FP 007 – Cent milliards de neurones [fr]

FP 007

CENT MILLIARDS DE NEURONES

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

François Payotte (FP) : Bonsoir et bienvenue à tous pour cette nouvelle rencontre
en compagnie de Bernard de Montréal. On s’apprête maintenant pour la trentième
heure consécutive à accueillir chaleureusement comme il se doit Bernard de
Montréal. Il a toujours l’air aussi pimpant, fringant ! (rires du public).
Ça promet, parce que ce soir, c’est toute une matière que je me suis proposé
d’aborder en compagnie de Bernard, c’est un sujet qui intrigue tout le monde,
d’ailleurs à ce propos, si vous avez des sujets qui vous passionnent
particulièrement, arrangez-vous pour nous les faire parvenir en me remettant vos
questions.

Alors ce soir, à l’unanimité, depuis deux ou trois mois, on a donc décidé d’aborder
un sujet passionnant qui concerne un des muscles de l’Homme, et parmi tous les
muscles de l’Homme, il en est un qui est dominant. Alors j’en vois déjà sourire
dans la salle, mais ce n’est pas de ce muscle-là qu’il s’agit.

Ça, ça a déjà été traité par mon ami J.L. avec brio lorsqu’il a dit qu’en fait, le
problème de l’Homme fondamental, c’était d’avoir un nez trop grand pour un zizi
trop petit. Alors on ne reviendra pas là-dessus, le sujet est clos, mais on se réserve
peut-être l’opportunité d’interviewer un jour Bernard en public et en détail, sans
hypocrisie sur un phénomène qui vous passionne également, et qui est mal
compris d’ailleurs, la sexualité.

Alors ce sera peut-être à inscrire au sujet du mois prochain, ça irait très bien sous
l’étiquette de “Célestes ignorances”, puisqu’il y a eu un jour un auteur, un
philosophe qui s’est exclamé : Célestes ignorances d’un jeune cœur ! Alors c’est
un peu toute cette dimension, cette incompréhension – les deux natures de
l’homme et de la femme – qui sera abordée le mois prochain sous cette étiquette
de “Célestes ignorances”.

Alors ce soir, on aborde donc ce muscle qui est dominant parmi tous, celui qui fait
la diférence, qui fait que certaines personnes ont un salaire plus élevé que
d’autres, réussissent mieux socialement, etc. Je veux parler du cerveau. Alors ce
cerveau, cette source d’activité mentale qui est d’une incroyable complexité est
d’une richesse inouïe !

J’ai fait une petite enquête auprès de neurologues, auprès de généticiens, et j’ai
appris que dans le corps même du bébé, avant la naissance, il y avait deux-centcinquante-mille neurones qui sont mis en place à la minute, deux-cent-cinquantemille neurones dans le système nerveux central qu’est le cerveau.
Ceci se fait grâce aux informations apportées par le patrimoine génétique, deuxcent-cinquante-mille neurones à la minute pendant neuf mois ou quatre-cent-mille
minutes, vous pouvez faire le compte, ça fait cent milliards de neurones présents à
la naissance et qui ne sont pas fonctionnels, auxquels viendront s’ajouter centmille milliards de synapses, les synapses par l’intermédiaire desquels passe un
courant, un fux, une information qui est véhiculée.

Bref, un potentiel intellectuel énorme mais non structuré ; et cette structuration se
fera une fois la naissance, progressivement, en fonction du vécu, en fonction de la
capacité d’apprentissage, dans une sorte d’épigenèse ou d’autoconstruction qui
donnera une certaine forme d’intelligence. Alors pour tous ces spécialistes, il est
acquis aujourd’hui que le développement de l’intelligence serait donc
proportionnel à notre capacité de traiter l’information plus ou moins correctement
dans ce travail d’épigenèse d’autoconstruction.

À une extrémité de l’échelle, on trouve donc les débiles mentaux et à l’autre, on va
trouver les Einstein et pourquoi pas les Bernard de Montréal, dont les circuits
neuroniques sont justement plus conducteurs ou plus développés. Alors, ce que je
voudrais savoir comme première question que je poserai donc à mon invité,
Bernard de Montréal, quels sont les facteurs qui font qu’une information est traitée
plus ou moins correctement, si vous êtes d’accord avec le fait que l’intelligence est
proportionnelle à la faculté de traiter l’information ?

Bernard de Montréal (BdM) : Bon, d’abord si on parle d’intelligence, il faut parler
d’intelligence à diférents niveaux. L’intelligence n’existe pas chez l’Homme, dans
l’humanité. Elle n’existe pas, elle n’est pas uniforme. Elle n’est pas uniforme dans
ce sens qu’il y a des êtres humains qui ont la capacité de la rendre plus que
d’autres. Vous, vous parlez de traiter l’information, les scientifques parlent de
traiter l’information parce qu’on est à l’âge de l’informatique, ainsi de suite, mais
dans le fond, l’intelligence n’est pas traitée.

Ce qui nous donne l’impression que l’intelligence est traitée, c’est parce que
l’Homme donne dans le rendement intellectuel, il donne ou il crée manifestement
un plus grand rendu de cette énergie-là que d’autres. Mais si je prends mon cas
par exemple, moi j’ai une faculté extrêmement diminuée dans le traitement de
l’intelligence. Si on me donnait du matériel intellectuel à assimiler, je ne pourrais
pas donner de résultats adéquats, je ne pourrais pas donner de résultats comme
je le pouvais par exemple quand j’étais universitaire, parce que ma faculté mentale
a été altérée par la fusion.

Donc, puisque je vis un autre mode d’intelligence, je ne peux pas la traiter, je ne
peux pas traiter de l’information, je peux créer de l’information ; et les Hommes en
général, semblent traiter l’information, parce que les Hommes utilisent leur
mémoire pour donner à leur intelligence une qualité accumulative. La mémoire
donne à l’intelligence une qualité accumulative, et cette qualité accumulative, elle
est directement proportionnelle à leur faculté mémorielle. Donc, si un Homme
possède une très grande mémoire, une bonne mémoire, il a une capacité alors de
traiter de l’information.

Donc, si nous parlons d’intelligence et que nous parlons de traitement de
l’information, nous parlons de traitement du mémoriel. Mais ça, c’est un niveau
d’intelligence, ce n’est pas l’intelligence fnale de l’Homme, ce n’est pas
l’intelligence créative de l’Homme, c’est de l’intelligence mécanique, statuée,
conditionnée historiquement. Et à l’intérieur de cette forme d’intelligence, il y a des
mécanismes, des paramètres psychologiques qui font en sorte que cette
intelligence, mémoriellement parlant, peut être plus ou moins traitée.
Par exemple, quelqu’un qui vit un blocage émotionnel, quelqu’un qui vit un choc
émotionnel, quelqu’un qui a été au cours de son évolution, au cours de son
acculturation, a été empêché de vivre de son intelligence créative pour ne vivre
que du mémoriel intelligent, se verra plus tard obligé de subir une sorte d’atrophie
créative dans son mental ; donc, il ne pourra pas traiter de l’information de la
même façon qu’une autre personne mécanisée pourra le faire.

Donc si nous parlons de l’intelligence, nous devons parler de l’intelligence de
l’involution, de l’intelligence de l’évolution. Donc nous devons parler de
l’intelligence qui est programmée, programmée autant subconsciemment ou sur le
plan social, ou de l’intelligence totalement créative qui n’est pas programmée.
D’ailleurs, sa créativité est proportionnelle à l’absence de programmation, ce qui
libère dans l’Homme une force mentale très grande qui lui permet d’ajuster ce que
nous appelons le matériel informatique qui est traité sur le plan “mécanomémoriel” et qui donne à l’Homme l’impression d’être intelligent. Donc, moi je
n’accepte pas le concept du traitement de l’intelligence, c’est un concept
mécaniste.

C’est un concept qui empêche l’Homme de prendre conscience que derrière le
traitement du matériel mémoriel, il y a un infux d’énergie mentale, supérieure, plus
ou moins réalisée chez l’individu, ce qui résulte dans une conscience plus ou
moins grande ; et c’est cette énergie qui permet à l’Homme de traiter
d’intelligence, non pas nécessairement traiter d’information, mais traiter
d’intelligence.

FP : Alors au départ, il faut faire une diférence entre la fonction d’intellectualité et
d’intelligence.

BdM : OK. Partons de là. La fonction d’intellectualité c’est, chez l’être humain, une
capacité mémorielle qui lui permet de prendre conscience d’un matériel
accumulatif qui fait partie de la conscience collective de l’humanité et qui, sur le
plan social, lui permet d’être toujours en équilibre mental et en équilibre
émotionnel.

Donc un intellectuel, un bon intellectuel ou un intellectuel qui sera bien reçu dans
un milieu, sera toujours un intellectuel qui aura la capacité, sur le plan de la
conscience sociale, autrement dit sur le plan du mémoriel accumulatif de
l’humanité auquel il est relié, cet individu pourra être bien reçu dans la société.
Donc, il sera reconnu comme un grand intellectuel, parce qu’il pourra facilement
réorganiser le matériel mémoriel pour lui donner une nouvelle consonance.
De là, on dira : “Bien, ce bonhomme-là, il a développé une théorie de ci, il a
développé une théorie de ça, ainsi de suite”. Et avec le temps, on essaiera de
prouver sa théorie et si sa théorie se trouve, devient exacte, précise,
reprogrammable par la science ou par la méthode scientifque, on dira que cet
individu-là, il est intellectuellement intelligent ; mais on ne donnera pas à
l’intellectuel la valeur totale de son intelligence.

On ne dira pas, par exemple, que l’intellectuel fournit à travers son cerveau une
très grande masse d’énergie qui sert à donner à la forme mémorielle ou au
matériel mémoriel accumulatif de l’humanité, une nouvelle fgure, une
transformation. Pour que l’Homme puisse, sur le plan social ou d’une façon
collective ou d’une façon intellectuelle, pour que l’Homme puisse dire que tel
individu est un être efectivement créatif, il faut que l’Homme lui-même qui
l’observe le soit.

Autrement dit, il faut qu’il y ait dans l’Homme une capacité de transmuter sa
propre désinformation, pour en arriver à pouvoir substituer la désinformation qui
fait partie de la caractérologie fondamentale de toute information mécanisée ; pour
que l’Homme en arrive un jour à voir à travers la forme des mots ou la valeur que
l’on donne aux mots, une substance qui est efectivement assujettie à une ampleur
mentale qui est beaucoup plus vaste, beaucoup plus libre, beaucoup moins limitée
par le mémoriel historique, donc beaucoup moins assujettie à la conscience
sociale.

Ceci fait partie du constat que nous observerons au cours de la prochaine
évolution, de l’évolution de la conscience mentale supérieure de l’Homme, c’est-àdire de cette conscience mentale qui, à cause de l’éclatement de certaines
facettes de la conscience neurologique, permettra à l’Homme, demain, de
recomposer avec les concepts, recomposer avec les mots, afn de pouvoir utiliser
ces mots dans une consonance nouvelle, qui lui permettra, à l’Homme, à ce
moment-là, de se libérer pour la première fois de l’émotivité qui,
caractéristiquement, entache le mental humain et rend l’Homme obligé de traiter
informatiquement de la valeur des mots ; afn de pouvoir intellectuellement,
pouvoir bénéfcier d’un certain statut social qu’on appelle la faculté intellectuelle.

FP : Bon, mais vous-même, avant d’avoir vécu cette expérience de fusion en 1969,
c’est bien ça, c’est en 1969, vous-même, vous aviez des circuits neuroniques
communs, je peux dire, une base en tout cas. Est-ce que ces circuits-là ont été
altérés dans votre expérience de fusion ? Et ils étaient de toute manière
nécessaires, il était nécessaire que vous ayez un développement normal à ce
niveau-là ?

BdM : Oui, les circuits étaient normalement développés, seulement que la science
découvrira un jour que la normalisation du développement des circuits
neuroniques est un processus qui fait partie de la mécanisation du mémoriel. Le
mémoriel chez l’être humain, c’est une faculté mécanique, ce n’est pas une faculté
créative.

Pour que le mémoriel devienne ou serve créativement l’humanité, il faut qu’il y ait
un infux d’énergie mentale supérieure qui, pour l’Homme en général, n’existe pas,
ou qui, pour l’Homme, de temps à autre, va devenir manifestement réel, dans ce
sens que l’Homme, dans certains moments, – je parle de l’Homme simple comme
de l’Homme qui est foncièrement opératoire dans une société sur le plan créatif l’Homme, à un certain moment, prend conscience qu’il y a en lui une forme de
médiumnité.

Autrement dit, il prend conscience d’une certaine forme d’intelligence qui n’est pas
sienne, dans ce sens qu’elle n’est pas le produit de l’évolution normale, normative,
du mémoriel psychologique ou de la formation des circuits neuroniques. Et à ce
moment-là, l’Homme vit toujours une sorte de surprise : il a l’impression qu’il vit
une sorte de dédoublement, qu’il y a un autre être en lui, une autre personne en
lui, une autre êtreté en lui qui agit derrière le voile de sa personnalité et qui lui
soufe quelque chose.

Et souvent, les scientifques ou les gens qui ont marqué historiquement l’évolution
de l’humanité, sur le plan de la science ou sur le plan des arts, ou de la
philosophie, ont été les premiers dans leur biographie, si ces biographies ont été
bien interprétées, à faire remarquer, souvent d’une façon posthume, à faire
remarquer que dans le processus d’élévation de leur intelligence et de la
découverte de certaines choses, ou de ce que j’appelle moi, les formes de la
raison, il y a toujours derrière ce mécanisme, une impulsion créative qui n’est pas
efectivement ou directement reliée à l’activité consciente diurne de l’ego.
Par exemple, des scientifques qui ont fait des recherches dans le domaine des
structures atomiques ont découvert par exemple, la nuit, lorsqu’ils sommeillaient,
les modèles de la constitution atomique, et le jour ils ont donné suite, non pas à
leurs recherches mais à leurs perceptions internes.

Donc il y a dans le subconscient, je déteste, je n’aime pas le mot “subconscient”
pour des raisons que je pourrais un jour expliquer, mais il y a dans la constitution
psychique de l’Homme des forces créatives qui ne font pas partie de l’organisation
cérébrale “circuito-neuronique” de l’ego, autrement dit qui ne font pas partie de
l’organisation statutaire de la nature humaine animale.

Ce sont des forces créatives qui font partie d’un plan parallèle, plan parallèle qui
est totalement autonome, qui contient en lui-même toutes les vastes gammes
d’information reliées au mouvement de l’intelligence à travers le cerveau, qui est
capable de la recevoir à cause de la multiplicité, sur le plan quantitatif, de
l’organisation neurologique.

FP : Bon, ça c’est aujourd’hui, donc votre interprétation de ce que vous avez vécu
au niveau de la fusion. Mais vous avez parlé d’une impression d’avoir des facultés
médiumniques, de correspondre ou de dialoguer avec un autre soi-même sur un
autre plan, une énergie sur un autre plan. Mais est-ce que cette impression ne
viendrait pas justement du fait que de nouveaux circuits ont été ouverts ? Donc,
une nouvelle faculté d’aborder des concepts entièrement nouveaux, créatifs.
Donc forcément, une façon d’anthropomorphiser le phénomène, de vouloir mettre
dessus une entité ou une énergie d’un autre plan, etc. Est-ce que ce n’est pas
simplement parce que c’est de la nouvelle information qu’on dit qu’elle n’origine
pas de nous ?

BdM : Aussitôt que l’Homme voit en lui s’allumer d’autres neurones, c’est qu’il y a
un infux d’énergie nouveau qui se produit dans sa conscience, donc qui altère sa
conscience antérieure et qui lui donne un état mental diférent. Donc, vous voyez
très juste lorsque vous dites que lorsque l’Homme, ou moi, ou d’autres, qui vivent
une fusion, qui vivent un état de changement dans le mental, que ces êtres vivent
efectivement un infux d’énergie qui donne à la constitution neurologique existante
une nouvelle dimensionnalité sur le plan de la capacité d’absorber une nouvelle
énergie, qui devient ensuite traitable informatiquement.

Autrement dit, moi je sais très bien dans le cadre de ma propre expérience, face à
diférentes formes d’intelligence ou diférentes avenues, ou diférents programmes
d’intelligence, que ce soit en cybernétique, que ce soit en science pure, que ce
soit en psychologie, en philo, en littérature, en art, ainsi de suite, je sais très bien
que la faculté psychique qui fait partie maintenant de l’organisation mentale de
mon moi est une faculté qui n’est pas restreinte par l’organisation méthodique et
mémorielle de ma conscience antérieure.

Et c’est justement ça qui me permet aujourd’hui, dans le public, d’éveiller dans
l’Homme certaines observations, faire certains constats qui ne sont pas assujettis
à l’orthodoxie de recherche méthodique qui devient du traitement d’intelligence à
partir d’une faculté purement mécanique, comme nous le retrouvons chez les
intellectuels. Dans le processus de l’intellectualisation de l’intelligence, dans le
processus du traitement de l’information, il y a toujours chez l’Homme une
incapacité de dépasser les limites psychologiques autorisées par l’autorité
psychique de sa culture.

Vous prenez un être humain, aujourd’hui, qui travaille dans un domaine ou dans un
autre, s’il en arrive un jour à aller au-delà des limites autorisées tacitement par sa
culture, à ce moment-là il est automatiquement rejeté. Et il est rejeté parce qu’il
n’est pas capable, sur le plan psychologique, de se donner l’autorité lui-même et
de renforcir cette autorité, parce qu’il y a dans la faculté mémorielle, de l’émotivité
qui attaque son mental, de sorte que l’Homme a peut-être très bien raison
d’élucider un programme d’évolution mentale nouvelle, en ce qui concerne le
traitement de l’information, mais il ne le fait pas correctement. Il le fait avec trop
d’émotivité, de sorte qu’il choque, il choque le monde ou les organisations, ou
ceux qui sont les gardiens de l’autorité, les gardiens du statu quo, il les choque.
Et moi, dans mon expérience vis-à-vis les Hommes que j’ai rencontrés, des
Hommes qui sont dans l’autorité de diférentes sphères sur le plan de la
connaissance, je ne choque pas, à moins que je le veuille. Mais si je ne veux pas
choquer, je ne choque pas, et je peux amener un certain niveau d’information
nouvelle et faire en sorte que les circuits de ces gens soient, par le contact de
cette vibration, de cette énergie, soient rallumés ; de sorte qu’eux aussi en arrivent
à prendre conscience qu’efectivement il y a du réel derrière le constat
psychologique stabilisé de l’infrastructure psychologique de notre moi, que nous
appelons notre intelligence intellectuelle.

Donc ils disent : “C’est intéressant, c’est intéressant”, mais ils n’ont pas les mots,
parce que les mots sont “loqués”, ils sont bloqués, ils sont arrêtés par une très
vive émotivité qui a tendance chez l’intellectuel à vouloir protéger le statut mental
qui correspond à sa personnalité.

FP : Alors si vous enlevez le poids afectif qu’il peut y avoir dans les mots, dans
une communication, donc si vous “dé-astralisez” la communication, vous avez un
langage qui ressemble à celui d’un mathématicien en quelque sorte. C’est peutêtre la raison pour laquelle vous n’êtes pas toujours reçu dans le public au niveau
de l’information que vous véhiculez.

Est-ce que vous, en tant que conférencier, quand vous êtes devant une salle, que
vous vous adressez à une salle, est-ce que vous n’êtes pas obligé d’astraliser
d’une certaine façon votre information ? Est-ce qu’une communication entre deux
personnes et un public, par exemple, est-ce que vous allez trier l’information, estce que vous allez la fltrer, ou est-ce que vous allez nécessairement la colorer pour
qu’elle puisse être reçue ?

BdM : Je vais la colorer si elle est trop choquante. Si l’information est trop
choquante, à ce moment-là je suis obligé de désinformer en informant ; parce que
si je me laisse aller à informer, je détruis la structure psychologique du mental
humain. Autrement dit je détruis la forme psychologique du moi, qui est obligé de
survivre à l’inquisition d’une forme d’intelligence qui ne fait pas partie de notre
territorialité, qui ne fait pas partie de notre expérience.

Donc je ne veux pas, dans le monde, quand je traite de l’information, je ne veux
pas être reçu comme un étranger ; je veux être reçu comme un Homme qui fait
partie du même monde, mais un Homme qui vit une expérience diférente, pour le
moment, sur le plan de cette transmutation du mental. Donc, à ce moment-là
j’astralise, c’est-à-dire que je vais prendre en considération l’émotivité qui est dans
le mental de l’Homme, surtout si je parle de politique, surtout si je parle de religion,
si je parle de métaphysique.

Tandis que si j’entre dans des domaines qui sont beaucoup plus libres de
l’émotivité, à ce moment-là je peux aller d’une façon beaucoup plus directe, mais
à ce moment-là, je deviens autoritaire. Je deviens autoritaire dans ce sens que je
vais sommer une personne à entrer en confit avec moi sur le plan de
l’interrogation, naturellement, afn que cette personne devienne la réserve
d’information dont moi je me sers pour transformer la forme du mental ou la forme
de l’intelligence.

Par exemple, si je parle avec un physiciste, je me servirai de sa réserve
d’information sur le plan de la physicalité de la matière, pour introduire un nouveau
niveau d’information qui forcera cet individu à prendre conscience de quelque
chose qui, pour le moment, n’est pas nécessairement intégrable dans la
conscience mentale, “autoritative”, de son mémoriel collectif. Mais il verra à ce
moment-là qu’il y a autre chose dans la nature de la physicalité de la matière que
la conception cartésienne que nous avons aujourd’hui, au stage où nous en
sommes rendus au niveau de la science.

Je l’ai fait ceci, avec des scientifques, par exemple, où nous avons traité de
certaines formes d’énergie – qui ne sont pas sur le plan scientifque mondialement
parlant à l’intérieur du “Scientifc Establishment” – qui ne sont pas reçues par toute
la communauté scientifque, parce qu’ils n’ont pas encore les éléments
mathématiques pour donner à leur vision, de certains états de l’énergie, ils n’ont
pas la mathématique encore pour donner à cette vision, sufsamment de support.
Donc ils sont obligés, ces Hommes, de travailler avec une structure mathématique
de base, mais ils sont obligés d’ajouter à ceci, une structure psychique qui
l’englobe. Et lorsque je traitais avec ces gens, c’était très très facile de leur
expliquer le dilemme de leur science qui n’était pas supportée encore par les
mathématiques. Mais d’un autre côté, ça n’aidait pas au transfert de cette science
mathématique physique nouvelle qui fait partie de leur activité de recherche, dans
un monde où “l’establishment” est extrêmement rigide à toute innovation, surtout
sur le plan mathématique qui a tendance à désinférioriser le statut mondial de la
science mathématique.

Et les Hommes ne sont pas capables d’absorber, sur le plan mental, un choc
émotionnel, et même si ce sont des êtres qui travaillent avec beaucoup d’assiduité
objective vis-à-vis du monde de leur recherche, aussitôt que nous introduisons un
paramètre qui n’est pas normal, c’est-à-dire qui est paranormal, et paramètre qui
leur permet de faire des liens qui ne sont pas directs, mais qui peuvent être
indirects avec des situations matérielles, ils deviennent mal à l’aise.

FP : Vous avez parlé deux, trois fois de désinformation. Qu’est-ce que vous
entendez par ce mot ?

BdM : Ce que j’appelle désinformation, “désinformation” veut dire pour moi
conditionnement psychologique de l’ego, afn d’empêcher de l’ego de recevoir une
trop grande dose d’énergie mentale qu’il ne pourrait pas supporter à cause de son
état animal inférieur. Donc, pour que l’Homme puisse, au cours des millénaires,
évoluer dans une cadence qui convient parfaitement bien aux lois de son émotivité
comme aux lois de son mental, il faut que l’Homme soit amené, petit à petit, à la
confrontation entre la réalité et ses aspects inférieurs qui sont polarisés, qu’on
appelle le vrai et le faux.

Donc l’Homme ne peut pas être mis face à face avec la réalité, parce que
justement, il n’a pas une structure ou un circuit neuronique sufsamment
développé pour pouvoir absorber une autre dose d’énergie mentale, qui lui
permettrait à ce moment-là, facilement, d’absorber ou de vivre émotivement, ou
mentalement, ou humainement, avec des conditions de réalité qui transcendent la
performance psychologique de notre mémoriel qui est relié à la conscience
institutionnalisée de notre mental collectif. Autrement dit c’est une protection pour
l’Homme. Le mensonge est absolument nécessaire dans le monde.

FP : On verra ça justement le mois prochain, on va traiter ceci…

BdM : Et d’ailleurs, je dis ceci d’une façon libre, mais si vous regardez sur le plan
historique, si vous regardez l’activité de l’Église par exemple, l’Église s’est servie
du mensonge pendant des siècles pour empêcher les chrétiens d’être un peu trop
afectés par des connaissances qui les auraient astralisés, donc à l’intérieur du
concept ecclésiastique de ce temps-là, les auraient amenés plutôt vers une
pratique satanique de la religion.

Et dans le domaine de la politique c’est la même chose, la désinformation fait
partie de la politique, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que la politique du
président vous dise tout, ainsi de suite. Donc, la désinformation fait partie de la…
Moi j’appelle ça le “containing complex”, le complexe de la contenance. Les
Hommes doivent être contenus, les civilisations doivent être contenues, les
masses humaines doivent être contenues. Sinon, s’ils font face à la réalité telle que
certains Hommes peuvent la voir ou la comprendre, il pourrait y avoir de la
détérioration psychologique sur le plan collectif, et ce phénomène serait très
dangereux.

Regardons l’exemple du message de Fatima. Le Vatican ne veut pas donner
d’information. Le concept de la désinformation va très loin : même si le Vatican
expliquait à l’humanité le message de Fatima, ça ne veut pas dire que le Vatican
comprend le message, et il y aurait encore de la désinformation. Donc pour
réellement comprendre le Vatican, pour réellement comprendre le message, il
faudrait que nous ayons nous-mêmes un circuit neuronique plus développé afn
d’aller puiser nous-mêmes notre propre information.

FP : Dans cette expérience de fusion, cette énergie, je pense que c’est peut-être
une dose d’énergie supplémentaire que vous avez reçue, est-ce que c’est similaire
ou semblable un peu à ce qui a été traité au niveau de la parapsychologie ? On
s’est aperçu que les gens qui étaient capables de produire des phénomènes
paranormaux avaient été dans leur enfance, électrocutés, tout simplement.
Est-ce que le fait d’apporter une électricité, une charge d’électricité
supplémentaire au cerveau serait la version physique, chimique, de la fusion ? Estce que la fusion se manifeste par une surabondance d’électricité ou de fux qui est
véhiculé au niveau des synapses… Et qui ouvrirait justement les conduits des
circuits ?

BdM : Oui, si vous avez un champ d’énergie magnétique à l’intérieur duquel il y a
un circuit électrique ou électro-chimique et que vous lui ajoutez une autre dose
d’énergie, il est évident qu’il se passera des changements. Sur le plan
parapsychologique, les expériences qui ont été faites, où on a découvert que des
Hommes ou des gens ont été électrocutés, efectivement, le choc a changé, a
ouvert des centres d’énergie chez l’individu. Ça, c’est sur le plan du corps astral
ou du corps éthérique, parce que les gens qui vivent ou les gens qui font des
expériences dans le domaine de la parapsychologie, souvent, font des
expériences en relation avec le plan astral ou en relation avec le plan éthérique.
Ceux qui, comme moi ou d’autres, vivent l’expérience sur le plan mental, vous
pouvez appeler ça une forme d’électrocution, mais c’est une forme extrêmement
primitive d’expression. C’est un choc efectivement, c’est une entrée d’énergie
nouvelle qui allume d’autres neurones et qui soude le mental humain ou le cerveau
à une fréquence d’énergie autre, à laquelle il n’est pas habitué, donc ce qui donne
à l’Homme un autre niveau de conscience. Mais ceci fait partie de l’évolution.
C’est normal.

FP : Est-ce que vos capacités particulières, supramentales, sont transmissibles,
d’après vous, génétiquement, dans votre enfant par exemple, ou dans la
succession, dans les générations qui viendront de chez vous ? Est-ce qu’il y a une
partie d’hérédité, de patrimoine génétique qui peut être transmise de ces facultéslà ?

BdM : Une fois que le circuit neuronique a été étendu ?

FP : Oui.

BdM C’est très possible, c’est très possible, mais je ne peux pas dire fnalement
oui ou non parce que d’après ce que je sais, ce que nous appelons l’intelligence,
autrement dit la faculté supramentale de l’intelligence, ce n’est pas une faculté qui
est karmique, donc comme elle n’est pas karmique, elle n’est pas nécessairement
transmissible. Ce qui est transmissible est d’origine karmique ; donc, pour que
quelque chose soit transmissible d’un père à un fls ou à une flle, il faut qu’il y ait
un lien karmique, c’est-à-dire il faut qu’il y ait une relation expérientielle au niveau
de l’âme.

À ce moment-là, il y a organisation génétique qui favorisera un tel mouvement à
travers les générations, d’une condition psychologique. Mais la conscience
supramentale, ce n’est pas quelque chose qui est karmique, donc je crois que les
Hommes qui vivront cette conscience supramentale, ils la vivront parce qu’ils
seront amenés à un état de mutation, non pas à travers la génétique, mais à
travers la réorganisation psychologique de la valeur qu’ils donnent aux mots. C’est
à travers la parole que se fera cette transmutation, et non pas à travers le code
génétique ; donc je ne crois pas que ce soit ainsi.

FP : Autrement dit, si tous les habitants de la planète vivaient demain une fusion
instantanée comme vous l’avez vécue, il n’y aurait qu’une seule génération de gens
supramentaux. C’est peut-être la raison pour laquelle on voit beaucoup plus
d’individus qui s’avancent vers la conscience supramentale de façon progressive,
où il y a peut-être une transmission, à ce moment-là. Mais si c’était une fusion
instantanée de toute l’humanité, il n’y aurait qu’une seule génération, ou elle serait
à renouveler, cette expérience, à chaque génération suivante.

BdM : Oui, parce que je ne vois pas de connexions génétiques. Je sais que l’être
humain possède un cerveau parfaitement développé, je sais que l’être humain est
prêt à vivre une autre dose, si vous voulez, de cette énergie. Et c’est simplement la
première sur le plan de l’humanité, parce que l’évolution commence. Ce que nous
vivrons dans ce cadre-là au cours des siècles, nous ne le connaissons pas, mais je
ne vois pas de connexion entre la génétique ou l’organisation du code génétique
et ceci.

Pour moi, la conscience supramentale, c’est un état d’esprit, ce n’est pas un état
psychologique. Si c’était un état psychologique, oui, je verrais une distribution ou
une redistribution sur le plan génétique ; mais comme c’est un état d’esprit, l’Esprit
ne fait pas partie de la nature animale, l’âme oui, mais pas l’Esprit. L’Esprit fait
partie d’une autre dimension, l’Esprit est l’énergie du double de l’Homme.
Déjà le double de l’Homme fait partie d’un monde parallèle, l’Esprit est sa
substance, et c’est l’Esprit de ce double qui donne à l’Homme la gestion
vibratoire de son intelligence. Donc, il n’y a aucune relation entre le mouvement
de l’intelligence et la génétique. Si l’être humain vivait les conséquences d’une
fusion par transmission génétique, il deviendrait probablement un monstre, parce
qu’il n’aurait pas transmuté l’énergie émotionnelle nécessaire pour pouvoir
absorber le choc vibratoire de cette énergie.

Et dans la fusion, ce que la fusion fait, d’ailleurs regardez ce que la fusion fait dans
ses premiers mouvements, c’est l’oblitération totale de la mémoire ; et quand je
dis l’oblitération totale de la mémoire, je ne veux pas dire que je n’ai pas de
mémoire, mais je veux dire que ma mémoire n’est plus assujettie aux lois
mécaniques de mon ego. La mémoire, elle est assujettie à la pulsation vibratoire
de cette énergie-là, qui fait revenir en surface le mémoriel qui a fait partie dans le
passé, de l’expérience de l’ego.

Donc, souvent je suis totalement sans mémoire devant un fait qui est absolument
ridicule. Et je peux être devant une très grande mémoire devant un fait qui semble
totalement estompé. Donc, tout est contrôlé par l’Esprit de l’Homme, rien n’est
sous le contrôle des forces animiques de l’Homme. C’est pourquoi je ne vois pas
de connexion génétique entre la conscience supramentale et le code génétique.

FP : Est-ce qu’il vous arrive de rêver ?

BdM : Oui je rêve, oui je rêve, je ne rêve pas comme les gens rêvent. Je suis
conscient quand je rêve. Donc pour moi, ce n’est pas rêver, parce que rêver
c’est être inconscient quand on est couché, quand on dort. Tandis que moi,
quand je dors, je ne dors pas, donc je ne peux pas dire que je rêve.

FP : C’est intéressant !

BdM : Je fais des expériences sur d’autres plans, je travaille sur d’autres plans, je
ne m’amuse pas tellement, mais je travaille sur d’autres plans.

FP : C’est encore un point qui me fait penser que, justement, vos synapses sont
beaucoup plus ouverts, sont beaucoup plus fonctionnels, parce que j’ai entendu
dernièrement le professeur Albert Jacquard qui faisait une conférence à
l’Université de Laval et qui lui, soutenait le point suivant, que le rêve avait pour
fonction de ramoner les synapses, c’est-à-dire que les synapses qui ne sont pas
utilisés dans la journée vont être ramonés par le rêve, la nuit, pour les maintenir en
activité.

Donc, si vous ne rêvez pas, c’est que ces canaux-là sont toujours ouverts,
constamment toujours disponibles, donc c’était certainement un peu le travail de
la fusion qui donne cette disponibilité d’ouverture des synapses ?

BdM : Oui. Le travail de la fusion fait en sorte que l’Homme est toujours conscient.
Et cette conscience qui est permanente ne peut pas être soutenue par l’ego, elle
ne peut être soutenue que par l’Esprit de l’Homme à travers l’ego. L’ego n’a pas la
résistance émotionnelle pour être toujours conscient, parce qu’être toujours
conscient c’est fatigant.

Mais si l’ego est en fusion avec cette énergie, à ce moment-là, être toujours
conscient c’est normal, c’est facile, ça va de soi, c’est une seconde nature, que ce
soit sur le plan diurne ou que ce soit sur le plan nocturne. Mais s’il fallait qu’un
Homme se couche le soir et qu’il soit toujours conscient, il deviendrait malade. Il
faut que l’Homme se repose. Mais regardez le repos, qu’est-ce que le repos ?
Pourquoi l’Homme sommeille ?

FP : Il y en a qui disent que c’est un état de veille en négatif.

BdM : Oui, ça c’est une façon négative de le dire. Mais la raison pour laquelle
l’Homme sommeille, c’est parce que l’Homme n’est pas capable de soutenir la
double polarité de son énergie. L’Homme ne vit que d’une polarité, il ne vit pas de
deux polarités. L’Homme vit de la polarité vitale et mentale. Ça, c’est une polarité.
Autrement dit, l’Homme vit de sa vitalité, de son intelligence le jour ; mais la nuit il
ne peut pas vivre de sa vitalité, de son intelligence, parce que sa vitalité est
arrêtée, est ralentie, et son intelligence est automatiquement ralentie. Lorsque
l’Homme cesse ou commence à cesser d’être vital, il s’endort.

Tandis que l’Homme conscient, sa vitalité cesse, mais elle est continuée sur un
autre plan, c’est comme si l’Homme conscient possède deux corps, il possède un
corps matériel, il possède un corps éthérique ; et il y a au-dessus de ces deux, une
intelligence qui travaille avec les deux. Si l’un dort, il cesse d’être matériel, il
devient éthérique et il continue son travail mental.

Donc, l’Homme conscient vit deux polarités, c’est comme s’il vit deux vies à la
fois, et c’est le fait qu’il vit deux vies à la fois qui lui permet d’être toujours
conscient. Tandis que l’Homme inconscient, lui, il vit une vie à la fois, et lorsque le
corps matériel s’endort, il rêve, c’est-à-dire qu’il ne vit pas parfaitement,
totalement, consciemment son autre vie. Et c’est ça le rêve ; c’est vivre une autre
vie partiellement, et comme il la vit partiellement, il y a beaucoup – dans cette vie
nocturne – du rêve, il y a beaucoup de mécanismes mémoriels qui entrent en jeu,
et ces mécansimes mémoriels ne peuvent pas être organisés par l’ego. Et comme
ils ne peuvent pas être organisés par l’ego, ils deviennent stupides si on les
regarde en face, ils n’ont pas de logique.

Tandis que l’Homme qui est conscient, et qui vit la double polarité de sa vie,
lorsqu’il rêve, entre parenthèses, il y a de l’organisation dans son rêve. Donc, il ne
vit pas un rêve, il vit un autre mode d’intelligence mais en relation avec des plans
qui sont invisibles, donc il n’a pas à vivre la désinformation psychologique du rêve
que tous les ego connaissent. Il vit l’information psychique du rêve conscientisé
que les Hommes conscients savent ou sauront, de sorte que la vie est beaucoup
plus intéressante parce que tu vis le jour et tu vis la nuit, et les deux vies sont une
continuité l’une de l’autre, de sorte que tu n’as pas l’impression que tu perds ton
temps quand tu te couches.

FP : C’est intéressant ! Au niveau de la mémoire qu’on peut avoir d’évènements
douloureux qui ont été vécus dans la jeunesse, qui n’ont pas été intégrés, etc., on
afrme que ça laisse des traces physico-chimiques dans le cerveau, qui aurait
tendance à oblitérer certains circuits neuroniques, ou réduire, ou accroître la
conductance avec d’autres, et ceci engendrerait des troubles donc des psychoses,
des névroses, etc.

BdM : Ceci est très juste, parce que comme je disais tout à l’heure, l’Homme vit
une grande partie de son intelligence à partir de paramètres émotionnels, et ce qui
crée les traces dans le cerveau, c’est l’énergie émotionnelle. Et lorsque l’Homme
vit une énergie émotionnelle trop intense, il y a dans le cerveau une destruction,
une réorganisation des circuits, et à ce moment-là l’Homme peut vivre une
psychose.

Mais si l’Homme ou la psychologie était sufsamment avancée pour pouvoir traiter
du matériel émotif, mais d’une façon qui ne correspond pas au mémoriel de
l’humanité, autrement dit qui ne correspond pas à nos sciences présentes, mais
qui correspondrait par exemple à une science créée par une conscience
supérieure, à ce moment-là les Hommes pourraient être libérés de la valeur
émotive de leur expérience, et ils ne pourraient plus être assujettis aux conditions
subséquentes de tels chocs. De sorte que l’Homme pourrait alors, au lieu de vivre
de l’aspect négatif du choc émotif sur le mental qui crée un changement dans les
circuits neuroniques, à ce moment-là l’Homme pourrait bénéfcier des chocs.
Autrement dit ce que je veux dire, c’est que pour qu’il y ait mutation dans un
organisme, il faut qu’il y ait un choc. Mutation veut dire choc à quelque niveau que
ce soit, autrement dit mutation veut dire rupture avec un motif conditionné, rupture
avec un motif mécanisé, rupture avec un motif perpétué, pour la création d’un
nouveau motif.

Mais l’Homme, la psychologie ou la science du mental aujourd’hui, n’est pas
sufsamment dans le monde, pour pouvoir faire prendre conscience à l’Homme
que la valeur négative d’un choc créé à travers l’émotif, qui engendre dans le
cerveau certaines connexions nouvelles qui peuvent être psychotiques en
conséquence, ce même choc peut servir à l’Homme, à la connexion avec un autre
niveau d’énergie.

Autrement dit un choc c’est toujours bon, si l’Homme est sufsamment intelligent.
Et dans l’expérience humaine, on vous dira : “Moi j’ai vécu de mauvaises
expériences dans ma vie, mais ça m’a servi” ; d’autres vous diront : “Moi j’ai vécu
de mauvaises expériences dans ma vie et ça m’a mis la batterie à terre”. Donc vous
avez deux points de vue vis-à-vis le choc.

Et lorsque l’Homme possédera une science du mental sufsamment libérée de la
valeur informative du néocortex, il pourra à ce moment-là commencer à informer le
néocortex à partir d’une valeur qui n’est pas normative, c’est-à-dire qui n’a pas
tendance à maintenir dans l’état psychologique de l’ego un statu quo évolutif,
mais qui aura tendance plutôt à créer dans l’ego un saut en hauteur ; afn de le
forcer à transmuter l’énergie de son émotion, qui deviendra demain une ouverture
pour lui d’énergie sur le plan mental.

FP : Il créerait, à partir de cela, son troisième cerveau ?

BdM : Il créerait à partir de cela son troisième cerveau, parce que les études faites
par la science sur le plan de l’émotivité sont des études qui sont plutôt d’ordre soit
électromagnétique, ou physico-chimique ou psychologique. Mais la science doit
en arriver un jour à réaliser que ce que nous appelons une émotion, ce n’est pas
très très diférent d’une pensée ; avec cette diférence que l’émotion n’est jamais
intelligente. Autrement dit, avec cette diférence que l’émotion pour être rendue
intelligente, il faut qu’elle soit bien vécue par le mental, tandis qu’une pensée par
elle-même, peut être intelligente ou elle peut ne pas l’être, intelligente. Mais la
pensée vit selon des lois qui lui sont propres, tandis que l’émotion, elle, vit selon
des lois qui ne lui sont pas propres, mais qui sont impropres au mental qui la subit.
Donc l’émotion, c’est simplement une variation d’énergie intelligente mais ajustée
au niveau du taux vibratoire de la conscience animale de l’Homme. Donc, la valeur
de l’émotion dans la vie de l’Homme, ce n’est pas une valeur qui est informative,
c’est une valeur évolutive. Tandis que la pensée possède une valeur informative ou
désinformative. Donc, l’émotion et la pensée ont deux fonctions.

La fonction primaire de l’émotion, c’est d’amener l’Homme à une plus haute
évolution en exerçant le mental à développer des paramètres évolutifs de
compréhension supérieurs à ceux qu’il a connus dans le passé, autrement dit à
dépasser le mémoriel collectif de l’humanité. Tandis que sur le plan mental, vous
tombez dans un autre ordre d’idées. Lorsque l’Homme passe du mental inférieur
au mental supérieur, il ne vit pas le choc émotionnel, mais il vit le choc de la
désinformation ; donc tout Homme qui vit une fusion vit le choc de la
désinformation, c’est-à-dire qu’il entre dans un niveau d’intelligence qui est
totalement libre de l’intelligence collective de l’humanité.

Donc, à ce moment-là il se retrouve seul devant une masse d’expériences, une
masse de valeurs qu’il est obligé lui-même de refaire, de défaire, de reconstruire,
afn de participer à son nouveau visage mental, à sa nouvelle intelligence. Donc il
ne peut plus supporter, il ne peut plus être supporté par la conscience sociale, il
est obligé de se supporter lui-même. Et s’il a la force de se supporter lui-même,
ensuite il pourra lentement changer, au cours des siècles, la conscience sociale.

FP : Donc, il devient libre des opinions, des croyances, des sympathies, des
théories, du vocabulaire, des concepts.

BdM : Il est totalement libre de ceci, mais il les utilise pour les transformer.

FP : Il me reste peut-être encore une question avant de terminer. J’aimerais savoir
quelle est la fonction, d’après vous, du cauchemar ?

BdM : Le cauchemar c’est très important dans la vie de l’Homme. C’est très
important parce que lorsque l’Homme vit un cauchemar, il vit une très très grande
approximation sur le plan de l’énergie, de sa réalité mentale supérieure avec sa
réalité mentale inférieure, mais toujours conditionnée par son état émotif. C’est
comme si l’Homme, quand il vit un cauchemar, c’est l’autre partie de lui-même qui
veut se rapprocher de lui, mais qui n’est pas capable, à cause de son émotivité.
Donc, l’émotivité crée un choc. Et c’est le choc de l’émotion qui crée le
cauchemar, ce n’est pas le cauchemar lui-même ; c’est la qualité émotive qui vient
s’interposer entre le mental inférieur et le mental supérieur, ou l’intelligence non
découverte et l’intelligence connue, ou l’intelligence qui fait partie des circuits qui
ne sont pas ouverts et l’intelligence qui fait partie des circuits qui sont déjà établis
depuis longtemps.

Un cauchemar c’est très important parce que dans un cauchemar, l’Homme a la
chance de découvrir une autre partie de lui-même. Mais son émotivité entre en jeu,
et pour lui, le cauchemar devient négatif, lorsqu’en fait, sur le plan évolutif, il est
essentiel. Et si les Hommes ne vivaient pas de cauchemar, ils ne pourraient pas en
arriver un jour à passer de l’involution à l’évolution ; donc, les Hommes ne seraient
pas capables de connaître la mutation psychologique. Ce qui crée dans l’Homme
la mutation psychologique, c’est le cauchemar. Et le
cauchemar n’est pas
simplement vécu sur le plan du rêve, le cauchemar il est vécu dans une condition
extrêmement diluée le jour.

Je vous donne un exemple : vous allez sur la rue, quelque vient et freine juste
derrière vous et vous sursautez. Ça c’est du cauchemar, mais c’est du cauchemar
qui est beaucoup plus contrôlé dans un sens, parce que vous avez un certain
nombre de paramètres psychologiques qui vous permettent de prendre
conscience et de contrôler, dans un sens, l’événementiel. Donc, vous êtes
capables jusqu’à un certain point de rassasier votre émotivité, de donner à votre
émotivité la chance de bloquer l’évènement. Tandis que la nuit, vous ne pouvez
pas faire ça. Votre émotivité va aller, elle va prendre le chemin le plus facile, et là
où il y a connexion possible entre vous et votre réalité, elle viendra faire
interférence, et vous vivrez un cauchemar, mais déjà ce sera un avancement dans
votre vie évolutive.

Sur le plan de l’expérience du type qui est dans la rue, et qui vient pour se faire
frapper par une automobile, s’il était conscient il ne vivrait pas ce choc. Il
regarderait le type, il dirait : “Qu’est-ce que tu fous là”… ? Vous comprenez ?
Parce qu’il n’y a pas d’émotion qui vient entrer, parce qu’il n’a pas à vivre le
cauchemar. Parce que déjà, il est informé.

Donc, la fonction du cauchemar c’est d’amener l’Homme à être informé, donc le
cauchema brise, détruit la désinformation d’une façon extrêmement subliminale.
Mais l’Homme est tellement désinformé qu’il donne au cauchemar une valeur
désinformative. Donc, qu’est-ce qui se produit sur le plan psychologique ? S’il vit
trop de cauchemars dans sa vie, ça peut l’amener un jour à vivre de la psychose,
vous comprenez ? Donc, un cauchemar c’est merveilleux, parce que c’est ça
qui vous permet de vivre la connexion avec un plus haut niveau d’énergie de
vous-mêmes. Mais émotivement vous le retenez, vous le retenez, vous le retenez,
parce que vous n’êtes pas sufsamment prêts à vivre la fusion.

FP : C’est comme des tests alors ?

BdM : Oui, ce sont des tests. Efectivement ce sont des tests. La fusion c’est un
cauchemar, c’est un cauchemar d’un autre ordre si vous voulez, terrible, perte de
la mémoire ! Vous savez ce qui arrive à un ego quand il perd de la mémoire,
instantanément ? Une minute il a la mémoire, une autre minute il ne l’a plus de
mémoire !

FP : Sans avoir l’Alzheimer !

BdM : Voilà ! C’est un choc, c’est terrible, terrible. Pour passer de la personnalité à
la personne, pour passer d’un niveau de désinformation à un niveau d’information,
c’est terrible ! C’est pour ça que l’Homme doit vivre ce processus d’évolution vers
la conscience supramentale d’une façon graduelle, sinon, ce sont des soufrances
atroces.

FP : Et aujourd’hui, qu’est-ce qui fait votre particularité – en quelques mots – par
rapport à votre fonction d’intelligence et puis l’intellectualité de l’Homme ?

BdM : Qu’est-ce qui fait quoi ?

FP : Qu’est-ce qui fait votre particularité ? Votre intelligence par rapport aux
fonctions d’intellectualité ?

BdM : Ah ! Bon. Probablement, c’est que tout ce qu’on m’apporte sur le plan de la
connaissance, je le retourne à l’envers. Je ne crois rien. Je ne peux pas vivre
d’opinions. Donc, si vous me donnez une opinion, je suis obligé de la faire vibrer,
je suis obligé de l’amener à sa réalité réelle. Je ne peux pas croire. L’intellect croit.
Là où il y a de l’intellect, il y a toujours de la croyance. Là où il y a de
l’intelligence supramentale, il n’y a pas de croyance.

Donc automatiquement, qu’on vous dise n’importe quoi, qu’on vous parle de
l’Église, de la philosophie, de la politique, de ci ou de ça,, vous ne pouvez pas
prendre ce qu’on vous donne parce que c’est astralisé, c’est conditionné, c’est
programmé. Ça fait partie des circuits neuroniques de l’humanité, ce n’est pas
réel. C’est une invention psychologique de l’ego, mais une invention
psychologique de l’ego qui a du sens, et c’est pourquoi c’est dangereux.

FP : Mais vous avez quand même un principe de réalité, comme disent les
freudiens, un équilibre ?

BdM : Ouais, j’ai un principe de réalité comme disent les freudiens. Mais le
principe de réalité que j’ai, ce n’est pas le principe de réalité de Freud. Parce que
le principe de réalité, ce qu’on appelle le principe de réalité, sur le plan
psychologique, ce n’est pas de la réalité ; c’est simplement un équilibre, c’est une
norme. Un principe de réalité en psychologie, c’est simplement une normative,
tandis que la réalité, ce n’est pas un principe.

Regardez les mots. Un principe de réalité. Si vous me parlez de principe de réalité,
je suis obligé de faire sauter le mot “principe”, parce que ma réalité ne peut pas
coïncider avec un concept qui sert simplement à stabiliser la conscience
intellectuelle de l’ego. Je ne peux pas. C’est pour ça que je suis toujours obligé,
quand on me parle, de renverser ce qu’on me dit, afn de faire naître quelque
chose d’autre, afn que l’Homme puisse en arriver à prendre conscience que la
réalité, elle est au-dessus de l’intellect, que l’intelligence créative est au-dessus de
l’intellect mécanisé, au-dessus de la mémoire, qu’elle fait partie d’une autre
dimension de l’Homme, d’une dimension occulte de l’Homme ; l’Homme est
Esprit.

Donc, le principe de la réalité, si vous me demandez quel est le principe de ma
réalité, je ne sais pas quoi dire… Le principe de ma réalité ! Je ne vis pas par
principe. La réalité, c’est la vie qui passe à travers un système psychique et qui se
manifeste. L’opposition à ceci, par principe, devient un principe de réalité (rires du
public).

FP : Est-ce que dans vos séminaires, vous êtes en mesure d’ouvrir les circuits
neuroniques par l’information que vous donnez ?

BdM : Oui, c’est ce que je fais. La fonction, le but de mes séminaires, c’est
justement d’amener l’Homme à l’ouverture de ces circuits-là, mais je le fais par la
parole. Je crée des chocs par la parole.

FP : Comment la parole peut-elle justement ouvrir les circuits neuroniques ?
BdM : Parce que la parole, c’est une énergie. Aussitôt que le cerveau reçoit une
parole… Aussitôt que l’ego reçoit une parole qui ne fait pas son afaire, il
change. Aussitôt que l’ego reçoit une parole qui ne fait pas son afaire, mais
qu’il ne peut pas discuter, il commence à transmuter. Aussitôt qu’il reçoit une
parole qu’il ne peut pas comprendre, mais qu’il sait, il est déjà dans de la
conscience.

FP : Qu’il sait dans le sens de sentir ?

BdM : Qu’il sait. Il y a des Hommes qui savent quelque chose. Ils savent. Il y a
beaucoup d’Hommes qui savent. D’ailleurs, l’Homme sait, mais c’est la structure
psychologique de son ego qui l’empêche de réaliser qu’il sait, parce qu’il y a toute
une structure au-dessus de lui qui domine par autorité ce qu’il sait. Mais dans le
fond de lui, quelque part, dans ses poches, il y a un petit peu de lui qui sait.
Donc, si quelqu’un vient dans le monde et lui dit : “Écoute, tu sais”, au lieu de lui
dire : “Écoute, tu ne sais pas”, à ce moment-là il se dit : “Ah ! Je sais”… Il
commence à s’habituer au fait qu’il sait, et à ce moment-là il commence à prendre
conscience qu’il sait. Mais les Hommes, à cause de leur égoïcité, à cause de leur
mental réfectif, quand ils rencontrent des Hommes, au lieu de s’occuper de faire
sortir d’eux ce qu’ils savent, ils s’occupent de rendre vers eux, ce qu’eux pensent
savoir. Il est là le problème.

Le travail ou le but de la parole d’un Homme, ou le but de l’intelligence créative
d’un Homme, ce n’est pas de faire savoir ce qu’il sait, c’est d’échanger avec un
autre qui sait déjà. Mais il faut que celui qui sait puisse prendre conscience que
l’autre sait, donc travailler à éveiller ce qu’il sait. Ensuite, quand l’autre sait que
vous, vous savez, ben là, vous pouvez vivre.

FP : Donc, la barrière la plus importante là-dedans, ça reste l’orgueil ?

BdM : Ah ! Regardez ! J’ai remarqué un phénomène chez les gens qui viennent
dans mes séminaires. C’est un phénomène normal, d’ailleurs je leur explique. Et je
leur dis toujours : “Faites attention parce que vous allez vous faire prendre les
culottes à terre”… Aussitôt que les gens sortent d’un séminaire, ils ont l’impression
de savoir, parce qu’ils ont découvert quelque chose.

Donc, ils ont l’impression de savoir et qu’est-ce qu’ils veulent faire ? Ils veulent le
faire savoir aux autres. Et ça, ça peut leur durer deux ans, trois ans, jusqu’à tant
qu’ils comprennent que c’est une illusion. Et ça, c’est une pression, ils ne peuvent
pas la contrôler. Avec le temps, ils la contrôleront.

FP : Merci beaucoup.

mise à jour le 16/06/2024

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