CP-079 Le regret
“On regrette souvent ce que l’on a fait, ce que l’on a supposément mal fait. Et pourtant tout ce que l’on a fait l’a été pour raison d’expérience, pour raison que l’on ne comprend que lorsqu’on peut réaliser que la vie est une sphère …” BdM
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
On regrette souvent ce que l’on a fait, ce que l’on a supposément mal fait. Et pourtant tout ce que l’on a fait l’a été pour raison d’expérience, pour raison que l’on ne comprend que lorsqu’on peut réaliser que la vie est une sphère d’influences d’où il faut se tirer un jour ou l’autre, si l’on veut vivre au lieu d’exister. Mais ce n’est pas facile de passer de l’un à l’autre, car il nous faut nous vidanger de nos obsessions avec le passé, et passer à une nouvelle étape qui coïncide non pas avec l’émotion de la mémoire, mais avec la volonté de l’intelligence créative qui ne se construit pas avec des idées, mais qui crée elle-même ses propres conditions en dehors du désir subjectif de l’ego.
Regretter son passé équivaut à se pendre indéfiniment à la corde raide de l’impuissance dans la volonté, et ajouter jour après jour à notre peine. Pourquoi l’Homme regrette-t-il ? Parce qu’il ne voit et ne connaît pas son avenir possible, il ne réalise pas que ce qu’il a regretté fait partie de son existence, un peu comme la peinture fait partie de la toile. Et pourtant l’Homme sait très bien que le passé est mort, mais néanmoins il le vit, car ce dernier vit dans sa mémoire.
L’Homme est un être têtu, c’est-à-dire difficile à rendre intelligent, car il vit constamment drogué par des idées qu’il se fait de la vie. Alors que ses idées n’ont aucune valeur autre que de lui donner quelque chose à penser, pendant qu’il s’occupe à ne rien faire créativement. Si l’Homme vivait créativement, il ne pourrait penser au passé car il serait forcé, par son intelligence créative, à lever les voiles qui cachent son avenir, jusqu’à ce qu’il ait commencé à toucher du bout du doigt ce qu’il doit faire dans la vie.
Regretter le passé est une fausse évaluation de ce que vaut réellement l’Homme. Et trop d’êtres se jugent en fonction d’un passé sombre et naturellement se dépriment, car ils ont la nette impression que leur passé est à la mesure de leur présent, ou de leur avenir. Évidemment, on est ce que l’on pense, ou ce que l’on ne pense pas. Lorsque l’Homme s’aperçoit concrètement que son passé est une mauvaise construction de vie, il peut facilement, s’il est intelligent, faire un X sur ce modèle et en construire un autre, pourvu qu’il soit prêt à mettre de côté ses vieux outils.
Pour l’Homme intelligent, le passé n’est pas un regret. Et le regret n’entre pas dans sa pensée, car il a suffisamment d’énergie dans le mental pour continuer à vivre selon un mode qui convient à son intelligence aguerrie par l’expérience. Mais souvent, le modèle de vie du passé est tellement mal agencé, que l’Homme ne sait où commencer pour se faire un modèle nouveau.
Lorsque l’Homme se conscientise, il apprend forcément à ne plus vivre son passé. De sorte qu’il apprend forcément, encore une fois, à reconnaître une nouvelle dimension de lui-même, qui est soumise à une nouvelle condition d’intelligence. Pour ne pas regretter et pour entrer dans une nouvelle condition de vie, il faut que l’être qui se conscientise se rapporte simplement à sa vibration, c’est-à-dire à l’énergie, qui, cette fois, contrôle ses moyens de bord, contrairement à son expérience passée où, lui, avait l’impression de contrôler ses moyens de bord.
Pour regretter son passé, il faut ne pas l’avoir vécu, mais l’avoir subi. C’est-à-dire qu’il faut avoir été dupe de la vie, à cause du manque de coordination entre le mental supérieur et le corps astral. Beaucoup d’Hommes ne regrettent pas leur passé, car ils en ont eu pour leur argent. Ceci est bien, car ils ont au moins bénéficié de ce qu’ils avaient subi auparavant. Mais ce bénéfice n’est pas exactement parallèle à celui de l’Homme qui découvre que quel que fut son passé, son avenir est encore plus glorieux, car il est plus intelligent, c’est-à-dire qu’il n’est pas construit par l’ego mais par le double derrière l’ego.
Tant que l’Homme regrette son passé, il s’assujettit à une peine qui diminue sa volonté, à moins d’avoir souffert au-delà de la moyenne et d’avoir été amené à se reconstruire volontairement une existence nouvelle.
Regretter son passé envenime le présent, et coupe le souffle de la créativité, car il épuise le centre émotionnel et empêche l’Homme de voir la possibilité de recommencer à zéro. Pour recommencer à zéro, il faut inévitablement avoir de la volonté. Si la volonté est subjective, d’autres faiblesses pourront s’insérer dans la prochaine tranche de vie. Mais si la volonté est créative et le produit de la conscience créative, la nouvelle phase sera une montée graduelle, mais en flèche, car l’ego ne sera plus l’élément qui causera la chute.
Regretter son passé est une terrible condition de l’Homme, car ceci le force à se référer constamment à un échec “en apparence”. Et ceci le vide, le décourage et lui enlève le goût de continuer à remonter la côte, jusqu’à ce qu’il ait atteint le sommet qu’il se fut fixé.
Le passé ne doit pas être une règle de mesure pour le présent, mais un obstacle temporaire qui peut être transformé sous le pouvoir de la volonté. La volonté est une issue par elle-même dans la vie. Elle est “issue”, mais l’Homme ne semble pas pouvoir la générer à volonté, car elle semble se mesurer selon l’échec apparent du passé. Très grave observation ! La volonté ne doit jamais être mesurée selon l’échec du passé, elle doit être totalement créative, c’est-à-dire générative.
Et si l’Homme sait attendre, il saura reconstruire sa vie enrichie du passé, c’est-à-dire des échecs apparents. La mesure que nous donnons à notre vie est toujours plus courte que sa vraie mesure, pour une raison seulement : nous avons peur de faire des échecs, lorsque les échecs sont la mesure de la volonté que nous sommes destinés à connaître, si nous ne nous méprenons pas, et si nous ne tombons pas dans le piège de croire que nos échecs sont finals.
Les échecs sont à la mesure de la volonté que nous pouvons demain déployer, et nos succès à la mesure de notre intelligence. Et comme la volonté et l’intelligence vont de pair, les échecs et les succès aussi.
Mais lorsque l’Homme est inconscient, ses échecs et ses succès sont sujets à des conditions de vie planétaires et karmiques. Tandis que, lorsque l’Homme est conscient, ses échecs disparaissent graduellement pour être remplacés par des succès de plus en plus conscients et consécutifs, car il ne vit plus de la même façon. Dans ce sens que la volonté et l’intelligence subjectives ont été remplacées par la volonté et l’intelligence créatives et objectives en lui.
Autrement dit, lorsque l’Homme se conscientise, c’est son double qui devient la partie active derrière la personnalité, au lieu de son ego. Quelle différence de vie alors ! Quelle différence de conscience ! Quelle différence dans la totalité de l’expérience ! L’échec n’est plus possible, le succès n’est plus enivrant, la vie est créative et conscientisée.
Regretter son passé est un mal, car il emprisonne l’ego derrière une muraille où le soleil n’intervient que de temps à autre. Et ce soleil n’a pas la puissance du plein jour, car les nuages de la mémoire en affaiblissent les rayons.
Regretter son passé veut dire ne pas pouvoir créer un présent nouveau, car l’intellect et l’émotif servent toujours à garder l’Homme dans la misère de son sentiment. Et cette misère deviendra de plus en plus grande, car l’absence de la volonté et de l’intelligence créatives diminuera à la longue son potentiel de vie, car trop peu d’énergie de réserve pourra alimenter la machine humaine.
Regretter son passé est un acte de sabotage de l’Homme vis-à-vis de lui-même, car il perdra la notion, éventuellement, qu’il peut soulever le fardeau de sa mémoire pour le jeter à la mer de l’oubli. Lorsque le passé devient trop pesant pour l’Homme, il lui faudra le revivre dans un autre temps, car l’échec est à la mesure du plan de vie, et tout plan de vie doit être dépassé en termes de son échec, car c’est ainsi que se construit l’évolution.
Si dans un temps l’Homme ne peut passer la rivière de l’expérience, il devra la traverser dans un autre, aidé cette fois-ci d’un autre corps physique, d’un autre corps astral et d’un autre corps éthérique, autrement dit il devra recommencer là où il a laissé dans l’expérience.
Regretter son passé infirme l’être humain, car il se verra disposer lentement de tout ce qu’il aurait pu faire. Il se verra lavé de ses plus grands désirs, car l’échec, la mémoire, seront plus grands que sa volonté. Et la volonté naît de l’intelligence comme l’intelligence naît de la volonté. Et tout être qui se voit diminué dans l’un, se verra brouillé dans l’autre, car les deux vont de pair, et les deux se supportent mutuellement.
L’échec du passé est une condition imposée à l’ego pour le faire réagir à la loi planétaire. Il est forcé de vivre l’échec pour consolider son intelligence et sa volonté. S’il réussit cet exploit, sa vie sera plus grande, sinon elle se verra diminuer jusqu’à la mort.
Lorsque l’Homme regrette son passé, il s’empêche de voir ce qu’il pourrait faire dans son avenir. Il s’empêche de voir, de réaliser, ce qu’il pourrait devenir. Il s’empêche d’être libre de sa mémoire. La mémoire est l’appendage le plus retardataire de la conscience égoïque, car elle bloque l’intelligence et la volonté créatives. Donc elle réduit l’ego à un statu quo qui le lie au passé, et crible son esprit à un point tel que ce dernier ne peut plus le pénétrer en puissance.
Les Hommes sont à un tel point prisonniers de leur mémoire que la totalité de l’expérience humaine planétaire est colorée par la mémoire humaine. De sorte qu’il y a très peu d’intelligence créative dans la vie sur cette planète. Voilà pourquoi l’évolution est si lente.
Regretter le passé est équivalent à vouloir se rattacher à une illusion qui n’a servi qu’à forcer l’ego à prendre une certaine conscience à travers quelque évènement. Et tant que l’ego n’aura pas saisi qu’individuellement ou collectivement les échecs du passé sont la réflexion de l’impuissance chez l’Homme, et que cette réflexion ne doit pas servir à obstruer l’énergie créative, mais à la faciliter, il sera forcé de vivre aujourd’hui en fonction d’une mémoire dont la réalité n’appartient pas ou n’appartient plus réellement à l’ego, mais à l’âme. Et si l’ego continue à vivre de matériel qui n’appartient qu’à l’âme, il se verra forcé de vivre son présent sous l’influence de cette dernière, au lieu de le vivre sous le pouvoir créatif du double.
L’être humain, l’être matériel, est une continuation de l’être lumineux. Et tout rapport entre les deux doit être exercé, c’est-à-dire rendu conscient. Car c’est ce rapport qui peut apporter à l’ego une nouvelle vie à la hauteur de son intelligence et de sa volonté créatives. Mais l’ego, dans son immaturité, se refuse de voir la vie telle qu’elle est, telle qu’elle fut. Il a de la difficulté à se désengager de son passé, car son passé l’a marqué. Mais il l’a marqué de quoi ? Il l’a marqué d’illusions, d’échecs apparents, car son passé a été vécu en fonction de son impuissance, et non en fonction de sa puissance créative : c’est cette condition qui rend le passé pénible.
Si l’ego réalisait que l’évolution de la vie doit être coordonnée à l’évolution de sa pensée, et que son rapport avec le double naît de cette nouvelle considération, il lui serait facile de ne plus regretter son passé et de passer à l’action. C’est-à-dire de passer à la nouvelle étape qui peut s’ouvrir à lui, s’il est capable d’accepter l’inévitable réalité de sa subordination à de grandes forces intelligentes et créatives en lui, qui font partie de lui, mais qui ne peuvent pas jouer son jeu, car son jeu est enfantin, irréel et sans maturité aucune, jusqu’au jour où il prend pleine conscience de ces forces.
L’être humain commence à prendre de l’allure, à avoir de l’allure, lorsqu’il est capable de prendre en considération son passé, froidement. S’il peut le faire, il se crée instantanément et imperceptiblement une nouvelle personnalité, car il corrige sa pensée et ses sentiments. Et lorsqu’il corrige sa pensée et ses sentiments, ils deviennent créatifs car ils ne peuvent plus se servir du vieux moule pour créer une fausse situation dans le présent.
L’orgueil de l’ego est à la base de son regret du passé. L’orgueil de l’ego lui réfléchit l’échec constamment, et comme nous savons que l’orgueil est né de la réflexion, il est normal que l’orgueil et la mémoire aillent de pair. Si la mémoire consume beaucoup de l’énergie créative de l’ego, l’orgueil la bloque, car son inconscience, ses mécanismes de fond, sont greffés soit à l’échec ou au succès.
Regretter son passé, naturellement, est toujours en fonction de l’échec. Et l’orgueil de l’ego laisse difficilement passer l’énergie créative afin de jeter une lumière plus sombre sur la réalité de l’expérience.
Donc l’ego, lui, impuissant dans l’ombre d’une pensée assombrie par l’orgueil, perd ses moyens de bord pour pousser plus loin son expérience, afin de se créer une plateforme suffisamment puissante en volonté et intelligence qui lui permettrait de se réaliser pleinement dans une vie à la mesure de ses exigences.
Regretter le passé est, et sera toujours, une option de l’ego inconscient, car il n’aura jamais suffisamment d’objectivité et d’intelligence créatives pour voir la raison derrière la cause. Et c’est la raison derrière la cause qui compte, et non la cause. Si l’ego s’attache à la cause, l’orgueil voilera son esprit car la cause ne peut expliquer l’échec. Seule la raison peut jeter de la clarté.
Lorsque l’ego se prend en main, il découvre que le passé qu’il avait regretté lui a servi dans son présent, car il a préparé ses corps subtils à pouvoir affronter de nouvelles situations avec facilité, ce qui n’aurait pas été possible autrement. Car le phénomène humain est un phénomène d’équilibre de certaines forces, et non un phénomène d’intention.
Tant que l’ego peut regretter son passé, c’est qu’il y a en lui un peu d’orgueil, de vanité. Son astral est encore en puissance et peut colorer son intelligence, donc diminuer son intelligence créative et sa volonté créative. Car ces deux principes de vie en lui ne peuvent s’exercer que lorsque l’ego a atteint un certain stage de maturité, d’équilibre, entre le mental et l’émotif.
Plus l’Homme regrette son passé, plus il conditionne sa vie présente à l’échec. Car les mêmes forces utilisées dans le passé, serviront dans le présent ; car ces forces font partie de son karma, de sa mémoire. L’ordre des choses est toujours au-delà de l’ego, et l’ego doit un jour le réaliser, s’il ne veut pas, pour toujours, demeurer prisonnier d’un certain statu quo d’une petite vie minable.
Les forces créatives dans l’Homme demandent de ce dernier une grande maturité. Car ces forces ont le pouvoir de déplacer dans l’éther humain de grands courants d’énergie qui élèvent la conscience humaine, et éventuellement la conscience planétaire. Mais pour que ces forces deviennent actives à l’échelle de l’individu, il faut que ce dernier soit prêt à accepter le fait que, dans son passé, elles étaient présentes, mais non consciemment, d’où l’échec… apparent.
Le passé et son regret reflètent l’incapacité de l’ego de bien réaliser où il en est vis-à-vis de lui-même. Dans ce sens qu’un ego qui regrette ne peut faire autrement qu’augmenter en lui, de façon subliminale, la haine, la colère, l’angoisse, qui en résultent possiblement, si ces deux forces sont trop grandes.
Autrement dit, dès que l’ego regrette son passé, il se crée en lui un peu de ces deux forces. Elles colorent alors son présent et rendent ce présent plus difficilement accessible à l’énergie créative, car le fond-même de la pensée est formé d’attitudes, et ce sont les attitudes qui détruisent sa possibilité d’accéder au niveau de vie que peut lui faire connaître le pouvoir créatif du double.
L’inquiétante réalisation du phénomène lié au regret du passé n’est pas de la grande haine ou de la grande colère, car en général ces deux forces sont plutôt restreintes chez l’Homme. Mais le fait que ces forces prennent de l’emprise sur lui et assujettissent sa volonté et son intelligence créatives demeure le plus grave danger auquel doit faire face l’Homme inconscient.
La culture telle que nous la connaissons, la civilisation, ne facilite pas la vie de l’Homme, et dès que sa condition se “rempire” (empire) , ce qui est le cas aujourd’hui et demain, l’ego se peut trop facilement voir confronté avec des forces en lui qui ont pris naissance avec la mémoire d’un passé douloureux.
Donc le résultat sur le plan humain est facilement discernable : la violence. Et lorsque la violence est devenue pour l’Homme sa forme d’expression, il lui est, ou sera, difficile de l’éliminer de sa vie, car elle va totalement contre les lois vibratoires de l’intelligence créative et de la volonté créative. Il est d’extrême importance que l’être humain sache bien vivre son passé, dans ce sens qu’il n’oublie jamais que le passé est mort, et n’a de valeur qu’en fonction de la mémoire. Et que s’il est noir, ce passé, la vie elle, peut être blanche, à partir du jour où il commencera à ne plus se nourrir d’images qui vont de plus en plus lui réfléchir l’échec.
L’astral a beau jeu avec l’Homme, car il ne sait pas et ne comprend pas comment est construite sa vie, à partir des plans où l’énergie travaille. Le véhicule humain n’est en fait qu’un terminus pour l’activité créative ou destructive de forces qui doivent un jour être comprises, si l’Homme doit en arriver à dépasser les frontières de son expérience pour entrer dans le champ libre de son esprit où l’expérience n’est plus nécessaire, car elle ne sert plus l’âme, mais devient l’activité plaisante de la vie de l’ego qui enrichit son mental, son émotif et coordonne le vital.
Tant que l’ego sera dominé par sa mémoire, il regrettera son passé ou certains aspects de son passé. Car l’allure de sa vie présente sera trop conforme à ce passé, pour qu’il puisse bénéficier de son intelligence et de sa volonté créatives. L’intérêt qu’a l’Homme pour sa vie dépend toujours de la vibration qui passe en lui et qui lui fait prendre conscience, consciemment ou inconsciemment, qu’il y a quelque chose à faire dans la vie, même s’il ne peut mettre le doigt dessus aujourd’hui. Mais tant que l’Homme ne peut sentir, qu’il y a définitivement quelque chose pour lui dans la vie à faire agréablement, c’est qu’une partie de lui est encore prisonnière de son passé, de ses échecs.
Car un Homme sans échec est un Homme heureux. Et lorsque nous parlons d’échecs, nous parlons d’efforts aussi, qui n’ont pas été menés à bien, qui ont avorté quelque part au cours de l’expérience. L’être humain est simple mais complexe d’apparence, car son passé est imprimé dans sa mémoire. Si sa mémoire est bonne, sa vie est plus comblée, si elle est mauvaise, sa vie est alourdie. Et tant que cet alourdissement n’a pas été allégé, soulevé de ses épaules, il lui est difficile de reprendre son sac, et d’avancer à nouveau dans la grande aventure qui est à la mesure de ce qu’il peut et veut faire.
L’ennemi numéro un de l’Homme, dans un sens, c’est d’avoir l’impression qu’il ne peut pas faire grand-chose car il n’a pas l’expérience suffisante. Et ceci est terrible, car l’expérience qu’on a de besoin est souvent la mesure d’une mémoire qu’on voudrait avoir pour se sécuriser dans le présent. Autrement dit, l’Homme n’a aucune conscience du pouvoir créatif de son double, et il n’est pas surprenant de voir que les Hommes, à cause de cette situation, demeurent prisonniers de leur mémoire, de leur passé. Alors, il suffit de s’imaginer que le passé est regrettable pour tourner les cartes contre soi et continuer notre petit train de vie.
Regretter son passé tranche la vie en deux, car l’ego cesse d’opérer sur un plan qui exécute la volonté et l’intelligence créatives du double, pour ne vivre qu’en fonction d’un plan astral inférieur où la vie est, et doit, être colorée par une mémoire et ses conséquences, en fonction d’une immaturité dans l’intelligence et la volonté. Ce n’est pas seulement l’ego qui en souffre, mais aussi son esprit, car ce dernier perd le pouvoir qu’il peut appliquer sur la matière, et de là créer une condition nouvelle.
Regretter son passé tranche la vie en deux et force l’ego à ne plus pouvoir devenir intransigeant avec les forces en lui. Ce qui lui enlève toute volonté créative et toute intelligence nécessaires à la reconstruction de son plan de vie. L’ego ne réalise pas que le plan de vie est fixé avant l’incarnation selon la mémoire ou l’âme, et que le but de l’incarnation – au cours ou au long de l’évolution, ou à court ou à long terme – est d’instruire l’Homme d’un mode de vie qui ne découle pas de sa mémoire, mais du pouvoir créatif du double en lui.
Si l’ego se fixe dans la frustration à cause d’un passé mal vécu, il diminuera ses capacités créatives et optera pour une vie qui lui semblera plus facile, mais qui en fait lui sera plus pénible, car il aura toujours l’impression de ne rien avoir ou pouvoir accomplir. Et l’ego, pour être heureux, doit accomplir, car accomplir veut dire sortir de la mémoire pour entrer un peu dans l’intelligence créative selon le degré de fusion avec le double.
Lorsque l’ego regrette son passé, il se détache de son esprit pour s’accrocher à sa conscience astrale. Et si son astralité est trop forte, trop dense, il ne pourra jamais reconnaître qu’il est un être de haute vibration, car son éther astral lui fournira toutes les raisons possibles et inimaginables pour dédoubler sa grandeur réelle d’être. C’est-à-dire que sa conscience astrale lui fera croire que la belle et la grande vie c’est pour les autres, lorsqu’en fait, la belle et la grande vie c’est pour tout le monde, pour ceux qui peuvent alléger ou détruire complètement leur karma, leur mémoire.
Regretter son passé fait naître dans l’Homme l’envie, car il n’apprend pas à réaliser que la vie, à cause de l’infinité de l’esprit, est une réserve d’activités créatives pour tous ces êtres qui sont prêts à la vivre selon ses lois. Et les lois de la vie sont simples, lorsque l’ego reconnaît en lui la vibration de son intelligence et de sa volonté créatives. Et l’envie de l’Homme pour l’acquis de l’autre “renforcit” le regret du passé, car l’envie force l’ego à vouloir rejeter son passé, ses échecs, alors qu’il devrait les accepter sans pour cela les traîner dans sa conscience présente d’aujourd’hui.
L’envie est une forme de jalousie qui distingue l’ego qui n’a pas réussi de l’ego qui veut à tout prix réussir. Il ne s’agit pas pour l’ego de vouloir à tout prix réussir ! Il lui faut être libre dans ses énergies, afin que le double en lui presse par sa présence des forces qu’il mettra à la disposition de l’ego pour son bien-être.
Si l’ego n’a pas réussi dans le passé et qu’il le regrette, c’est que ce n’était pas le temps, ou que son intelligence et sa volonté créatives étaient trop diminuées par son astralité, ce qui revient au même. L’Homme n’a pas à attendre après le ciel pour réussir dans la vie, il n’a pas à attendre la fusion.
Mais il doit comprendre, s’il n’a pas réussi, qu’il y avait en lui des forces qui ne pouvaient être canalisées. Et ces forces incomprises marquent l’échec de l’ego, car il sait très bien que son passé n’était pas toujours de sa faute. Donc preuve est faite que la vie est une sphère d’influences où l’ego est marqué bon gré, mal gré, car la vie inconsciemment vécue est plus forte que l’ego. Ce n’est que l’ego conscientisé qui devient plus fort que la vie, car il n’est plus sujet à la mémoire qui le rendait esclave d’elle.
Nous avons tendance à nous imaginer que la vie nous doit quelque chose, ou que la société nous doit quelque chose. Et ceci est une illusion, car la vie est bel et bien un édifice à plusieurs étages, et tous ne savent parvenir au “penthouse” (appartement de luxe avec terrasse, généralement au dernier étage d’un immeuble). D’un autre côté, la société ne doit rien à l’Homme que l’Homme ne puisse s’offrir lui-même, car c’est lui qui l’a construite, même s’il l’a mal construite. Donc, pour l’Homme, se retourner contre la société à cause d’un passé difficile ne changera en rien sa vie personnelle, au contraire ceci le fera se retourner contre elle, donc contre l’Homme, donc contre lui-même.
Regretter son passé est un trucage de l’esprit de l’Homme par des forces inférieures et astrales en lui qui cherchent à affaiblir sa volonté, afin de mieux faire miroiter ses faiblesses et lui cacher ses forces. Si les forces viennent de l’esprit et que les faiblesses sont des influences astrales, il est évident que l’Homme a avantage à se situer vis-à-vis de lui-même, pour détourner le courant qui échappe à son mental et ne nourrit que la partie inférieure de lui-même.
L’ego inconscient se prête facilement à toutes sortes d’interprétations de la réalité à cause d’expériences passées, et ceci est dangereux. Car il oublie que la vie doit être menée non pas par mémoire, mais par intelligence. Ce n’est pas parce que telle ou telle personne dans le passé vous a fait du mal que vous ne pouvez aujourd’hui la voir, au-delà de cette mémoire. Peut-être que cette même personne a complètement oublié cette situation que vous arborez encore en vous. S’il en est le cas vous vous tranchez de communiquer avec un être à cause de votre mémoire et forcez votre ego à se donner raison, lorsque vous ne comprenez pas que la situation malencontreuse passée était due à des circonstances qui relevaient de votre ignorance et de celle de la personne dont l’acte que vous n’avez pas oublié.
Il ne s’agit pas ici de pardonner, car pardonner fait partie de l’ignorance, de la naïveté. Pardonner, c’est bon pour l’être inconscient qui veut se sentir libre de remords. Mais pour l’être conscient qui ne connaît pas le remords, il s’agit de reconnaître que le passé de l’Homme est un site d’expériences qui fait partie de l’ignorance de l’ego, de l’expérience qui doit être vécue, et au cours de laquelle toute personnalité sert au jeu des forces de vie pour l’évolution future de l’ego, selon qu’il en bénéficie dans cette vie ou dans une autre.
Dès que l’Homme recule dans le présent à cause d’actes commis dans le passé qu’il regrette, il commet l’erreur de sa vie, car il dispose alors d’une grande facilité à établir une continuité dans le karma de son action. Et cette continuité provient des liens de mémoire entre son intelligence présente et passée.
De sorte que son astralité, son émotivité, se chargera contre lui, et, sans qu’il s’en aperçoive, recommettra une erreur possible, à cause du lien entre sa personnalité passée et présente qui n’a pas été brisée par la descente de l’énergie créative dans l’ego. Tant que l’ego n’est pas traversé par l’énergie créative, par l’esprit, il agit mécaniquement, il agit en fonction d’un motif répétitif dans sa personnalité qui est caractéristique de son passé.
Il y a des gens qui sont tellement marqués par leur passé – surtout là où il y a eu échec – qu’ils sont incapables de s’en sortir. Et ceci est terrible, car ils ruineront leur vie, c’est-à-dire qu’ils ne réussiront jamais à faire ce qu’ils auront toujours voulu, car l’astral en eux les suivra jusque dans l’échec futur. Et cette situation est généralement celle du pauvre, celle de celui qui croit qu’il est né pour un petit pain noir. Et tant que l’ego n’a pas été traversé par un peu de lumière lui venant du double, sa vie sera une mise en scène continue, où il n’y aura qu’un peu de joie suivie d’un peu de peine. Et tant que l’ego peut vivre ou connaître la joie, il peut connaître la peine ; et ni l’une, ni l’autre, ne valent la peine d’être vécues, car ces deux aspects d’une même conscience astrale ne sont pas du domaine de l’esprit mais de l’ego, c’est-à-dire de la mémoire.
Pour avoir de la joie ou de la peine, il faut avoir de la mémoire, la fonction de l’une ou de l’autre étant différente naturellement. Puisque la joie est l’ouverture de l’ego sur le présent, c’est-à-dire l’oubli du passé, alors que la peine est la mémoire du passé. Or, si la joie ou la peine sont reliées à la mémoire ou à son absence temporaire, il ne faut pas être très intelligent pour réaliser que l’échec et le succès du passé ne doivent ni être regrettés, ni mémorisés, car le présent est fait de lumière, d’intelligence et de volonté créatives lorsque l’être est conscient.
Donc que l’être regrette son passé, ou qu’il se le mémorise car il y voit de la vieille joie, d’un côté ou d’un autre il perdra contact avec les forces de vie en lui qui peuvent le propulser sans fin vers un devenir qui naît de la science de la vie, au lieu d’une liaison quelconque avec un passé regrettable ou un passé mémorable. Que le passé soit regrettable ou mémorable, l’ego qui s’y attache se rattache un peu à la mort, car la mort est faite de mémoire regrettable ou mémorable, et c’est cette balance qui détermine le karma de l’âme.
Et tant que l’âme n’a pas été retranchée de l’ego, c’est-à-dire la mémoire d’âme chez l’Homme, il ne peut construire une vie pour lui-même qui soit à la hauteur de son esprit selon la nature de ce dernier. Sa vie est une simple constatation de faits bizarrement organisés, que l’ego ne peut parfaitement comprendre car il ne comprend pas le casse-tête. Et lorsque la vie est un casse-tête, elle ne vaut pas la peine d’être vécue, car elle peut à tout moment se tourner froidement contre l’Homme. Et c’est cette situation que vivra au cours de la prochaine génération l’Homme, car sa mémoire aura été tellement influente sur son comportement, que l’esprit ne pourra plus rien pour lui.
Et lorsque l’esprit se retire de la conscience de l’Homme, de la conscience collective d’une civilisation, il est évident que les temps approchent où l’Homme doit connaître la nécessité d’un grand changement dans le monde.
mise à jour le 20/06/2024