CP-094 La vision réelle [fr]

CP-094 La vision réelle

“L’être conscient doit apprendre à voir à travers ses propres yeux d’abord, avant de voir à travers les yeux des autres, sinon il se laisse subtilement influencer. Voir à travers les yeux des autres ne peut lui servir que lorsque leur vision est une …” BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.


L’être conscient doit apprendre à voir à travers ses propres yeux d’abord, avant de voir à travers les yeux des autres, sinon il se laisse subtilement influencer. Voir à travers les yeux des autres ne peut lui servir que lorsque leur vision est une extension de la sienne. Il est évident que deux têtes valent mieux qu’une, mais seulement si deux têtes il y a, et non une tête et demie. Une personne qui voit à travers les yeux d’une autre personne et qui ne peut voir à travers ses propres yeux risque de succomber à la maxime qui dit qu’un aveugle ne peut être mené par un autre aveugle.

C’est une situation idéale – créativement parlant – si deux têtes peuvent se parler, et si l’une peut voir par extension à travers la vue de l’autre, car à ce moment une plus grande part d’information peut être canalisée afin de faciliter la créativité et de l’assurer. Mais l’Homme conscient est encore en voie d’évolution et s’il est sensible créativement à son énergie, ceci ne veut pas dire qu’il peut à ce point en retirer le maximum de bénéfice car il n’a pas encore égalisé ses corps subtils. Et tant que ses corps subtils ne sont pas parfaitement balancés, l’échange entre deux êtres, l’échange créatif, ne doit pas être assujetti à une déformation quelconque de l’ego qui parle.

Apprendre à voir à travers les yeux d’une autre personne est un travail délicat, car une autre personne qui voit pour soi peut avant tout, sans s’en rendre compte, voir d’abord pour elle-même ou voir en fonction d’elle-même pour l’autre. Et dans ces deux cas, la vision est colorée et celui qui verra à travers les yeux de l’autre se fera fourvoyer car la vision sera affectée par la personnalité.

Pour pouvoir voir à travers les yeux d’une autre personne en toute sécurité, il faut soi-même avoir une très claire, très bonne vision. À partir de ce moment, il n’y a plus de risque car l’un verra toujours ce que l’autre voit dans un même esprit, même s’il ne voit pas dans une même forme. Et c’est lorsque deux têtes voient dans un même esprit qu’il y a véritablement deux têtes, sinon il n’y a qu’une tête et la fraction d’une autre. Plus il y a de têtes, plus le problème devient complexe, car plus il y aura d’options à la solution d’un problème, et plus il y a d’options, plus la dépense d’énergie est grande. Et cette dépense d’énergie ne peut être réduite à son minimum que s’il y a un même esprit pour toutes ces têtes.

Donc un même esprit est une condition fondamentale pour tout échange créatif entre deux ou plusieurs personnes. Et s’il n’y a qu’un seul esprit, nous avons l’équivalence d’un seul cerveau. Seulement alors peut-il y avoir grande parité dans le processus créatif et seulement dans une telle condition peut-on bénéficier d’une créativité puissante et peu commune, car l’énergie créative engendrée à large échelle se conforme aux lois de l’unité et de l’universalité de l’intelligence créative humaine.

Pour qu’une personne puisse bénéficier de l’intelligence créative d’une autre, il faut que, d’abord, elle-même soit créative et que sa créativité soit telle qu’elle puisse voir et comprendre et intégrer celle de l’autre personne, sinon c’est l’autre qui devient créative pour soi, et si c’est le cas, on se fait influencer.

Voir à travers les yeux d’une autre personne doit être facile pour soi-même. Si ce n’est pas facile, c’est que nous n’avons pas suffisance d’influence créative parce que notre ego fait interférence avec elle. Il doit y avoir seulement de l’échange entre deux ou plusieurs personnes créatives, jamais au grand jamais de compétition, et surtout d’influence ! Car la compétition psychologique tue la créativité entre les Hommes et la remplace par une tension vibratoire qui les sépare et les rend à leur propre égocentricité. Une personne le moindrement consciente ne pourra jamais subir trop longuement l’épreuve vibratoire de la compétition, parce qu’elle n’a plus cette insécurité dans l’ego qui veut qu’il s’affirme d’une manière ou d’une autre.

Voir à travers les yeux d’une autre personne nous permet de ne pas penser pour rien, donc ceci nous permet d’être plus à l’écoute objectivement de sa conscience créative. Mais si nous colorons trop notre parole et qu’il en est ainsi de la part de l’autre, il est évident que tout ce qui peut être créatif objectivement sera dilué à un tel point que le matériel sombrera dans la mare vaseuse d’une parole égocentrique et sans résonance.

Voir à travers les yeux de quelqu’un est semblable à l’hypnose s’il y a manque d’intelligence créative de notre part. Il ne s’agit pas d’être hypnotisé par la parole d’une autre personne, il s’agit d’être dans le même esprit que sa parole. Alors les mots ou la coloration des mots par la personnalité n’a plus d’importance puisque les deux têtes sont dans un même esprit, c’est-à-dire qu’elles verront et comprendront la même chose à la conclusion de la conversation ou quelque part le long de son parcours.

Pour se permettre de voir à travers les yeux d’une autre personne, il faut être soi-même, il faut ne pas pouvoir être influençable et capable d’absorber le point de vue de l’autre, tout en réalisant le nôtre, dans le but éventuel d’éliminer le plus possible les limitations d’un jugement de vision de part et d’autre, afin que le résultat de l’échange soit parfaitement acceptable aux deux interlocuteurs.

Harmoniser une conversation – surtout une conversation où l’intention de l’un peut ne pas coïncider avec le bénéfice de l’autre – demande que les deux têtes se rencontrent, non pas à mi-chemin dans le but de faire un compromis, mais au-dessus du chemin où l’esprit de l’un et de l’autre planent. C’est là où plane l’esprit que se crée l’atmosphère du dialogue et non sur le chemin. Car sur le chemin ce sont les ego qui vont et qui portent avec eux ce que l’esprit veut ou peut prendre.

L’impossible est toujours possible dans la vie si l’on est au-dessus du chemin où les ego trafiquent leurs produits comme de bonnes femmes. Ce qui est ou semble impossible à l’ego n’est pas un obstacle à l’esprit. C’est dans la perte d’énergie entre les ego que semblent être impossibles les raccords nécessaires pour l’actualisation de l’intelligence créative. Si l’Homme conscient devait se rendre à l’évidence de sa conscience et qu’un autre Homme, son interlocuteur, faisait de même, et que ce mécanisme était répandu instantanément sur la surface de la Terre, le globe terrestre serait un lieu idéal de vie.

Mais l’ego ne peut pas facilement voir ni comprendre le pouvoir de l’esprit et la fragilité du rapport entre deux ego, deux têtes qui se parlent. L’intérêt d’un ego est toujours un peu caché derrière un désintéressement apparent, et ce n’est que par le pouvoir de l’esprit que cet intérêt caché peut être neutralisé, afin qu’il n’y ait plus d’intérêt mais seulement de l’intelligence pure. À quoi bon cultiver l’intérêt, si au cours de cette poursuite nous perdons l’intelligence créative. Et pourtant seule l’intelligence créative peut réellement créer un intérêt réel, ou un bénéfice réel pour deux ego, deux têtes qui se parlent.

Tout dialogue tend, à la longue, à engendrer plus d’esprit, car tout dialogue force un ego à se réajuster devant la vision plus claire de l’autre et vice versa. Mais l’ego s’oppose à l’interlocution créative. II préfère soit parler seul, car il a l’impression de parler avec autorité et rien n’est plus faux, car pour parler avec autorité réelle, il ne faut pas être sur le chemin où les ego en général font le troc de leurs produits.

Tout Homme qui réussit à dialoguer et à s’élever en esprit au cours du dialogue, sort du dialogue non pas seulement enrichi mais conscient de la valeur du dialogue. Car non seulement il a appris à voir les choses d’une certaine façon, éclairée comme elle le fut par le mouvement de va et vient du dialogue conscient et objectif, mais aussi parce qu’il a compris et réalisé que l’esprit se sert toujours de deux ego pour en ajuster un, et d’un pour en ajuster deux. Donc ils apprennent à canaliser, sur le plan matériel, le plan d’évolution de l’esprit à travers les actions des deux ego plus ou moins conscients de l’esprit en eux au cours du dialogue.

Voir à travers les yeux d’une autre personne est simplement une façon à l’esprit d’un Homme de se servir de l’énergie d’une autre personne pour rapprocher l’esprit de l’un et l’esprit de l’autre par le biais des ego qui parlent. Non seulement les ego humains ont besoin de rapprochement, mais les esprits au-dessus des ego aussi. Si les ego se divisent, les esprits souffrent de la division. Si les ego s’unissent, les intelligences aussi le font. Et lorsque deux intelligences s’unissent, l’impossible disparaît de la vie de l’Homme et tout devient possible.

L’Homme qui voit à travers les yeux d’une autre personne devrait être capable de faire une “superimposition” (superposition) de ce qu’il voit sur ce que l’autre voit. Un tel Homme dénote une grande maturité, car il peut empêcher son ego de faire interférence avec sa vision qui est, dans le fond, la présence plus ou moins réalisée de son esprit.

Et ceci permet que son ego absorbe l’énergie de l’autre ego, lui permettant ainsi soit d’ajuster sa propre vision ou de simplement la rendre continue avec celle de l’autre. Un tel Homme dénote de l’esprit, et avoir de l’esprit, c’est avoir de l’esprit et non de l’ego. Et pour avoir de l’esprit, il faut que son propre ego puisse être englobé par son propre esprit, et que l’ego de l’autre ne soit pas englobé par votre propre ego.

Pour avoir de l’esprit, il ne faut pas être trop engagé dans son propre ego, et il ne faut pas non plus et surtout être assujetti à l’ego de l’autre. Donc, voir par les yeux de l’autre nous permet de réconcilier à la fois notre propre vision des choses et la sienne. Ceci nous permet en retour de bénéficier de notre propre créativité et de celle de l’autre personne.

Il est évident que dans la vie, les problèmes sont trop complexes et que les problèmes de l’un ne sont pas les problèmes de l’autre. Mais pour qu’il y ait dans la vie unification de deux intelligences créatives, il faut que les deux personnes puissent s’élever créativement dans leur conscience, leur esprit, afin de pouvoir toutes les deux traiter intelligemment d’un problème commun ou unilatéral.

Voir intelligemment et objectivement à travers les yeux de l’autre, ce n’est pas facile, car l’Homme est habitué, de par sa nature, à douter du jugement de l’autre ou de son intention. Et il en doute, car il doute de son propre jugement. Si l’Homme ne pouvait douter de son propre jugement, il pourrait voir le point de vue de l’autre d’une façon totalement libérée, car ce dernier serait soutenu par l’esprit et non par l’ego. Donc le jugement de l’autre serait perçu tel que l’autre le parle, et si correction il devait y avoir, cette correction se ferait créativement, car là où il y a confiance réelle en soi, il y a confiance réelle dans la capacité de l’autre de comprendre ce que l’on veut dire à la longue au cours de l’échange.

Il est impossible à un Homme dans son esprit de laisser dans l’ambiguïté un autre Homme plus ou moins dans son esprit. Car l’esprit étant ce qu’il est, veut toujours rapprocher et jamais diviser deux êtres. Pour voir à travers les autres et voir en profondeur, il faut que soi-même nous puissions avoir accès à l’énergie de notre esprit, car c’est par et en fonction de notre esprit que l’Homme peut voir dans ou à travers l’autre.

Sans le support de son esprit, l’Homme est impuissant à voir à travers une autre personne, car le jeu de l’esprit sous-tend toujours les illusions de l’ego. Donc si un Homme n’est pas dans son esprit, comment voulez-vous qu’il comprenne le jeu de l’esprit à travers les illusions d’une autre personne ?

C’est ici que le problème devient complexe pour en devenir un jour occulte, car si un Homme est dans son esprit, déjà il est occulte, car le pouvoir de l’esprit agit en lui. Et si un tel Homme en dialogue avec un autre, veut voir à travers la vision de l’autre, et qu’il veut exprimer en même temps sa vision pour la “superimposer” sur celle de l’autre, il est évident qu’il ne pourra jamais omettre la réalité occulte de son esprit à travers son ego, car déjà l’esprit est trop présent en lui. Donc il ouvrira son dialogue avec l’autre à un autre niveau, amenant ce dernier à vibrer à son esprit. Ceci brisera les chaînes d’un dialogue purement d’ordre humain, pour l’élever à un stage supérieur ou supramental, dans le sens véritable du terme.

Un dialogue devient supramental au lieu de psychologique lorsque l’énergie d’un esprit s’échange avec l’énergie d’un autre esprit par le biais de la vue de l’un qui se continue à travers la vue de l’autre, et vice versa. Pour voir à travers les yeux d’une autre personne, il ne suffit pas seulement de la comprendre, ceci n’est qu’une première étape. Il faut la savoir vibratoirement, c’est-à-dire qu’il faut que l’on sache qu’elle est dans son esprit.

Si deux Hommes dans leur intelligence créative parlent, ils ne sont plus dans leur égocentricité, ils sont alors dans l’énergie de l’esprit qui les engage à être plus “supramental”, c’est-à-dire à échanger une énergie qui les lie sur les plans subtils et les amène éventuellement à se rencontrer dans l’invisible. La rencontre dans l’invisible, la rencontre consciente de la part de ces deux êtres, ne peut être effectuée que si les deux en pleine conscience se réalisent dans leur esprit alors qu’ils sont encore dans la matière.

Car lorsque l’Homme sort de la matière pour entrer dans l’invisible, ce n’est plus l’illusion égoïque qui est active, mais l’ego réel lui-même, c’est-à-dire l’Homme réel lui-même. Et cette réalité est tellement grande que l’Homme de la Terre aujourd’hui vit l’illusion de la matière de façon renversée, c’est-à-dire qu’il croit que la matière est réelle et que l’esprit est illusion, alors que l’esprit est réel et la matière, son support sur les plans inférieurs de la réalité.

Alors lorsqu’un Homme commence à pouvoir voir à travers les yeux d’une autre personne, il commence à être dans son esprit, donc il commence à engendrer, sur le plan matériel, une énergie qui descend de plus en plus et qui augmente sur la Terre le pouvoir de l’esprit. Nous découvrons alors que de voir à travers les yeux d’une autre personne va beaucoup plus loin que l’Homme ne peut se l’imaginer lorsqu’il est inconscient. Il y va donc du pouvoir de descente de l’énergie dans la matière.

Alors si deux Hommes sont conscients et se parlent, ils voient à travers les yeux l’un de l’autre et font descendre l’énergie de l’esprit sur la Terre. Ceci est très important, c’est pourquoi il deviendra primordial pour l’Homme de la Terre de savoir parler, afin de pouvoir voir de plus en plus à travers les yeux de l’autre, afin que l’énergie descende sur le globe.

Ceci veut dire que l’énergie de l’esprit, soit qu’elle descende dans l’acte de fusion instantanément, alors l’Homme peut être seul, dans l’autre cas, il faut qu’il y ait au moins deux Hommes en dialogue conscient pour que l’énergie descende. Et ceci explique pourquoi l’énergie de l’esprit n’est jamais descendue sur la Terre universellement parmi les Hommes, car ils étaient depuis très longtemps marqués par la confusion de l’ego.

Voir à travers les yeux d’une autre personne permet à l’astral de s’écarter un peu ou beaucoup selon le cas, selon l’évolution de la conscience. Et lorsque l’astral s’écarte, l’esprit ou son énergie descend, se manifeste sur la Terre.

Voir à travers les yeux d’une autre personne nous fait prendre conscience, car nous sommes obligés de prendre mesure de ce que nous savons, ou de ce que nous ne savons pas. C’est pourquoi il est si important d’avoir un dialogue avec l’Homme, car le dialogue, s’il est conscient des deux côtés, ouvre la voie à une conscientisation plus marquée, puisqu’il force les deux ego à aller plus loin dans leur activité mentale et émotive que s’ils étaient seuls.

Le dialogue permet à l’être conscient de constamment ajuster sa vibration. C’est pourquoi nous pouvons dire que les Hommes s’initient entre eux lorsque la parole est sur le plan matériel. Pour bénéficier de la vision d’une autre personne, il nous faut pouvoir intégrer ce que nous savons, ce que nous parlons avec ce que l’autre personne sait ou parle. Alors il nous faut pouvoir intégrer ce qui est intelligent en nous avec ce qui est intelligent en elle.

Et si nous pouvons faire ceci, nous augmentons l’énergie créative, nous lui donnons expansion, nous éclairons la situation et la rendons plus viable. Il ne faut jamais oublier que lorsque nous regardons à travers les yeux d’une autre personne, nous ne devons pas perdre contact avec ce que nous savons, sinon nous sommes absorbés par la vision de l’autre, et au lieu de traiter avec l’autre créativement, notre vision est colorée par celle de l’autre.

Il y a des gens qui, à cause de leur grande nature, de leur gentillesse etc., voient à travers, ou plutôt regardent à travers les yeux d’une autre personne et ne réalisent pas que ce qu’il leur est dit, bien que ce soit dit avec une très bonne volonté, ne leur convient pas. Et ceci est dommage parce que ces personnes sont forcées d’absorber quelque chose qui ne leur convient pas, même si la chose leur paraît intelligente. Et elle leur paraît intelligente justement parce qu’eux-mêmes ne sont pas encore suffisamment dans leur propre intelligence créative. S’ils étaient dans leur intelligence créative, ils pourraient facilement voir les failles dans le jugement de l’autre. Et à cause de leur objectivité de conscience, pourraient continuer à l’écouter sans pour cela se laisser influencer.

Une personne qui se connaît très bien, en général, peut dans certains contextes sembler perdre cette connaissance de soi, cette sorte de certitude qu’elle a toujours eu. Et ce qui crée ceci, c’est la confusion qui résulte d’un bombardement inhabituel d’évènements, et qui enlève à l’ego la clarté d’esprit qu’il semble posséder naturellement, parce qu’il ne comprend pas encore tous les mécanismes ou toutes les coordonnées d’une situation.

Un ego conscient doit fonctionner créativement, un peu comme un chat. Qu’il se produise n’importe quel évènement, il doit pouvoir toujours retomber sur ses pieds et le plus rapidement possible ! D’ailleurs c’est un signe d’intelligence chez l’Homme, c’est un signe d’équilibre.

Mais l’Homme perd équilibre sous pression, et moins un tel Homme perd l’équilibre sous la pression des évènements, plus il est centrique, plus il est intelligent, plus il est harmonisé dans ses corps subtils, et moins il peut souffrir de la vie. Beaucoup d’êtres, à cause simplement de leur émotivité, se fracassent la colonne lorsqu’ils retombent, car leur chute est affectée par leur conscience inférieure. Vous pouvez placer un chat dans n’importe quelle situation au-dessus du sol et il se retournera sur ses pattes. Ainsi doit-il en être avec l’être conscient. Sinon sa conscience n’est pas suffisante, elle n’est que partielle.

Lorsque les évènements créent une pression dans la vie de l’Homme conscient parce qu’il les voit comme faisant partie d’un travail intérieur, l’ego a tendance à vouloir capituler, à se décourager, ou même dans certains cas où la souffrance est profonde, à vouloir se retirer de la vie. Il lui semble pour un moment qu’il n’y a plus d’ouverture pour lui et pourtant ceci est une illusion terrible de l’astral en lui, car c’est l’Homme conscient, sa conscience, qui doit en arriver à contrôler les évènements de vie, c’est la conscience supérieure de l’Homme qui doit en arriver à être suprême dans la vie, et non pas la confusion créée par les forces, les évènements, de la vie.

Si nous regardons à travers les yeux d’une autre personne et que nous avons suffisamment d’intelligence, il nous est impossible de nous laisser berner par la vision de l’autre, et par contre il nous est possible de bénéficier de la vision de l’autre. Non pas parce que nous avons besoin de l’autre, mais parce que le contact avec l’autre personne nous permet de formuler ou de reformuler, d’une façon créative, les aspects d’un mouvement qui peut nous amener à reconnaître autre chose à laquelle nous n’avions pas pensée auparavant, lorsque nous étions seuls.

La vie se servira toujours du plus grand nombre possible de canaux pour se rendre manifeste sur le plan matériel, car elle est créative, bien qu’elle se manifeste plus ou moins parfaitement chez l’Homme. Et tous les Hommes n’ont pas encore la même facilité, la même conscience, pour bien la comprendre, bien la rendre.

Donc s’il y a dans notre vie des gens avec lesquels nous aimons regarder les choses, les aspects de la vie, il peut très bien y avoir, en ce qui nous concerne, malgré l’intelligence de leur jugement, une condition qui ne peut pas être comprise ou acceptée par eux. Parce qu’au fond de tout être, il doit y avoir un aspect personnel qui ne peut être exposé à la vision de l’autre, à cause de la fragilité de l’émotion humaine et la confusion à laquelle est habitué l’esprit, dans et à travers l’ego.

Et comme chaque être humain a son plafond, vous ne pouvez demander à un être dont le plafond est plus bas que le vôtre, dont les conditions de vie sont moins complexes que les vôtres, si vous devez agir de telle ou de telle façon. Autrement dit, il y a une limite dans la vie où nous pouvons nous permettre de voir à travers les yeux de l’autre, et au-delà de cette limite, nous devons avoir notre propre vision.

Et cette limite vient ou se rend visible lorsque l’Homme se sait, se comprend par lui-même, et en fonction de lui-même, lorsqu’il est suffisamment dans son intelligence pour ne plus avoir à questionner ses actions. Ceci ne veut pas dire qu’un tel Homme se sépare de ceux avec lesquels il connaît un dialogue. Mais ceci veut dire qu’un tel Homme possède suffisamment d’outils pour se créer lui-même les conditions dont il a besoin pour faire sa vie comme il la voit, la veut.

À partir de ce moment, l’Homme n’a plus besoin de regarder à travers les yeux des autres. Il est obligé de voir et de regarder à travers ses propres yeux. Et si pour une raison ou une autre, il rencontre une personne qui possède une même vision, qui voit aussi loin et aussi clairement, il saura reconnaître une telle personne, et une telle personne se liera d’amitié avec lui, et ils sauront mutuellement “superimposer” leur vision commune, sans que n’existe pour l’un ou pour l’autre, le danger d’influence. Car les deux personnes seront dans leur intelligence.

Donc une personne peut voir à travers les yeux de l’autre de façon intelligente ou de façon réflective. Dans le premier cas, elle échange avec l’autre, et dans l’autre cas, elle se nourrit de ce que l’autre pense, donc elle se sécurise. Et si l’Homme est dans son intelligence créative, il n’a pas besoin de se nourrir de ce que l’autre pense d’une situation, il ne fait qu’échanger avec elle. Mais s’il n’est pas dans son intelligence, il se nourrit et s’assujettit à la bonne ou à la mauvaise foi de l’autre, selon l’expérience. D’où le danger de l’influence pernicieuse qui caractérise les conversations à deux ou à plusieurs têtes qui ne sont pas remplies à part entière.

Plus une personne est émotive, plus elle est sensible, moins elle peut être sûre d’elle-même, donc plus elle a besoin de voir à travers les yeux des autres, et en même temps, dans un même temps, plus elle est sujette à l’influence, que l’influence soit bonne ou mauvaise. Si l’influence est bonne, elle corrigera son action, son jugement, mais elle ne verra rien d’elle-même. Si elle est mauvaise, elle affectera son jugement, son action, et la personne en sera plus malheureuse.

Dans un cas comme dans l’autre, nous revenons toujours au même principe que, quel que soit le bon ou le mauvais jugement d’une autre personne, le nôtre doit toujours nous être le plus convenable, dans ce sens que si nous sommes conscients et universels dans notre conscience, nous pourrons voir les bons ou les mauvais aspects d’un jugement, et nous servir de ce qui est intelligent dans le jugement, afin de nous le raccorder pour la création d’une vision globale, plus étendue, plus continue.

Mais ceci ne veut pas dire que nous serons influencés par l’autre, puisqu’elle nous convient intelligemment. Mais il faut savoir ce qui nous convient, et souvent ce qui nous convient, ne convient pas à ceux qui nous parlent. Voilà pourquoi il faut toujours faire attention à ce que nous acceptons du jugement d’une autre personne. Et pour voir, reconnaître, ce qui nous convient, il nous faut être en harmonie avec soi-même de plus en plus, il nous faut être dans notre intelligence créative.

Plus un être est libre, plus il y a des choses qui lui conviennent d’une façon non convenable à d’autres personnes, car c’est lui qui supporte le fardeau de sa liberté créative – fardeau je dis bien – car ceux qui l’entourent et qui le voient ne peuvent le comprendre, car eux-mêmes ne sont pas encore parfaitement dans leur esprit. Ils ont leur plafond et le plafonnement d’un être doit être réalisé par un être conscient. Car le plafonnement existe dans la compréhension de l’Homme tant qu’il n’est pas dans un état de fusion totale où son corps mental est unifié à sa conscience supérieure.

Pour voir à travers les yeux d’un autre et ne pas diminuer sa propre vision, il faut savoir reconnaître son plafond, sinon nous prenons son jugement pour une réalité absolue, alors qu’il n’est qu’à la mesure de ce qu’il peut créer sur le plan de la pensée créative. Plus un Homme est conscient, plus il lui est possible de voir et de respecter le plafond d’autrui, et plus il est capable aussi de se servir de la vision d’autrui bien qu’elle soit plafonnée et d’ajuster son comportement à cette limite. Sinon, il crée un désordre qui ne peut plus servir, car le travail sur le plan émotif et le mental de l’autre est trop grand, trop pénible.

Voir à travers les yeux d’une autre personne, lorsque l’être est conscient, est une autre façon pour lui de se former sur le plan matériel de grandes amitiés, car la vie est pénible pour l’Homme et dès qu’un Homme est en péril, s’il sent que l’on voit à travers sa vision, ses yeux, il se sent épaulé afin de se “renforcir” et devenir éventuellement autonome et centrique. La vision de l’être conscient est toujours plus subtile que celle d’un être moins conscient ou inconscient, et cette subtilité peut facilement générer de l’énergie, de la force qui servira à l’autre, qui lui permettra de surmonter avec plus de facilité, avec moins d’embûches, certaines expériences.

Mais éventuellement, voir à travers les yeux d’une autre personne doit servir à permettre au plus faible, à l’être moins conscient, de développer la réalité plus objective de sa vision afin de l’amener petit à petit à corriger cette vision, sans pour cela l’influencer, car l’Homme ne doit pas être influencé. Il doit être montré, démontré, mais non pas imposé quoi que ce soit. Et pour ne pas influencer, il faut être très sensible à la personnalité de l’autre, il faut avoir un très grand respect de l’autre, et le très grand respect naît toujours de l’esprit.

Lorsque nous regardons à travers les yeux d’une autre personne nous la respectons, car nous nous retirons de notre propre champ de vision pour temporairement regarder à travers le sien afin de lui laisser place dans notre vie mentale. Si notre vie mentale est vaste et sans trop d’égocentricité, il nous est facile de nous transposer et de voir à travers les yeux de cette personne, afin de voir comment elle voit, comment et jusqu’à quel point elle comprend. Par la suite ce sera à son tour de voir à travers notre vision afin de bénéficier d’une plus haute vibration dans le mental.

Lorsqu’une personne consciente se soustrait elle-même pour permettre à l’autre d’apparaître, de se manifester, il lui permet sensiblement de se connaître, de se connecter à sa propre énergie, afin que son énergie créative puisse éliminer de chez cette personne les lianes nuisibles de sa subjectivité, de sa personnalité non encore rendue à sa totale configuration.

Voir à travers à travers les yeux d’une autre personne change avec le temps. Plus l’être se conscientise, plus il regarde différemment, moins avec son ego. Et un jour il regarde tellement de façon consciente à travers l’autre, que ce dernier a la nette impression qu’il est totalement respecté dans sa personne. Et ceci est le plus beau don qu’un être puisse faire de sa personne à un autre sans être influencé, sans être soumis, sans être vampirisable. L’énergie circule alors, et les deux se rapprochent, et éventuellement les deux partagent facilement une vision commune, car il n’y a plus de subjectivité dans leur rapport.

Un être conscient qui voit ou regarde à travers les yeux d’une autre personne peut s’effacer complètement de façon telle que l’autre se sent parfaitement en harmonie avec elle. C’est à partir de ce moment dans la vie de l’Homme conscient que la conscience supramentale devient créative et dynamique sur le plan matériel.

Voir à travers les yeux d’une autre personne n’indique d’aucune façon que celui qui regarde soit impliqué dans ce qu’il regarde. Si c’est le cas contraire, il ne regarde pas parfaitement, il regarde encore avec l’impression qu’il doit ou peut faire quelque chose pour l’autre. Et cette impression est une nette illusion, car l’Homme ne peut faire rien pour l’Homme qui soit réel et créatif, s’il est impliqué lorsqu’il le fait, car le fait d’être impliqué au niveau de l’ego enlève ce qu’il veut donner, diminue ce qu’il veut donner.

Ceci est tellement réel que les êtres conscients demain sembleront sans cœur à ceux qui feront partie de l’ancienne race, car ils n’agiront plus pour eux-mêmes mais à travers leur doublure, et la doublure, si elle est conscientisée, ne peut pas agir avec les mêmes raisons que l’ego. Elle est au-dessus de tout, et c’est ce qui crée une conscience supérieure chez l’être qui est en fusion avec elle.

Pour voir à travers les yeux d’une autre personne et ne pas retarder son évolution, il faut soi-même être capable de se retirer dès que nous sentons que l’autre personne est trop faible pour accepter ce que nous refusons d’admettre ce qui, chez elle, fait partie de ce que nous avons vu, mais qu’elle ne veut pas reconnaître.

Lorsqu’un être conscient commence à prendre conscience de lui-même et qu’il commence à se sentir, il peut facilement voir que ce que l’autre voit n’est pas réel, car il est alors non impliqué dans son intelligence, puisque cette dernière est supramentale ou au-dessus de l’ego. Et c’est à partir de ce moment qu’il réalise que les Hommes autour de lui manquent d’intelligence créative, et que leurs problèmes de vie sont directement liés à ce manque d’intelligence créative qui, en retour, ne leur permet pas d’utiliser toute leur volonté à l’actualisation de ce qu’ils veulent créativement.

Et si cet être conscient regarde à travers les yeux d’une autre personne qui ne peut plus aller plus loin dans son évolution, il doit apprendre à ne plus perdre d’énergie avec elle, car non seulement il empêche cette personne de vivre à son niveau, mais il s’empêche lui aussi de vivre au niveau où il le pourrait. Donc voir à travers les yeux d’une autre personne voudra dire, demain, pour l’être conscient : réaliser où se termine sa responsabilité psychologique vis-à-vis de cette autre personne.

mise à jour le 20/06/2024

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