FP 082 – Y a-t-il une vie avant la mort ? [fr]

FP 082

Y A-T-IL UNE VIE AVANT LA MORT ?

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

François Payotte (FP) : Je reviens d’un voyage au Moyen-Orient, j’ai fait le circuit
traditionnel, c’est-à-dire Israël, la Jordanie et l’Égypte, je suis rentré lundi dernier à
sept heures et demie à Mirabel. Alors j’ai vu ces trois pays et j’ai terminé par
l’Égypte. En Égypte j’ai vu du désert, j’ai vu de la misère. En Israël, j’ai vu la guerre.
En Jordanie j’ai vu encore du désert, mais le but de mon voyage, c’était de
confronter le Sphinx en Égypte.

Vous connaissez la tradition initiatique qui veut que l’on rencontre une fois le
Sphinx dans sa vie pour connaître sa position d’initié. Autrement dit, vous arrivez
devant le Sphinx et vous vous soumettez au test. Le Sphinx vous pose une
question, si vous êtes capable d’y répondre, vous êtes un initié. Et je suis arrivé
devant le Sphinx et j’ai dit : Salam Aleikoum, il m’a dit : Aleikoum Salam. Et j’ai dit :
“Je viens me soumettre au test, je veux savoir si je suis un initié, posez-moi une
question”.

Alors il m’a répondu, il m’a posé sa question, il m’a dit : (phrase en arabe)… Je
traduis… Parce qu’il n’y a pas l’afchage bilingue là-bas : “Eh bien, toi qui a vu le
désert, toi qui a vu la misère, toi qui a vu la guerre chez tes frères, que sommesnous venus faire sur Terre”… ? J’ai dit : “Ce n’est pas de tes afaires”… J’ai
répondu comme je pensais que Bernard aurait répondu (rires du public).
Il m’a dit : “Retourne-toi d’où tu viens, tu viens d’échouer à ton test”. Je lui ai dit :
“Est-ce que je peux au moins avoir un indice”… Ah ! J’ai peut-être oublié de vous
traduire la question au Sphinx ? Non, je vous l’ai dit… Ça me travaille tellement !
J’ai demandé un indice, il m’a donné l’indice, il m’a dit : (phrase en arabe)…
Comme je n’avais jamais entendu ça, ce n’était pas plus édifant pour moi. Ça fait
qu’il m’a dit : “Retourne dans ton pays, misérable trou de beigne” (ça, je ne vous le
dis pas en arabe, mais c’est ça), “sans-dessein”, puis je vous passe les insultes en
arabe.

J’ai repris l’avion et je suis arrivé lundi au-dessus de l’aéroport à Mirabel. L’avion
s’est mis à tourner autour de la piste et à tourner, à tourner au-dessus et à tourner,
et à tourner. J’ai été voir le pilote et je lui ai demandé qu’est-ce qui se passait. Il
m’a dit : “La tour de contrôle ne répond plus”. Je lui ai dit : “Va-t-on se poser”… Il
dit : “On va se poser quand même”. L’avion se pose, on descend de l’avion, on
arrive dans l’aéroport, qu’est-ce que je vois ? Rien !

Il n’y avait rien, personne, pas de douane. Ça fait que je m’en vais jusqu’au
parking, je récupère mon auto, je prends la route en direction de Montréal, j’arrive
dans Montréal et qu’est-ce que je vois ? Rien ! Pas un chat ! C’est lundi soir ça, il
était huit heures, personne dans les rues, pas d’autobus, pas de taxi, pas de
piétons, rien.

Ça fait que je me dis : “Qu’est-ce qui s’est passé pendant mon absence ? Les
extraterrestres de Richard Glenn seraient-ils venus enlever les élus ? Est-ce que
j’aurais manqué ça ? Y aurait-il eu une guerre atomique, quelque chose, un
cataclysme, une apocalypse”… Ça fait que là, j’avise un commissariat de police et
je me dis : Je vais aller voir s’il y a de la vie quelque part, peut-être à cette place-là,
peut-être que je vais trouver quelques messages, une radio qui fonctionne,
quelque chose qui va me dire ce qui s’est passé à Montréal.

Je rentre dans le commissariat, pas un chien ! (rires du public). Mais je me dis, ils
ne doivent pas être loin parce que on sent encore l’odeur des pieds, vous savez…
Dans les commissariats, ça sent aussi un peu l’urine. Personne ! J’allais faire demitour lorsque j’entends une petite voix, je repère la porte d’où venait la voix, je
m’approche, je tends l’oreille, j’entends : C’est fni !

Puis c’était une voix comme une speakerine à la télévision, je me dis, ça doit être
les nouvelles télévisées, le journal, je vais enfn apprendre ce qui s’est passé lundi
soir à huit heures à Montréal. J’ouvre tout doucement la porte, qu’est-ce que je
vois là ! Une douzaine de policiers, des gros forts, comme des bœufs pliés en
deux, solides, ils avaient tous la larme à l’œil… Et encore la voix à la télévision qui
dit : “C’est fni… C’est fni Jean-Paul Belleau, entre nous c’est fni” !
Je venais de réaliser que le lundi soir, entre huit heures et neuf heures, dans tout le
Québec, tout le monde est rivé devant son poste de télévision à écouter les
histoires d’amour des “Dames de cœur”. Et du même coup, j’ai compris pourquoi
j’avais raté mon test devant le Sphinx ! Si jamais vous allez devant le Sphinx, qu’il
vous pose la question (en arabe)… Autrement dit : “Qu’est-ce qu’on est venu faire
sur Terre”… Vous lui direz : “On est venu apprendre à aimer”.

C’est la réponse qui va peut-être vous être confrmée par le seul penseur qui ne
pense pas : Bernard de Montréal ! (Applaudissements). On était parti dans une
grande réfexion métaphysique, je racontais que je venais de rencontrer le Sphinx
et qu’il me demandait ce qu’on était venu faire sur Terre, et sur le coup, j’avais été
tellement saisi, je n’ai pas pu répondre à cette question-là, donc j’ai échoué à mon
test d’initié.

Si ça devait vous arriver, vous seriez devant le Sphinx et qu’il vous posait cette
question-là : “Qu’est-ce qu’on est venu faire sur Terre, qu’est-ce que vous
répondriez”… “C’est pas de tes afaires”… (rires du public). En admettant que le
Sphinx ait payé ses dix dollars pour assister à la conférence ! (rires du public).
Devant votre silence, peut-être qu’il la reformulerait sa question, il vous
demanderait encore une fois quel est le sens de la vie ?

Bernard de Montréal (BdM) : La vie n’a pas de sens, il faut lui en donner un.
L’illusion que la vie a un sens, c’est une des infortunes de l’Homme. La raison pour
laquelle l’Homme a l’impression que la vie a un sens, c’est parce que l’Homme est
protégé jusqu’à un certain point dans la vie, par ses habitudes personnelles, les
habitudes de sa société. Donc il évolue à l’intérieur d’un plâtre, il est programmé, il
est mécanique, il n’a pas de conscience réelle, il est simplement un être ordinaire,
un peu plus élevé que le règne animal, mais très éloigné du règne humain réel,
universel.

Je dis que la vie n’a pas de sens, parce que la vie c’est un processus d’évolution
qui se perfectionne et dans tout perfectionnement d’un système, que ce soit un
système biologique ou un système psychique, il y a toujours et constamment un
réajustement des paramètres pour amener ce système à devenir totalement
autonome des forces qui le réduisent mécaniquement à une forme de servitude.
L’histoire de l’humanité depuis des millénaires nous indique très bien que la vie n’a
pas de sens, elle a une direction mais elle n’a pas de sens.

Et ça fait partie de l’évolution de la conscience de l’Homme, ça fait partie de
l’évolution de l’intelligence de donner à la vie un sens, mais ceci nécessite une
profonde intelligence, c’est-à-dire une capacité de ne pas vivre la vie à partir de sa
programmation involutive planétaire où l’Homme est simplement une manifestation
mécanique d’une certaine conscience, qui est prisonnière d’un comportement
psychologique ou d’un comportement social ou racial.

FP : Bon, alors l’Homme a deux façons d’appréhender la vie ou de faire face à tout
ce qui se présente, c’est soit par la raison ou par le cœur, s’il veut solutionner ses
problèmes. Vous connaissez le dicton qui veut que le cœur a ses raisons que la
raison ignore. Est-ce que ce cœur dont il est question là, cette intelligence du
cœur, au niveau de la connaissance, elle vaut l’intelligence de l’intellect ? Est-elle
supérieure, inférieure, égale ?

BdM : C’est une intelligence diférente, c’est une intelligence intuitive. L’Homme
aujourd’hui vit deux niveaux d’intelligence, l’intelligence du cœur et l’intelligence
de l’intellect, de la raison. Mais il y a une autre intelligence qu’il ne connaît pas.
L’intelligence du cœur ou ce que vous appelez la sagesse est valable dans le sens
qu’elle permet à l’Homme d’intuiter la vie. L’intelligence de la raison permet à
l’Homme d’organiser matériellement la vie.

Mais l’intuition de la vie de l’Homme involutif n’est pas équivalente à une
intelligence absolue, donc elle est directement reliée à l’habilité de l’Homme de
sentir par vibration le mouvement subtil de son âme, donc l’Homme qui vit de
l’intelligence du cœur, dans un sens, est un artiste de la vie. L’Homme qui vit
l’intelligence de la raison est un peu un esclave rationnel de la vie.
Alors que l’Homme réel, l’Homme nouveau, la prochaine évolution de l’Homme,
nécessitera qu’il fasse la synthèse des deux, de la sagesse, de l’intelligence
rationnelle, pour bénéfcier fnalement d’une intelligence créative ; c’est-à-dire
d’une intelligence qui connaisse, qui comprenne à la fois la matière comme le
psychisme, pour que l’Homme soit libéré fnalement de la sagesse qui a fait de lui
un poète de l’existence mais un malheureux de la vie. Et qu’il se libère aussi des
limitations purement cartésiennes ou rationalistes de la raison qui ont fait de lui un
être aujourd’hui absolument appauvri en intelligence grandiose créative, pour le
forcer à télescoper sur des aspects ou des paramètres de l’existence, surtout
l’existence matérielle que nous appelons la science qui, en elle-même, nous a
donné beaucoup de choses, mais aussi qui, en elle-même, met la vie de la planète
en danger.

FP : La science est tributaire justement de la raison, c’est la raison lorsqu’on veut
solutionner un problème et qu’on le solutionne par la raison, bien souvent on
divise, la raison divise, tandis que le cœur va unifer.

BdM : Le cœur unife mais il ne donne pas à la raison sa raison d’être, alors que la
raison, elle divise et elle peut se séparer facilement du cœur. Ce sont deux aspects
extrêmes de l’intelligence humaine. La sagesse que nous avons extrêmement
glorifée pendant l’involution, a amené l’Homme à développer des philosophies,
des religions, des systèmes qui lui permettaient de développer une forme d’espoir
par rapport à la vie. Ceci permettait à l’Homme de développer une force intérieure
par rapport à la vie, mais ça n’empêchait pas que l’Homme devait mourir, ceci
n’empêchait pas que l’Homme ne pouvait pas comprendre les lois de la vie.
La vie c’est un processus matériel psychique universel d’une dimension, d’une
grandeur tellement vaste que l’Homme ne peut pas simplement vivre de la
sagesse pour l’appréhender, comme il ne peut pas vivre simplement de la raison
pour l’exprimer. L’Homme a besoin d’une autre intelligence, il a besoin d’une autre
capacité qui dans un sens est encore plus que la synthèse de ces deux
expériences, de ces deux extrêmes. L’Homme a besoin d’une intelligence qui est
réelle, créative, puissante, savante, sachante, universelle et absolue, parce que sa
conscience en elle-même est l’expression dans la matière d’un absolu.
Si l’Homme n’a pas conscience absolue de la vie, il n’est pas un scientifque de la
vie ! Il n’est pas un scientifque de l’invisible, du psychisme, de l’émotion, du
mental, de la pensée, de l’âme, de l’Esprit, il est simplement une sorte de bacille
intelligente dans une solution ou dans un médium qui est totalement en
efervescence, et que lui ne peut pas comprendre, ne peut pas contrôler. Et si
l’Homme ne contrôle pas la vie comme il peut contrôler l’expérience dans le
laboratoire, il n’est pas réel, il est simplement expérimental, insufsant, “petit
homme” rattaché aux paramètres involutifs des forces psychiques de sa
conscience animique, autrement dit, des forces de l’âme. Il n’a pas d’Esprit.
L’Esprit ne travaille pas avec l’ego, l’ego ne bénéfcie pas de l’Esprit, la lumière n’a
pas atteint le centre mental de sa conscience universelle, intégrée dans une
corporalité, dont la dimensionnalité psychique de l’ordre mental, émotif, vital et
physique constitue le soubassement de l’Homme. L’Homme a l’impression qu’il a
un mental qu’on appelle l’intellect, une émotion, une vitalité, une physicalité qui
sont quatre principes de base.

Mais il y a trois autres principes, il y a trois autres niveaux de la conscience de
l’Homme, niveaux qui vont jusqu’à l’expurgation totale de l’âme, qui vont jusqu’à
la puissante domination du psychisme, ce que les anglais appellent “the mind”.
Nous n’avons pas en français le terme “the mind”. J’emploie le terme mental pour
parler “of the mind”. Le “mind”, excusez-moi si j’emploie un terme anglais, le
“mind”, c’est une dimension psychique de l’Homme qui va au-delà des quatre
principes inférieurs de sa dénomination.

“The mind”, c’est une composante intégrale, psychique, qui réunit le physique, le
vital, l’émotionnel et le mental de l’Homme et qui lui donne accès à une dimension
supérieure du réel, où il puise cette énergie fantastique qui fait partie de la
puissance créative de la conscience universelle de l’ego.

Si l’Homme ne dépasse pas les paramètres qui lui ont été imposés par ordination,
par programmation involutive, il n’aura jamais la science de la vie, il demeurera
prisonnier de la sagesse, il demeurera esclave de la raison, il ne sera pas total, il
ne sera pas intégral. Il sera obligé de continuer pendant des siècles et des siècles
à faire une recherche spéculative sur l’intuition psychologique de son moi. Il n’aura
aucun accès à l’absolu de sa conscience, donc il ne connaîtra pas absolument les
lois de la vie. Alors à ce moment-là, on demande à quoi vaut la vie ? Quel est le
sort de la vie, est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue ? Dans les conditions
actuelles de l’existence involutive, la vie ne vaut la peine d’être vécue que dans la
mesure où elle sert à l’évolution de l’âme.

Mais est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue en ce qui concerne l’alliance de
l’Esprit avec l’ego ? Est-ce que l’Homme est simplement une machination, une
extrapolation psychique de l’âme à travers un corps matériel ou est-ce que
l’Homme représente froidement, cosmiquement, une potentielle domination de
l’énergie libre dans l’univers pour l’expression dans la matière d’une conscience
créative absolue, éventuellement éthérisable, éventuellement morontialisable,
éventuellement capable d’attaquer les problèmes de l’involution à toutes les
échelles de sa composante organique, psychique, émotionnelle, mentale, vitale et
physique ?!

Tous les Hommes, qu’ils soient de n’importe quelle race, de n’importe quelle
nation, de n’importe quelle culture, sentent, pressentent en eux-mêmes une
certitude profonde qu’ils ne peuvent pas reconnaître, sur laquelle ils ne peuvent
pas mettre le doigt. Pourquoi ? Parce que l’Homme fonctionne simplement par
rapport à deux niveaux d’intelligence que vous appelez la sagesse et l’intelligence
de la raison.

Je n’ai rien contre la sagesse et je n’ai rien contre la raison, mais je sais que
l’Homme a besoin d’une autre intelligence pour pouvoir comprendre la valeur
involutive de la sagesse et comprendre la valeur statistique organisationnelle de la
raison, afn de se défaire de ces deux aspects de l’intelligence involutive, pour
fnalement se reprogrammer lui-même à une nouvelle constante universelle, afn de
bien comprendre que la sagesse est valable dans la mesure où l’Homme
fonctionne ou vit par rapport à la conscience d’une race ; que l’intelligence
rationnelle, cartésianiste, est valable dans la mesure où l’Homme est prêt à
sanctifer la matière au prix de son Esprit.

Donc l’Homme doit aller plus loin dans la défnition du réel et ceci repose sur ses
épaules à lui, ça ne repose pas sur la sagesse ou sur la raison. On ne peut pas
demander à la raison de comprendre la vie, on ne peut pas demander à la sagesse
d’exprimer parfaitement la science de la vie ou la science de l’Esprit, mais on peut
demander à la sagesse de bien exprimer les sentiments de l’âme. Mais ce n’est
pas sufsant. L’Homme a besoin d’extrapoler, l’Homme a besoin de créer de par
sa conscience, de par sa parole, de par son mental éveillé à une nouvelle réalité,
un monde qui coexiste et qui coïncide avec son Esprit.

L’Homme a besoin de savoir d’une façon absolue que la dimension psychique de
son moi n’est pas simplement le refet du pouvoir de l’âme sur l’ego, mais qu’elle
représente aussi le pouvoir de l’Esprit à travers l’âme, et c’est le pouvoir de l’Esprit
à travers l’âme qui, éventuellement, se manifeste dans l’ego, que l’Homme doit un
jour connaître pour se fusionner, s’unifer avec cette réalité qui est sienne, qui est
son principe cosmique, et que les philosophes, les mystiques, les Anciens, ont
idéalisé dans une forme de volonté supérieure, universelle, à laquelle ils ont donné
le nom de Dieu ou à laquelle ils ont donné certains noms. Pourquoi ? Parce que
l’Homme n’était pas capable de par lui-même, de briser la puissante forme
spirituelle de cette convocation à une conscience universelle, pour s’attribuer luimême le pouvoir d’un absolu sur une planète expérimentale.

FP : Bon, mais est-ce que le siège de l’Esprit se situe au niveau du mental ou du
cœur ?

BdM : Le siège de l’Esprit se situe au niveau du mental. Le siège de l’Esprit ne se
situe pas au niveau du cœur, le siège de l’âme oui, le siège de l’Esprit non !
C’est pour ça qu’aujourd’hui nous sommes rendus à un point qu’il faut absolument
redéfnir le mot “Esprit”, comme nous sommes obligés de redéfnir le mot “âme”,
comme nous sommes obligés de redéfnir le mot “Dieu”, comme nous sommes
obligés de redéfnir le mot “conscience”.

Mais vous allez dire : “Mais comment, à qui revient la responsabilité de défnir ces
termes qui ont des conséquences psychiques grandioses en ce qui concerne
l’ouverture du moi sur le moi mental”… Ça revient à ceux qui ont le pouvoir de le
faire, ça ne revient pas aux autorités, ça ne revient pas à ceux qui ont maintenu,
gardé, protégé l’autorité pendant des siècles.

FP : Mon point de vue, c’est que le mental, lui, il est analytique, même il dissèque,
et par ce moyen, il amène des solutions qui sont souvent des solutions de division,
que le cœur, lui, aurait pu unifer. C’est cet aspect-là que j’aimerais que vous
parliez.

BdM : Oui, du moment que vous ne tombez pas en amour avec le cœur. J’ai un
grand respect pour le cœur comme j’ai un grand respect pour la raison. Ce que je
veux dire, c’est que les raisons ou la raison et le cœur, ces deux paramètres
extrêmes de la conscience humaine involutive doivent être vus, compris dans leur
limitation. Si nous laissons à la sagesse ou à la conscience du cœur l’expression
de notre perception, nous vivrons une perception mystifante, c’est-à-dire une
perception qui a tendance à spiritualiser la conscience, donc à donner au mental
humain une valeur spirituelle de l’existence. Nous devons aller plus loin que ceci.

FP : Mais le cœur n’est-il pas en lui-même le siège à la fois de l’afectivité et de la
connaissance ? Moi j’ai ce dilemme-là, je regarde une personne qui fonctionne de
façon mentale, je suis capable de fonctionner d’une façon mentale également, et
pourtant je n’ai jamais ou rarement la même satisfaction que lorsque je solutionne
par le cœur.

BdM : Oui, parce que quand vous solutionnez par le cœur, vous donnez à l’ego
l’impression d’avoir mis le doigt sur un aspect de votre vie qui coïncide avec la
paix de votre Esprit. Mais cette illusion, elle devient évidente si on regarde la vie
sur une base très longue à long terme, et qu’on s’aperçoit que la solution
psychologique ou psychique du moi par rapport à la science ou à la sagesse du
cœur n’est pas sufsante. L’Homme doit être un être autonome. Qu’est-ce que ça
veut dire autonome ?

Autonome, ça veut dire être capable de déraciner dans sa conscience mentale ce
que le cœur et l’esprit rationnel ont créé d’illusion dans sa conscience pendant
l’involution, afn de se sevrer complètement contre la programmation psychique du
moi et de s’installer d’une façon créative nouvelle, autonome, centrique, sur l’appui
même de sa réalité qui est quoi ?

L’apport entre l’ego conscientisé libre de l’âme, l’ego conscientisé qui utilise
rationnellement la raison, et l’ego conscientisé qui travaille en étroite relation avec
une force créative qui fait partie de son moi cosmique, de cette force en lui qui est
la source totale de son origine, que vous appelez dans les termes involutifs,
l’Esprit. L’Esprit est beaucoup plus que l’Esprit, l’Esprit c’est une intelligence. Vous
allez dire : “Mais qu’est-ce que c’est de l’intelligence”… Et je vais vous dire que
l’intelligence ou de l’intelligence, c’est une manifestation créative d’une certaine
forme d’énergie.

Mais vous allez dire : “Qu’est-ce que c’est une forme d’énergie”… Et je vais vous
dire qu’une certaine forme d’énergie ou une forme d’énergie – dans un monde où
la forme est totalement libérée de la matière – est une capacité créative
instantanée qui permet à l’Homme, lorsqu’il se rencontre avec elle, d’éterniser la
conscience de son moi et de donner à son ego conscientisé une puissance
créative qui évolue en même temps que cette source d’énergie originale et
cosmique.

Donc l’Homme commence à ce moment-là à mettre le doigt sur fnalement cette
capacité de sentir en lui l’absolu, d’où et dont il est à l’origine… Peut produire. Si
l’Homme est le produit d’un absolu, pourquoi ne sent-il pas l’absolu ? Pourquoi
est-il obligé constamment de vivre par rapport à une relativité qui, dans son
mouvement pendulaire, dans son mouvement réincarnationnel, dans son
mouvement involutif, le mène à la mort, c’est-à-dire au plan astral ?!
Pourquoi l’Homme n’en arriverait-il pas un jour à posséder fnalement cette
énergie qui lui permettrait fnalement de s’éteindre, c’est-à-dire de laisser de côté
son corps matériel, de rentrer sur le plan éthérique et de continuer sa vie avec
d’autres intelligences qui déjà existent sur ces plans ?! Que l’Homme n’ait pas à
vivre indéfniment sur le plan matériel, ça se conçoit parce que plus on devient
conscient, moins on est intéressé à vivre sur le plan matériel parce qu’il est trop
banal, mais d’un autre côté, l’Homme à un certain moment de son évolution – je
parle de l’Homme au cours de l’évolution future – sera obligé éventuellement de
distinguer la diférence entre la mort et l’immortalité s’il veut fnalement
comprendre que la mort n’est pas naturelle.

FP : Moi, je suis comme beaucoup de personnes, je ne comprends bien que ce
que j’ai vécu par expérience, autrement dit je laisse au mental sa capacité de
travailler avec des abstractions, c’est le plan abstrait du mental, tandis que
l’expérience, c’est ce qui a été vécu avec les tripes, avec le cœur, et de ça il reste
quelque chose, ça c’est… La marque est faite. Et ce que je sais par expérience, je
le sais avec certitude, tandis que ce que je sais par l’appréhension du mental, ça
reste dans l’abstraction pour moi.

BdM : Oui, parce que le mental de l’Homme n’est pas éveillé. Donc, si le mental
de l’Homme était éveillé, il ne vivrait pas d’expérience, il ne vivrait pas de réfexion.
L’intellect ou la raison, ce sont des formes réfectives. Dans le “mind”, en tout cas
tel que je l’ai expliqué, dans cette conscience absolue qui est l’Esprit ou le double,
il n’y a pas de réfexion, il y a communication télépathique mais il n’y a pas
réfexion. Un Homme conscient n’a pas besoin de réféchir pour savoir.
Réféchir, ça retarde, ça alourdit la conscience de l’Homme, mais le “mind” ou la
partie mentale inférieure de l’Homme, elle doit réféchir pour avoir une certaine
appréhension, une certaine compréhension, ça je conçois, je comprends, ça fait
partie de l’involution, mais ce n’est pas sufsant. Si l’Homme continue et poursuit
sa réfexion pendant des millénaires, il va simplement se créer un monde mental
de plus en plus à l’image de sa conscience personnelle, programmée, il n’aura pas
un mental à l’image de sa conscience universelle libre.

FP : C’est donc toujours sur le développement du mental, mais ce développement
du mental ne se fait-il pas au détriment justement de cet aspect unifant du cœur ?
Autrement dit un mental en hyperactivité, est-ce que ça ne crée pas un cœur
asséché, desséché ?

BdM : Le mental créatif n’est pas hyperactif, au contraire, le mental créatif est
totalement en état alpha. Si on me mettait des électrodes sur la tête maintenant, je
pourrais parler dans la salle et on verrait que je suis en alpha tout le temps. Donc
le mental créatif n’est pas un mental accéléré, c’est un mental créatif. Mais le
mental intellectuel rationnel, ça c’est un mental accéléré.

FP : Donc le mental dont vous parlez, il est en quelque sorte en léthargie, il est en
repos ?

BdM : Il est en repos, mais actif. La créativité du mental supérieur n’a rien à voir
avec la réfexion psychologique de l’ego qui donne à la puissance de la pensée
une dynamique créative qui constitue à la fois l’émotion, la réfexion. Un ego qui
parle, un Homme qui parle, un Homme involutif qui parle, on sent toujours l’ego à
travers sa conscience, alors que dans le mental créatif, l’ego n’est pas là, il est
transparent, il sert simplement d’appui à cette résonance d’énergie.
C’est pour ça que l’Homme doit en arriver un jour à prendre conscience, c’est-àdire qu’il doit en arriver un jour à réaliser que la sagesse du cœur ou l’intelligence
de la raison sont des aspects involutifs de sa conscience intelligente. Ce ne sont
pas des aspects absolus, ce sont des aspects relatifs, et ce n’est pas sufsant.
Toute conscience, toute sagesse, toute conscience du cœur ou sagesse du cœur,
ou intelligence du cœur, par rapport ou vue par un Homme conscient, serait
instantanément fracturée, brisée. Un Homme conscient ne peut pas intégrer d’une
façon globale une sagesse du cœur parce qu’il voit à travers l’illusion mystique de
cette sagesse.

FP : Ah ! Mais son illusion mystique là, c’est la crainte d’être vulnérable quelque
part. Le coeur, il n’a pas besoin de ça, il n’a pas la crainte d’être vulnérable !

BdM : La crainte d’être vulnérable…

FP : Le coeur lui, il n’a pas besoin de ça, il n’a pas la crainte d’être vulnérable !

BdM : Le cœur n’a pas besoin d’être vulnérable, il l’est.

FP : Oui mais justement, c’est dans ces temps-là qu’il lâche prise, autrement dit il
ne force pas, il n’a pas “d’autorité sur”, tandis que le mental est toujours
autoritaire, il s’accapare, il domine.

BdM : Mais oui, mais là je ne parle pas… Vous parlez du mental… Moi quand je
parle du mental, je parle de “mind”, je parle du mental supérieur. Il y a trois
niveaux, il y a la sagesse du cœur, il y a l’intellect, il y a le mental pur. Si on parle
du mental pur, on parle du mental pur. Si on parle de la sagesse du cœur ou si on
parle de l’intelligence ou de la raison, nous parlons de la raison. Il ne faut pas
mélanger les trois, ils ne se mélangent pas. Un Homme qui est dans le mental pur
va très bien comprendre la sagesse du cœur, il va comprendre la valeur de la
raison, mais il ne va pas être assujetti aux limitations de l’une ou de l’autre.
Il va faire éclater les formes de ces intelligences si ces intelligences entrent en
contradiction avec le principe réel de la conscience créative, c’est évident, donc si
nous parlons de la sagesse du cœur, nous regardons la sagesse du cœur et nous
pouvons dire, oui, ça va, ça fait partie de la conscience de l’involution, ça a servi à
l’Homme, c’est très bien, ça mystife son intelligence, ça repose son âme, mais ça
ne lui donne pas le savoir. Ça lui donne une connaissance mystique, ça peut lui
donner une connaissance spirituelle…

FP : Mais vous ne trouvez pas qu’il y a déjà assez de savoir dans le monde et puis
qu’on manque beaucoup d’amour ?

BdM : Le savoir n’est pas quantifable, il n’y en a pas de savoir dans le monde,
qu’est-ce que vous me dites il y a assez de savoir dans le monde ! (rires du
public). Il y a de la connaissance dans le monde…

FP : Il y a les scientifques qui accumulent du savoir !

BdM : C’est de la connaissance, ce n’est pas du savoir, qu’est-ce que vous parlez
du savoir !

FP : Regardez les scientifques. Ça commence avec Coppernic, ça continue par
Einstein, ça continue avec Planck, ça continue avec Schrödinger, ça continue avec
Charon et ils sont toujours en train de nettoyer leurs lunettes, de réajuster, c’est
comme un piano qu’on est en train de réaccorder continuellement !

BdM : Il y a une diférence entre la connaissance et le savoir. Mais oui, mais c’est
de la connaissance.

FP : Ben, alors ça débouche sur quoi, ça ?

BdM : La connaissance, ça ne débouche sur rien, c’est de la connaissance !
Comment pouvez-vous, surtout quand vous me parlez, comment vous pouvez
faire l’équilibre ou l’équation entre le savoir et la connaissance, lorsque depuis des
années, je vous dis que le savoir c’est une chose, il n’y en a pas sur la planète, et
la connaissance c’est une autre, et la planète en est pleine !

FP : Elle est vide d’amour !

BdM : Il y a des connaissances qui font partie de l’intelligence du cœur, il y a des
connaissances qui font partie de la science. Dans la connaissance, il y a deux
camps, il y a le camp de la raison, il y a le camp de la sagesse, les deux camps
sont importants et ils font partie de l’expérience de l’âme sur la Terre. Vous ne
pouvez pas avoir une planète sans connaissance du cœur ou de la raison ou de
l’intellect. Les deux sont essentiels, ils sont nécessaires à l’évolution, mais au-delà
de la connaissance du cœur qu’on appelle la sagesse ou au-delà de la
connaissance de l’intellect qu’on appelle la raison, il y a une science pure, absolue.
Cette science, c’est le savoir, ça ne fait pas partie de l’ego, ça ne fait pas partie de
la réfexion, ça fait partie d’une autre dimension de l’Homme, ça fait partie de
l’évolution future de la conscience de l’Homme. Et l’Homme ira quelque part dans
le temps la chercher parce que ça fait partie de son évolution.

Le cosmos doit éventuellement s’intégrer, l’Homme doit éventuellement prendre
expansion, la conscience doit éventuellement devenir universelle, et ce que
l’Homme pendant l’involution, au niveau de la connaissance comme vous appelez
si bien, du cœur ou de l’intellect, l’Homme un jour doit les dépasser, pour en
arriver à pouvoir comprendre d’une façon intégrale les lois de la matière, c’est-àdire cette connaissance de la raison, et les lois de l’âme, c’est-à-dire la sagesse
du cœur.

Si l’Homme n’a pas une autre intelligence, un autre niveau d’intelligence, comment
voulez-vous que l’Homme connaisse parfaitement la matière ! Qu’il puisse
appliquer des principes scientifques au niveau de la matière qui ne vont pas
mettre notre planète en danger au cours des deux, trois, quatre-cents prochaines
années, et comment voulez-vous que l’Homme connaisse encore les aspects de
l’âme qui sont très occultes s’il a simplement la sagesse ou l’intelligence mystique
de son moi !

L’Homme doit un jour faire vibrer en lui cette énergie universelle qui représente la
conscience intégrale de son moi et il va le faire quand il va foutre en l’air la
sagesse du cœur et l’intelligence de la raison. Et quand je dis “foutre en l’air”, je ne
veux pas dire qu’il ne va pas considérer ce que la sagesse du cœur a fait, qu’il ne
va pas considérer ce que la sagesse ou l’intelligence de la raison aujourd’hui fait.
Mais quand il va voir “au-delà de”…
Moi j’aime beaucoup la science, je vois ce que les scientifques font, ainsi de suite,
il y a des choses qui sont très intéressantes, j’ai des amis scientifques et je parle
avec eux et j’aime ça. Mais quand je parle avec eux, je suis obligé de les amener
“au-delà de”. Quand je parle avec des mystiques ou des gourous, des maîtres ou
des sœurs, ou des prêtres, je suis obligé de les amener “au-delà de”. Il faut
amener l’Homme “au-delà de”. Mais pour le faire, on ne doit pas demander à
personne l’autorité.

FP : Tout le monde se mêle aujourd’hui d’amener l’Homme “au-delà de”. Regardez
les émissions de télévision… Juste les émissions à la télévision, il y a au-delà du
connu, au-delà des frontières, au-delà et au-delà de l’au-delà…

BdM : Je vais vous dire une chose, je me fous d’amener l’Homme “au-delà de”…

FP : Tout le monde s’en occupe…
BdM : Je parle, j’aime parler, que les gens viennent, que les gens ne viennent pas,
ça ne me dérange pas !

FP : Mais vous êtes le seul dépositaire de ce savoir synthétique… Alors ça doit être
bien ennuyeux si vous n’avez personne pour communiquer, communier…

BdM : Non, je suis celui qui aujourd’hui a une grande facilité de l’exprimer, il y a
des Hommes dans le monde qui sont intelligents. Je rencontre des gens dans le
monde qui le vibrent ce savoir, mais ils ne le vibrent pas encore parfaitement, mais
avec les années ils le vibreront parfaitement. Je connais des gens que j’ai
rencontrés à qui j’ai dit : “Ce que vous dites, c’est ça”.

Mais les gens qui ne vibrent pas le savoir aujourd’hui parfaitement, lorsqu’ils le
vibrent, ils se font tasser dans le coin, ils se font mettre dans une situation où l’ego
doute son savoir. Il n’y a pas tellement de personnes dans le monde qui vont
arriver vers un pauvre type de Saint-Lin qui travaille sur la ferme et qui va dire :
“Monsieur Bernard, j’ai l’impression de ceci” et que le type va dire : “Oui ce que
vous dites, c’est ça”. On a tellement d’ego, on est tellement dans la connaissance
du cœur, on est tellement dans l’intellect, on est tellement dans la merde égoïque,
on est tellement égocentrique, on est tellement allé à l’Université, on est tellement
“insécure”, on veut tellement trouver de choses !

On est tellement à la recherche de la vérité que lorsqu’un petit bonhomme qui
vient de Saint-Lin, qui n’est pas capable de parler parfaitement, qui n’a pas une
bonne éducation, mais qui est capable d’aller chercher dans le fond de lui-même,
cet aspect réel de son Esprit, mal manifesté parce qu’il n’a pas le mot juste, on a
tendance à le mettre de côté et dire : “Ah ! Ce type-là il bafouille avec ses
paroles”… On n’est pas capable d’aller au-delà de la forme et regarder l’Esprit
vibrer de l’Esprit.

Si la forme est mal manifestée parce qu’il n’est pas allé à l’école ou si la forme est
trop spirituelle parce qu’il a beaucoup de sagesse du cœur, on ne peut pas aller
dans l’Esprit de l’Homme, donc on ne peut pas prendre conscience qu’il y a lui qui
sait, l’autre qui sait. Moi je passe ma vie à rencontrer des gens qui savent
beaucoup de choses, seulement que d’après mon expérience, d’après ce qu’on
m’a dit, à travers leur expérience, ils ont rarement rencontré de personnes qui
jouissent d’une certaine autorité sociale telle que moi, leur dire : “Ah ! Petit homme
ce que tu dis là, c’est là, c’est ça”.

Et c’est ça probablement qui fait la diférence entre ce personnage qu’on appelle
Bernard de Montréal et tous ces personnages dans le monde qui se rencontrent et
à qui on a besoin de dire : “Ce que vous dites, c’est ça”. Pourquoi quand un
Homme parle de la sagesse du cœur ou qu’il parle de la raison, et qu’il invite son
Esprit à passer et à éclairer cette raison, et à éclairer cette sagesse du cœur,
pourquoi on a tellement de difculté à dire : “Ah ! C’est intéressant ce que vous
dites, c’est intelligent”.

Je vais vous dire pourquoi, parce que les gens qui ont la sagesse du cœur ont un
grand orgueil spirituel, ils me font chier. Et les gens qui ont une grande raison qui
sont très rationnels, ils ont aussi un grand orgueil du mental et aussi ils me font
chier. De sorte que quand je les rencontre, qu’ils soient mystiques, gourous ou
professeurs à l’Université de Montréal, si je sens trop d’ego et que je ne sens pas
sufsamment d’Esprit, c’est mieux qu’ils ne me rencontrent pas parce que je les
fais sauter.

Et pourquoi je les fais sauter ? Parce que j’ai une conscience intégrale, c’est-à-dire
que j’ai une voyance, je suis capable de voir dans l’Homme, je suis capable de
parler de l’Homme, ça fait partie de la conscience intégrale, ce n’est pas un mérite
personnel. Mais si les gens veulent avoir des doctorats, très bien. Si les gens
veulent vibrer cette sagesse du cœur, très bien. Mais s’ils vibrent ces choses avec
de l’orgueil d’un ordre ou d’un autre, et qu’ils me rencontrent, c’est évident que je
vais les faire sauter. Je vais vous dire pourquoi, parce que je hais et je déteste, et
je réprime l’orgueil !

Je hais l’orgueil, je vais vous dire pourquoi, parce que l’orgueil qu’il soit né d’une
belle raison ou qu’il soit né d’un beau mysticisme spirituel, c’est un voile. Un
Homme qui a de l’orgueil a l’impression qu’il est intelligent rationnellement ou
intelligent mystiquement, ou spirituellement, d’après son propre mérite. Il pense
que cette intelligence elle vient de son fond de culotte. Il pense que cette
intelligence vient de ses neurones, il pense que cette intelligence vient de la
matière grise. L’intelligence vient de l’univers, elle fait partie de l’univers, elle fait
partie de la composante intégrale de l’universel.

FP : Elle vient du cœur de l’univers.

BdM : Elle vient de l’Esprit dans l’univers, elle passe par le cœur de l’Homme pour
lui faire prendre conscience qu’il y a plus à la sagesse que les mouvements de
l’âme. Qu’il y a au-delà de la sagesse le mouvement de l’Esprit.

FP : Mais le vrai monde, ce n’est pas le mystique, ce n’est pas le scientifque, c’est
le gars de Saint-Lin, celui-là il n’a pas besoin d’être confrmé qu’il est du vrai
monde, il le sait.

BdM : Le gars de Saint-Lin, vous dites qu’il le sait ?

FP : Oui.

BdM : Il va l’intuiter mais s’il n’y a pas d’Homme dans le monde, de personnes
dans le monde, une humanité dans le monde, qui sont capables de regarder le
type de Saint-Lin et de lui dire : “Ah ! Monsieur, ce que vous dites est très
intelligent”, parce qu’on a trop d’orgueil, à ce moment-là le type il va peut-être
sentir qu’il a quelque chose mais il ne sera jamais capable de supporter toute sa
vie ce qu’il sait. Quelque part, il va vivre une tempête de merde, c’est-à-dire le
mysticisme du cœur ou la grande raison qui va l’écraser complètement.
Et je vais vous dire une chose, nous dans la salle, nous sommes… Je ne sais pas,
trois, quatre-cents personnes, nous avons tous au cours de notre vie intuité des
choses, senti des choses, senti des réalités. Et aussitôt que nous nous sommes
confrontés à des Hommes, à une sagesse du cœur ou à une intelligence de
l’intellect, qui n’était pas sufsamment humble, c’est-à-dire sufsamment
transparente, nous n’avons jamais été supportés.

Si nous avions été supportés depuis que nous somme jeunes, dans notre Esprit, si
nous avions eu des parents, des profs, des gens dans le monde qui auraient dit :
“Ah ! Jean-Paul, très intelligent ce que tu dis” ou “toi Pauline, très intelligent ce
que tu dis”, aujourd’hui nous n’aurions pas à faire de la recherche. Nous serions
plongés totalement dans le mouvement créatif de notre Esprit. Nous ne serions
pas obligés de vivre d’une mémoire qui a tendance à nous rappeler ou à nous
ramener toujours dans le passé où nous avons été confrontés avec notre
petitesse. Nous serions grandis, petit à petit, petit à petit, et aujourd’hui nous
serions des êtres complets.

FP : D’ailleurs, le Nazaréen ne manquait pas une occasion de le dire, il disait
toujours : N’appelez personne maître, n’appelez personne directeur parce que le
maître ou le directeur est à l’intérieur de vous, votre royaume c’est votre cœur.

BdM : Oui, mais n’oubliez pas une chose, que lorsque les initiés dans le passé
parlaient, lorsqu’ils parlaient les initiés dans le passé, ils parlaient du cœur comme
ils ne pouvaient pas parler de la raison autant qu’aujourd’hui, parce que la
conscience supramentale, c’est-à-dire l’évolution, l’éveil de la conscience mentale
de l’Homme à un autre niveau, ne faisait pas partie de l’involution.

FP : C’est pour ça qu’il a dit : il faut que je m’en aille pour que vous soyez capables
de l’expérimenter ce que je vous ai dit, pour que vous n’ayez pas de maître ou de
directeur.

BdM : Oui mais ceci, ça prend des siècles d’évolution. L’Homme il y a deux-mille
ans n’était pas prêt à comprendre à la fois la raison, n’était pas prêt à comprendre
parfaitement et à la fois la conscience du cœur, parce que le corps mental de
l’Homme n’était pas parfaitement développé. Mais aujourd’hui, à la fn du
vingtième siècle, l’Homme peut facilement comprendre la raison. D’ailleurs, ça fait
partie de l’évolution de son mental. Il peut aussi très bien comprendre l’intelligence
du cœur, la sagesse, parce que ça fait partie de son involution, de sa mémoire.
Mais il a besoin maintenant d’aller au-delà de ces deux paramètres, de ces deux
extrêmes, et en faire une synthèse pour fnalement devenir intelligent au lieu de
simplement vivre de paraboles qui ont été utilisées pendant l’involution par les
pouvoirs, pour le garder assujetti à une forme d’émotion qui convient à la sagesse
du cœur, mais qui ne convient pas à la puissance de son Esprit.

FP : Et à quel moment est-ce qu’il va apprendre à aimer, à aimer sans attacher,
sans retenir, sans posséder, librement, en reconnaissant la diférence, la
particularité, l’unité de chaque personne et en souhaitant que cette personne se
développe dans son unité, dans sa particularité, sans vouloir la changer, sans
posséder, sans dominer, sans maîtriser, sans contrôler, sans forcer, en laissant
l’autre libre ?

BdM : Quand il sera intelligent !

FP : Et pour être intelligent, pour découvrir cette intelligence-là, il faut qu’il soit
soumis aux tests, aux épreuves de sa vision voilée obscurcie de cette réalité-là, il la
vit aujourd’hui à l’échelon mondial, hiver, guerre, pauvreté, violence ?

BdM : Ça fait partie de l’expérience de l’âme ça, ça ne fait pas partie de l’Esprit
de l’Homme.

FP : Et à travers toutes ces manifestations-là, quand même ce sont toujours des
manifestations de “mal aimer”, c’est une façon d’aimer mais qui est à l’envers.
Même un homosexuel, on ne peut pas le taxer, le montrer du doigt, le pointer
comme quelqu’un de malfaisant, il a aimé, peut-être pas à la bonne place mais il a
aimé. Donc tout le monde soufre de ne pas aimer correctement ?

BdM : Tout le monde soufre de ne pas aimer correctement parce que l’amour de
l’Homme c’est un sentiment qui est très grand, mais qui est basé sur l’insécurité
de l’ego.

FP : Oui, puis il est possessif.

BdM : L’amour est possessif. On aime Dieu pour ne pas périr dans une infnité qui
ne mène nulle part. On aime notre femme pour ne pas être seul, on aime notre
“blonde” (amie) pour ne pas être seul, on aime notre chat pour ne pas être seul.
L’Homme aime par insécurité. Un Homme qui serait intelligent ne pourrait
pas sentir l’amour dans le plexus solaire. C’est pour ça que l’amour conscient,
c’est extrêmement “plat”. Et les Hommes ont tellement peur de la platitude de
l’amour conscient qu’ils préfèrent l’astral ou la passion de l’amour.

FP : De la sexualité !

BdM : “Whatever” !

FP : Mais l’amour, c’est un pont au-dessus de cette rivière-là qu’est la sexualité.
L’acte sexuel il dure deux minutes, l’amour ça dure toute la vie si on veut, au delàde tout ça.

BdM : Il y a diférents niveaux d’amour comme il y a diférents niveaux
d’intelligence.

FP : Ça demanderait à être expliqué, parlé un peu aussi, cette dimension-là.

BdM : Demandez-moi le, je vais vous le dire !

FP : Sans quoi on va fnir intelligent mais juste intelligent, ça veut dire sot, niaiseux
pour moi. Du monde intelligent, c’en est plein, Mesrine c’était un assassin
terriblement intelligent.

BdM : Mais non, ce n’est pas intelligent, ce n’est pas de la conscience intelligente.
Vous n’êtes pas intelligent de parler comme ça.

FP : C’est de l’intelligence sans la dimension du cœur, ça donne des criminels !
BdM : Non, non, vous ne pouvez pas dire qu’un criminel, vous ne pouvez pas dire
qu’un Homme inconscient est intelligent, il a une certaine intelligence, il a une
certaine capacité, il a une certaine faculté, oui. Mais quand je parle
d’intelligence, ou que je parle du mental, ne me parlez pas de la raison.
Lorsque je parle de l’intelligence, je parle de l’Esprit de l’Homme, je parle de
la conscience créative de l’Homme qui ne peut pas s’abaisser au meurtre ou à
la connivence, ou à la destruction. Si nous parlons d’intelligence, nous parlons
d’intelligence !

FP : Moi je parle de l’intelligence que je vois devant mes yeux.

BdM : À ce moment-là, il faut nous entendre, il faut mettre des parenthèses, il faut
mettre des notes au bas de la page, il faut dire il y a l’intelligence du cœur, de la
raison et il y a une autre intelligence qu’on est en train d’essayer d’expliquer. Mais
ne mettez pas cette autre intelligence dans le même fût que les deux autres
intelligences, sinon nous perdons notre temps. Bon, qu’est-ce que vous voulez
savoir ? C’était quoi la question ?

FP : La question, c’était parlez-nous d’amour.

BdM : Bon, je dis que l’amour comme l’intelligence a diférents niveaux. L’Homme
découvrira qu’il y a une autre intelligence qui fait partie d’une autre dimension de
son psychisme, comme il y a un amour qui est un autre Amour, qui fait partie
d’une autre dimension de son psychisme. Autrement dit il y a un principe
cosmique de l’Amour comme il y a un principe cosmique de la Volonté, comme il y
a un principe cosmique de l’Intelligence. Ce qui, dans un sens purement
symbolique, représente une trinité, une unité universelle chez l’Homme. Mais pour
que l’Homme passe de l’amour astral de l’involution à l’Amour mental de
l’évolution, il faut qu’il passe de l’intelligence involutive à l’Intelligence évolutive.
Vous ne pouvez pas avoir une conscience mentale créative et un amour astral
involutif, ça ne tient pas. Autrement dit, si vous “jackez” (soulevez) votre “char”
(voiture) sur une… Je ne sais pas comment on appelle ça, ces machins-là… C’est
évident que tout le “char” va monter, toute l’auto va monter. Il n’y a pas des
parties d’auto qui vont rester sur le plancher, d’autres parties qui vont monter.
Tout monte ! Donc, l’Homme c’est la même chose.

Si l’Homme monte en Intelligence, monte en Volonté, monte en Amour, tout
monte ! Tu ne peux pas simplement monter en Intelligence et rester là en
Amour, et rester là en Volonté, tout monte ! Si l’Homme monte, tout le cul de
l’Homme monte, paf ! Et fnalement l’Homme passe du cul à la tête, il devient
conscient.

Mais là, vous me parlez de l’amour ou de l’intelligence comme si ça faisait partie à
la fois de cet aspect cosmique de l’Homme et à la fois de cette partie involutive
programmée de l’Homme. Non ! LIintelligence de l’Homme, l’Intelligence
supramentale de l’Homme, ça fait partie d’une autre dimension de l’évolution
future de l’humanité.

L’Amour de l’Homme, l’Amour dans l’Homme, le Principe cosmique universel qui a
été amené à la Terre par l’initié le Nazaréen, mais dans une forme extrêmement
primitive pour l’évolution de toute l’Europe, pour l’évolution spirituelle éthique,
morale d’une chrétienté, ça, c’est un niveau que les Hommes pouvaient vivre au
niveau de leur astralité, mais qui ne faisait pas partie de la conscience créative de
l’initié en tant que grand maître de l’univers local.

Autrement dit le Christ, ce que vous appelez le Christ où l’initié savait en tant que
Principe universel de l’Intelligence, ce n’est pas ce que les Hommes dans la rue ou
ce que les Hommes de l’humanité de ce temps-là ont pris. Mais lorsque l’Homme
conscient, lorsque l’Homme sera conscient sur cette planète, il comprendra ce
que le Nazaréen voulait expliquer en tant que Principe d’Amour universel, comme
l’Homme nouveau comprendra le Principe de l’Intelligence universelle, mais avant
d’aimer d’une façon cosmique universelle, il faut être intelligent.
Si on n’est pas intelligent, on ne peut pas aimer c’est évident, pourquoi ? Parce
que dans l’amour il y a trop de passion, dans l’amour il y a trop d’insécurité, dans
l’amour il y a trop d’ego, dans l’amour spirituel il y a trop d’âme. Donc il faut que
l’Homme passe de l’intelligence du cœur ou de l’intelligence de la raison à une
autre intelligence. Et à ce moment-là, il comprendra parfaitement qu’est-ce que
c’est de l’Amour et qu’est-ce que c’est de la Volonté et qu’est-ce que c’est de
l’Intelligence.

Donc fnalement, il pourra rapatrier ces trois Principes, autrement dit il passera de
la parabole simplistique, spirituelle, de la canonique chrétienne, le Père, le Fils et
l’Esprit saint, il dépassera la Trinité. Et il réalisera que la Trinité ça fait partie de lui,
mains non pas en terme de symbolique paternelle, fliale, le Père qui est dans les
cieux, le Fils qui est quelque part puis l’Esprit qui est là, mais le Père qui
représente la Volonté, le Fils qui représente l’Amour, l’Esprit qui fait partie aussi de
l’Intelligence de l’Homme.

Donc l’Homme n’aura plus besoin de Trinité à laquelle se rattacher à travers la
sagesse de son cœur pour demeurer, lui, un esclave de son impotence involutive,
hein… Pour faire plaisir et devenir une sorte “d’appendage” (appendice) ou de
puissance temporelle et intemporelle, hein… Pour faire plaisir à toutes les
dominations, à toutes les hiérarchies publiques, hermétiques, de l’involution, de la
franc-maçonnerie jusqu’à l’Église ou aux Églises ou aux philosophies. L’Homme
deviendra libre, mais pour devenir libre, il faut être libre. Et pour être libre, il faut
déchirer, briser les chaînes de notre esclavage. Mais vous allez voir le maître et lui
demander la permission ? Hein !

FP : Quel maître ?

BdM : Le maître, celui qui vous a donné, qui vous a gardé dans l’intelligence du
cœur et dans l’intellect, vous allez aller voir ce maître-là et lui dire : “Maître, est-ce
que je peux briser les chaînes ? Est-ce que je peux sortir et aller au-delà de
l’intelligence, de la raison ou de l’intelligence du cœur”… Le maître, il va vous dire
quoi ? “Bon, mon cher monsieur, soit que vous soyez fou ou que vous cherchiez
une perte certaine”… Là il va vous mettre la peur au cul, hein !

Donc, si vous n’êtes pas capables vous les Hommes, l’Homme, de prendre sur
vous les valeurs involutives, relatives, de la sagesse du cœur et de la sagesse de la
raison et d’aller au-delà, d’aller aux confns du potentiel créatif du mental humain
qui naît à partir du moment où l’Homme cessera d’avoir peur de ce que les autres
pensent, de ce que la société a imposé, de ce que l’autorité a sanctionné pendant
des millénaires, parce que ça faisait partie de l’expérience de l’âme de l’Homme,
parce que l’Homme n’avait pas d’identité, parce que l’Homme était simplement le
produit d’un comportement social, d’une conscience raciale, d’une conscience
nationale, vous ne pourrez jamais avoir d’intelligence.

Vous ne pourrez jamais savoir qu’est-ce que c’est de l’Intelligence, donc vous ne
pourrez jamais savoir qu’est-ce que c’est aimer, donc vous n’aurez jamais
sufsamment de Volonté pour avoir de l’Intelligence, donc vous n’aurez jamais
sufsamment d’Intelligence et la Volonté pour savoir ce que ça veut dire aimer
cosmiquement…. Parlez-moi pas d’amour !

FP : Et est-ce que vous pensez, vous, que depuis deux-mille ans, on a évolué
réellement, qu’on s’en va vers plus de discernement ?

BdM : L’évolution sur la planète Terre a commencé en 1969. Pas deux-mille ans,
parce que le Christ est venu sur la Terre il y a deux-mille ans. Le Christ est venu
sur la Terre il y a deux-mille ans pour permettre que deux-mille ans plus tard, les
Hommes sur la Terre puissent communiquer avec les aspects cosmiques,
universels, de la communication créative.

Le Christ, il est venu sur la Terre, et dans le mouvement cosmique de sa
conscience, il a permis que les Hommes aujourd’hui puissent être en
communication télépathique avec l’universel. C’est pourquoi il est venu sur la
Terre, mais n’allez pas chercher ces connaissances-là dans le petit catéchisme,
allez les chercher où elles se trouvent : dans votre Esprit. (Applaudissements).
FP : On fait une pause de trois quarts d’heure.

mise à jour le 16/06/2024

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