arriver un jour à ne plus pouvoir se sortir d’une situation qui ne convienne pas à son équilibre, tant sur le plan psychique que sur le plan matériel.
L’image que l’on se fait de soi ne peut jamais être réelle, même si elle nous semble bonne, même si elle nous semble opportune, parce qu’elle ne convient pas à notre taux vibratoire, donc naturellement elle nous enlève de l’énergie sans que nous nous en apercevions. Et au cours des années nous perdons graduellement de l’énergie, et vient un temps où nous n’en n’avons plus, c’est-à-dire que vient un temps où nous n’en n’avons pas assez pour réellement créer en nous-mêmes cette révolution profonde, qui demande que l’Homme nouveau soit capable de prendre en main la totalité de son esprit, pour pouvoir faire vibrer dans ses principes une énergie qui lui donnera une pleine satisfaction d’être, autant sur le plan mental que sur le plan émotionnel, vital, et matériel.
Donc, les gens qui ont, ou qui vivent d’une image d’eux-mêmes, sont des gens qui peuvent très très facilement, après un certain nombre d’années, en arriver à vivre des blocages jusque sur le plan matériel, blocages qui deviendront des blocages d’énergie menant à la maladie. Il y a une relation étroite entre l’image que nous nous faisons de soi et les genres de maladie que nous connaissons, parce que l’image que nous nous faisons de soi est une image composée par progression, c’est-à-dire par réflexion graduelle au cours des années, qui crée en nous un état d’énergie susceptible de découler directement de notre état mental ou de notre état affectif.
Donc l’image que l’Homme se fait de lui-même n’est pas particulièrement bonne, même si elle semble être bonne, parce que cette image ne convient pas à une dimension de son être qui doit représenter, même dans la matière, un pont qui unit l’immatériel au matériel. Il faut que l’immatériel, ou l’esprit, ou la lumière dans l’Homme s’unisse avec le matériel d’une façon harmonisante, d’une façon de plus en plus unifiante, afin que l’Homme puisse constamment se tonifier sur le plan matériel. Mais s’il se fait une image de lui-même, il bloquera cette énergie et viendra peut-être le temps, ou le point si vous voulez, où il sera incapable de s’empêcher de vivre de la diminution d’énergie et il deviendra émotivement, mentalement ou même physiquement malade. Donc il y a une relation étroite entre la maladie et l’image que nous nous faisons de soi.
À partir du moment où nous vivons une image de nous-mêmes, nous créons en nous-mêmes des états d’esprit. Qu’est-ce qu’un état d’esprit ? Un état d’esprit, c’est une composante psychologique qui est faite d’émotions et de mentalité subjective, qui représente pour nous une forme de mentation, c’est-à-dire une forme de psychisme qui ne convient aucunement à la réalité de notre lumière. Dans ces états d’esprit, nous sommes des êtres aveuglés par des composantes émotives ou mentales qui naissent de l’image que nous nous faisons de soi, et au lieu de vivre de notre lumière, nous vivons de notre esprit emprisonné dans ces formes, emprisonné dans une façon de penser, une façon de voir, une façon de nous projeter dans le monde.
Il faut très bien comprendre la différence entre l’esprit de l’Homme et la lumière de l’Homme. Il y a une très grande différence. Bien que souvent nous disions que la lumière c’est l’esprit, que l’esprit c’est la lumière, il y a effectivement une différence entre l’esprit de l’Homme et la lumière : la lumière, elle est cosmique, elle est prépersonnelle, elle est sans identité, elle est purement créative, elle est originale, elle est source, elle est pouvoir. L’esprit de l’Homme c’est le mouvement de cette lumière à travers ces plans qui, au cours de l’évolution, ont créé des aspects plus ou moins évolués que nous appelions dans le passé l’âme et que nous appellerons demain l’esprit pur, c’est-à-dire la lumière dégagée de mémoire.
Si l’Homme qui vit d’une image qu’il se fait de lui-même ne comprend pas la différence entre cette image et son état réel, il vivra pendant des années d’un esprit qui n’est pas parfait, qui n’est pas pur, donc il vivra de certains liens avec la mémoire, il vivra de l’âme, il vivra d’une expression de cette énergie inférieure. Et avec le temps cette énergie le conduira à des états d’esprit, c’est-à-dire à des diminutions de lumière qui feront de lui un être non totalement développé, non totalement perfectionné, donc un être incapable de sentir la totalité de son identité, donc incapable de surgir instantanément dans la vie pour corriger les abus qui coïncident avec l’image qu’il se fait de lui.
L’image que l’on se fait de soi-même ne peut pas correspondre au taux vibratoire réel de notre identité. L’image que nous nous faisons de nous-mêmes, même si elle est très belle, même si elle est glorifiante, ne peut pas représenter pour l’Homme la totalité de sa lumière parce que cette image, elle est fondée sur des aspects qui conviennent à sa personnalité involutive, sur des aspects qui conviennent à son insécurité, sur des aspects qui conviennent à sa nature morte. Et bien que la nature morte de l’Homme semble souvent être très vivante, vous regardez après quelques années, et vous voyez que cette vitalité, dans le fond, elle n’est pas réelle parce que nous vivons, quelque part dans le temps, une brisure, une rupture de notre machine. Et la machine humaine ne doit pas, n’est pas supposée succomber à des états d’esprit, la machine humaine est supposée être capable de vibrer à l’unisson avec l’énergie de la lumière de l’Homme.
Donc si nous connaissons ou nous vivons des images de soi, il est grand temps que nous puissions commencer à les défaire, à les démanteler, ces images, afin de pouvoir laisser passer en nous cette énergie qui est créative, qui est neuve, qui ne fait pas partie de la personnalité, qui ne fait pas partie de l’ego, mais qui fait partie de la totalité de l’Homme et qui doit descendre dans la matière de l’Homme pour que ce dernier se transforme, pour que ce dernier devienne réellement vital, pour que ce dernier devienne réellement, créatif, heureux, plein, rempli à 360°.
Et vous direz : “Mais comment peut-on voir, savoir, comprendre que nous vivons d’une image de nous-mêmes”… Je vais vous donner un point de référence très simple. Nous vivons de l’image de soi-même quand nous avons une impression de nous-mêmes d’être plus ou moins favorisés sur le plan de la personnalité. Et cette image de nous-mêmes, elle est totalement en relation avec le monde extérieur et elle ne peut pas être créative parce que le monde extérieur n’est pas, pour l’Homme, le point central de sa vie ; c’est le monde intérieur qui est pour l’Homme le point central de sa vie, c’est son être. Donc l’image que nous nous faisons de nous-mêmes ne peut pas donner à l’Homme l’équilibre, sur le plan de l’énergie, dont il a besoin pour être parfaitement bien dans sa peau.
Si une personne a l’image de lui-même qui le glorifie, cette personne bénéficie d’impressions venant de l’extérieur. Si une personne vit une image négative d’elle-même, elle aussi subit la valeur négative d’impressions venant de l’extérieur, donc c’est toujours un phénomène de comparaison, alors que l’Homme nouveau, l’Homme créatif, l’Homme intégral, ne peut pas se comparer ni favorablement, ni défavorablement parce qu’il est un agent créateur, c’est-à-dire qu’il est l’expression créative de son énergie, et c’est à ce moment-là que cette énergie descend en lui, alimente ses principes pour faire de cet être, un être de plus en plus intégré, en fusion, de plus en plus un être unifié à sa réalité.
L’image que nous nous faisons de nous-mêmes, l’habitude reliée à cette manufacture d’images, constitue pour l’Homme le plus grand danger en ce qui concerne l’équilibre de ses forces psychiques, l’équilibre en lui de la lumière avec ses principes planétaires. Et puisque la lumière est une énergie absolue, elle ne peut pas être, à long terme, déviée de son mouvement, et la résultante de cette déviation, si elle existe, et elle existe chez l’Homme, c’est la maladie, c’est-à-dire le désordre psychique, sur le plan mental, sur le plan émotionnel, sur le plan vital, et éminemment, sur le plan matériel.
Vous direz : “Mais il faut quand même dans la vie que nous ayons une image de nous-mêmes, il faut que nous ayons une image qui nous donne une impression de ce que nous sommes”. Et je vous dirai : l’impression que vous avez de ce que vous êtes, qu’elle soit favorable ou qu’elle soit défavorable, n’est pas réelle, donc vous n’avez pas besoin d’image de vous-mêmes. Évidemment, se libérer de l’image que l’on a de soi n’est pas facile parce que cette image constitue le principe moteur de notre personnalité ou du développement de notre personnalité, mais nous devons comprendre, par contre, les lois de l’énergie, nous devons comprendre que l’énergie créative en elle-même est un soutien absolu pour l’Homme, elle est un soutien absolu à tous les niveaux. Et l’Homme, l’ego, qui se conscientise doit apprendre graduellement au cours des années à pouvoir vivre en relation créative avec cette énergie sans toujours ramener dans sa vie une image qui ne constitue d’aucune façon un point de repère absolu pour sa qualité de vie mentale, émotionnelle, vitale, ou matérielle.
Pour que l’Homme soit bien dans sa peau, il faut qu’il ait un référent absolu. Et ce référent absolu, c’est l’absence de l’image que nous avons de soi. À partir du moment où l’Homme n’a plus d’image de lui-même, il entre, ou il devient, ou il crée, le référent absolu de son être, donc il entre dans son identité et il commence à être parfaitement bien dans sa peau parce qu’il n’a plus besoin de se mesurer d’aucune façon, positivement ou négativement, face à sa réalité ; il est dedans, et il se sied bien dedans.
La création de l’image de soi constitue chez l’Homme involutif une aggravation constante dans sa vie. Une aggravation parce qu’il ne pourra jamais vivre, bénéficier pleinement de cette image, qu’elle soit négative ou positive, parce que l’énergie créative de son être voudra toujours aller au-delà et plus loin que le statu quo de l’ego. L’image que l’on se fait de soi est un statu quo, c’est une barrière temporaire plus ou moins élevée et la lumière de l’Homme voudra toujours aller plus loin, elle voudra toujours définir la réalité de son principe de liaison avec lui, parce que la lumière, elle est créative, elle est constamment en voie d’évolution, elle est constamment en voie de mouvement et elle veut toujours participer à la vie matérielle de l’Homme. Donc elle veut constamment travailler sur ses principes pour l’amener, cet Homme, éminemment, à une conscience intégrale, c’est-à-dire à une conscience capable de supporter l’absence totale d’imagination, l’absence totale d’image de soi, l’absence totale de versions que nous avons de nous-mêmes.
À travers l’image de soi, nous nous créons des versions de nous-mêmes et éventuellement, nous en arrivons petit à petit à croire à ces versions de soi. La preuve c’est que nous nous disons : “Mais, eh oui, c’est vrai, je suis comme ça, mais je peux pas changer ma situation parce que je suis rendu déjà trop avancé en âge”.
Ça va très loin, le phénomène de l’image que l’on a de soi. Un Homme qui n’est pas capable à 15 ans, à 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, 60 ans, qui n’est pas capable de se changer, autrement dit de se transformer parce qu’il a l’impression que l’image qu’il a de lui-même est trop avancée, elle fait trop partie de sa caractéristique humaine, c’est un Homme qui est fatalement lié aux lois de l’involution, qui est fatalement lié aux lois de la dégénérescence, qui est fatalement lié aux lois de la mort.
Il faut bien comprendre ce que nous voulons dire par “l’image que nous nous faisons de soi”. Il faut le comprendre dans ce sens que ceci signifie que tout Homme, tout être planétaire, constitue une dimension inférieure à son potentiel de vie, même si l’image qu’il a de lui-même est glorifiante. Le potentiel de vie de l’être est toujours au-delà de la polarité du bon ou du mauvais, du grand ou du petit. L’intégration de l’énergie de l’Homme est un phénomène cosmique, c’est un phénomène d’unification entre la matière et l’esprit pur, c’est un phénomène de régénération, c’est un phénomène de fusion, donc ce n’est pas un phénomène de quantification, de comparaison avec des valeurs qui font partie de la conscience planétaire.
Pour que l’Homme en arrive à se libérer de l’image qu’il a de lui-même, il faut qu’il en arrive à posséder une grande force intérieure, une grande foi intérieure, et pour aller plus loin que le mot “foi” que je n’aime pas, il faut qu’il en arrive à être capable de se désengager ultimement de ses craintes ou de ses ambitions personnelles. Et lorsque nous parlons d’ambitions personnelles, nous ne parlons pas d’ambitions personnelles en ce sens que l’Homme ne doit pas avoir d’ambitions personnelles, nous parlons d’ambitions personnelles dans le sens que l’Homme a tendance à vouloir, à travers sa personnalité, ambitionner sur son être.
L’Homme ne peut pas ambitionner sur son être, mais son être peut ambitionner sur lui. Et c’est lorsque l’être de l’Homme, la lumière de l’Homme, ambitionne sur la personnalité, lorsque la lumière de l’Homme ambitionne sur l’image qu’il a de lui-même, c’est à ce moment-là que l’Homme, dans son égoïcité, dans son egocentricité, dans la valeur qu’il se donne, qu’elle soit bonne ou qu’elle soit mauvaise, que l’Homme craque, autrement dit que l’Homme se transforme, qu’il devient nouveau, qu’il devient réel, qu’il devient le mouvement même de la lumière à travers les principes humains, planétaires d’une conscience en évolution.
L’image que l’on se fait de soi constitue en réalité un blocage, un mur. Et ce mur intervient constamment, à tous les niveaux de notre vie, pour faire de l’Homme un être incapable de vivre et de bénéficier de l’ambition de sa lumière sur ses principes. C’est la lumière de l’Homme qui doit ambitionner sur ses principes inférieurs afin de faire vibrer ses principes, afin de les élever en pouvoir, afin de les élever en termes de vie, de vitalité. Mais si l’Homme veut, lui, à partir d’une image qu’il se fait de lui-même, image qui soit inférieure ou supérieure, ambitionner sur la vie, il ne pourra pas le faire parce qu’il sera coupé constamment de la vie, donc éventuellement, bénéficiant temporairement une image positive de lui-même, il se rendra malade.
C’est ce qui se produit avec les gens qui fonctionnent, des gens dans la société qui à 45 ans commencent à sentir la rupture de la machinerie, ainsi que les gens qui, à cause de l’état mental inférieur, sentent, après un certain nombre d’années, qu’ils n’ont pas réussi leur vie ; dans les deux cas, l’Homme vit d’une image qui n’est pas réelle parce que, dans les deux cas, il s’est créé un mur, que le mur soit doré ou que le mur soit sans coloration, c’est tout de même un mur.
Et c’est lorsque l’Homme aura compris ceci qu’il réalisera que la permanence de sa conscience ne peut pas être manifestée tant qu’il aura suffisamment d’espace dans le mental à cause de son émotivité, à cause de sa mémoire, pour se créer une image, une ombre, sur ce mur qui, dans le fond, représentera toujours pour lui son impuissance. L’image que l’on a de soi est une perception faussée de notre réalité.
Plus l’Homme se conscientisera, plus sa perception de lui-même deviendra réelle, deviendra intégrale, deviendra foncièrement sans coloration. Donc plus l’Homme se conscientisera, plus il aura une perception de lui-même et moins il aura d’image de lui-même, et la perception de soi ne pourra pas être ajustée à l’émotif ou au mental de l’ego, ce sera simplement une perception de soi, c’est-à-dire une réalisation à un niveau ou à un autre du mouvement de l’énergie à travers l’Homme. Donc comprendre la différence entre la perception de soi et l’image que l’on a de soi-même, c’est très important, parce que c’est là que l’Homme pourra commencer finalement à mettre le doigt sur un aspect de sa réalité.
La perception de soi sera toujours plus difficile à définir parce qu’elle sera de plus en plus au-delà de la forme, elle sera de plus en plus simplement créative, alors que l’image de soi est beaucoup plus facile à définir. C’est beaucoup plus facile pour l’Homme de mettre le doigt sur l’image qu’il a de lui-même que sur la perception qu’il a de lui-même. La perception, c’est le mouvement de la lumière à travers ses principes. Plus il est conscient, plus cette perception est grande, plus elle est réelle, plus elle est intégrale, moins elle est facile à définir, mais de l’autre côté, plus elle est. Alors que dans le cas de la vision ou de l’image de soi, le mouvement de l’ego est plus graphique, l’ego peut plus facilement constater, sentir une sorte de contour de lui-même, alors que lorsque l’Homme a une perception de lui-même, une perception de plus en plus intégrale, ça devient de plus en plus difficile pour lui de sentir le contour de cette perception parce que justement, c’est le mouvement de l’énergie en lui qu’il perçoit à travers ses principes.
L’image que l’on a de soi ne peut pas engendrer dans l’Homme la permanence de sa paix d’esprit, parce que cette image, elle est fondée sur des principes de vie extérieurs à sa réalité. Ce n’est que lorsque l’Homme entrera dans la perception de son être qu’il commencera à sentir cette paix, cette permanence de paix en lui-même, cet état d’esprit réellement assis sur une conscience absolue. Et c’est là que l’Homme passera de l’existence à la vie, et c’est là que ses principes s’équilibreront, que ses forces intérieures s’ajusteront et qu’il pourra commencer à bénéficier de son être, de sa lumière, et dans un même temps, participer à l’activité créative de son esprit sur le plan matériel d’une façon qui convienne parfaitement aux normes de la vie.
L’image que l’on a de soi ne peut convenir qu’à l’impression que l’on a de soi, alors que la perception que l’on a de nous-mêmes ne peut convenir à rien qui fasse partie de notre personnalité. La perception que l’on a de nous-mêmes fait partie du mouvement de la lumière dans l’Homme. Et cette perception, elle est totalement désengagée de l’aspect graphique, c’est-à-dire de l’aspect émotif et mental de la conscience égoïque, alors que l’image que l’on a de soi-même fait réellement partie des composantes émotives et mentales de l’ego. Et nous pouvons facilement voir à travers cette image non pas une perception réelle de soi-même, mais une impression calculée de soi-même.
Donc, voyez la différence entre l’image, la perception et l’impression. Vous verrez que dans l’image il y a une projection égoïque, vous verrez qu’il y a une impression égoïque, mais vous ne sentirez pas de perception réelle. Si vous êtes plus conscients ou si vous êtes de temps à autre très conscients, vous verrez, la perception de soi est ultimement indéfinissable, et que dans cette perception de soi, l’impression de soi et l’image de soi-même n’existent pas.
Et plus l’Homme se conscientisera, plus il passera de l’impression de l’image à la perception, et plus il sentira ce bien-être, cet état d’esprit ultimement décoloré, cet état d’esprit qui lui permettra finalement de commencer à sentir l’unité dans la totalité. C’est là que l’Homme pourra finalement commencer à comprendre que la vie de l’ego sur le plan matériel est extrêmement créative lorsque ce dernier ne vit plus d’image, parce que justement, le mur qui a bloqué l’énergie a été finalement rompu et finalement l’ego s’aperçoit que la vie, elle est derrière lui, que le mouvement de l’énergie est derrière lui, et que dans ce mouvement, l’image et l’impression de soi se réduisent de plus en plus à des ombres, pour laisser finalement place seulement à la lumière de l’Homme, c’est-à-dire au bien-être dans l’Homme, parce que la lumière de l’Homme c’est le bien-être dans l’Homme.
L’Homme pourra mesurer sa lumière lorsqu’il pourra sentir le bien-être. Il y a une relation parfaite entre le bien-être et la lumière. Lorsque l’Homme sent le bien-être en lui-même, il y a en lui-même plus de lumière, et lorsque le bien-être de l’Homme deviendra permanent, la lumière sera permanente, à ce moment-là l’Homme n’aura plus besoin d’image de soi pour vivre, il n’aura plus besoin d’impression de soi pour se nourrir parce qu’il sera nourri de l’intérieur au lieu d’être nourri pas des mécanismes périphériques à sa réalité.
L’image que l’on a de soi-même est toujours une image ou une impression que nous voulons garder, c’est-à-dire une impression que nous voulons sentir, même si cette image que l’on a de soi-même n’est pas bonne. Écoutez bien ceci, je dis : même si cette image que l’on a de soi-même n’est pas bonne. Parce que même dans l’image de soi qui n’est pas bonne, qui n’est pas favorable, l’Homme, l’ego s’écoute, et c’est parce que l’ego s’écoute qu’il est capable de continuer à nourrir cette image qu’il a de soi parce que, même si elle n’est pas bonne, il n’a pas besoin de faire l’effort réel de la volonté pour la transformer.
L’ego peut se jouer des jeux absolument subtils. L’ego peut vivre, connaître une image de soi qui n’est pas bonne, la garder, l’aimer, vouloir la changer, mais ne pas pouvoir la changer, parce que dans le fond il ne veut pas la changer, parce que dans le fond il n’a pas la volonté nécessaire pour la changer, parce que dans le fond il n’a pas la volonté, point final. Vous comprenez ?
Je prends l’exemple de l’image négative que l’on a de soi parce que c’est plus facile de ne pas comprendre que l’image que l’on a de soi qui est négative, que cette même image, nous voulions la garder, c’est plus facile de ne pas comprendre ceci que de ne pas comprendre l’image qui est plutôt favorable, parce que nous aurions la tendance à croire que l’ego qui n’a pas une bonne image de soi veut réellement l’éliminer, cette image de nous-mêmes, et qu’il est prêt à le faire, qu’il est capable de de faire, qu’il n’est pas intéressé à cette image.
Et je vous dis que ce n’est pas le cas : l’ego qui n’a pas une image positive de lui-même est aussi prisonnier de cette image que l’ego qui a une bonne image de lui-même. Pourquoi ? Parce que la force, la volonté, la puissance, la clarté, la lumière, la perception, nécessaires pour transformer à fond son état d’esprit, devient pour lui presque Terre-Neuve, devient pour lui presque prométhéen.
Et c’est là que nous faisons face à des situations où nous trouvons des personnages, des personnes, des personnalités plutôt, qui réalisent qu’ils vivent avec une image de soi qu’ils veulent ou qu’ils voudraient bien faire sauter, cette image d’eux-mêmes, mais qui ne sont pas capables. Pourquoi ? Parce qu’ils aiment cette image, parce qu’en aimant cette image, ils s’empêchent d’être obligés de réellement travailler la terre de leur inconscience, donc ils continuent leur petit chemin, ils continuent leur petit état, et les années passent, les décennies passent et ces êtres se retrouvent, après un certain nombre d’années, prisonniers ou prisonnières d’une congestion interne, d’un blocage interne qui devient naturellement de plus en plus difficile à transformer. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont toujours leurrés, ils ont toujours voulu ou consenti, ce qui est plus juste, à demeurer dans une sorte de situation psychologique mentale et émotive, plutôt que de naître à nouveau dans une nouvelle condition, créée par eux-mêmes, avec leurs forces.
Donc il est très important pour l’Homme de comprendre que ce n’est pas seulement l’Homme qui a une image bien colorée de lui-même, qu’il veut la garder, mais même l’Homme qui a une image diminutive de lui-même, lui aussi veut la garder, cette image, parce qu’il a peur de faire surgir en lui les forces qui mettraient par terre ses fantaisies, ses imaginations, ses fantasmes. Donc, que nous regardions l’image que l’on a de soi à partir de l’image positive jusqu’à l’image négative, nous demeurons tout de même prisonniers de cette image.
Et l’Homme nouveau sera obligé, sera amené par les forces de vie pénétrantes, à transmuter son être, autrement dit à prendre sous son contrôle le cinéma psychologique de son mental pour finalement se créer une pièce de théâtre réelle où lui deviendra acteur, au lieu d’être simplement une projection sur l’écran psychologique de son moi.
Donc l’Homme nouveau deviendra tridimensionnel, il deviendra acteur sur une scène, il ne sera plus simplement bidimensionnel ou une projection sur un écran imaginaire, et le passage de l’écran à l’espace libre sera à la mesure de sa puissance interne, sera à la mesure de sa créativité interne mais surtout, sera à la mesure de la souffrance que la vie qui voudra le pénétrer pourra créer afin de le libérer, afin de fusionner avec lui, afin d’entrer en harmonie avec lui.
C’est pourquoi je dis qu’aucun Homme, dans un cycle de vie ou dans un autre, n’est à l’abri de sa propre lumière. Il peut être à l’abri de sa lumière dans une vie, mais dans une autre, il ne le sera pas. Il peut être à l’abri de sa lumière dans une période de sa vie, mais dans une autre période, il ne le sera pas, que l’image de lui-même soit grande ou qu’elle soit petite, parce que la lumière brûle, la lumière transforme, elle transmute, elle fait éclater l’Homme ancien et elle donne naissance à l’Homme nouveau, selon sa propre loi, selon sa propre dimensionnalité, c’est-à-dire selon la nature cosmique de sa réalité.
mise à jour le 20/06/2024