CP-023 Être seul ou en couple
“Il vaut mieux être heureux seul que malheureux à deux. Chose évidente en soi, difficile à réaliser parce que l’Homme n’a pas la volonté de défaire ce qu’il a mal …” BdM
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
Il vaut mieux être heureux seul que malheureux à deux. Chose évidente en soi, difficile à réaliser parce que l’Homme n’a pas la volonté de défaire ce qu’il a mal fait.
Construire une vie avec une autre personne est agréable lorsque tout va bien entre les deux, mais devient facilement un enfer lorsque tout va mal. Mais les sentiments sont si fermes et les craintes de demain si grandes, que la plupart des gens préfèrent attendre et voir s’il y aura des changements.
Qu’on attende, c’est une chose, mais qu’on prétende envers soi-même que l’on se serve de l’attente comme alibi contre notre impotence et notre incapacité d’agir, en est une autre. Il y a de ces gens qui ont tellement peur de leur mari – ou leur femme – que la moindre idée de changer leur vie leur semble impossible. Non pas seulement à cause de la crainte qu’ils ont, mais parce qu’ils n’entrevoient pas d’issue à leur vie si, par malheur, ils devraient se séparer. Comme si la vie s’occupait seulement de ceux qui n’ont pas de problème sérieux… Évidemment, ce n’est pas facile de changer sa vie sur le plan marital. Et d’ailleurs, ceux qui songent à changer leur vie sur ce plan doivent être absolument sûrs qu’il n’y a pas d’autre issue et que toutes les avenues possibles ont été explorées. Beaucoup, s’ils s’entretenaient intelligemment avec celui ou celle qu’ils ont déjà bien aimé, trouveraient une solution à leur fameux dilemme. Mais non ! Ils refusent le dialogue réel et intégral, ils refusent de voir les choses telles qu’elles sont et se plaignent à tous et à chacun que leur vie est insupportable.
Il y a toujours deux issues dans la vie, une qui est réelle et l’autre qui ne l’est pas. La plupart des gens optent pour celle qui ne l’est pas, et se plaignent qu’il en est ainsi jusqu’à la mort.
Combien l’Homme peut-il être ridicule pour continuer à vivre une vie qui n’est pas vivable ? Combien l’Homme manque de volonté pour améliorer son sort, si ce dernier n’est pas justifiable. Toute vie qui est mal vécue, l’est parce que, quelque part, il y a eu un manque de volonté, de courage, pour employer vos termes. Aucune vie n’est absolue dans son arrangement, seule votre idée de cette vie peut être réduite à une forme quelconque d’impuissance.
Tant que l’Homme n’a pas appris et compris la première leçon de la vie, c’est-à-dire l’harmonie, il est incapable de vivre sa vie, il doit la subir jusqu’à ce qu’elle devienne pour lui une existence purement mécanique et sans chaleur.
Mais l’harmonie dans la vie ne peut lui venir que s’il crée les conditions nécessaires afin qu’elle puisse venir à lui. Et souvent, ces conditions doivent être créées d’une façon radicale, afin qu’une nouvelle énergie descende et le relance dans une direction nouvelle. Mais tout ceci demande de la volonté et un désir puissant de ne pas subir la vie, mais de la vivre telle que l’on voudrait bien la vivre. Il y a des cas où il semble absolument impossible à l’individu de changer quoi que ce soit qui rende sa vie supportable, tant elle a été mal vécue et construite.
Le dilemme est souvent si difficile à vaincre, que ces gens semblent ne pas avoir d’autre issue que celle qu’ils ont connue depuis des années et qui leur a empoisonné l’existence. Or, ces gens sont faibles et leur faiblesse contribue à maintenir le statu quo dans leur vie. Et jamais ils ne s’en sortiront, à moins d’appliquer une volonté très grande et très ferme, volonté totalement dirigée par une intelligence objective de leur situation, où les faux sentiments qui les retiennent seront impuissants à les faire dévier d’un jugement dont ils savent la “correctitude”, mais dont ils craignent l’application à cause de leur insécurité.
L’insécurité est une vase qui retient l’Homme et contribue à sa souffrance intérieure. L’insécurité est toujours fondée sur des motifs qui ne sont pas réels, mais que nous croyons réels parce que nous les vivons dans une incertitude devant nous-mêmes. Comment l’Homme peut-il vivre une vie pleine s’il est bourré de ses incertitudes qui proviennent d’un manque profond, en lui, de volonté et d’intelligence créative ?
Les gens qui vivent à deux et qui, après maints efforts, ne peuvent se raccorder, améliorer leur sort commun, n’ont aucune autre alternative que de chercher une autre voie dans la vie, afin de parfaire leur propre vie et permettre à leur conjoint de continuer la sienne. Les Hommes ne sont pas amenés à se rencontrer pour diminuer la qualité de leur vie, mais pour augmenter cette qualité et la rendre plus grande au cours de leur expérience commune. S’il n’en est pas ainsi, pour quelque raison que ce soit, et qu’ils persistent à se rendre la vie difficile, monotone, vaut mieux pour eux de vivre seuls que de vivre à deux. Car ils ne construisent plus, mais détruisent tout, petit à petit, sur le restant du chemin qu’ils ont à parcourir, et contaminent la vie de leurs enfants qui ont aussi une vie à vivre, dans des conditions qui devraient être les plus aptes à leur faciliter le développement naturel des bons sentiments et d’une intelligence équilibrée par des émotions saines.
Mais si les parents sont incapables de créer un tel environnement pour leurs enfants, la sagesse devrait primer chez eux, au lieu de la faiblesse de caractère et d’une volonté impuissante devant l’évidence qui les fait souffrir. La vie est un continuum, elle n’arrête pas de battre parce que vous avez décidé de prendre une décision majeure qui lui donne une nouvelle orientation. Au contraire, elle recommence à neuf, mais cette fois avec l’avantage d’une très grande expérience de vos bêtises passées.
Trop de gens dans notre société moderne ont été rendus impuissants par des conditions de vie, selon lesquelles il ne leur était plus possible de se réaliser, ni à deux, ni seuls, ni à trois ou à quatre, avec leurs enfants, car ils avaient cessé de pouvoir voir plus loin que la routine meurtrière d’une vie sans issue. Mais que peut-on pour ces gens ? Rien. Absolument rien. Car ils doivent par eux-mêmes, et d’eux-mêmes, faire le premier pas. Et le premier pas est celui qui leur permet de regarder en face la situation et d’en finir une fois pour toutes les fois qu’ils ont ruminé dans leur esprit d’en finir, sans pouvoir le faire, car la crainte du demain, la crainte sous toutes ses formes illusoires leur en avait amputé le pouvoir d’action.
Évidemment, ce n’est pas facile de changer une vie après une si longue chaîne d’expériences à deux. Mais que voulez-vous ? Pourrir ou vivre ? Ce n’est qu’à vous de vous répondre et de vous décider, si décision il y a à prendre. Mais vous seuls pouvez prendre la décision. Personne peut et ne la prendra pour vous. Les gens sont pleins de bons conseils. Mais les conseils ne sont que de simples onguents qui ne guérissent pas le mal si vous ne les appliquez pas de façon intelligente, et armé d’une volonté à toute épreuve.
La souffrance temporaire que cause un changement radical dans la vie fait partie de votre attachement au passé de votre vie. Vos sentiments vous rapportent dans le passé, et c’est de ce passé que vous vous nourrissez pendant un certain temps, car vos émotions ont été dérangées, afin d’être mieux rangées dans l’avenir. C’est le prix que l’on doit payer lorsque l’on doit défaire ce que l’on a mal fait. Mais ce prix, il faut le payer, car il représente, en fait, jusqu’à quel point vous étiez embourbés. Plus vous plongez profondément un piquet dans la vase, plus il est difficile de l’en sortir. Il en est de même pour vos sentiments, vos émotions mal vécues et votre amour mal nourri.
Une des illusions les plus grandes qu’il faut vaincre, lorsqu’une décision majeure doit être prise dans la vie à deux, c’est celle qui nous cause du regret. Le regret est une chaîne qui nous tient liés au passé et nous fait souvent questionner si nous avons bien ou mal agi. Dans la vie, il s’agit d’abord d’agir. Si nous n’agissons pas, nous ne vivons pas le regret, mais nous ne vivons pas non plus.
Toute décision apporte avec elle sa propre énergie. Et c’est de cette énergie que nous puisons les forces nécessaires au maintien de la décision, et au rendement éventuel de celle-ci. Tant que nous n’avons pas appris l’importante leçon qu’il nous faut prendre constamment dans la vie des décisions de plus en plus volontaires si nous voulons vivre notre vie au lieu de la subir, nous ne sommes pas dans le potentiel maximum de notre vie, mais dans l’antichambre de celle-ci. La plupart des Hommes vivent dans l’antichambre de la vie, et ce sont ces gens qui accumulent constamment dans la vie des problèmes et cassent les pieds à ceux qui sont autour d’eux.
Lorsqu’il y a un problème, nous nous devons de l’éliminer à la racine afin de toujours aplanir devant soi le terrain de notre propre évolution, de notre propre vie. Sans cela nous devenons rapidement des êtres végétatifs, à travers lesquels les forces créatives de la conscience ne peuvent circuler, car les tensions intérieures sont trop grandes et font obstacle à ces forces en nous qui font partie de la vie créative en soi. C’est de cette vie que nous devons vivre, et non d’une vie qui tarit, avec les années, la rive de notre volonté abrutie par nos sentiments mensongers.
Quelle que soit votre vie, si elle n’est pas ce que vous voulez qu’elle soit, il n’en reste qu’à vous d’en déterminer la direction. Dans le monde complexe des émotions et des sentiments, les Hommes sont prisonniers, surtout là où il s’agit de l’amour qui n’a pas su grandir avec le temps. Mais qu’un homme ou une femme détruise sa vie parce qu’il ou elle n’a pas le courage de voir les choses en face, on ne peut que hausser les épaules et espérer qu’un jour ou l’autre, l’intuition, la volonté, pourront percer la surface carapacée par la crainte d’être seul dans la vie.
Évidemment, il faut tout faire ce qui est possible et nécessaire pour enrayer d’une union entre deux êtres les éléments qui rendent cette union difficile. S’il y a lieu de raccommoder et de re-solidifier les liens : merveilleux ! Et dans beaucoup de cas il en est ainsi. Mais ce ne sont pas ces cas qui nous intéressent ici, mais ceux qui ne tiennent que par la rouille, et dont l’érosion ne peut que s’accentuer avec le temps. Il ne faut pas toujours se leurrer, la volonté est l’atout le plus puissant que possède l’Homme, c’est sa force, sa puissance. Et cette volonté est constamment affaiblie parce que les gens ont peur d’être troublés au-delà d’une capacité qu’ils ne croient pas posséder.
Tout être qui se manifeste en puissance, en volonté, grandit en réalité et ne peut que devenir plus grand dans sa vie. Mais les Hommes sont tellement prisonniers de leur propre niaiserie, qu’ils ne peuvent pas voir, ne peuvent pas agir. De là, leur impression que la vie souvent ne vaut pas la peine d’être vécue. Effectivement, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, si elle n’est pas à la mesure de notre profond désir. Si elle est seulement à la mesure de nos faiblesses et de notre manque de volonté, mieux vaut pour nous, sur le plan matériel, qu’elle ne fût pas. C’est pourquoi il nous est nécessaire d’en comprendre le potentiel et ce potentiel est enregistré en nous.
Il y a des êtres sur la Terre, de tous les acabits. Ceux qui réussissent leur vie, la comprennent bien et la vivent bien, malgré tous les obstacles qu’elle présente sur leur chemin. Et ce sont souvent ces hommes ou ces femmes qui servent d’exemple à l’Homme. Mais l’Homme ne peut pas vivre d’exemple, il doit être son propre exemple face à lui-même.
Tant que vous ne comprendrez pas que votre vie est entre vos mains, même si elle est prédéterminée, vous ne pourrez vivre comme des êtres pleins d’eux-mêmes. Votre volonté doit être partagée entre votre partie matérielle et votre partie spirituelle, de sorte que les deux se fondent. Là seulement, pourrez-vous être heureux et bien dans votre peau, car ce sera votre peau que vous découvrirez, et non la peau que l’on vous aura donnée ou que vous vous serez donnée par faiblesse ou manque d’intelligence créative.
Vous ne pouvez vivre deux vies : l’une qui ne fonctionne pas, et une autre en laquelle vous espérez. Il s’agit de transformer celle qui ne fonctionne pas en une vie qui fonctionne. Et il n’en reste qu’à vous de vous débarrasser de vos mécanismes à retardement, que vous vous êtes créés pendant des années par manque de volonté. Quel que soit le genre de vie que vous viviez, il n’y en a qu’un qui vaut la peine d’être vécu et c’est celui-là où vous êtes heureux, où vers lequel vous pouvez entrevoir une éventuelle réussite. S’il n’y a pas de soleil à votre horizon, il est grand temps que vous vous débarrassiez des nuages qui le voilent.
Tout ceci dit n’est pas facile à vivre, car vivre une chose et en parler, voilà déjà deux choses très différentes. Mais lorsque vous aurez réalisé que d’une chose vous pouvez progresser vers l’autre, déjà vous aurez entrepris de vous nourrir de vos propres forces et de défoncer vos propres murs, mais il faut que vous le sachiez d’abord.
Il faut que vous sachiez que la volonté est le seul atout réel que vous possédez et que tout le reste en dépend. Sans volonté vous êtes à la merci de tout ce qui se déchaîne et engloutit. Vous êtes à la merci de tout ce que vous ne voulez pas. Vous êtes esclaves. Il n’y va donc que de vous de devenir maîtres de voir la situation lorsque vous avez réalisé qu’il n’y a pas d’autre issue. Mais assurez-vous bien qu’il n’y a pas d’autre issue, afin de ne pas jeter par terre une construction qui peut être relevée et redécorée. C’est ici que vous devez faire un bilan précis de vos possibilités et de n’escompter rien qui ne puisse servir à raccommoder la vieille fabrique, à moins que cette dernière soit si affaiblie dans ses fibres, que rien ne puisse plus tenir. À vous de savoir, à vous de décider, à vous seuls.
Les femmes sont souvent les victimes dans la vie de couple, parce que la tâche d’élever les enfants leur incombe. Cette tâche, lourde de conséquences pour les enfants, l’est aussi pour la mère qui se doit d’être à la fois maternelle envers ses jeunes, et intelligente envers elle-même. Car la vie de famille n’est pas une situation dont peut et doit se libérer seul le grand mâle, aux dépends d’une femme souvent trop sensible, ou trop faible pour rejeter tout ce qu’elle a voulu semer par amour.
La femme se doit de reconnaître autant de possibilités à la liberté que l’homme, dans la vie. Mais ce n’est qu’à force de s’habituer à regarder les choses en face qu’elle peut parvenir à ce juste statut, car ses sentiments sont souvent plus forts que son intelligence, et de cette situation elle en sort souffrante et recueillie. Tandis que le grand mâle trouve facilement la clé des champs, car il sait très bien que la mère est là qui prendra soin des enfants, seule, sans support moral, affaiblie dans sa résistance.
Ouvrez vos lumières ! Réveillez-vous une fois pour toutes ! Et que ceux qui ont été éventrés, referment leurs plaies, homme ou femme, sans cela la vie vous filera entre les doigts et vous ne la connaîtrez plus !
Il ne s’agit plus de se laisser mener par le bas du ventre, mais de bien agir, c’est-à-dire d’agir pour le bien de tous, autant de vous-mêmes, que pour celui ou celle avec lequel ou laquelle tout a été probablement essayé afin de rendre possible une union irréalisable. Tant que vous croyez à une possibilité, la porte est ouverte, mais dès que vous réalisez l’impossibilité, cessez de vous frapper la tête contre les murs et changez de direction ! Il ne faut pas être stupides jusqu’à en être sordides. Il s’agit d’être bien dans sa peau, d’être heureux selon notre pouvoir de l’être. Malheureusement, il semble y avoir des gens dans le monde qui se ferment au bonheur par petitesse d’esprit et manquent de caractère. On ne peut rien pour ces gens car ils ne peuvent rien pour eux-mêmes.
Une fois une chose réalisée, elle devra être articulée et mise sur-le-champ au four de l’expérience pour en découvrir les nouvelles propriétés. Sachez que tout vous est possible si vous en réalisez le sens, et tout peut être impossible si vous vous fermez à vous-mêmes et refusez de faire ce que vous sentez que vous devez faire.
Remarquez que rien n’est plus puissant et n’a plus de poigne sur l’ego non averti que les faux sentiments. Ce sont ces sentiments qui empêchent les gens d’expérimenter la vie sous toutes ses formes possibles, et réaliser le potentiel qui est en chaque être. Les sentiments sont bons lorsqu’ils ajoutent à la vie, mais dès qu’ils retardent la vie et la gardent sous coffret, ils sont retardataires et nocifs. Ils contribuent à empoisonner l’existence sous le gage d’une impression qui ne sert qu’à vous faire croire ce que vous ne croyez pas intérieurement mais que vous acceptez au nom de l’espoir et de l’espérance. Mais l’espoir n’est qu’une façon subtile dont vous vous prenez pour éloigner de vous l’application d’une volonté ferme et intelligente, à une situation que vous avez jugée irrémédiable.
On n’admet pas toujours à soi-même ce que l’on sait intérieurement, car on a l’habitude de se mentir au nom de la responsabilité familiale envers telle ou telle personne, au nom des enfants, au nom de toute une gamme de valeurs que nous ne voulons pas mettre de côté, car elle représente une sorte de sécurité insécure. Regardez votre vie de couple et voyez si vous avez le courage de la vivre jusqu’au bout. Si oui, tant mieux, c’est merveilleux. Sinon, cessez donc de vous remplir le ventre d’illusions et la tête de margarine.
L’Homme évoluera toujours, et son individualité deviendra de plus en plus grande, de sorte que la vie en lui se manifestera de plus en plus en harmonie avec elle-même. Dans la vie de couple, une harmonie de plus en plus grande doit se développer, si le couple doit permettre aux deux individus qui le composent de parfaire leur personnalité à l’intérieur d’une structure psychique, équivalente à une seule structure d’ego personnel. Tant que le couple fonctionne sur une base d’égocentrisme, il lui est impossible d’assurer, aux deux individus le composant, une part égale dans la vie de ce couple. Et automatiquement un des deux, sinon les deux, seront affectés par un déséquilibre quelconque dans la manifestation de ce couple. En fait, un couple est en réalité la manifestation sociale de deux êtres pour le bénéfice de ces deux êtres. Si la dysharmonie règne chez ces deux êtres, la vie de couple ne leur sert plus. Ils devraient cesser, afin qu’un élan nouveau soit entrepris, permettant à ces deux êtres de se re-coupler dans une structure différente, mais remplissant la fonction qu’elle se doit vis-à-vis de ces deux personnes.
Mais l’Homme d’aujourd’hui est tellement lié à de nombreux et faux sentiments, que lorsqu’il lui est nécessaire de reformuler la structure du couple, qui ne lui sert plus, il préfère continuer à exploiter cette structure, ne réalisant pas que c’est lui-même qui est exploité. L’exploitation de la vie morte d’un couple par deux êtres accouplés est le comble de la sentimentalité humaine et la base de beaucoup de souffrance dans notre société. Le temps viendra, et c’est déjà commencé, où l’Homme réalisant qu’il n’a pas fait le choix final de sa compagnie, dénouera sans traumatisme le lien qui les aura liés auparavant, afin de revivre une autre expérience, qui, cette fois-ci, peut-être, sera heureuse.
Nous devons tout faire ce qui est possible pour maintenir la flamme qui unit un foyer et assure à tous une vie saine et harmonieuse. Mais dans les cas où ceci est impossible, franchement impossible, les êtres impliqués doivent avoir la volonté de reconstruire ce qui n’a pu leur servir adéquatement. Et de cette expérience, tirer des leçons pour l’avenir, tout en diminuant le plus possible – toujours dans le cadre de l’amour pour les enfants et du souci pour leur bien-être – les conflits d’intérêts envers ces enfants, afin qu’eux ne souffrent pas du partage.
Il y a trop de parents, pour des raisons égoïstes, qui se servent de leurs enfants pour pointer envers un conjoint les fautes passées qui ont été commises, sans réaliser que si la vie du couple n’a pas fonctionné pour eux, déjà les enfants en ont été les victimes. Que l’on cesse de se servir des enfants comme otages, contre nos sentiments mal développés et nos idées mal formées de la vie. Les enfants sont dans notre vie pour bâtir l’échafaudage nécessaire à la leur, dans l’avenir, et non pour supporter la folie de nos folies.
Tout parent bien intentionné envers ses enfants devrait minimiser le conflit qui existe entre lui et son partenaire, afin que les enfants continuent à bénéficier de la présence des deux. Les enfants sont indéterminés dans leur conception de l’équilibre psychologique que l’on devrait trouver dans un foyer, mais sont très sensibles à cet équilibre. Si l’équilibre manque dans la vie du foyer, les enfants en souffrent consciemment et inconsciemment. L’énergie négative bouscule leur corps émotionnel, et les empêche de développer la centricité naturelle que l’amour et toute bonne éducation qui doit l’accompagner apportent à ceux qui évoluent dans des milieux favorables.
Lorsque les parents ont cessé de vraiment s’aimer, ils ne font que cohabiter. Les enfants se détériorent et perdent l’allure naturelle qu’ils devraient avoir développée dans un environnement sain et libre de conflits dont ils ne comprennent pas tous les secrets. Remarquez que pour un enfant, un parent représente quelqu’un de grand dans son estime, mais cette estime peut très facilement diminuer si l’enfant reconnaît à un certain moment que les parents ne sont pas harmonisés entre eux.
Voilà pourquoi il est essentiel aux parents de décider s’ils veulent vivre ensemble et équilibrer leur relation, afin que les enfants profitent de la vie d’une façon saine. Sinon, il est préférable que les parents s’entendent franchement, afin de ne pas troubler outre mesure la vie de ceux qu’ils aiment.
Les parents, en général, sont conscients du tort qu’ils peuvent faire à leurs enfants s’ils devaient se séparer. Et cette inquiétude est souvent la raison pour laquelle ils retardent une séparation, qui leur offrirait une option nouvelle dans la vie. L’inquiétude des parents est justifiée dans ce sens que deux parents sont nécessaires afin de créer un équilibre dans la vie de l’enfant. Mais il faut reconnaître qu’un bon père ou une bonne mère seule, que l’enfant estime et aime, peut très bien remplir la tâche de l’éducation nécessaire, et permettre à l’enfant d’évoluer sans être meurtri par des conflits irréductibles entre les deux parents, qui n’ont vraiment plus d’avenir ensemble car les ponts ont été coupés entre eux.
Si les ponts sont vraiment coupés entre deux parents, non seulement les parents en souffrent mais les enfants aussi. Vaut mieux à ce moment-là appliquer les grands remèdes. Mais les grands remèdes nécessitent une grande volonté. Et c’est ici que se situe le problème. C’est ici que le parent souffrant le plus de la situation doit être capable de prendre une décision apte à créer un nouvel équilibre.
Aucun lien n’est absolu entre deux êtres, seuls les êtres conditionnent ce lien et en sont responsables vis-à-vis d’eux-mêmes, puisqu’ils sont ceux-là-mêmes qui en ont créé la possibilité. Mais les parents n’ont pas toujours le jugement clair et la volonté ferme. De sorte que de nombreuses années, souvent, doivent s’écouler avant qu’une crise les force, bon gré mal gré, à prendre une décision qui aurait dû être prise depuis très longtemps. Dans le cas des couples qui ont des enfants, la décision est beaucoup plus difficile à cause de toutes les considérations, qui dans le cas d’un couple sans enfant, n’affecte que les deux adultes.
Ceux qui n’ont pas d’enfant et qui souffrent dans leur union – et qui persistent pour des raisons sentimentales ou de faiblesse, raison qu’ils se donnent à tort parce qu’ils n’ont pas de volonté, de force de caractère de changer leur situation – ces êtres méritent le sort qu’ils sont en train de se créer. Car ces gens se refusent d’admettre la réalité de leur échec. Lorsque l’on refuse d’admettre un échec, c’est que l’échec ne nous a pas encore révélé le caractère réel de notre personnalité. Et ce n’est qu’avec le temps que cette réalisation se fera connaître dans toute sa clarté. Alors serons-nous forcés de changer de direction.
Les années vécues ensemble auront servi à nous rendre plus dépendants émotivement de la situation, jusqu’au moment où, si clarté il y a, la décision retardée provoquera un plus grand bilan de notre incapacité.
Que l’on rationalise tant que l’on veut, il n’y a pas de place dans la vie pour un manque de volonté. Et là où l’on sait que la volonté doit être appliquée afin de changer une situation, afin de donner un nouveau coup de barre à la barque, nous devons le faire, car un jour ou l’autre nous devrons le faire dans des conditions probablement plus pénibles.
Car déjà le temps aura fait un grand ramassis de toutes nos chères émotions, et aura galvanisé nos sentiments, de sorte que toute rupture sera de plus en plus difficile. Il ne s’agit pas d’essayer de rompre une union avec un être dans le seul but de démontrer à soi-même si volonté il y a en soi, mieux vaut voir s’il existe vraiment des possibilités réelles, plutôt que des possibilités imaginaires que nous nous appliquons à ne pas vouloir voir disparaître.
Mais à un moment donné, nous n’avons plus le choix, et c’est ici que nous devons fermement réaliser qu’il vaut mieux vivre seul, qu’être malheureux à deux.
Dans la vie, il y a toujours moyen de moyenner. Et ceux qui ne savent pas que ceci est vrai dans le domaine de l’amour meurtri, devront le réaliser malgré eux-mêmes, quelque part dans le temps. Car l’homme et la femme d’aujourd’hui n’ont plus les cadres anciens qui maintenaient le statu quo dans leur relation, qui s’était éteinte depuis très longtemps mais qui persistait. Car les Hommes étaient dominés par la crainte et la honte, deux grandes illusions, deux énormes formes qui ont troublé et troublent encore de nombreuses vies. Serait-ce votre cas ou celui d’un ami cher, qui ne veut pas voir clair ?
La vie n’est pas toujours ce que l’on voudrait qu’elle soit, parce que nous n’avons pas la volonté de la dompter. Dans le domaine de l’amour, notre volonté est encore plus faible, car pour l’Homme, l’amour est une grande sécurité. Sécurité fondée sur la présence d’un autre être dans notre vie, sécurité extérieure. Mais cette sécurité peut facilement devenir un enfer si nous y prenons un peu trop de fausses valeurs dont nous savons l’illusion, mais que nous n’avons pas le courage de rejeter.
L’Homme fait son lit et doit dormir dedans tant qu’il n’a pas réalisé que tous les lits ne sont pas faits de la même manière. Il ne s’agit pas d’être idiot au point où l’on voudrait, toute une vie durant, dormir dans un lit dont le fond nous transperce le cœur et l’esprit.
Mais ces grandes décisions de la vie conjugale demandent que l’on réfléchisse bien, car beaucoup de ménages peuvent continuer à fonctionner, si ce n’est que dans la mesure où les êtres sont prêts à voir au-delà de leur nombril.
Tant que deux êtres cherchent à se quereller, il y aura toujours du matériel pour leur nourrir l’esprit. Mais lorsque deux êtres s’apprêtent à faire un examen réel de leur comportement, ils peuvent facilement trouver une formule cachée, pourvu qu’ils mettent de côté les dispositions inquiétantes de leur ego nourri de passions aveuglantes, et disposé à ne rien comprendre, car l’ego est à la fois saint et pécheur.
mise à jour le 20/06/2024