CP-147 L’introversion et l’extraversion
“L’Homme peut intérioriser ou extérioriser sa personnalité selon le besoin. Mais rares sont les Hommes qui vivent un équilibre entre l’intériorisation et l’extériorisation de leur personnalité. De sorte que leur vie, très souvent, est agitée, soit de …” BdM
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
L’Homme peut intérioriser ou extérioriser sa personnalité selon le besoin. Mais rares sont les Hommes qui vivent un équilibre entre l’intériorisation et l’extériorisation de leur personnalité. De sorte que leur vie, très souvent, est agitée, soit de l’extérieur, ou infirmée, soit de l’intérieur. Dans les deux cas, il y a déséquilibre et l’Homme se sent malheureux, l’Homme ne se sent pas parfaitement ajusté et il ne possède pas non plus le plaisir d’être lui-même, c’est-à-dire de posséder à la fois des aspects internes et à la fois des aspects externes d’une personnalité qui sous-entend une relation étroite entre l’intérieur et l’extérieur de lui-même.
Certaines personnes ont une très grande sensibilité, mais ne peuvent exprimer cette sensibilité. Elles ne peuvent la vivre qu’à l’intérieur d’elles-mêmes. Elles n’ont que ce que nous appelons une personnalité introvertie. Et ceci est malheureux parce que souvent, ces êtres ont une grande capacité de sentir, de ressentir. Mais malheureusement, ils sont infirmés par le fait qu’ils ne peuvent pas rendre à l’extérieur d’eux-mêmes cette grande sensibilité. Et souvent elle se retourne contre eux et elle les diminue à un tel point qu’éventuellement, ils deviennent de plus en plus intériorisés, et certains mêmes deviennent terrorisés par le monde extérieur.
L’équilibre entre les deux aspects de la personnalité peut se construire, graduellement, au fur et à mesure que l’Homme réalise que son intériorisation ou que son extériorisation est la manifestation de certaines failles, si elle va à outrance. On dira, par exemple, d’un être qui possède une personnalité très extravertie ou trop extravertie, qu’il prend trop d’espace, qu’il se manifeste trop ou qu’il n’a pas la mesure de lui-même. Une telle personne sera certainement appréciée par ceux qui sont introvertis, par ceux qui manquent justement de cette composition dans leur personnalité, appréciée dans ce sens qu’ils verront dans la personnalité extravertie des aspects qui leur manquent.
Mais d’un autre côté, une même personnalité, ou une telle personnalité, en relation avec d’autres personnes, qui sont suffisamment équilibrées dans leur personnalité, se verra pointée du doigt parce qu’elle représentera trop d’expression. Elle sera fatigante cette personnalité, on voudra bien être avec elle, mais pour un certain temps, pas trop longtemps. Autrement dit, on aura une mesure de ce que l’on peut supporter d’une telle personnalité.
Dans l’autre cas, dans le cas de la personnalité introvertie, on n’aura pas de plaisir avec elle, Elle sera trop banale, même si elle est très sensible, même si elle est grande, même si elle est bonne, cette personnalité. Il n’y aura pas suffisamment d’échanges entre elle et d’autres personnes. Donc à ce moment-là, on ne voudra pas d’elle dans un certain milieu, on ne voudra pas côtoyer avec elle, parce qu’on sentira constamment le besoin de la supporter. Autrement dit, cette même personnalité ne prendra pas suffisamment d’espace.
Dans le cas de l’introversion ou de l’extraversion, il y a un équilibre et l’équilibre c’est un équilibre d’espace, l’être humain doit prendre l’espace qui lui convient, dans la mesure où il est capable à un certain moment, dans sa vie relationnelle, de vivre en parfait équilibre sa relation avec les Hommes.
L’être humain doit savoir quand se retirer, quand s’avancer. C’est un peu comme un ballet, la vie, le relationnel. On ne peut pas toujours être le centre de la vie. De temps à autre, il faut se retirer pour donner à d’autres personnes la chance, l’opportunité, d’être le centre. D’un autre côté, on ne peut pas toujours être retiré du centre non plus. De temps à autre, il faut soi-même se manifester dans le centre. Et savoir ceci, savoir cet équilibre, connaître cet équilibre, le réaliser instantanément, ça fait partie de la maturité de l’Homme, ça fait partie de sa conscience, ça fait partie de son équilibre, ça fait partie de la beauté de sa personnalité, ça fait partie du poids parfaitement équilibré entre l’interne et l’externe.
C’est une composition qui fait partie de la vie, de l’évolution de la vie, de l’évolution de la conscience. Et l’Homme qui est piégé, soit par l‘introversion ou l’extraversion, doit le réaliser car dans les deux cas, il y a une faille. C’est-à-dire qu’il y a un manque d’équilibre, un manque d’échanges parfaits entre lui-même et d’autres.
Mais découvrir cette faille, ce n’est pas facile parce que l’ego ne se voit pas, l’ego ne se rend pas compte de lui-même, il n’a pas la juste mesure de lui-même. Et découvrir cette faille, ça fait partie de l’évolution de l’Homme, de l’évolution de la conscience, de la maturité de l’ego, de la compréhension interne de ces mécanismes qui soit le poussent à s’extérioriser d’une façon qui peut devenir désavantageuse pour les autres et seulement en apparence, avantageuse pour lui. Et dans le cas de l’introversion, d’une façon qui est nettement désavantageuse pour lui et plutôt avantageuse pour les autres, dans un sens particulier du terme, dans ce sens que ceux qui sont extravertis pourront facilement prendre l’avantage sur ceux qui ne le sont pas.
Donc dans la recherche d’équilibre entre l’introversion et l’extraversion, il faut savoir reconnaître ce qui en nous, nous pousse à l’introversion ou à l’extraversion. Il faut pouvoir mettre le doigt dessus. Et les évidences de notre introversion ou de notre extraversion sont beaucoup plus apparentes que nous le croyons.
Cependant, il faut aller beaucoup plus loin que la simple observation de soi pour régler le problème. Il faut réellement se prendre en main et ajuster les mécanismes en nous qui font de nous des êtres introvertis ou des êtres extravertis, pour que nous en arrivions un jour à être des êtres parfaitement balancés et parfaitement harmonisés, capables de vivre une vie intérieure et capables aussi de l’exprimer dans le monde, cette vie, avec équilibre, afin que les gens puissent nous apprécier, afin que nous puissions les apprécier et afin que nous puissions ne pas nous déprécier en les appréciant trop, parce que nous-mêmes sommes introvertis.
Donc il y a toute une étude de l’Homme, toute une étude de ces mécanismes, qui doit être réalisée, faite. Et ceci se fait petit à petit, graduellement, à partir du moment où l’on a réalisé de quel côté nous penchons. Nous pouvons par exemple découvrir que, dans l’extraversion, il y a souvent des mécanismes d’orgueil, de vanité, qui ont tendance à nous projeter vers l’extérieur, à faire de nous des clowns, à faire de nous des êtres avec panache. Dans le cas de l’introversion, nous voyons des êtres qui sont trop simples, trop naïfs, qui n’ont pas suffisamment de fierté, et ceci à tendance à leur retirer la capacité de s’exprimer et à faire de ces êtres-là des êtres sans panache, c’est-à-dire des êtres qui n’ont aucune mesure de leur valeur, qui n’ont aucune capacité à faire valoir leur valeur et qui vivent des vies absolument abominables sur le plan intestinal.
En général dans la vie, les gens qui ont un certain succès sont des gens qui sont plutôt extravertis qu’introvertis. La raison est très simple : c’est que pour avoir du succès, il faut échanger. Et pour échanger, il faut avoir la capacité d’être extravertis, c’est-à-dire de rendre à l’extérieur de soi-même, ce que nous avons dans le ventre. Par contre, ces gens qui ont du succès parce qu’ils sont extravertis, sont souvent des êtres qui ont une sensibilité interne très très diminuée. Ils vibrent réellement à la surface d’eux-mêmes. Et si nous regardons à l’intérieur de ces êtres, nous voyons qu’il n’y a pas grand-chose, qu’il y manque quelque chose. Et très souvent on se fatigue de ces êtres, on travaille avec eux, on joue avec eux, on fait des choses avec eux, ils sont nos patrons, donc nous sommes obligés de les vivre, de les supporter, mais d’un autre côté, nous ne voudrions pas vivre avec eux toute une vie.
Dans l’autre cas, vous avez des êtres qui sont introvertis, qui sont sensibles, qui ont une grande couleur interne, qui souffrent, qui voient ce qui se passe dans le monde et qui n’en reviennent pas et qui ne sont pas capables de trafiquer avec le monde parce que dans leur passé, il y a eu trop d’expériences qui leur ont enlevé la capacité d’être un peu plus forts d’eux-mêmes, enracinés en eux-mêmes, pris d’une conscience d’eux-mêmes qui aurait pu les rendre un peu plus extériorisants.
Mais que ce soit un cas ou l’autre, il doit se développer une certaine conscience, c’est-à-dire une certaine intelligence de la réalité psychologique de l’être qui est introverti ou extraverti. L’être doit comprendre, réaliser, voir, sentir, que sa nature, son état psychologique peut être insuffisant dans les deux cas. Et que, pour bien vivre avec les Hommes, il faut ajuster cette dimension de notre personnalité, afin de pouvoir puiser dans l’autre cas si nous sommes l’un, les qualités qui font partie de cette nature humaine, l’introversion ou l’extraversion.
L’être introverti doit commencer à raffiner ses outils, à transpercer le mur de sa carapace, pour commencer à vivre un peu de ce parfum qui existe dans la personnalité extravertie. L’être qui est extraverti, trop extraverti, doit commencer à se rentrer le cou dans sa carapace, peut-être se former un peu une carapace, afin d’avoir un peu plus d’allure, un peu plus de mesure.
Mais ce qui est étrange dans le cas de l’introversion à outrance ou de l’extraversion à outrance, c’est que le mécanisme de base est le même pour les deux êtres : l’insécurité. Que vous soyez introverti, vous êtes “insécure”, que vous soyez trop extraverti, vous êtes “insécure”. L’insécurité a la faculté ambivalente d’être à la source même de ces deux malfonctions de la personnalité, de ce déséquilibre, si vous voulez, dans la personnalité.
C’est l’insécurité qui crée, chez l’être introverti, l’impression qu’il n’est pas suffisamment intelligent, qu’il n’est pas suffisamment présent, qu’il n’est pas suffisamment beau, qu’il n’est pas suffisamment grand. C’est l’insécurité qui crée, chez l’être extraverti, l’impression qu’il est très grand, très présent, très beau, très ci, très ça.
Donc là où il faut commencer, si on veut équilibrer notre personnalité, c’est en regardant si réellement, dans notre manifestation, introvertie ou extravertie, il y a de l’insécurité. Et s’il y a insécurité, comme nous le découvrirons, à ce moment-là nous pouvons commencer à travailler dessus.
Cependant l’insécurité de l’introverti n’est pas la même insécurité que celle de l’extraverti. L’introverti découvre, dans son insécurité, une sorte d’impalpabilité de lui-même : il est incapable de se palper, il est incapable de se sentir, il est incapable de se mesurer, il est incapable de se prendre concrètement, de se saisir concrètement. Il semble difficile pour lui de se définir. Il ne connaît pas son contour, il ne connaît pas sa surface. Tandis que l’être extraverti, lui, connaît son contour, connaît sa surface. Il peut se sentir, il peut se mesurer. Et il se mesure toujours aux autres, il se sent toujours vis-à-vis des autres.
Mais l’insécurité chez l’être extraverti est beaucoup moins apparente, parce qu’elle semble être de la sécurité. Elle semble être fondée sur un ego solide, lorsqu’en fait, elle est fondée sur une solidité qui tient de son homogénéité par le fait que des mécanismes en lui, depuis la jeunesse, ont été instaurés, qui lui donnent l’impression d’être fait de toute une pièce. Mais prenez un marteau et donnez un petit coup de marteau sur cette pièce qui semble être homogène et vous verrez qu’elle se fracture en mille morceaux. Tandis que chez l’être introverti, vous n’avez pas à donner de marteau, vous ne pouvez même pas vous permettre de donner de marteau, à la pièce, parce qu’elle se défait d’elle-même. Vous n’avez qu’à souffler et elle se fracture.
Donc dans les deux cas, vous avez une possibilité de fracturation, de brisure. Donc dans les deux cas, vous avez un fondement qui n’est pas réel. Et c’est là que l’Homme doit réellement travailler pour en arriver à se construire un équilibre parfait entre la qualité essentielle de l’extraversion et la qualité essentielle de l’introversion, afin qu’il se développe une personnalité parfaitement équilibrée, parfaitement plaisante, personnalité qui ne souffre pas, lorsqu’elle est introvertie, de ne pas être extravertie et qui ne souffre pas, lorsqu’elle est extravertie, de ne pas être intravertie. Autrement dit, une personnalité qui est toujours bien avec elle-même.
Je vous donne un exemple : admettons que vous êtes en société, que vous êtes avec des gens qui parlent. Vous êtes dans un milieu de conversations. Il est évident que vous ne pouvez pas prendre le plancher tout le temps. Admettons que vous avez la capacité de parler, de prendre le plancher. Si vous êtes suffisamment conscients et que vous vous retirez temporairement de la conversation pour permettre à d’autres de parler, autrement dit, que vous prenez une position de retrait, dite d’introversion, si votre introversion est saine, vous ne souffrirez pas de ne pas parler.
Et dans le cas opposé c’est la même chose. Si vous êtes en général introvertis et que vous vous conscientisez et que vous commencez à développer de l’extraversion et que vous vous êtes trouvés dans une société où il vous est nécessaire de vous manifester, vous vous manifestez, vous faites ce que vous avez à faire, mais vous ne vous sentez pas mal à l’aise, incapables, non à la mesure de le faire. Vous le faites et si vous le faites c’est parce que justement vous êtes en mesure de le faire, donc vous ne souffrez pas de ces complexes psychologiques qui ont tendance à vous ramener vers l’intérieur de vous-mêmes. Vous restez là, devant, dans le monde, dans le circuit, à l’extérieur, dans le cirque de l’extraversion, temporairement, pour quelque temps, pour pouvoir vous manifester, pour pouvoir équilibrer votre énergie et ensuite vous revenez chez vous, dans votre introversion plutôt normale. Donc vous avez accès à deux facettes de votre personnalité, vous n’avez pas besoin d’être constamment dans l’une ou constamment dans l’autre, vous pouvez jouer les deux jeux, vous pouvez faire les deux parties et à ce moment-là, vous goûtez de vous-mêmes, sur les deux fronts.
Ce ne sont jamais les gens autour de vous qui vous rendent introvertis, de la même façon que ce ne sont jamais les gens autour de vous qui vous rendent extravertis. Ce sont les mécanismes intérieurs à vous-mêmes, fondés sur l’insécurité, qui font de vous des êtres introvertis ou extravertis. Tout part de vous. Il ne faut pas oublier que nos personnalités, telles que nous les avons, telles qu’elles ont grandi au cours des années, sont des personnalités qui ont été créés de façon mécanique. C’est-à-dire qu’il y a eu des forces en nous, des forces sociales, des forces morales, des forces spirituelles, qui ont donné à nos personnalités une certaine tendance vers l’introversion ou vers l’extraversion.
Mais ces forces mécaniques, elles peuvent être renversées, elles peuvent être comprises, étudiées, vérifiées. Ce qui est positif dans ces forces mécaniques, nous pouvons le garder, mais nous ne sommes pas obligés de les subir. La personne, par exemple, qui a eu une très bonne éducation, qui a une bonne formation, qui a eu suffisamment de chance pour avoir des parents qui ont veillé à ce qu’elle grandisse bien, et ainsi de suite, et qui se retrouve à un certain âge avec une personnalité plutôt extravertie, cette personne n’est pas obligée, parce qu’elle a eu imprimées en elle toutes ces forces mécaniques, elle n’est pas obligée d’en subir les conséquences. Elle peut utiliser l’aspect positif de ces forces mécaniques et faire de sa personnalité, de son expression, quelque chose de grand, quelque chose d’harmonieux, quelque chose de synthétique, quelque chose de réel.
De la même façon, la personne qui a eu une petite éducation, qui a eu un petit passé, qui n’a pas eu la chance réellement de se mesurer dans le monde ou de voir éclore son talent naturel, cette personne doit réaliser qu’il y a en elle de la sensibilité, des choses, des pièces de résistance qui ont une très grande valeur dans le monde extériorisé.
Mais si l’être, qu’il soit d’un camp ou d’un autre, ne réalise pas que dans les deux cas, les forces qui ont fait de lui ce qu’il est, sont des forces mécaniques et qu’il existe en lui des forces créatives qui peuvent se servir du matériel mécanisé pour le transmuter, pour lui donner réellement une très belle façade, pour le rendre dans toute son esthétique, cet être ne pourra jamais parfaitement bénéficier de lui-même. Il ne pourra jamais être parfaitement en équilibre avec le monde, il ne pourra jamais être parfaitement bien dans sa peau, il sera malheureux toute sa vie parce que, dans un cas ou dans un autre, il ne se manifestera pas à la mesure de son intelligence créative, donc il y aura toujours en lui des lacunes.
Et un jour l’Homme doit en arriver à ne plus sentir ses lacunes. Il doit en arriver un jour à se sentir plein. Non pas être plein de lui-même, mais être plein en lui-même. Non pas être vide de lui-même, mais être plein de lui-même, dans le cas de l’être intériorisé. Mais cet équilibre ne peut être fondé que sur l’observation de soi et de sa relation avec les autres.
Il devient évident pour l’être intériorisé qu’il n’est pas à sa place dans le monde, qu’il ne prend pas sa place dans le monde. Il doit être évident pour l’être trop extériorisé, qu’il prend trop de place dans le monde. Cette observation, elle est saine, elle est grande et elle demande une très grande maturité. Elle demande beaucoup de maturité parce que l’être intériorisé qui s’observe et qui voit qu’il ne prend pas sa place dans le monde, au lieu de la prendre, cette place, il va s’intérioriser encore plus, parce qu’il aura l’impression qui n’est pas capable de la prendre, lorsqu’en fait il est capable de la prendre. C’est très facile de prendre sa place dans le monde, on a qu’à la prendre !
Dans le cas de l’être extériorisé, c’est la même chose : il prendra trop de place dans le monde et il ne verra pas qu’il prend trop de place dans le monde. Et pourtant c’est facile de voir qu’on prend trop de place dans le monde, on n’a simplement qu’à regarder. Mais regarder avec quel œil ? Non pas avec l’œil de l’introverti ou l’œil de l’extraverti. Celui qui est extraverti doit regarder qu’il prend trop de place dans le monde avec l’œil de l’introverti. Celui qui est introverti doit regarder qu’il ne prend pas sa place dans le monde avec l’œil de l’extraverti.
Donc nous devons changer d’œil. Nous ne pouvons pas utiliser nos yeux, parce que nos yeux ne font pas partie de l’autre personnalité, ou de l’autre aspect, ou de l’autre volet de la personnalité dont nous avons besoin pour être parfaitement équilibrés. Il faut changer d’outil. Et nous avons en nous les deux yeux : nous avons l’œil de l’introverti et nous avons l’œil de l’extraverti. Et nous devons savoir que nous possédons ces deux yeux parce que dans la conscience il y a toujours deux yeux. Dans la conscience, il y a l’aspect intériorisé et il y a l’aspect extériorisé. La conscience est la synthèse des deux.
Donc lorsque l’Homme est conscient, il est capable de regarder avec les deux yeux, c’est-à-dire regarder, s’il est introverti, avec l’œil de l’extraverti et s’il est extraverti, regarder avec l’œil de l’introverti. À ce moment-là, il commence à se créer une nouvelle personnalité, c’est-à-dire une personnalité qui est réelle, une personnalité qui est équilibrée, une personnalité qui respire et non pas une personnalité qui transpire de l’odeur de cadavre ou de l’odeur d’un robot.
L’introversion est une impuissance créative de l’esprit à travers l’ego.
L’extraversion est une surcharge de l’esprit à travers l’ego.
C’est à l’ego d’ajuster cette énergie, c’est à l’ego de se prendre en main, c’est à lui de réaliser qu’il faut monter le voltage dans un cas, et le diminuer dans l’autre, puisque c’est l’ego qui, en fin de tout, est responsable de son état mental, de son état émotionnel, de son état humain, de son état de vie. C’est l’ego qui doit prendre en charge son évolution, qui doit équilibrer ses aspects, qui doit donner à sa personnalité l’équilibre naturel dont elle a besoin afin d’être libre des forces mécaniques de l’involution, des forces mécaniques de l’astrologie, des forces mécaniques du plan de vie, afin qu’il puisse vivre une vie bien balancée, bien harmonisée avec la société, et aussi capable de se suffire à elle-même sur le plan interne lorsque l’ego veut se retirer.
Si l’ego veut se retirer du monde et vivre une vie intérieure, qu’il le fasse. Mais qu’il le fasse avec toute volonté. Si l’ego veut vivre dans le monde et s’extérioriser dans le monde et échanger avec l’Homme, qu’il le fasse, mais en toute liberté et non pas d’une façon robotique ou mécanique. Dans les deux cas, l’ego est libre de vivre une vie intérieure ou une vie extérieure, mais il doit la vivre, cette vie, d’une façon parfaitement équilibrée si elle doit être, pour lui, l’essence manifestée de son esprit, au lieu de n’être que la représentation mécanique des forces de vie qui ont programmé sa descente dans la matière et qu’un jour, il devra contrôler, s’il veut être un être libre, un être créateur, un être bien ajusté dans la vie et avec les Hommes.
Les forces dans l’Homme qui le rendent introverti doivent être identifiées par lui et renversées.
Les forces dans l’Homme, qui le rendent extraverti, trop extraverti, doivent être aussi perçues, regardées, observées et ralenties dans leur mesure.
C’est à l’Homme lui-même de voir, de s’observer, de prendre connaissance de sa propre comptabilité, de voir ce qui, dans sa vie, peut lui créer des désarrois, sinon à lui-même, aux autres. Dans le fond, qu’est-ce que c’est la personnalité ? C’est le medium dont se sert l’esprit pour donner à l’ego une certaine joie de vivre. C’est à travers la personnalité que l’esprit vibre dans l’ego et c’est à travers l’ego que la personnalité peut être ajustée, qu’elle peut être amenée à un perfectionnement parce qu’il y a trop de forces, dans la vie de l’Homme, qui empêchent que l’esprit travaille directement à travers l’ego pour créer une personnalité parfaite. Donc c’est à l’ego de voir, de regarder, de mesurer, de comptabiliser ces aspects sur le plan de la personnalité et d’ajuster ces aspects. Ce n’est pas le travail de l’esprit, c’est le travail de l’Homme.
L’esprit c’est de l’énergie. Il est là. Il y a des mécanismes dans la personnalité qui bloquent le mouvement de cette énergie, donc c’est à l’ego à voir à ce qu’il y ait de l’ordre dans son atelier.
L’Homme ne vient jamais au monde avec une personnalité parfaite, mais vient au monde avec la capacité de la rendre parfaite, cette personnalité. Et c’est la fonction de la conscience. Si l’Homme réussit à rendre parfaite sa personnalité, il s’aperçoit, effectivement, qu’à un certain moment de son évolution, qu’elle l’est, parfaite. C’est-à-dire qu’elle est équilibrée, qu’il peut vivre ces deux aspects en parfaite harmonie, l’une avec l’autre. Il se sent bien alors dans sa peau, il se sent bien avec les Hommes.
La fonction de la personnalité, c’est d’aider au transfert de l’énergie de l’esprit pour rendre l’ego créatif, pour rendre l’ego adaptable à toutes les possibilités de vie sur la terre. Cette fonction de la personnalité, elle est très importante et l’Homme doit réaliser l’importance de cette fonction. C’est pourquoi l’Homme doit travailler, doit faire tout ce qui est possible – et tout chez lui est possible – pour donner à sa personnalité son vrai visage, son vrai équilibre, afin que lui, en tant qu’ego, puisse bénéficier de l’énergie de son esprit, canaliser cette énergie, de temps à autre, par la voie de l’introversion, de temps à autre, par la voie de l’extraversion, afin que dans le monde, l’Homme puisse naître, l’Homme réel, l’Homme véritable.
L’être qui est introverti doit s’observer dans son inaction, dans son manque de pulsions, dans son incapacité. Il doit renverser cette inertie, il doit faire quelque chose pour se rendre expressif.
L’être extraverti doit observer son enthousiasme. Il doit observer sa nervosité psychologique, il doit observer sa tendance à vouloir prendre trop d’espace.
Ceci fait partie de l’étude d’une ou de l’autre personnalité. Il y a des règles de jeu dans la vie qui sont immuables et ces règles sont représentées par ce que nous pouvons appeler l’équilibre.
En fait, qu’est-ce que c’est, l’équilibre ? C’est ni trop de quelque chose et ni trop d’une autre chose. Un être moindrement sensible, moindrement intelligent, moindrement conscient, peut sentir le déséquilibre dans son action ou dans son inaction. S’il est suffisamment conscient, s’il est suffisamment présent, il le verra, ce déséquilibre et à partir du moment où il le voit, il doit être capable de travailler dessus. Mais s’il laisse glisser l’occasion, elle glissera encore demain, et après-demain, et après-demain. Et avec les années, il deviendra un être totalement déséquilibré, c’est-à-dire trop extraverti où trop introverti. Il sera malheureux. Il ne voudra pas naturellement admettre son malheur parce qu’il dira, s’il est introverti : “Ah ! Moi je suis bien comme ça”. Il dira s’il est trop extraverti : “Ah ! Moi je suis bien comme ça”. Mais on est toujours bien dans ce que l’on ne connaît pas, qui pourrait nous rendre mieux.
C’est un peu comme les gens qui n’ont jamais voyagé, qui disent : “ Ah ! Mais moi je suis bien chez nous, moi je n’ai pas besoin de voyager dans le monde c’est tout pareil”. Mais un jour, vous leur donnez un ticket d’avion pour aller quelque part, je ne sais pas moi, à Paris, en Afrique, au Tibet, n’importe où, et ils reviennent changés, ils ne sont plus les mêmes. Et si vous leur demandez : “Ah ! C’est pareil dans le monde, c’est pareil comme chez vous à Saint-Lin” ? Ils vont dire : “Non, non, non, c’est vrai, c’est merveilleux, il y a des choses étranges qui se passent”.
Donc l’Homme dans son intériorité, ou dans son extériorisation, vit un peu le même phénomène. Il ne connaît pas le bien-être de l’intériorisation ou il ne connaît pas le bien-être de l’extériorisation. Autrement dit, il est pauvre d’expériences même s’il a l’impression d’être riche de son patrimoine.
Un Homme doit être bien dans sa personnalité, il doit être heureux dans sa personnalité, il doit aimer sa personnalité, il ne doit pas être dans l’illusion de l’aimer ou dans l’illusion de ne pas être bien avec elle. Peut-être que vous, parce que vous êtes extravertis, que vous avez la gueule fendue jusqu’aux oreilles, que vous vous aimez bien comme ça. Mais ce n’est pas parce que vous, vous aimez bien comme ça que les autres vous aiment comme ça.
De la même façon que, peut-être, vous, vous ne vous aimez pas comme ça et par contre les autres peuvent voir qu’il y a en vous quelque chose de rassurant, d’aimant, de sensible. Mais si vous n’avez pas la chance de bénéficier de votre sensibilité parce que vous ne pouvez pas la rendre dans le monde, à ce moment-là vous êtes privés de vous-mêmes : ça c’est le cas de l’introverti. Et si parce que vous êtes plein de vous-mêmes et que vous avez tendance à prendre beaucoup d’espace dans le monde et que les gens autour de vous se fatiguent de votre trop-plein d’énergie, à ce moment-là vous manquez d’une relation avec le monde qui pourrait vous permettre de vous fatiguer moins et d’être plus appréciés.
L’introversion est une déformation de l’émotivité.
L’extraversion est une déformation de la mentalité.
Donc ce sont deux phénomènes particulièrement différents. Chez l’introverti, l’émotivité ne se canalise pas bien, chez l’extraverti la mentalité se manifeste trop. L’émotivité à outrance ou débalancée, c’est la chambre à gaz de l’Homme, s’il ne réussit pas à se libérer de ses puissantes émanations. La mentalité inférieure, la mentalité débalancée, déformée, c’est l’exécution publique de l’Homme s’il ne réussit pas à la dompter, à l’amener sous son contrôle.
Personne ne sera perdant de vous si vous ne réussissez pas à extravertir votre énergie et à la rendre dans le monde. D’un autre côté, personne ne sera enrichi de vous si vous passez votre temps à les tartiner de votre énergie extravertie. Chaque Homme dans la vie veut sa place, chaque Homme dans la vie a sa place, chaque Homme dans la vie doit trouver sa place. Et personne ne veut enlever à l’autre sa place, mais personne ne veut que l’autre lui enlève sa place. Il doit y avoir un équilibre entre les personnalités humaines. Et dans le cas de l’Homme qui se conscientise, ce besoin d’équilibre devient inévitablement essentiel et vital à la cohésion qui doit exister entre lui et ceux qui ont une conscience parallèle.
L’Homme a beaucoup de difficultés à réaliser sa personnalité réelle, sa personnalité équilibrée, parce qu’elle semble toujours lui glisser entre les doigts. Et pourquoi ? Parce qu’il n’est pas suffisamment mûr pour utiliser les forces créatives, en lui, qui seules peuvent ajuster sa personnalité. Il n’est pas suffisamment mûr pour donner à ces forces l’occasion de se manifester selon l’ordre de vie qui fait partie de leur composante créative. Il met toujours l’ego entre l’esprit et la personnalité. Et c’est pourquoi il a de la difficulté à comprendre le rôle de sa personnalité, la fonction de sa personnalité.
La fonction de la personnalité n’est pas une fonction qui doit servir seulement l’ego. La personnalité doit servir aussi l’esprit. Et le problème c’est que dans le cas de l’Homme extériorisé, la personnalité sert trop l’ego et dans le cas de l’Homme qui vit une personnalité intériorisée, la fonction sert trop l’esprit. Et tant qu’il n’y a pas d’équilibre entre l’ego et l’esprit, la personnalité est déséquilibrée, donc l’Homme ne peut pas bénéficier d’une personnalité réelle.
Il faut remarquer que notre éducation, sur la planète Terre, est totalement non créative, elle est totalement mécanique. Elle est le produit d’impressions accumulées, donc elle n’est aucunement créative. Et c’est pourquoi nous vivons des personnalités qui penchent dans une direction ou dans une autre. Et ceci met notre vie en danger dans ce sens que ceci empêche que nos vies soient réellement nobles, créatives, parfaitement harmonisées, et concrètement réelles.
Regardez ce qui vous rend introvertis et vous verrez que c’est lié directement à votre passé. De la même façon, regardez ce qui vous rend extravertis, et vous verrez que c’est lié à votre passé. Que ce soit lié à un passé ou à un autre, ça ne fait pas partie de votre présent, donc ça ne fait pas partie de votre esprit, de la “convénience” dont a besoin un esprit, c’est-à-dire la canalisation de lui-même à travers l’ego.
Pourquoi ? Parce qu’il y a trop, en vous, que vous soyez d’un camp ou d’un autre, de forces mécaniques qui ne sont pas réelles, qui ne font pas partie de votre réalité, qui font simplement partie de la programmation de votre incarnation et qui ont le pouvoir sur vous, d’une façon totale, qui ont le pouvoir de mener votre personnalité par le bout du nez au lieu que vous puissiez utiliser votre personnalité selon le bon fonctionnement de votre créativité, selon le grand équilibre de la relation entre l’esprit et l’ego, afin d’être des êtres parfaitement bien dans leur peau.
Si votre personnalité est menée par le bout du nez, par les forces émotives ou les forces mentales, il est temps que vous commenciez à prendre le contrôle sur ces forces, que vous regardiez les sortes d’émotions ou les sortes d’attitudes mentales qui font de vous des êtres incapables de bénéficier parfaitement de leur créativité à travers des personnalités qui doivent être le point de jonction entre l’esprit et l’ego, au lieu d’être simplement un pontage entre l’ego et les aspects émotif et mental de votre qualité psychologique.
La personnalité de l’Homme c’est sa richesse, sa vraie richesse ou sa fausse richesse, mais c’est sa richesse, c’est avec sa personnalité, qu’il vit. C’est avec sa personnalité, qu’il mesure sa relation avec le monde, c’est avec sa personnalité ou à travers elle, qu’il mesure sa créativité.
Donc l’Homme a un très grand besoin de se développer une personnalité réelle, de prendre en main les forces qui le mènent par le nez et le rendent introverti ou extraverti très souvent à outrance. Nous retrouvons encore le principe de la polarité dans l’introversion et l’extraversion, et nous ne voyons pas le principe de la synthèse qui peut être créée par l’observation nette de nos déficiences et le réajustement de ces déficiences en fonction d’un équilibre.
Mais il faut faire aussi attention aux attitudes parce que si vous êtes trop introvertis et que vous voulez devenir un peu plus extravertis, il ne faut pas que vous alliez trop loin dans l’extraversion. Sinon ça deviendra évident que vous faites un effort suprême pour passer d’un camp à un autre. Et ce sera une évidence qui ne sera pas intéressante, harmonieuse et réelle.
De la même façon si vous êtes extravertis et vous commencez à aller vers l’autre partie de la personnalité, il faut que vous fassiez attention à ne pas trop devenir introvertis parce que ça ne sera pas non plus vous-mêmes.
Il y a un équilibre entre les deux qui doit être développé, qui doit être réalisé. Il y a des gens introvertis qui deviennent extravertis et qui deviennent des monstres. Il y a des gens extravertis qui deviennent introvertis et qui deviennent des infirmes, il faut faire attention aux attitudes. Autrement dit, il ne faut pas laisser l’insécurité prendre le dessus sur notre intelligence, sur notre discernement, sur notre lucidité.
mise à jour le 20/06/2024