CP-049 Les complexes
“Les complexes psychologiques invitent à l’étude du rapport entre l’esprit réel de l’Homme, c’est-à-dire l’intelligence supramentale qui peut l’éclairer sur la nature de son comportement émotif et mental, et le faux tableau de lui-même qu’il …” BdM
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Les complexes psychologiques invitent à l’étude du rapport entre l’esprit réel de l’Homme, c’est-à-dire l’intelligence supramentale qui peut l’éclairer sur la nature de son comportement émotif et mental, et le faux tableau de lui-même qu’il vit parce qu’il n’a pas de suffisance, de pouvoir, de maturité lui permettant de comprendre précisément les mécanismes de sa personnalité et le pourquoi de ces mécanismes.
Les complexes sont des réflexions vécues et soutenues par l’ego qui n’a pas l’intelligence de lui-même, c’est-à-dire qui n’a pas d’intelligence libre, indépendante de son intellect. Cette intelligence, indépendante de son jugement faussé et personnel, ne peut lui venir que par conscientisation, que par un mode de communication intérieure et télépathique avec les circuits universels. L’ego complexé se croit l’être car les expériences négatives vécues dans son passé ont brouillé l’équilibre entre son émotif et son mental. De sorte que l’accumulation d’expériences filtrées par ce mauvais conditionnement a créé un fossé de plus en plus grand entre le vrai lui-même et le faux lui-même. Des complexes de toutes sortes peuvent naître d’un tel filtrage, car l’ego s’épuise graduellement au cours des années, les expériences renforcissant constamment le ou les complexes.
Le complexe est un mal et un malaise psychologique avec soi-même. Et malheureusement l’ego est sans puissance lorsqu’il s’agit pour lui de siéger en maître et en juge de sa condition, car justement ou injustement, il n’a jamais réalisé que pour se libérer de ses complexes, il doit avoir recours à un autre palier d’intelligence en lui qui peut l’éclairer objectivement et lui faire voir le jour au lieu de la nuit de lui-même.
Les complexes troublent l’ego, car ils durent et semblent ne pouvoir se dissoudre qu’avec la plus grande des difficultés. Pourtant, le complexe n’est autre chose que la fausse ou mauvaise interprétation que l’ego se fait de sa réaction au monde extérieur. L’ego inconscient ne réalise pas que son expérience n’est jamais terminée tant qu’il n’en a pas réalisé le but profond, c’est-à-dire la fonction. L’expérience de l’ego doit lui servir à s’ajuster émotivement et mentalement dans la vie. Et tant qu’il n’a pas compris ceci, les complexes risquent de s’éterniser, c’est le cas de le dire.
L’ego complexé pour une raison ou une autre, n’a pas à s’éteindre, c’est-à-dire à perdre de l’intelligence réelle de lui-même. S’il comprend et saisit que tout complexe se redresse, que tout complexe peut être dépassé, pourvu qu’il soit donné un coup de barre suffisamment précis pour qu’il puisse reconnaître l’illusion de son complexe. Or, ce coup de barre ne peut lui être précisément et favorablement indiqué que par une intelligence qui ne peut lui être utile que dans la mesure où il veut se bien servir d’elle.
Or, l’ego complexé, bien qu’il puisse souffrir de son complexe, ne peut s’en défaire facilement, car souffrir n’est pas une indication de l’intelligence, mais une réaction contre l’intelligence. Et tant que l’ego réagit, il ne comprend pas, car pour comprendre il faut être indiqué, c’est-à-dire qu’il faut que l’intelligence supérieure participe à la vie psychologique de l’ego afin d’élever son niveau d’intelligence, le libérant graduellement de ses complexes, c’est-à-dire de ces formes dont il se nourrit et s’asphyxie par le fait même.
Les complexes engendrent dans l’ego une insécurité, car il n’a pas suffisamment d’intelligence en lui pour voir comment et pourquoi il se sent “insécure”, bien qu’il en connaisse les causes apparentes, c’est-à-dire les causes sociales. Mais ce ne sont pas seulement les causes sociales que l’ego doit connaître ou reconnaître, mais la raison de ces causes. Et cette raison ne peut lui être objectivement indiquée que par l’intelligence supramentale qui règne, libre et universellement au-dessus de l’ego, et qui peut engager avec lui un dialogue parfait. Ce dialogue parfait constitue le coup de barre dont il a besoin pour corriger sa vision intérieure et commencer à se comprendre.
Les complexes entraînent l’ego dans un sentier à sens unique. Alors que l’ego ne peut vivre que dans une voie à double sens s’il veut augmenter son équilibre. L’équilibre de l’ego est de plus en plus instable selon le caractère matérialiste de sa civilisation. Car c’est dans le matérialisme que l’ego s’épanche le plus vers l’extérieur et qu’il requiert un équilibre de plus en plus nécessaire, alors que le même équilibre est de plus en plus difficile à atteindre, car il échappe constamment à sa surveillance. Plus une société s’interroge, plus l’ego côtoie d’autres ego qui entraînent ce dernier à se questionner dans le sens péjoratif, plutôt qu’à l’amener à une intégration parfaite de son intelligence et de ses émotions.
Le complexe entraîne l’ego à octroyer aux autres ego les qualités qu’il ne semble pas posséder lui-même. Et pourtant, tous les ego souffrent du même mal, celui de ne pas se connaître parfaitement. La puissance de l’intelligence libre et supramentale de l’ego le désengage intérieurement des autres ego, et ce mécanisme dégage enfin l’ego de la fausse et pauvre image qu’il se fait de lui-même, même si cette réflexion est psychologiquement réelle, cette fausse réalité n’étant due qu’à une fixation dans l’esprit prisonnier de l’ego. Un complexe s’imprime dans l’esprit de l’ego et devient un tableau fixe qu’il croit être lui-même, et croit faire partie de lui-même. Alors que ce même complexe n’est qu’un manque d’intelligence qui empêche de totalement épouser et comprendre le but de l’expérience. Toute expérience mal comprise affecte l’ego, et avec le temps détériore sa puissance intérieure qui, seule, peut résister à la réflexion fausse et corrosive qui est faite de pensées obscures et d’émotions insaisissables.
Le complexe est construit de toutes pièces par la pensée et l’émotion rattachée à l’expérience mal comprise, et donc mal vécue. Toute expérience est bonne, mais toute expérience n’est pas bien assimilée, comprise, par l’ego. De cette situation naît le complexe. Et si l’ego voyait l’expérience d’un plan plus élevé que celui de sa subjectivité, il découvrirait essentiellement le but et la raison de l’expérience et en bénéficierait parfaitement. De sorte que sa personnalité réfléchirait l’harmonie entre l’intelligence supramentale de l’ego et son esprit éveillé à sa réalité.
Pour que le complexe s’amenuise et enfin disparaisse de l’ego, ce dernier doit apprendre petit à petit à se sentir autrement que de la façon dont il est habitué à se voir, afin d’écarter de sa vision affaiblie et attristée la noirceur qui enveloppe son esprit et sert à maintenir fixe le complexe. Ceci n’est pas facile si l’ego est seul avec l’opinion qu’il se fait de lui-même, mais devient plus facile s’il sait écouter ceux qui ont une opinion positive de lui. De là, il peut apprendre au début à se voir avec les yeux des autres, ces yeux qui le voient dans une bonne lumière, et de là, il peut en arriver à ne plus avoir besoin de cette aide extérieure et transitoire.
C’est pourquoi il est si important à l’ego de se faire des relations de vie positives, et d’éliminer de sa vie les présences qui ne le colorent que négativement. C’est ici que de telles relations positives valent la peine d’être entretenues, alors que les relations négatives doivent être éliminées comme la peste.
Mais l’ego ne se sent pas toujours capable d’agir ainsi, car justement son intelligence réelle est faible. Et là où il y a faiblesse, il s’ensuit naturellement une dégradation de soi et de son esprit. De sorte que le complexe se complexifie et devient avec le temps une vraie plaie qui ne cesse de s’étendre. La mort s’installe alors dans la vie de l’esprit, car l’ego ne peut plus respirer l’air frais de son intelligence réelle, intérieure, et libre. Cette mort ternit la vie de l’ego et l’engage à être de moins en moins bien dans sa peau. Il envie alors les autres qui semblent être ce qu’il n’est pas, ou avoir ce qu’il ne peut avoir, et sa pauvreté psychologique s’accentue car il a vendu tous ses biens, c’est-à-dire son intelligence.
Car effectivement, les biens de l’ego sont l’intelligence dont il dispose pour vivre son expérience. Et plus elle est grande, cette intelligence, plus l’expérience est enrichissante au lieu d’être une suite sans fin de faux échecs qui le prédisposent à croire en ses complexes.
La corde autour du cou de l’ego doit être rompue et seule l’intelligence libre peut la rompre, car seule cette intelligence voit au-dessus des effets psychologiques de l’expérience, pour permettre à l’ego de ne voir que les raisons réelles de l’échec apparent, causé par l’activité de l’intelligence de l’esprit en lui.
Les complexes sont des taches imaginaires sur la toile de l’ego. Mais il ne peut les faire disparaître qu’en utilisant l’intelligence réelle, puisque seule cette intelligence comprend et connaît la raison qui a créé dans l’ego le court-circuit entre le vrai et le faux visage de ce qu’il est. L’interprétation des complexes ne peut clarifier l’esprit de l’ego, car ses complexes ne dépendent pas de lui, mais de l’effet accumulatif de son expérience mal vécue et mal comprise depuis le début. C’est pourquoi le complexe engendre tant d’angoisse soutenue dans l’ego, car il croit être ce qu’il croit sentir, alors que ce qu’il sent n’est que la réflexion fausse d’une raison supérieure et parfaite qu’il ne peut réaliser qu’en établissant un contact mental avec elle.
Les complexes sont l’anti-esprit de l’Homme. Ils ne parviennent à être éliminés que lorsque l’ego échappe à l’emprise de son sentiment et de sa raison sur son esprit. L’esprit de l’Homme est soit très fort ou très faible, selon le rapport étroit qui existe entre la solution personnelle ou l’absolution absolue de l’intelligence supramentale.
Tel que vit l’Homme aujourd’hui dans sa solitude, il n’est pas surprenant que les complexes psychologiques atteignent des proportions de plus en plus grandes, de plus en plus inimaginables, puisque le monde dont il se nourrit est fait à la mesure de l’illusion qui se réfléchit sans cesse, d’ego à ego, tel un jeu de miroir à l’infini. Que l’ego soit complexé et fixé dans une illusion quelconque, c’est normal. Mais qu’il ne puisse s’en sortir, c’est abominable. À quoi bon vivre, si l’on ne peut pas goûter de soi-même et s’apprécier à la valeur de l’intelligence en soi, qui œuvre à nous arracher de nos piètres illusions qui font de nous des êtres inférieurs, sinon inférieurs à ce que nous pouvons devenir.
Un complexe représente, pour celui qui en souffre, une dégradation de son réel, aperçu à travers la lentille d’un ego impuissant devant l’émotion qui afflige son intelligence et lui dicte la nature de son être. Lorsqu’en réalité, la vraie nature de l’être ne peut être perçue que lorsque l’équilibre s’est fait entre l’émotivité, qui embrouille la vue de l’ego, et l’intellect qui analyse la raison que vit l’ego. L’ego qui souffre d’un complexe souffre en fait d’une petite maladie d’esprit, de son esprit qui ne peut se faire à l’idée qu’il est autre chose que ce qu’il croit être.
Cette petite maladie de l’esprit, c’est d’abord cette lourdeur, cette insatisfaction qu’il a vis-à-vis de lui-même, ce lui-même dont il n’est qu’une fausse projection, un lui-même dont il ne peut se débarrasser par lui-même, car il est trop lourd. Le complexe est l’ultime et appauvrie définition que l’on se donne de soi-même, car nous n’avons pas l’intelligence suffisamment vivante et vibrante pour nous débarrasser de ce que nous pensons de nous-mêmes, parce que nous avons trop longtemps souffert de nous-mêmes pour nous imaginer pouvoir se débarrasser de ce faux portrait qui n’est que le miroir de nos échecs apparents.
Si au moins nous savions que nos échecs n’étaient qu’une couverture cachant le vrai visage de nos actes, réfléchissant la puissance des forces de vie en nous, cherchant par tous les moyens à nous éveiller à elle, alors que nous, avec notre pauvre et petite intelligence “insécure”, nous nous enveloppons dans cette couverture qui nous crée toutes sortes de complexes, de fausses images de soi qui n’existent que dans la mesure où nous y croyons.
La mesure de tout complexe est la fermeté avec laquelle nous y croyons. Et dès que cette mesure est remplie, le complexe est fixe et nous en sommes les pauvres victimes. Tous les Hommes souffrent d’un ou de plusieurs complexes, car tous les Hommes ont une ou plusieurs incapacités. Mais nul ne réalise que l’incapacité est en réalité une retenue sur soi que nous imposent les forces de vie pour nous amener à les découvrir dans le combat afin de nous les intégrer, pour que nous soyons un jour libres, c’est-à-dire plus grands que la dimension de soi que nous font croire nos complexes.
Le complexe psychologique est une retenue d’énergie. Et cette retenue d’énergie ne peut être totalement éliminée que si l’ego se prend en main, c’est-à-dire que s’il réussit à se débarrasser des idées qu’il se fait de lui-même, pour en arriver à réaliser que toute idée qu’il se fait de lui-même ne vient pas de lui, du vrai lui ou du vrai soi, mais de son double, c’est-à-dire de cette partie inférieure à l’intelligence universelle dans l’Homme. Et cette partie inférieure est tellement puissante tant que nous ne l’avons pas démasquée, tant que nous n’en avons pas découvert les mécanismes, qu’elle risque d’infirmer l’ego et de l’enfermer dans une enveloppe qu’est ou que sont les complexes.
Un complexe n’est réel que dans la mesure de notre manque d’intelligence, et puissant que dans la mesure où nous y croyons, et où nous croyons qu’il est une fidèle mesure de soi-même. Or, il n’en est pas ainsi lorsque l’Homme commence à réaliser que la vie de l’ego inconscient est un jeu de l’esprit, et que l’enjeu de cette partie n’est autre que sa pleine liberté éventuelle, c’est-à-dire son individualisation et sa conscience créative.
On a tellement parlé sur la nature des complexes depuis l’avènement de la psychologie moderne, qu’aujourd’hui on se rapporte aussitôt à cette catégorie du comportement pour se coller une défaillance, alors que cette défaillance n’est pas nécessairement réelle en soi, mais le devient au fur et à mesure que nous nous éloignons de nous-mêmes. Nous croyons que nous avons des complexes car la vie ne nous enseigne pas les lois de l’esprit. Cet esprit doit se manifester en soi pour que nous comprenions les lois de vie et que nous nous débarrassions de ces lourds et faux fardeaux qui pèsent sur le dos de nos personnalités qui manquent d’intelligence réelle ou d’esprit.
Et pour que l’esprit descende ou se manifeste à l’Homme, il faut qu’il en soit déjà, de par son évolution, déjà vivifié, sinon la vie demeure une prison et la personnalité se complexifie, car l’ego n’a pas suffisamment d’esprit pour voir les mécanismes qui le poussent à s’ouvrir de plus en plus à l’esprit.
Les complexes résultent des pressions de l’esprit contre l’ego pour le forcer à évoluer, à ouvrir son champ d’expérience à une plus vaste conscience qu’est l’intelligence pure. Pour éliminer les complexes, l’Homme doit connaître les lois de l’esprit. Mais ces lois ne sont pas faciles à réaliser, car elles ne se conforment pas au principe de vie que connaît l’ego. Ce dernier doit subir une forte transformation psychologique afin de détruire sa façon de voir les choses. Car sa façon de voir ces choses affaiblit son intelligence, son esprit. Une personne qui connaît les lois de l’esprit ne peut plus souffrir d’elle-même, car elle voit tout ce qu’elle fait, et le comprend, et voit que c’est bon, c’est-à-dire intelligent.
Les complexes bloquent l’énergie créative de l’Homme, et ultimement lui barrent la porte des pouvoirs psychiques, car ils ne permettent pas à l’Homme de comprendre sa relation avec les forces qui émanent des mondes parallèles et des dimensions innombrables de l’esprit où l’énergie demeure en suspens, attendant les cycles de vie appropriés pour se canaliser vers la matière et élever la vibration de la conscience.
Mais les Hommes ne sont pas encore prêts à vivre parfaitement en dehors de leurs complexes, car ces derniers sont une protection contre la pénétration trop rapide de forces encore inconnues de l’Homme, que son ego ne pourrait supporter à moins d’avoir été élevé en intelligence, c’est-à-dire à moins d’avoir été instruit dans les lois de cette canalisation d’énergie qui transmute la matière la plus dense et la rend parfaite, c’est-à-dire capable de la recevoir.
L’Homme entre dans un cycle nouveau où l’esprit, ou l’énergie de l’intelligence, doit dominer la Terre. Ce cycle nouveau requiert la préparation d’un certain nombre, afin que le cycle qui vient ne soit point démuni d’Hommes capables d’utiliser cette énergie nouvelle qui vient et descend sur les plans les plus bas du globe. Il faut comprendre le complexe comme une barrière temporaire créée à l’intérieur de l’ego sous l’influence invisible des forces qui construisent l’Homme. Dès que l’ego a commencé à saisir que ses complexes ne sont réels que dans la mesure où il les considère comme faisant partie intégrale de lui-même, il en est prisonnier. Il ne peut entrer en contact avec d’autres aspects de lui-même, qu’il convient ici d’appeler psycho-énergétiques ou psychiques.
Ces aspects ne peuvent être contenus si l’ego leur offre une résistance. C’est ainsi que le complexe, dans un sens, protège l’Homme contre les profondes réserves d’énergie auxquelles il a accès naturellement, et depuis toujours. Mais tous les Hommes ne peuvent être arrêtés dans leur évolution par ces complexes. C’est pourquoi la vie doit un jour déborder sur un plan d’expérience qui ne peut être connu ou vécu que par ces Hommes qui auront été frappés dans le front, c’est-à-dire au centre même de leur intelligence inférieure, afin que cette intelligence s’ouvre à une autre dimension, le supramental, où le complexe disparaît pour laisser place à l’énergie de l’éther et à la vie paranormale.
Le cycle nouveau qui vient vers l’Homme ne pourra être compris que par ceux qui sont traversés par cette énergie qu’il convient d’appeler énergie universelle. Ces Hommes seront forcés de vivre une période d’adaptation psychologique et psychique ou vibratoire, qui détruira en eux tous les complexes qui avaient déjà servi auparavant à les protéger, bon gré, mal gré, contre les forces qui entourent l’Homme et frappent à sa porte. L’Homme est un être qui ne peut comprendre sa totale réalité que s’il est en contact avec ces forces, dont les complexes lui barrent l’accès.
L’intelligence réelle de l’Homme ne peut être développée que lorsque ses complexes éclatent sous la pression que déclenchent en lui les forces de l’esprit. L’éclatement de ses complexes produit une accélération de la pénétration d’énergie universelle, et l’Homme ne peut plus être le même, c’est-à-dire qu’il ne peut plus être protégé alors contre l’énergie de l’esprit, car ses complexes disparaissant peu à peu, laissent place à un chemin libre où l’énergie de l’intelligence commence à élever le taux vibratoire de ses principes.
C’est alors la mutation qui commence, et l’Homme est soudainement en voie d’évolution rapide et certaine. Autant, auparavant, ses complexes limitaient sa vision de lui-même, autant maintenant, il n’y a plus de limite devant lui, car l’énergie de l’intelligence remplace son intelligence rationnelle, et il n’a plus qu’à regarder les choses selon cette intelligence, librement, et libérant ainsi pour la première fois l’ego. L’Homme entre dans le secret de la vie et de l’intelligence. La vie n’est plus la même, car elle n’a plus le même sens, c’est-à-dire le non-sens qu’elle a toujours eu.
Tous les Hommes ne peuvent subir cette mutation dans un même temps, car tous ne sont pas prêts à ce changement radical de leur être, de leur vibration. Seuls les plus forts subiront cette mutation profonde et en sortiront vainqueurs.
Les complexes représentent toutes les conditions possibles de l’être humain dépouillé de ses possibilités occultes ou internes. Ils sont à la fois une protection pour l’Homme et à la fois une barrière absolue, mais temporaire, contre la pénétration de l’énergie qui l’amène au-delà des mystères de la vie et de la mort.
Nul Homme ne peut pénétrer au-delà de la mort alors qu’il subit cette condition psychosociale qu’est le complexe. Par contre, tout Homme peut approfondir, par l’expérience et la sagesse, la nature de ses complexes, pour s’éviter une trop grande période d’attente avant l’entrée dans le monde de l’esprit, c’est-à-dire le monde de l’intelligence qui gouverne tous les mondes et toutes les galaxies. Sinon, il est en voie de retour au monde des esprits, et doit revenir un jour ou l’autre sur la planète pour approfondir et élargir son champ d’expérience.
La nature psychosociale du complexe représente le degré d’influence sociale que subit l’Homme lorsqu’il n’est pas lié ou imprégné de l’intelligence supramentale. Et c’est justement cette condition qui tue en lui l’intelligence et son rapport avec les forces qui l’enlignent vers une destinée dont il ne peut voir le déroulement futur, ni les conditions.
Alors que le complexe réfléchit ou représente l’influence sociale et sa puissance contre l’intelligence de l’esprit, il détermine aussi la puissance des mécanismes de protection qui s’imposent à l’Homme malgré son désir personnel de bien se connaître. Tant que les Hommes n’auront pas été aidés à reconnaître l’illusion profonde des complexes, l’Humanité sera vouée à l’oubli de son lien avec les mystères de l’invisible. Et de cette condition d’ignorance profonde surgiront tous les maux de l’Homme et de sa civilisation.
Heureusement qu’un canal se forme aujourd’hui sur le globe, permettant la descente dans la matière de cette énergie qui ne peut plus être retenue dans l’inconscient de l’Homme. La Terre aujourd’hui s’ouvre à l’invisible lentement mais sûrement. Mais peu serviront de canal.
La conscience supramentale intervient là où l’ego épuise ses ressources. Le complexe est l’enceinte de l’ego. Et tout agrandissement de la conscience humaine doit refouler les complexes et en détruire l’illusion, car ils forment une continuité dans l’Homme et lui ferment petit à petit la porte du canal de l’intelligence créative.
Si les complexes infectent tant l’esprit de l’Homme, c’est que ce dernier n’a pas encore pénétré dans l’âge de l’intelligence où toute déformation de l’esprit ne convient qu’à l’expérience incomprise et mal interprétée par l’ego.
Les Hommes développent des complexes au fur et à mesure qu’ils accumulent des échecs que l’ego ne peut s’expliquer. Or ces échecs font partie d’un plan de vie que chacun doit vivre à son insu, tant qu’il n’appartient pas à cette couche de l’Humanité qui sait convenir avec l’intelligence de l’inconscience supramentale. Cette couche de l’Humanité ne peut souffrir de complexe, car l’intelligence lui dicte la nature de ses faiblesses et la raison de ses expériences. De sorte que l’ego est alors impuissant à continuer son petit jeu qui consiste à s’imaginer qu’il est tel qu’il se l’imagine. L’intelligence lui fait voir l’illusion de ses complexes et l’appelle à une plus haute intelligence de lui-même.
Mais le complexe n’est jamais la faute de l’ego, puisqu’il est impuissant devant lui. Cependant, il demeure la responsabilité de l’ego, dès que ce dernier possède suffisamment d’intelligence et de savoir pour s’en dissocier. S’il est trop faible alors pour altérer la vue qu’il avait ou s’était fait de lui-même, sa vie ne peut qu’en être souffrante, car l’ego ne peut un peu savoir sans devoir changer, c’est-à-dire devoir réaliser le besoin de changer à la lueur de ce savoir. Sinon l’interminable processus de l’ego devant lui-même le menace d’une longue vie sans lumière, sans intelligence créative ou joie réelle de vivre, que seul l’équilibre réel peut lui offrir.
Que le complexe rende cette tâche difficile, c’est normal, car la vie ne laisse pas facilement arracher ses secrets. Mais toute prise de conscience que peut connaître l’ego en vaut son pesant d’or. Un ego complexé est un ego qui dort ou pleure, mais qui ne s’éveille jamais à la vie de l’intelligence en lui-même. Et l’Homme, pour cette raison, est voué à vivre une vie qui n’est pas la sienne, mais qui lui est imposée par des conditions extérieures à lui-même. Et le cercle s’ouvre infiniment sur le monde de l’inconscience et des complexes qui frustrent l’ego et l’enchaînent dans une partie dont l’enjeu ne peut jamais être à la hauteur de lui-même.
Il faut du courage pour vivre à l’intérieur d’un complexe, mais de l’intelligence pour le détruire à tout jamais.
Mais l’ego doit payer un prix pour détruire ses complexes, et ce prix ne peut lui être dicté que par le combat intérieur. L’ego doit s’habituer à reconnaître le complexe selon son intelligence supramentale et à l’abattre petit à petit, jusqu’au jour où il sent que la tête a été coupée et qu’il ne reste que le corps mort du souvenir d’une personnalité qu’il ne veut plus connaître, car elle n’était pas réellement sienne.
Un complexe est toujours têtu et difficile à déraciner, car il se nourrit de nos déboires. Et nos déboires font partie de notre mémoire, de sorte qu’il nous est difficile de les oublier. Et pourtant, l’ego doit oublier totalement son passé, et partir à zéro comme s’il était un sou neuf. (Coupure de bande)… puis en laquelle il a toujours cru le faux lui-même, alors que cette farce n’était qu’une mise en scène pour son bénéfice, mais qu’il avait mal interprétée.
Ce n’est pas facile à l’ego de fermer l’œil, de garder la tête dans le sol contre ses échecs, car ils sont gravés dans le granit de sa mémoire. Et pourtant cette mémoire a été sculptée par les forces de vie qui cherchent par tous les moyens à l’éveiller à lui-même, afin que cette mémoire puisse un jour être oubliée de la même façon qu’elle fut inscrite, c’est-à-dire créée et montée à son insu.
Pour qu’un ego puisse rejeter ses complexes, il faut qu’il puisse “sévérer” (couper) le cordon qui le lie à son passé. Il faut qu’il puisse cesser de regarder dans le passé les échecs qui se sont accumulés, et qu’il parte à zéro comme si tout dans le passé avait été bien et normal. S’il regarde dans le passé, il sera obligé de réouvrir les livres de ses échecs, et automatiquement la vibration de ce complexe surgira à son esprit et le fera souffrir de lui-même.
mise à jour le 20/06/2024