CP-177 L’ambition
“On me demande, quelque part, de parler de l’ambition ; sujet extrêmement intéressant puisqu’il fait partie en général de la condition psychologique de l’Homme, de son désir, de son besoin de naître à une réalité foncièrement sociale sur laquelle il …” BdM
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
On me demande, quelque part, de parler de l’ambition ; sujet extrêmement intéressant puisqu’il fait partie en général de la condition psychologique de l’Homme, de son désir, de son besoin de naître à une réalité foncièrement sociale sur laquelle il s’appuie pour développer une conscience plus équilibrée de lui-même.
Mais si nous regardons de plus près l’ambition, le concept de l’ambition, ses ramifications sur le plan psychologique, ses ramifications sur le plan psychique, qu’est-ce que nous voyons ? Nous voyons que l’ambition est un terme qui sert à donner à l’Homme une impression quelconque de ne pas avoir vécu sa vie en vain. À travers l’ambition, l’Homme se donne un but duquel se dégage une certaine capacité, une certaine complaisance, un certain plaisir, une certaine créativité. Et ce but fait partie de la condition humaine, c’est-à-dire qu’il fait partie de la condition psychologique de l’Homme, il ne fait pas partie de l’évolution créative de son mental supérieur.
Le concept de l’ambition est un concept qui est né de la recherche de l’Homme à l’intérieur de la conscience sociale, d’un point, d’un lieu, d’un état, lui permettant de bien composer avec le reste de la société, afin de pouvoir lui aussi profiter du bien-être que lui offre cette société et des outils qui sont à sa portée. Mais sur le plan de l’évolution de la conscience de l’Homme, sur le plan de l’intégration de son énergie, sur le plan de sa conscience totale, le terme ou le mot ambition n’a aucune valeur directionnelle parce que c’est un terme qui ne fait pas partie de la nature psychique de l’Homme mais plutôt de ses composantes psychologiques.
Et plus l’Homme évolue, plus il se conscientise, plus il réalise, plus il sait, plus il lui est facile de canaliser l’énergie de son psychisme et de mettre en branle des forces sur le plan matériel, des forces créatives qui servent à lui donner sur le plan matériel ce dont il a de besoin afin de bien vivre, de bien se manifester et de bien continuer à perfectionner sa conscience.
Ceci ne veut pas dire que le mot ambition est anathème à l’évolution de la conscience, au contraire. Le mot ambition ou l’ambition fait partie naturelle de l’involution, des forces de l’involution à travers l’Homme ; elle fait partie naturelle du besoin de l’Homme de trouver son équilibre dans une conscience sociale. Mais l’aspect psychique, l’aspect philosophique de ce concept doit être remis en question si nous voulons que l’Homme apprenne à vivre à partir des forces internes en lui, au lieu de vivre à partir des forces externes à lui-même qui lui créeront naturellement une pression, afin qu’il puisse en arriver à développer une capacité de s’intégrer à la conscience sociale à travers l’ambition.
Ce n’est pas à travers l’ambition que l’Homme se réalise, c’est à travers la conscience. Ce n’est pas à travers l’ambition que l’Homme peut décrocher ce dont il a besoin pour se parfaire, pour être heureux, pour être parfaitement équilibré en lui-même sur le plan psychique, sur le plan mental et sur le plan émotionnel, c’est à partir de sa conscience, de son intelligence créative.
Effectivement, il y a une relation entre l’intelligence créative de l’Homme et ce que nous appelons, sur un plan inférieur, l’ambition. Mais cette relation est une relation étroitement reliée au fait que son intelligence créative devient la force pulsative en lui qui le projette dans le monde et qui lui permet, dans le monde, de se manifester et de vivre de cette énergie créative, sans pour cela qu’il ait besoin de se doter d’une qualité psychologique que nous appelons l’ambition.
Lorsque nous parlons d’ambition, nous parlons toujours d’un point de vue humain qui regarde vers le haut, nous ne parlons jamais d’un point de vue humain cosmique qui regarde vers le bas. Donc dans le phénomène de l’ambition, il y a toute une panoplie d’éléments faisant partie de la conscience inférieure de l’Homme, de la mémoire de l’Homme, des habitudes, des attitudes, des talents de l’Homme, qui sont regroupés dans une totalité existentielle, une totalité qui fait partie de sa programmation de vie, une totalité qui est sujette aux différents mouvements de vie à travers sa conscience inférieure qu’il n’est pas encore capable de parfaitement contrôler.
Est-ce que l’Homme conscient connaîtra l’ambition ? Non, parce que l’ambition ne fait pas partie de la conscience évolutive, elle fait partie de la conscience involutive. Cependant, l’Homme conscient connaîtra le succès, connaîtra le mouvement, l’équilibre, la réussite, mais non pas à partir d’une conscience égoïque centrée sur le besoin émotif de l’ego de se manifester sur le plan de la personnalité, à l’intérieur d’une conscience sociale, mais à partir du pouvoir interne de l’Homme de se manifester dans le monde, à partir d’une conscience “superimposée” (superposée) sur une totale personnification de l’énergie que l’on appellera la personne.
Donc pour l’Homme nouveau, il ne s’agit pas d’être ambitieux. Pour l’Homme nouveau, il s’agit d’être conscient et vivre de plus en plus cette conscience qui lui donnera nécessairement le succès, l’équilibre ; succès que l’on pourra comprendre comme étant le résultat de l’activité créative de sa conscience supérieure, de l’Homme réel, et non pas le produit d’une ambition égoïque, c’est-à-dire d’une qualité ancestrale de la conscience humaine.
L’ambition, c’est pour l’Homme qui travaille, ce n’est pas pour l’Homme qui crée ; et lorsque nous disons l’Homme qui crée, nous parlons de l’Homme qui manifeste à travers son mental une énergie créative qui est totalement au-dessus du conditionnement psychologique de l’ego ou de la conscience sociale. Donc l’ambition fait partie, ou est directement reliée au travail qui, lui-même, est directement relié karmiquement aux lois de l’involution, alors que la manifestation de l’Homme, la manifestation créative de sa conscience n’a aucun lien avec cette qualité inférieure de vie mentale.
Pour l’Homme conscient, l’ambition n’existe pas parce qu’elle ne fait pas partie, sa conscience, d’une activité prenant sa source dans le corps de désir. L’activité créative de l’Homme conscient prend sa source sur les plans supérieurs de son intelligence, prend sa source en dehors de son intellect, en dehors de sa mémoire, dans le grand vide plein de son éternité, c’est-à-dire de cette dimensionnalité de lui qui n’est pas régie par les lois planétaires du temps et de l’espace dans lequel il vit matériellement.
Donc si nous parlons d’ambition et que nous évoluons dans une conscience supérieure, nous serons obligés, au cours de la réalisation, au cours de l’évolution, de comprendre et de prendre conscience que ce phénomène de l’ambition est un phénomène purement humain, purement involutif. Ce n’est pas un phénomène qui colle à la conscience de l’Homme réel ; c’est un phénomène qui fait partie de l’inconscience de l’Homme, c’est un phénomène qui est nécessaire, pendant l’involution, et qui permet à l’Homme de se positionner dans la grande masse des mouvements sociaux.
Mais pour l’Homme conscient, le terme ambition n’a aucune réalité, parce que l’Homme conscient doit éventuellement créer, c’est-à-dire faire naître de lui-même, faire naître du plus profond de son être, une qualité d’intelligence qui n’a pas nécessairement de lien avec le corps de désir, qui n’a pas nécessairement de lien avec les aspects de la personnalité, qui n’a pas nécessairement de lien avec les caractéristiques antécédentes de l’ego inconscient.
L’Homme découvrira que dans l’ambition, il y a toujours l’insécurité du succès. Déjà, s’il y a insécurité du succès dans la démarche de l’Homme, l’insécurité de ce succès naît du fait que son mouvement de travail, ou que son mouvement créatif, n’est pas le produit d’une conscience créative au-delà de sa conscience égoïque, parce qu’à l’intérieur de la conscience égoïque il y a des limitations, il y a des exigences, il y a une programmation. Alors qu’à l’extérieur de cette conscience égoïque, en provenance des hauts plans de la conscience supramentale de l’Homme, il n’y a aucune exigence, il n’y a aucune limitation, tout est ouvert à la manifestation de conscience supramentale sur le plan matériel.
Donc pour l’Homme conscient, les différents aspects nés de l’ambition n’existent pas parce que l’Homme conscient ne peut jamais, sur le plan matériel, cesser de s’exécuter créativement, alors que l’Homme inconscient, bien qu’ambitieux, puisse quelque part au cours de sa démarche, découvrir que des interférences gênent son mouvement et que sa conscience créative inférieure n’est pas parfaitement en puissance, c’est-à-dire qu’elle n’est pas capable parfaitement d’autogénérer une énergie suffisamment grande pour la faire passer au-delà des conditions restrictives d’une conscience sociale qui a besoin d’un produit inférieur à sa réalité.
Lorsque nous disons sa réalité, nous disons sa réalité évolutive. Autrement dit, pour que l’Homme puisse se manifester créativement dans le monde, il faut que sa créativité soit nécessaire à l’évolution de la société. Si sa créativité est nécessaire à l’évolution de la société dans le sens créatif du terme, à ce moment-là, l’Homme n’a plus besoin de se servir de l’appui psychologique de l’ambition. Il a simplement à naître instantanément, constamment et de façon permanente dans le monde, afin de donner au monde ce dont il a besoin pour grandir.
Mais dans le cas de l’ambition, l’Homme n’a pas besoin de ressusciter la conscience sociale, il n’a pas besoin d’élever la conscience sociale, il n’a pas besoin de rendre à l’Homme ce qui appartient à l’Homme. Il n’a simplement qu’à exploiter ce que la conscience sociale a mis à sa disposition pour perfectionner, si vous voulez, son rendement psychologique, pour perfectionner sa qualité, sa qualité d’ego subjectif, mais non pas pour donner à l’Homme créatif un champ d’action qui lui permettra naturellement et avec très grande facilité, d’ajouter à la conscience sociale d’une façon évolutive, de la même façon qu’il ajoutera sa propre conscience personnelle d’une façon créative et effectivement matérielle.
Donc le terme de l’ambition ne s’applique pas à la conscience supramentale de l’avenir. L’Homme de la prochaine évolution ne sera pas un Homme ambitieux ; il sera simplement un Homme puissamment créatif, donc naturellement, il pourra créer les conditions de vie dont il a besoin afin de mieux manifester cette créativité. Tandis que l’Homme de l’involution a besoin d’être, à un certain point, ambitieux, c’est-à-dire qu’il a besoin de faire naître en lui certains désirs afin de pouvoir placer une somme inférieure à lui-même d’énergie créative ; somme d’énergie qui est conditionnée par sa mémoire, sa personnalité, son être psychique, mais à la fois planétaire, afin de se donner sur le plan matériel une mesure quelconque de réussite psychologique.
Ceci est très bon en ce qui concerne l’Homme de l’involution, mais ceci ne fait pas partie de la nouvelle évolution. Si nous nous adressons à des Hommes conscients, nous devons projeter, sur une base de 10, 15, 20 ans, une qualité de vie qui n’est pas le résultat de l’ambition, mais une qualité de vie qui est le résultat du pouvoir créatif de l’Homme sur le plan de la conscience sociale, autrement dit sur le plan matériel. Et c’est cette nouvelle qualité de vie mentale supérieure de l’Homme nouveau qui fera en sorte que ce dernier pourra facilement s’acheminer à travers les sentiers de la vie sociale, sans avoir nécessairement à brandir le drapeau de l’ambition pour se créer une place au soleil.
Tout ceci, naturellement, fera partie de la transmutation de son corps mental, de la transformation de son corps émotionnel, de la suractivité créative de son mental supérieur à travers ses centres inférieurs, et ceci prendra le temps qui sera nécessaire pour lui selon sa réceptivité, selon sa sensibilité, selon sa capacité d’utiliser cette énergie et de travailler avec elle d’une façon créative.
Pour l’Homme inconscient, avoir de l’ambition ou chercher à avoir de l’ambition, ou vivre du désir de l’ambition est une constante contrainte sur son ego. Cette recherche de l’ambition lui crée une perte énorme d’énergie dans le mental et l’affecte sur le plan émotionnel. Et s’il n’est pas capable de se rendre à la mesure de cette ambition qu’il recherche, naturellement il vivra des mouvements, des périodes psychologiques très douloureuses où il ne se sentira pas à la mesure de lui-même, mais ceci fait partie de l’inconscience, aussi. Tandis que l’Homme conscient, se relevant de plus en plus de ses blessures psychologiques, verra que l’ambition ne fait pas partie de sa vie, mais d’un autre côté, verra qu’un mouvement créatif s’installe graduellement en lui pour l’amener éventuellement à se manifester dans le monde.
S’il est suffisamment solide psychologiquement, émotivement, mentalement, s’il est suffisamment puissant intérieurement, s’il possède une sorte de capacité interne de supporter le vide, à ce moment-là il verra que la vie ne s’arrête jamais, que la vie n’est jamais en vacances, que les forces créatives en lui travaillent constamment à perfectionner le rendement avec lui-même, donc qu’avec le temps, il saura bien se situer dans la vie de la Terre.
Mais s’il n’est pas capable de supporter cette longue période d’attente où se prépare en lui une nouvelle conscience, à ce moment-là il voudra revenir, refaire les pas en arrière, se chercher quelque part dans la vie une niche où il pourra manifester une certaine ambition. Mais déjà, il verra aussi que les forces de vie en lui sont plus grandes que l’ambition de son corps de désir, donc il sera obligé, quelque part, au cours du temps qui vient, s’il est marqué pour une évolution supérieure, de réaliser des échecs qui feront de lui un Homme plus averti, un Homme plus content d’être, et moins content d’en avoir l’impression.
Mais ceci demande une très grande foi intérieure, une très grande capacité intérieure de supporter le vide, c’est-à-dire de supporter le travail subtil de sa propre conscience sur ses propres centres. Si nous parlons de foi universelle, c’est-à-dire de cette réalisation, de cette certitude que l’Homme est enfin dans le bon voisinage, c’est-à-dire qu’il est enfin dans le centre de lui-même, il n’y a pas de raison pour que l’Homme souffre dans l’ambition ou qu’il souffre du manque d’ambition. Mais si l’Homme n’est pas suffisamment centré sur lui-même, effectivement il souffrira d’ambition, parce qu’il verra se mouvoir autour de lui, dans sa vie, des êtres à moitié infirmes, infirmes psychiquement, infirmes créativement qui sembleront avoir, devant lui ou au-delà de lui, une position favorable alors que lui est encore en arrière et qu’il semble boiter.
Mais tout ceci fait partie du processus de réflexion dans son ego, et l’énergie de la conscience supramentale utilisera tout de la conscience de l’Homme pour lui donner l’impression qu’il fait encore partie d’une conscience invertie. La conscience supramentale fera tout, dans sa puissance créative, pour exterminer dans l’Homme la mémoire subjective de l’ego lié à une conscience planétaire et affaiblie par la mémoire de cette conscience planétaire.
C’est la seule façon que la conscience créative peut exercer sur l’Homme une sorte de pression, l’amenant éventuellement à se manifester créativement, au-delà de l’ambition, au-delà des cadres psychologiques qu’elle commande, et au-delà aussi du besoin sur le plan du désir de l’ego, de s’affirmer dans une société qui ne fait pas partie, dans le fond, de l’Homme réel.
Donc à la question : Est-ce que l’ambition est bonne ou est-ce qu’elle n’est pas bonne ? Nous sommes obligés de répondre qu’elle est bonne si l’Homme est inconscient, et elle devient de plus en plus sans nécessité au fur et à mesure que l’Homme se conscientise.
Mais il faut très bien voir et comprendre que le terme ou le mot ambition, tel qu’il est expliqué ici, fait partie d’une condition psychologique de l’ego pendant l’involution. Et ce n’est pas parce que l’Homme de l’avenir, l’Homme conscient, l’Homme créatif sera au-delà de la conceptualisation psychologique de l’ambition, qu’il sera lui-même sans activité, qu’il sera lui-même inerte ; au contraire, il ne sera pas inerte, il sera extrêmement actif.
Donc il faut regarder le terme de l’ambition comme tous les concepts, comme toutes les formes, comme représentant, quelque part à l’intérieur de la conscience de l’Homme, des paramètres psychologiques qui ont tendance à affaiblir sa conscience et à lui donner l’impression de ne pas être à la hauteur de lui-même si l’ambition n’est pas remplie.
Lorsque nous étudions une forme, lorsque nous étudions un concept, il faut en voir la polarité, il faut voir le côté négatif et le côté positif de ce concept. Mais nous ne pouvons le faire qu’à partir d’un point de synthèse, c’est-à-dire à partir d’un point de conscience supérieure où le côté négatif peut être expliqué et le côté positif peut être aussi mis en valeur, afin que l’Homme puisse bénéficier de l’aspect créatif de sa conscience à travers les paramètres psychologiques positifs d’un concept tel que l’ambition qui lui permettront temporairement d’avoir accès à ce que les Hommes, en moyenne, sur le plan matériel, ont accès.
Mais si l’Homme, pour des raisons de transmutation profonde, n’est pas capable de se manifester sur le plan de l’ambition et qu’il sait pertinemment qu’au centre de lui-même est en train de se développer une puissance créative, au moins il souffrira moins de ne pas avoir d’ambition, de ne pas avoir la capacité pour le moment de se concentrer dans une direction. Il saura que le temps viendra où il pourra finalement exploiter la totalité de ses énergies. Donc sur le plan psychologique, il souffrira moins. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le terme d’ambition.
Par contre, ceux qui déjà ont développé de l’ambition au cours des années et qui se sont éventuellement aventurés dans une courbe d’évolution future ou supérieure, ils verront que ce qu’ils auront appris au cours de cette période antérieure leur aura servi et que, avec l’évolution future de leur conscience, ils pourront même retourner ou continuer à œuvrer dans un domaine où l’ambition les avait amenés au début. Mais ils œuvreront d’une façon différente, ils œuvreront d’une façon consciente.
Donc là où l’ambition, au début, avait été le principe de motivation, demain cette même ambition et ce qui a découlé de son expérience, servira de mémoire pour ces êtres et, de par leur conscience nouvelle, pourront éliminer de cette mémoire les aspects négatifs, et conserver, si vous voulez, l’aspect créatif de leur expérience qui au début avait été amenée à une réalisation par un élément psychologique que nous appelons l’ambition.
Donc l’ambition dans le passé vous a peut-être servi, et demain elle se transformera. Ceci ne veut pas dire que vous perdrez ce qu’elle vous aura déjà donné d’expérience, mais elle vous permettra, au moins, de bénéficier créativement de votre expérience, au lieu d’être des êtres qui seront ou qui seraient esclaves de l’ambition. Parce qu’être esclave de l’ambition, c’est être esclave de l’ego, c’est être esclave de l’âme et de toutes ces conditions planétaires qui font de l’Homme un être inconscient. Par contre être “au-dessus de”, être maître de la vie, fait partie de la conscience de l’Homme nouveau. Donc il ne peut plus y avoir de mélange entre les qualités existentielles de l’ambition et la qualité psychique créative de l’ego renouvelé.
Il est évident que l’Homme conscient ne peut pas vivre ou vibrer à l’ambition, mais il peut bénéficier de ce que son expérience antérieure lui avait apporté, afin qu’il puisse, aujourd’hui, ajouter créativement à un travail inconscient déjà accompli. Si l’Homme inconscient n’avait pas d’ambition, c’est évident que sa vie serait très terne. Donc l’ambition, elle est nécessaire. C’est une qualité ouverte pour l’Homme inconscient, du moment qu’elle n’est pas trop banalisée par une déformation psychologique de son moi.
Mais pour l’Homme nouveau, le concept de l’ambition, ou l’ambition elle-même, disparaît de plus en plus de la surface de sa conscience au fur et à mesure qu’il prend conscience de sa créativité. Donc il se fait, quelque part dans le temps, un partage psychique entre la réalisation psychologique d’un mouvement que nous appelons l’ambition et la manifestation créative d’une conscience que nous appelons simplement manifestation de l’Homme.
Donc autant l’Homme inconscient souffre de ne pas avoir d’ambition ou souffre de trop avoir d’ambition, l’Homme conscient ne souffre pas du tout. Il est très bien. Pourquoi ? Parce que son énergie créative trace le chemin, son énergie créative, perçue par son mental éveillé, lui donne la direction de vie. Donc il n’a pas à chercher à combattre pour se manifester psychologiquement ; il n’a qu’à se manifester créativement pour prendre sa place au soleil. Ceci est une autre vie, nous dirions même que ceci est une toute autre vie.
C’est à partir de ce moment-là que l’Homme, réellement, effectivement, commence à vivre, qu’il commence à se relaxer, qu’il commence à bénéficier de sa créativité, qu’il commence à bénéficier de son talent. Son talent n’est plus utilisé par l’ambition pour la satisfaction de la conscience sociale. Son talent est utilisé par son énergie créative en relation avec une détermination très très antérieure à sa vie planétaire. Autrement dit, son talent devient une nouvelle façon, pour lui, de se manifester créativement, au lieu d’être simplement une façon mécanique ou mécaniste, de se vendre à la conscience sociale.
Si nous regardons le concept de l’ambition d’une façon créative, objective, au-delà du conditionnement de l’ego, nous voyons très bien que l’ambition est nécessaire pour l’Homme inconscient et qu’elle n’existe plus chez l’Homme conscient, pour la simple raison que la conscience humaine, puissante telle qu’elle est lorsqu’elle devient créative, n’a plus besoin d’être alimentée par l’ego ou par les forces sociales. Elle est pleine d’elle-même, elle est totale en elle-même, elle se supporte elle-même, elle est totalement créative.
Donc, l’ego n’a pas à apporter un support quelconque, il n’a pas à être ambitieux. Au contraire, si l’ego est ambitieux, ou si l’ego vit encore de l’ambition lorsqu’il devient créatif, il verra clairement, très clairement, que des erreurs graves seront semées sur son parcours. Il sera quelque part obligé de remettre en question la relation entre la conscience créative et l’ambition, parce que la conscience créative ne peut pas être achetée par l’ambition de l’ego, la conscience créative ne peut pas être dictée par la conscience ambitieuse de l’ego, la conscience créative, elle est maîtresse, elle est reine, elle est absolue, et l’ego en est le manifestant.
Mais si l’ego, pour des raisons de perfectionnement, n’a pas encore réalisé l’entrave qu’une trop grande ambition peut poser à la descente de la conscience supramentale en lui, il le réalisera éventuellement. Il sera obligé de rebrousser chemin devant la puissante et dynamique activité créative de sa conscience qui ne répond pas aux lois de la conscience sociale conditionnée de l’Homme, mais qui répond aux lois d’une énergie supérieure rappelant à l’Homme son contact naturel avec une source d’énergie que nous appelons la lumière, qui fait partie de son intelligence créative, qui fait partie de son esprit, qui fait partie de son double, qui fait partie de sa totalité.
Donc l’Homme en évolution peut regarder de tous les côtés l’aspect psychologique de l’ambition et voir s’il souffre d’ambition, s’il souffre de ne pas être ambitieux ou s’il souffre d’être ambitieux. Et s’il souffre d’un côté ou d’un autre, c’est parce qu’il n’a pas compris que la conscience créative est en train de travailler, et que son rythme de travail coïncide non pas avec les désirs de l’ego, mais avec la condition psychique du moi, c’est-à-dire avec la condition psychique des centres supérieurs de l’Homme.
Il y a effectivement une transformation qui doit être faite chez l’Homme conscient : il y a une transmutation psychique de son être, il y a une élévation de sa conscience mentale, il y a le développement d’une vision totalement nouvelle de la vie, il y a une perception totalement neuve de sa relation avec la vie de la société. Il y a énormément de choses qui se produiront dans l’évolution de l’Homme nouveau.
Donc effectivement, au fur et à mesure que se fera ce travail, que cette conscience se perfectionnera, le concept de l’ambition, ou le désir de l’ambition de l’Homme planétaire, sera graduellement mis de côté et nous verrons l’Homme devenir de plus en plus réel, c’est-à-dire de plus en plus capable de se manifester créativement selon des lois qui représentent la nature occulte, créative, de l’Homme, et non pas selon des principes psychosociaux qui déterminent la direction de vie que doit prendre l’Homme pour pouvoir se satisfaire, sur le plan psychologique, sur le plan de son insécurité séculaire.
Lorsque l’Homme se conscientise, arrivé à un certain niveau d’évolution, il s’aperçoit, d’ailleurs, qu’il ne peut pas demeurer inerte. Si l’Homme est inerte, s’il est sans ambition, pour ainsi dire, ce n’est pas la faute de sa conscience créative, c’est parce qu’il existe en lui des mécanismes qui bloquent le mouvement de cette énergie. L’Homme conscient ne peut pas être inerte, à moins d’être arrêté pour des raisons absolues qui font partie de sa fusion. Mais dans le cas général, l’Homme conscient n’est pas inerte, il est toujours actif. Sa conscience créative est trop puissante, elle doit utiliser tout le temps disponible à se manifester.
Donc, le problème de l’ambition n’existe plus chez cet Homme. Il n’a plus besoin de se soucier de ce concept ou de cette idée. Il n’a plus à souffrir psychologiquement, égoïquement, d’un manque ou d’un trop plein d’ambition. Autrement dit, il est à la mesure même de ce qu’il doit faire. Si nous parlons de l’ambition, nous voyons qu’un Homme qui souffre d’être ambitieux ou qui souffre de ne pas l’être est un Homme qui n’est pas ajusté dans sa conscience. S’il souffre d’être ambitieux, la qualité astrale de sa conscience fera en sorte que son ambition sera toujours grande, et s’il souffre de ne pas l’être, la qualité astrale de sa conscience lui manifestera constamment la petitesse de sa personne. Je dis “personne” dans le sens de personnalité ; je devrais dire “personnage” ou simplement “personnalité”.
Mais dans le cas de l’Homme conscient, il n’y a plus de problème en ce qui concerne l’ambition parce que cette qualité mentale de la perception de lui-même n’est plus évidente dans sa conscience égoïque. Il a déjà dépassé ce stage, ce niveau, cet état mental, il ne souffre plus d’être ou de ne pas être ambitieux. Il est parfaitement bien dans sa peau.
Donc là où il y a de l’ambition ou l’absence d’ambition, il y aura une pénurie quelconque d’énergie créative, dans ce sens que l’Homme ambitieux souffrira d’une qualité mentale directement reliée à un trop plein d’énergie astralisée. Et l’Homme qui souffrira à cause du manque d’ambition sera également dans la même situation, avec cette différence que son énergie astralisée, au lieu d’être une marque d’excitation de l’ego, représentera simplement la désaffectation de ce dernier.
L’ambition subjective, égoïque, fait partie de l’expérience de l’Homme et du besoin de l’Homme de se donner une mesure de lui-même. Lorsque l’Homme se conscientise, il n’a plus besoin de se donner une mesure de lui-même puisqu’il devient la mesure de sa propre réalité. Donc il n’a plus besoin de vivre de l’ambition, il n’a plus besoin de connaître d’ambition, il n’a plus besoin de souffrir d’être ou de ne pas être ambitieux : il développe naturellement la capacité d’être créatif. Et c’est là que se fixe sa conscience, c’est dans cette catégorie d’expression que se manifeste son intelligence créative.
Donc à partir de ce moment-là, l’ego est libre, l’ego n’est plus lié aux chaînes de la conscience sociale qui demande que l’Homme soit ambitieux s’il veut bien vivre ou s’il veut avoir le respect des autres. L’Homme conscient ne vit pas en fonction du respect des autres. L’Homme conscient vit en fonction de sa puissance créative. Il est évident que le concept ou l’idée, ou l’expression de puissance créative est encore, très très subtil, très peu défini chez l’Homme.
Mais le concept de puissance créative fait partie de la réalisation de la conscience de l’Homme, et ce n’est pas ce concept qui puisse aider l’Homme à prendre mesure de lui-même. Ce n’est que lorsque l’Homme sera lui-même créatif qu’il aura conscience de ce que veut dire sa puissance créative. Donc à ce moment-là, il ne vivra plus la polarité de l’ambition, il vivra simplement créativement. Mais pour qu’il en vienne à vivre de cette créativité, de ce non-attachement par la forme à l’énergie, il lui faut prendre conscience graduellement que l’ambition qu’il vit aujourd’hui, ou qu’il connaît aujourd’hui, ou dont il a besoin psychologiquement aujourd’hui pour se sécuriser, est simplement une étape temporaire qu’il viendra un jour à dépasser lorsque le temps sera venu.
Ce n’est que si l’ambition empêche l’Homme d’évoluer qu’elle devient négative. Mais si elle permet à l’Homme de vivre ou de bien vivre sur le plan matériel jusqu’à temps qu’il se conscientise, à ce moment-là, l’ambition est valable. Mais elle demande alors d’être parfaitement équilibrée, parfaitement intelligente. Si l’ambition rend l’Homme malade, elle n’est pas bonne ; si l’ambition fracture sa vie familiale, elle n’est pas intelligente.
Autrement dit, que l’Homme soit ambitieux alors qu’il est encore dans l’involution, ceci est normal, ceci est bien, mais que l’Homme soit stupide à travers son ambition, ceci fait partie de son expérience. Et si cet Homme doit se conscientiser et élever un jour sa conscience au-delà des conditions psychologiques de son moi d’aujourd’hui, il verra que la puissance créative de cette conscience pourra très facilement fragmenter cette ambition nerveuse en lui qui ne fait pas partie de son aspect créatif, mais qui ne fait partie que de sa conscience égoïque terrorisée par le néant, terrorisée par l’inactivité, terrorisée par l’incapacité de se sentir à la mesure de ce qu’il croit être.
L’ambition sera traitée de différentes façons avec les Hommes nouveaux. Certains se verront totalement déracinés, d’autres se verront moins affectés. Tout dépendra de la nature de leur évolution, tout dépendra du travail qui doit être fait à partir des plans supérieurs, tout dépendra de la transformation nécessaire, afin qu’ils soient amenés un jour à une conscience ou à une prise de conscience suffisamment élevée pour pouvoir bénéficier de ce que la conscience supramentale demain apportera à l’Homme de la Terre.
Donc il n’est pas possible de traiter de l’ambition d’une façon universelle. Nous ne pouvons traiter de l’ambition que d’une façon catégorique, c’est-à-dire d’une façon qui permet que l’Homme puisse avoir une mesure suffisamment intelligente de sa valeur. Il faut que l’Homme en connaisse la polarité, il faut que l’Homme en bénéficie là où elle est intelligente.
Mais il faut aussi que l’Homme voie en elle les abus qu’elle peut lui imposer parce qu’il n’est pas suffisamment développé dans le mental, parce qu’il n’est pas suffisamment perfectionné dans son intelligence créative. C’est plutôt cette ambition négative qui nous fait demander si l’Homme conscient un jour sera obligé de s’en remettre malgré lui-même aux forces créatives de sa doublure pour pénétrer dans le monde extrêmement occulte de la vie éthérique.
Donc pour le moment, il faut regarder l’ambition d’une façon intelligente. Il faut voir si elle nous permet de bien vivre, il faut voir si elle ne détruit pas notre santé, il faut voir si elle ne nous enchaîne pas à des mécanismes aliénants de la conscience sociale, il faut voir si elle ne nous rend pas prisonniers d’une vie qui n’a aucune allure.
Et si nous regardons l’ambition de cette façon, nous pourrons en faire un diagnostic, l’ajuster et en bénéficier selon les lois de l’involution. Et avec le temps, ayant intelligemment pris conscience de ses bons côtés et de ses mauvais côtés, elle se fera de moins en moins présente dans la conscience de l’Homme, elle montrera de moins en moins le front. De sorte que l’Homme se verra graduellement pénétrer dans une conscience créative qui l’amènera nécessairement à se manifester sans avoir à subir psychologiquement le doute vis-à-vis de lui-même, la question vis-à-vis de lui-même qui le force constamment à se remettre en question et à se voir comme étant un être qui n’a pas réussi ou qui a trop réussi.
Si l’Homme s’est rendu malade par l’ambition, c’est qu’il n’a pas mis ses cartes du bon côté de la table. Il n’a pas bien joué son jeu, il a joué pour la société, il a joué pour la corporation, il a joué pour le statut. Il a été stupide tout le long et on lui a payé des salaires selon le niveau ou la grandeur de sa stupidité. Et après un certain nombre d’années, on lui dira : Eh bien, vous avez été très ambitieux, Monsieur ! Vous nous avez donné de grands services ! Vous avez vibré dans l’âme ! Nous avons acheté votre âme, et aujourd’hui nous vous donnons comme cadeau une petite montre en or afin que vous puissiez passer le reste de vos jours sans ambition, c’est-à-dire dans une condition de vie que tous les Hommes de la Terre voudraient connaître si le système permettait que l’Homme vive sans travailler !
Mais il ne s’agit pas de ne pas travailler, il s’agit de bien travailler, il s’agit de travailler avec intelligence et de vivre un beau partage entre l’ambition et la vie.
mise à jour le 20/06/2024