CP-084 La solitude de l’initiation planétaire [fr]

CP-084 La solitude de l’initiation planétaire

“La solitude de l’initiation planétaire est la marque profonde de la rupture des liens raciaux entre l’Homme nouveau et l’Homme ancien. Cette solitude marque la fin, ou le début de la fin de l’Homme ancien, dont la conscience subjective ne peut plus remplir le …” BdM

 

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La solitude de l’initiation planétaire est la marque profonde de la rupture des liens raciaux entre l’Homme nouveau et l’Homme ancien. Cette solitude marque la fin, ou le début de la fin de l’Homme ancien, dont la conscience subjective ne peut plus remplir le rôle qu’elle avait marqué au cours de l’involution. La solitude de l’initiation planétaire correspond au changement profond chez l’Homme, changement qui lui apporte un nouvel équilibre, fondé sur son intelligence créative et sa volonté créative.

Cette solitude n’est pas négative telle que peut l’être l’ennui, par exemple. Elle n’est qu’un état d’esprit, qui ne convient plus avec l’état d’être qu’avait connu l’Homme avant l’initiation planétaire et solaire. Cette solitude, que l’on peut appeler solitude de l’esprit, prédispose l’Homme à se fier de plus en plus à lui-même, afin de vivre de plus en plus de ses propres énergies, au lieu de vivre des énergies de ceux qui l’entourent, comme c’était le cas au cours de sa vie inconsciente. La solitude de l’esprit permet à l’Homme de prendre conscience de sa conscience et de réaliser qu’elle n’est plus la même, ni mentalement, ni émotivement.

D’ailleurs, la solitude de l’initiation planétaire découle de cette réalisation. L’Homme au début a l’impression qu’il devient de plus en plus un étranger à sa planète. Cette situation peut durer un certain temps, jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre se crée en lui, au fur et à mesure, que se réajuste le mental et l’émotif. La solitude de l’esprit permet à l’Homme de réaliser sa force intérieure, c’est-à-dire sa capacité de vivre sur le plan matériel, en fonction d’une énergie qui vient de lui et le guide dans ses mouvements de tous les jours. Et ceci, sans que son ego puisse interférer avec l’intention de cette énergie, de cette intelligence et de cette volonté créative qui font partie de lui.

La solitude de l’initié planétaire correspond à un état profond, qui naît de la dislocation entre le corps de désir et la volonté du double, qui est en train de se former. Et cette solitude peut être suffisamment accentuée pour qu’elle donne à l’Homme l’impression temporaire que la vie ne vaut pas, ou ne vaut plus, la peine d’être vécue. Et pourtant ce n’est pas le cas. Mais l’état mental et émotif doit être réajusté pour que ce malaise, cette souffrance, cesse. Alors la vie redevient normale, mais différente de ce qu’elle fut auparavant, car elle n’est plus construite du même matériel.

Mais puisque l’initiation planétaire est un processus vibratoire qui altère la conscience de l’Homme, il est normal qu’un certain temps soit alloué à cette transformation, sinon l’expérience serait trop lourde, trop pénible et l’Homme ne pourrait la vivre. La solitude de l”initiation planétaire prédispose l’Homme à la confrontation de sa mémoire et de son état nouveau où son ancienne mémoire ne lui sert plus de la même façon.

Car la forme mentale de l’énergie a été transformée pour donner naissance à un plus grand vide que l’esprit, c’est-à-dire que l’intelligence créative et la volonté du double, remplit. L’être humain n’est pas habitué à vivre en fonction d’une autre partie de lui-même qui n’est pas assujettie aux lois de la matière et des sens. Donc l’ego se voit dépouillé de valeurs, qui autrefois avaient fait partie de sa sécurité psychologique. Dévêtu de cette sécurité psychologique, il doit en reconnaître une autre qui, cette fois, est réelle, car elle est le produit de l’intelligence et de la volonté, et non de l’influence de la forme sur son mental et son émotif.

La solitude de l’initiation planétaire correspond à l’effondrement de l’Homme ancien et au développement de l’Homme nouveau et aucune influence planétaire ne peut faire ce travail sur l’Homme, car ce travail est fait de l’intérieur et en dehors des ondes d’influences égoïques. Autrement dit, l’ego qui subit les changements vibratoires du double ne peut interférer avec ces changements, car ils ne sont plus sous son contrôle subjectif, puisqu’il a perdu l’illusion qu’il en soit autrement.

La solitude de l’initiation planétaire pénètre tous les plans de l’être en évolution et substitue en lui l’ancienne mémoire, pour la nouvelle. La nouvelle mémoire n’a rien de semblable à l’ancienne, sinon qu’elle peut reproduire des formes identiques. Mais elle est fondamentalement différente, car elle s’imprime sur le cerveau physique à partir du pouvoir d’impression du double, au lieu de s’imprimer sur le cerveau physique à partir de la conscience astrale de l’Homme.

La mémoire nouvelle est beaucoup plus subtile et changeante que l’ancienne. Elle est subtile, car elle fait partie de la nouvelle intelligence, et elle est changeante, car elle n’est pas régie par la rigidité systématique de l’ego d’avant la transformation. Le changement de mémoire équivaut à un changement de conscience, et c’est cette situation profonde qui crée la sensation étrange de la solitude de l’Homme nouveau face au monde ancien qu’il côtoie encore.

Une telle solitude semble parfois désespérante, mais ceci est dû au fait que l’ego veut toujours se rapporter à son passé, à ses expériences passées, pour mesurer la valeur de son expérience présente. Et dans le cas de cette solitude, il est impuissant à changer quoi que ce soit, car il est trop conscient pour retourner dans le passé, et pas encore assez conscient pour connaître son avenir, ou bien comprendre son présent.

L’effet est double, car il force l’ego à cesser de se casser la tête, c’est-à-dire à analyser, ou à essayer de comprendre, et en même temps lui permet d’absorber dans le mental et l’émotif une énergie suffisamment puissante pour lui faire réaliser qu’il vit une situation qui doit éventuellement prendre fin. Mais la fin, il ne la connaît pas. Et ceci ajoute à son désarroi égoïque et ce n’est qu’avec le temps qu’il voit la fin et alors le travail a été fait.

La solitude de l’initiation planétaire est la mesure de l’identité que connaît l’être humain. Tant qu’il vit cette solitude, son identité est en voie de développement. Et lorsqu’elle est totalement formée, cette solitude n’existe plus, c’est-à-dire sa souffrance.

Mais le double devenant de plus en plus présent chez l’Homme, et la nouvelle mémoire devenant de plus en plus créative, la solitude est graduellement remplacée par un pouvoir créatif, qui jaillit de l’être comme une fontaine et remplit le vide qui, au début de la transformation, fut pénible. La solitude est tellement importante, ou fait tellement partie du travail que fait le double chez l’Homme, que l’on peut dire que tous ceux qui la vivront cette initiation, en connaîtront la solitude.

Il ne faut pas confondre cette solitude avec la solitude psychologique de l’Homme inconscient. L’être inconscient peut sentir la solitude, car il lui manque dans sa vie inconsciente, certains éléments avec lesquels la remplir. Tandis que l’Homme qui vit la solitude consciente de l’initiation planétaire, pourrait tout avoir ces éléments de la vie inconsciente et en souffrirait quand même, car elle n’est plus fondée sur l’absence de quoi que ce soit, mais sur l’incapacité de voir son avenir.

L’être inconscient ne cherche pas nécessairement à connaître son avenir. L’être conscient, à un certain point de son évolution, doit voir, doit comprendre un peu son avenir, car il n’est plus sous le contrôle illusoire de l’ego, mais sous le contrôle réel de son double, la partie réelle de lui-même. Et comme il prend de plus en plus conscience de lui-même, il est normal qu’il prenne aussi conscience de son avenir. Mais l’avenir de l’être conscient n’est pas construit par l’ego, mais à travers l’ego, selon le pouvoir du double, ou de la fusion.

Donc ce n’est que lorsque l’ego ne peut plus faire interférence subjectivement avec les évènements de la vie qu’il peut commencer à connaître son avenir. À partir de ce moment-là, la solitude commence à disparaître, car il commence à voir, à vivre, à une autre échelle et à se réintégrer dans la vie consciemment.

Mais la solitude de l’initiation ne peut être vécue qu’en fonction de la conscience supérieure, et d’une réalisation de plus en plus croissante qu’elle n’est que temporaire. Sinon elle devient trop lourde pour l’ego et ce dernier ne peut plus la supporter, ou ne peut la supporter qu’en vertu de son savoir intérieur.

La solitude consciente ne se compare pas à la solitude inconsciente, car elle ne peut être mesurée psychologiquement. C’est-à-dire qu’elle est imposée à l’ego, pour l’éveiller à une réalité qui, demain, deviendra sa conscience réelle. C’est pourquoi cette solitude est si grande de conséquences, car elle force l’ego à “sévèrer” (séparer : to severe) ses liens raciaux avec l’Homme inconscient de la Terre. Sans cette coupure intérieure, l’ego demeurerait dans son ancienne mémoire et ne découvrirait jamais sa mémoire nouvelle et créative.

Voilà une des raisons fondamentales pour laquelle l’évolution de la conscience cosmique ne peut prendre place sur la Terre qu’à la fin du vingtième siècle. Car auparavant, les Hommes n’avaient pas encore terminé la période de formation de l’ancienne mémoire. Autrement dit, l’Homme avait encore de l’expérience planétaire inférieure à vivre avant de connaître l’expérience supérieure de sa conscience universelle ou cosmique. La solitude de l’initiation planétaire coïncide avec la résurrection chez l’Homme de la conscience dite christique, c’est-à-dire de cette conscience qui n’émane plus des plans inférieurs de l’évolution, mais de l’éther.

Cette solitude est si importante dans l’implantation de la conscience christique sur la Terre que seul l’Homme qui en a connu et compris totalement l’expérience peut commencer à réaliser les messages occultes et ésotériques, sinon hermétiques, qui ont été par le passé livrés à l’Humanité par des êtres de conscience supérieure, que l’Homme a élevés au rang du sacré. Car il vivait alors de l’ancienne mémoire de l’Humanité qui le forçait à rejeter ce qu’il ne pouvait comprendre, que pour accepter ce qui pouvait le sécuriser émotivement. Lors de l’avènement de l’initiation planétaire et solaire chez l’Homme, cette situation est totalement renversée.

De sorte que l’Homme ne peut plus orienter sa psychologie, son être, vers le passé de la mémoire ancienne, mais vers l’avenir de la nouvelle mémoire. Et cette expérience coïncide avec la solitude, dont nous expliquons la nature et la fonction. La solitude consciente traverse l’être totalement et affecte tous ses centres d’énergie, de sorte qu’aucune partie de lui-même n’échappe au pouvoir “transformatoire” du double qui affecte, petit à petit, le corps l’astral de l’Homme et son corps mental inférieur.

La solitude est tellement grande dans son action créative, que l’ego ne peut plus l’appeler solitude, comme il lui donnait par le passé ce nom. Il ne peut que la constater en tant qu’état émotif et mental en changement vibratoire. La grande particularité de cette solitude fait reconnaître à l’Homme, pour la première fois de sa vie, qu’effectivement il est un étranger sur une étrange planète qui ne lui appartenant pas, car il ne l’a pas encore conquis par le pouvoir de l’énergie, dont il est fait et façonné.

Cette réalisation est pénible, car l’Homme n’a plus, comme par le passé, le soulagement qui vient avec l’ancienne solitude. Il semble que la solitude consciente lui soit totalement étrangère, comme le plongeant dans un état d’esprit qu’il n’avait jamais connu auparavant, car il s’était toujours protégé, d’une façon ou d’une autre, contre son double ou sa réalité. Maintenant que le mur, ou la paroi, se rompt entre lui et le double, il semble de plus en plus que c’est ce dernier qui vit en lui, et non lui seulement dans la matière.

La solitude nouvelle confond l’Homme, car il ne la comprend qu’au fur et à mesure qu’il la vit et qu’elle se lève devant lui comme la brume épaisse s’élevant du sol après avoir gardé l’Homme dans une sorte d’étrange pénombre, qu’il sait être temporaire et sans danger. L’être humain a toujours su, par toutes sortes de moyens, occuper son temps, car il a toujours pu utiliser son corps de désir, pour constamment maintenir une fausse plénitude à l’intérieur de lui-même, même si ce plein était illusoire.

Mais maintenant qu’il est amené à vivre le vide, qui n’est en fait que l’aspect extrême de la solitude consciente, il s’aperçoit que la vie supérieure et consciente n’est pas faite et construite de la même façon que l’ancienne. Et son mystère est là. Elle ne peut être comprise que par celui qui en vit l’expérience et ne peut être transposée philosophiquement à d’autres qui séjournent sur les autres rives multiples de la conscience expérimentale et planétaire de l’Homme inconscient. La solitude consciente n’entre pas en conflit avec la vie psychologique de l’Homme, mais lui fait réaliser qu’il est beaucoup plus impuissant dans sa créativité qu’il ne se l’imaginait auparavant.

Et cette prise de conscience lui permet de voir, de comprendre, pourquoi la créativité n’a rien à voir avec la mémoire de l’Homme ancien, qu’elle est le produit du resserrement entre le double et l’ego. Mais ce resserrement ne peut prendre place tant que l’ego n’a pas bien senti que la vie, telle qu’elle doit évoluer, n’a rien à faire avec la façon dont lui, en tant qu’ego “insécure”, la projette.

Et c’est ici que la solitude devient pénible, car l’ego réalise qu’il n’a plus de contrôle subjectif sur sa vie, mais que son double en connaît tous les aspects et que tous les aspects se développent selon le temps qui leur est alloué par lui. L’ego n’a qu’à se mettre au pas avec le double, c’est-à-dire avec son intelligence et sa volonté créative.

Alors la solitude n’existe plus. L’ego, alors, est maître de sa vie, car il a appris à comprendre ce qu’il devait comprendre de lui-même, de son double. Car enfin, le double, c’est l’Homme réel derrière l’ego, et non l’inverse. Mais l’Homme a toujours pensé qu’il était l’Homme, lorsqu’en fait il n’était qu’une caricature émotive et mentale de l’ego derrière laquelle l’Homme réel, le double, travaillait à la conquête de l’âme de la mémoire ancienne.

La grande solitude de l’ego est équivalente à la conquête de l’âme par le double, à sa conquête finale, afin que le cycle de vie et de mort s’arrête et ne retarde plus l’évolution de l’énergie de la matière et de la lumière qui pénètre la matière organisée et lui donne sa direction, son évolution. L’Homme doit cesser d’être penseur et doit devenir créateur.

Mais pour que ceci se fasse, il doit connaître la grande solitude de l’ego qui renverse la polarité de l’intelligence et de l’émotion, et rend l’émotion pure et l’intelligence parfaite. Voilà l’Homme de demain : l’Homme qui ne sera plus capable d’éteindre en lui les forces de vie et qui, par le fait même, sera vie et force.

La solitude de l’initiation planétaire traversera tous ceux qui doivent connaître la nature de la rébellion de l’ego contre l’âme. Cette rébellion doit convenir avec l’expression la plus réelle de la présence du double chez, ou derrière l’Homme, derrière l’ego. Et cette expression parfaite est manifeste dans cette solitude, car la lumière du double est sur Terre. Et l’ego, l’Homme inconscient a voulu le remplacer en se servant de la mémoire de l’âme comme parapluie contre sa présence terrible et puissante.

Mais les temps n’étaient pas encore arrivés. Donc, l’Homme, l’ego, dut évoluer jusqu’à aujourd’hui. Maintenant que les temps sont arrivés, les fils de Jacob doivent récolter l’amère leçon de la vie planétaire et inconsciente. Et cette leçon est contenue dans la dispersion de la mémoire ancienne, vécue dans l’effet que produit, sur le psychisme humain, la grande solitude de l’initiation planétaire.

L’Homme nouveau transcendera la nature même de sa conscience égoïque, afin de pouvoir contempler l’origine des choses et participer plus étroitement au relancement dans cette partie de la galaxie à l’effort total contenu à l’intérieur d’une civilisation qui ne sera plus désormais confondue avec la culture régionale qu’ont connue les races divisées de l’Homme ancien.

Et pour que cette civilisation éblouisse tout ce qui fut par le passé construit sur le globe, l’Homme nouveau devra revendiquer sa nouvelle mémoire contre l’ancienne. Et dans ce but, la solitude de l’initiation solaire et planétaire est parfaitement convenue dans les plans subtils de la réalité de l’Homme.

L’être humain doit connaître le fond de sa nature perplexe. Et cette expérience ne peut être acquise que s’il se sent bouleversé, dans son état psychologique, vis-à-vis de ce qui lui permet, ou permettait dans le passé, de ne pas reconnaître la nature intrinsèquement intransigeante du double. L’énergie du double a supporté l’activité inférieure de l’ego, tant que ce dernier devait se parfaire et augmenter le pouvoir de son mental, car il devait comprendre ce qu’il devait vivre dans l’avenir de la race. La solitude de l’initié planétaire n’a de réalité que pour celui qui la connaît.

Mais cette réalisation est tellement absolue, que l’expérience elle-même ne peut être refusée que si le double refuse lui-même d’être libéré car son rapport avec l’Homme ne peut être encore parfaitement établi. L’isolation intérieure que crée la grande solitude ne peut convenir qu’à celui qui est prêt à être traversé par le rayon de la création qui fait partie de la couleur du double et qui engendre dans l’Homme toute l’énergie dont il a besoin, pour éloigner de lui-même les forces qui transforment en ignorance l’activité de ce rayon, parce qu’elles sont encore trop imprimées de l’inconscience de l’Homme.

Il ne faut pas oublier que l’Homme, l’Homme réel, est un être cosmique, c’est-à-dire une force créative qui émane de la conjonction de l’énergie indifférenciée, avec le centre même de l’Homme demeurant encore caché à ses yeux. Lorsque les Hommes auront découvert ce centre, ils pourront constater que la dimension ultime de la réalité coïncide avec l’accès du double à l’énergie primordiale, emprisonnée dans les matières inférieures et planétaires de l’Homme que l’on retrouve dans le mental, l’émotif, le vital, et le physique.

Si l’être humain doit connaître la grande solitude avant la fusion, c’est pour le préparer à recevoir l’énergie du double, sans vivre de dualité entre lui-même et le double. Car toute dualité représente le manque d’affranchissement du double, de l’esprit. Et tant que le double n’est pas affranchi, il est impossible à l’Homme d’entreprendre quoi que ce soit sur la Terre qui puisse lui donner conscience de la relation entre la chair et la lumière.

C’est pourquoi, l’Homme a toujours eu l’impression d’être, avant d’être réellement, c’est-à-dire avant de pouvoir convertir l’énergie du double en volonté et en intelligence. D’où le pouvoir éventuel de l’Homme sur la Terre et sur les étoiles. La grande solitude représente la première expérience réelle de l’Homme en dehors de son égocentricité. C’est pourquoi l’expérience elle-même est pénible. Non pas parce qu’elle est vraiment pénible, mais parce que l’ego de l’Homme en est encore au stade de la transformation astrale.

Et cette transformation doit le mener au stade de la transformation totale de son être, qui sera effectuée lorsque les frères de l’Homme viendront sur la Terre engendrer ou donner naissance aux fils de la lumière, qui auront été préparés à les recevoir, sans crainte, sans ignorance, en pleine conscience de leur pouvoir.

La solitude éventre les parois de l’ego. Il ouvre au-delà de lui-même, au-delà de la conscience ego mentale de son apprentissage séculaire. L’ego apprend à ne plus remuer la poussière de sa mémoire, de ses faux sentiments, et à exercer sur lui-même la patience de sa relation avec l’énergie du double, qui doit ajuster avant qu’il puisse l’utiliser pour son bénéfice personnel et celui de la vie créative en général.

La solitude de l’initiation planétaire dure tant que le corps émotionnel n’a pas suffisamment été renforcé par les chocs vibratoires que crée le double par le truchement des évènements. Ce renforcement ajuste le mental et adapte le mental à une vibration supérieure. C’est cette hausse en vibration de l’énergie mentale qui crée cette solitude, car l’ego n’intervient plus dans la vie comme par le passé. Il semble que la vie se passe au-delà de son contrôle. Et ceci n’est pas facile au début, car il se sent de plus en plus dénué d’autorité réelle. Lorsque la solitude s’efface, l’ego commence à vivre d’une autorité de plus en plus puissante, car son intelligence et sa volonté sont maintenant des principes de vie non colorées par son astralité.

Son autorité sur la vie revient. Et plus il se conscientise, plus il réalise cette autorité, jusqu’au jour où la fusion totale lui donne autorité, jusque sur les plans les plus bas de la matière. La solitude de l’initiation s’estompe avec l’intelligence et la compréhension. Quel que soit le taux vibratoire que doit vivre l’Homme dans ses corps subtils, il ne peut plus, après la solitude, en souffrir, car l’énergie n’est plus bloquée par l’ego. Nous disons alors que l’Homme planétaire devient cosmique, c’est-à-dire que son double devient de plus en plus puissant dans la matière, et cette puissance devient le pouvoir créatif de l’Homme.

À la fin du cycle, ceux qui auront vécu totalement la fusion comprendront le phénomène humain à un tel point que la nature même de la conscience planétaire en sera affectée, car l’Homme nouveau pourra alors agir au lieu de réagir. Et lorsqu’un être conscient agit, il altère la conscience de sa planète, et instruit ceux qui viennent derrière lui, de la réalité. Le phénomène extraterrestre, par exemple, est extrêmement important pour l’Humanité. Mais il ne devient réel pour l’Homme, que lorsque ce dernier peut vivre sur une longueur d’onde qui lui est parallèle, afin de bien le comprendre et aussi afin d’être bien compris de ces êtres, dans le sens d’une conscience universelle et commune.

L’être extraterrestre est un être dont la matière et le double ne font qu’un. Et l’Homme doit atteindre ce stage d’évolution. Mais lorsque la matière et le double font un, la solitude cosmique n’existe plus. Et cette solitude, qui auparavant fut pénible pour l’ego, devient un refuge de l’être vis-à-vis de lui-même. C’est une solitude pleine et non plus une solitude vide de sens.

Mais comme l’initiation planétaire se vit et ne peut être comprise selon la philosophie de l’ego, la solitude devient une expérience inévitable et nécessaire. Car elle découpe l’ego, lui fait réaliser, petit à petit, qu’il ne peut être seul dans la vie que s’il n’est pas conscient de la réalité de sa vie.

Autant la solitude de l’initiation planétaire est une illusion, une souffrance de l’ego, autant elle est pleine de sens lorsque l’ego commence à voir ce qu’il est, ce qu’il devient. Autant elle lui semble souffrance irrationnelle, autant elle devient un outil nécessaire qui reflète le rapprochement de cette grande force en lui, le double.

C’est le pouvoir, le grand pouvoir vibratoire du double contre le mental et l’émotif qui crée l’espacement psychologique de la solitude. Mais, si l’ego apprend à se ressaisir dans cette solitude, il la supportera et elle ne pourra pas le faire trop courber. Il ne faut pas oublier que l’ego est une dimension encapsulée dans la matière et que ce tout, une fois raffiné, n’a plus la même valeur à ses propres yeux. C’est à partir de ce moment que la solitude sert à rendre l’ego indestructible, “inaffectable”, car il n’a plus les mêmes réactions à ce qui se produit dans la vie.

Il comprend tout en fonction de sa fusion éventuelle. Et ceci le libère psychologiquement du stress que créent les évènements de la vie. Conscientisé, le stress n’existe plus pour lui et même les évènements troublants, dont se sert le double pour la fusion, non plus d’effet psychologique sur lui. Seul l’effet vibratoire se fait sentir Et c’est cet effet qui devient le poids de moins en moins pesant sur ses épaules, jusqu’à ce qu’il ne soit plus troublé par quoi que ce soit. Sa solitude, ou plutôt la solitude de l’initiation planétaire, entraîne l’ego à être sans support extérieur à lui-même, afin de prendre conscience de lui-même à d’autres niveaux.

Sinon il retomberait, reviendrait à ses anciennes habitudes de voir le monde matériel comme plus important, lorsqu’en fait, le monde matériel n’existerait pas sans le concours des mondes parallèles. Cette vision plus objective de la réalité le rend objectif et lui permet de voir l’action du double, dans tout ce qui est vie en lui, ou à travers lui. L’Homme planétaire prend alors conscience d’un plan subtil qui lui nuit de moins en moins. Et c’est à ce point qu’il découvre sa vraie créativité, cette créativité qui n’a rien à faire avec l’ego lui-même, mais qui passe à travers lui comme une source abondante et sans fin.

La solitude de l’être planétaire met fin au cycle de la pensée subjective, car elle entrave le développement mécanique de celle-ci. Elle est remplacée alors par une forme nouvelle de cognition instantanée, qui n’est jamais affligée par l’émotion. Pour que l’ego conscientisé cesse de se rappeler, il faut qu’il puisse agir instantanément. Mais cette instantanéité ne peut être manifestée ou créée que par le double, car ce dernier ne se sert pas de la mémoire subjective, puisqu’il contient tout ce qui est, ou tout ce qui doit servir à l’Homme.

Mais l’Homme n’est pas habitué à vivre sans mémoire. Et c’est pourquoi la solitude a pour fonction de le forcer à lâcher prise sur un faux plein, qui naît de l’activité mécanique de sa mémoire. S’il vit la grande solitude, le mental égoïque ne peut se voir qu’en fonction d’un grand vide. Ceci neutralise la mémoire subjective et le projette graduellement dans une mémoire plus impersonnelle et créative. Ici, il tend à réaliser progressivement qu’en effet, sa vie inconsciente est un jeu incompris de lui qu’il ne veut plus vivre inconsciemment.

Alors qu’en fait il peut créer ses propres règles, son propre jeu, car il n’y a plus de différence, de mur, entre le double, le cosmique et l’Homme le planétaire. Pour que l’ego prenne conscience du double, en tant que partie intégrale de lui-même, il faut qu’il connaisse la solitude, car dans cette expérience, il peut de moins en moins se référer à lui-même dans le passé, puisque la solitude de l’initiation le force à vivre le présent. Et c’est dans le présent que se manifeste le double.

Et tant que la solitude sert le double, l’ego doit la vivre car elle le prédispose à ne plus jouer subjectivement à la vie. Il est forcé de la vivre dans des conditions qui sont sous le pouvoir vibratoire du double. C’est pourquoi l’irrationnel semble à première vue ridicule, non pas parce qu’il l’est vraiment, mais parce que l’ego le voit ainsi à cause de son incapacité de vivre du pouvoir du double dans sa vie. Pouvoir qui est d’ordre vibratoire et non d’ordre psychologique, afin de détruire les raisons que peut donner l’ego à un évènement qu’il ne peut accepter à cause de son irrationalité. En fait l’irrationnel n’existe pas.

Seule existe la mémoire subjective de l’ego, qui donne à l’évènement une valeur qu’il rejette, car elle ne cadre pas avec sa vision subjective des choses. L’ego ne réalise pas, tant qu’il n’a pas vécu la grande solitude, que la vie matérielle doit être harmonisée, en fonction du pouvoir du double à travers lui et non en fonction du corps de désir de l’ego contre le double.

Si nous appelons cet état d’esprit la solitude, c’est parce que cela signifie que l’Homme qui avance vers la conscientisation, l’Homme qui prend conscience de l’activité du double en lui, réalise, en effet, que sa conscience totale est en fonction d’une totalité qui traverse le monde mental et le monde émotionnel, auquel il est habitué depuis sa naissance. C’est-à-dire qu’il prend conscience que la réalité de son esprit se “superimpose” sur la réalité mentale et émotive de son être inférieur.

Et la prise de conscience de cette situation par l’ego crée la solitude, c’est a dire que déchiré, séparé dans ses liens avec l’Humanité, établit des liens avec des forces cosmiques et transplanétaires, des forces qui sont au-delà de la matière. Et lorsque le double prend conscience dans l’Homme, c’est-à-dire lorsque le double développe ses racines et que par conséquent l’ego en prend conscience, il se produit chez l’Homme un phénomène de solitude, parce que l’ego dans la limitation de sa conscience, prend sur lui la grande conscience du double.

Et le rapport entre l’infinité du double et la finitude de l’ego crée cette solitude, qui au début est pénible pour l’Homme, parce qu’elle le force à se considérer en fonction de quelque chose d’autre, c’est-à-dire en fonction de quelque chose qui est plus grand que lui, quelque chose qui est de lui, mais plus grand que lui. Et c’est cette différence, ce différentiel, ce rapport entre l’infinité et la finitude, le cosmique et le planétaire, qui crée l’état d’esprit que nous appelons la solitude de l’initiation planétaire.

L’être qui demain sera en contact avec l’intelligence universelle ne pourra plus se référer subjectivement à la mémoire de ses émotions et à la mémoire de ses pensées subjectives, parce que la puissante intervention dans sa vie du double, c’est-à-dire de la lumière, empêchera l’ego de retourner dans le passé, de sentir la petitesse planétaire de l’Homme, et permettra à l’ego, à l’Homme, à cet être nouveau, de réaliser, après avoir vécu la solitude, qu’effectivement, cette période, qui était temporaire, était nécessaire.

Car elle prédisposait l’Homme ancien à devenir, demain, l’Homme nouveau, le Surhomme, l’Homme qui n’avait plus besoin de support psychologique pour être, l’Homme qui n’était plus inquiet existentiellement devant la vie, mais l’Homme qui avait découvert, réalisé, ce qu’enfin, après des siècles et des siècles, les anciennes connaissances ésotériques et hermétiques de l’Humanité, avaient bien voulu lui faire comprendre, par la voix symbolique de l’astral, sans pouvoir le lui faire réaliser.

Car ce n’est que le double qui puisse lui donner, à l’Homme, la lumière dont l’ego a besoin pour rendre claire son intelligence, puissante sa volonté, et très grand son amour. Ceux-la qui connaîtront la solitude de l’initiation planétaire, comprendront le mystère de l’Homme, comprendront le mystère de l’esprit et réaliseront que l’Homme et l’esprit ne font qu’un et que cette solitude n’est que le résultat du rapport imparfait entre l’esprit et l’Homme.

mise à jour le 20/06/2024

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